Robert Hue - Fondation Gabriel Péri

Transcription

Robert Hue - Fondation Gabriel Péri
22, rue Brey – 75017 Paris – France
Khar Yalla Dakar
Tel 221-8272907
Colloque international de Dakar
« Pour de nouvelles relations entre la France et l’Afrique »,
organisé par le Parti de l’Indépendance et du Travail du Sénégal (PIT)
et la Fondation Gabriel Péri
en partenariat avec l’AFASPA et la revue « Recherches internationales ».
Madame, Monsieur,
Entre la France et l’Afrique et entre leurs peuples respectifs, l’histoire a créé des relations
spécifiques profondes, complexes et contradictoires.
Complexes : elles se sont constituées dans le droit fil de la traite des noirs, dans le cadre du
colonialisme puis du néocolonialisme qui ont toujours signifié, pour les peuples africains concernés,
exploitation économique, oppression politique et aliénation culturelle. Cela ne pouvait que susciter,
et suscite encore, dans la mesure où elles perdurent, des résistances légitimes, multiples et
multiformes sur le continent africain.
Contradictoires : fort heureusement, cette histoire aura permis, aussi, l’instauration et
l’approfondissement continu d’une tradition, exemplaire à différents égards, d’amitié, de
coopération et de solidarité agissante dans la lutte commune du peuple français, de ses forces
progressistes et démocratiques, et de celles de l’Afrique pour la libération nationale, la démocratie,
le progrès social et la paix.
Il en va ainsi du rôle décisif joué par les « tirailleurs sénégalais » dans la libération de la France
contre l’invasion hitlérienne, ou de l’engagement remarquable de ces enseignants et autres
fonctionnaires « métropolitains », communistes pour la plupart, qui, malgré des risques politiques
ou professionnels non négligeables, ont contribué à semer en Afrique et à y faire germer les graines
de la pensée politique et sociale la plus avancée, ou encore des grandes mobilisations du
mouvement démocratique et ouvrier français contre le colonialisme puis le néocolonialisme. Ce ne
sont pas les exemples qui manquent pour illustrer cette grande et noble tradition. Parmi les forces
progressistes africaines, le Parti de l’Indépendance et du Travail du Sénégal (PIT-SENEGAL) peut
en témoigner particulièrement. Son action s’inscrit dans la continuité de celle du Parti Africain de
l’Indépendance (PAI), premier parti dans l’ancien empire colonial français en Afrique à avoir inscrit
sur la même bannière la lutte pour l’indépendance nationale et le socialisme.
Fondées sur de telles bases, les relations entre la France et l’Afrique, francophone notamment, ne
pouvaient manquer de voir leur orientation, leur nature, leur contenu et leurs modalités porter la
marque des trajectoires politiques, économiques, sociales et culturelles spécifiques des peuples
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qu’elles engagent d’une part, et de la configuration internationale à l’intérieur de laquelle elles se
déploient, d’autre part.
C’est ainsi que la mondialisation néolibérale et la manière dont elle façonne l’orientation, les
objectifs et les moyens de l’ensemble des relations internationales ; la création de l’Union
Européenne et de l’espace Shengen, et les exigences qui en découlent pour chacun de leurs pays
membres en matière de relations bilatérales avec leurs partenaires africains respectifs mais aussi
d’immigration ; enfin les nouvelles directions empruntées par la politique africaine de la France,
notamment en matière de coopération bilatérale et multilatérale ; ont conduit les relations francoafricaines à un tournant critique qui n’est pas sans susciter de graves inquiétudes auprès des
partenaires africains.
Ils en viennent à se demander si la France est encore soucieuse, prête et capable d’assumer
pleinement toutes les conséquences, toutes les responsabilités découlant de l’histoire qu’elle partage
avec ses partenaires africains. Une histoire qui ne saurait être considérée comme la seule cause de
leurs difficultés actuelles mais qui ne leur en a pas moins légué un héritage qui constitue à bien des
égards un lourd handicap.
Ces critiques sont partagées par des responsables, des militants politiques et des mouvements
sociaux et une part importante de l’opinion publique française, inquiets de la crise profonde qui
affecte la politique de la France en Afrique. On en est arrivé à un point critique, imposant une
remise à plat pour une refondation de ces relations.
Décidés à assumer leurs responsabilités dans ce sens, les partenaires africains de la France se
demandent si la France serait dans les mêmes dispositions pour entreprendre de construire ensemble
les bases d’une nouvelle coopération, libérée de tout esprit de domination, de paternalisme et de
« négationnisme ». Il s’agit de fonder une relation d’un type nouveau qui ne soit plus conçue sur le
modèle obsolète et désastreux des réseaux, ou bien enfermés dans des conceptions dont l’expérience
a montré la nocivité. Il s’agit donc tout au contraire de construire une dynamique de coopérations
fondées sur le respect mutuel et l’avantage réciproque, capables d’affronter les enjeux de la
mondialisation et de nourrir les valeurs culturelles que la France et l’Afrique ont en partage.
Néanmoins le racisme vis-à-vis des noirs a, dans la pensée occidentale, de profondes racines – les
positions discriminatoires vis-à-vis des « nègres » de penseurs comme Hune, Kant, Hegel, et
Voltaire sont mal connues et critiquées dans l’université française. Elles continuent de nourrir dans
la population un ostracisme vis-à-vis des émigrés noirs qui travaillent et vivent en France.
Au moment où s’annonce la tenue à Bamako (République du Mali) du sommet des chefs d’Etats
franco-africains, ces exigences méritent des réponses pertinentes, concrètes et urgentes. Elles
devraient être prises en compte dans les délibérations et les décisions des chefs d’Etats. Il y va de
l’avenir bien compris d’une coopération franco-africaine qui soit véritablement, entièrement et
exclusivement au bénéfice des peuples.
C’est pour y contribuer que la Fondation Gabriel Péri de France, dirigée par Robert Hue, et le Parti
de l’Indépendance et du Travail du Sénégal, dirigé par Amath Dansokho, Vice-président de
l’Assemblée Nationale du Sénégal, ont décidé d’organiser à Dakar, du 1er au 2 décembre 2005, un
colloque sur le thème : « Pour de nouvelles relations de coopération entre la France et l’Afrique ».
Ce colloque réunira des personnalités politiques, des journalistes et des chercheurs, africains et
français, spécialistes de tels ou tels aspects de la problématique des relations franco-africaines.
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Les communications y seront présentées dans le strict respect du choix par leurs auteurs de leurs
opinions et de la perspective dans laquelle ils entendent se placer. Les débats libres et ouverts
auxquels elles ne manqueront pas de donner lieu, devront permettre d’atteindre, entre autres, les
objectifs suivants :
1. Esquisser les axes d’une coopération franco-africaine au service des peuples et en définir la
stratégie et les priorités.
2. Elaborer des recommandations à présenter à la rencontre des Chefs d’Etat de la
Francophonie à Bamako.
3. Dégager les procédures, les moyens et les modalités de la popularisation de ces axes,
stratégies et priorités, pour que les forces progressistes françaises et africaines, seules
capables de les faire aboutir, puissent se les approprier et s’en servir comme point d’appui
dans leur mobilisation et leur lutte.
4. Concevoir, entre ces forces, pour conférer le maximum d’efficacité à leur engagement et à
leur lutte pour une nouvelle coopération franco-africaine, les formes de solidarité
nécessaires et efficaces.
Il est prévu qu’à l’issue du colloque, Robert Hue et Amath Dansokho, si les autorités maliennes qui
seront sollicitées dans ce sens en donnent l’accord, se rendent à Bamako pour remettre aux Chefs
d’Etat les propositions qu’il aura retenues.
Robert HUE
Président de la Fondation Gabriel Péri
Amath Dansokho
Secrétaire Général du Parti de
l’Indépendance et du Travail du Sénégal
T +33 (0) 1 44 09 04 32 – F +33 (0) 1 45 74 06 78 – [email protected]
Le colloque se tiendra à
Dakar,
les 1er et 2 décembre 2005
à l'Hôtel NOVOTEL,
avenue A. FADIGA
Programme
Jeudi 1 décembre
♦
9h
Ouverture du colloque
Intervention de Ms Amath Dansohko, secrétaire général du PIT,
et Robert Hue, président de la fondation Gabriel Péri
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10h
Pause
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10h15
Première session : « Relations France-Afrique : relever les défis de la mondialisation
capitaliste »
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12h
Repas (sur place)
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14h à 15h
Fin de la première session
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15h
Pause
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15h15 à 17h
Deuxième session : « France-Afrique : un codéveloppement mutuellement avantageux
répondant aux attentes et aux aspirations légitimes des peuples concernés »
Vendredi 2 décembre
♦
9h à 10h
Fin de la deuxième session
♦
10h
Pause
♦
10h15 à 12h
Troisième session : « France-Afrique : les conditions d’un nouveau partenariat »
♦
12h
Repas
♦
14h à 15h
Fin de la troisième session
♦
15h
Pause
♦
15h15 à 16h
Conclusions
Quelques aspects pratiques.
•
Chaque session débutera par l’audition de 5 intervenant(e)s, qui disposeront chacun(e) de 20
minutes pour s’exprimer. Ensuite, et pendant une heure, la parole sera donnée au public. Les
interventions ne devront pas excéder 5 minutes.
Ces contraintes sont impératives, afin de permettre l’installation du plus large début possible.
A la fin de chaque session le modérateur proposera une synthèse des discussions.
•
L’ensemble des propos tenus pendant le colloque fera l’objet d’une publication. Il est donc
souhaitable que chacun(e) remette aux organisateurs du colloque le texte de son intervention (sur
papier, sous forme de disquette, ou par mail)
Ce texte pourra naturellement excéder l’intervention prononcée.
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