Pour pupilles et papilles

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Pour pupilles et papilles
v
région eveyse
Vendredi 30 octobre 2009
FLEURS/CONFISERIES CHÂTEL-ST-DENIS
COURT
Pour pupilles et papilles
Colette Genoud, fleuriste,
et son frère Gilles Rüfenacht, pâtissier-confiseur,
ont inauguré ce week-end
leurs magasins communicants.
E
n pénétrant dans ce qui était la halle
de stockage de l’ancienne Landi, les
sens du client sont immédiatement sollicités de toutes parts. Le parfum des
roses, la caresse des pétales ou la
variété des couleurs et des arrangements d’un côté, l’odeur de pain frais, le
bruit ronronnant du four, le goût sucré
des confiseries de l’autre. Séparées par
une baie vitrée et une porte communicante, la boutique Déco Fleurs de
Colette Genoud et la boulangerie-confiserie de son frère Gilles Rüfenacht
accueillent depuis samedi une clientèle
assez similaire.
Des métiers semblables
«En fait, nos deux métiers se ressemblent. On travaille les deux avec
des produits frais, on a besoin les deux
d’avoir un esprit créatif et on fait face
aux mêmes coups de feu en période de
fêtes», explique Gilles Rüfenacht,
depuis quinze ans dans le métier. Des
similitudes à l’origine de cette envie de
rapprochement. «Avec mes employées
et mes apprenties, nous étions un peu à
l’étroit dans les anciens locaux et mon
frère voulait se mettre à son compte.
L’idée de faire magasin commun s’est
donc rapidement imposée à nos yeux et
a pu être réalisée grâce à ce local qui
correspondait parfaitement à nos attentes», souligne Colette Genoud, qui tient
sa boutique depuis neuf ans.
Commencés en février, les travaux –
financés par la Société de laiterie de
Châtel-St-Denis, propriétaire des lieux
Colette Genoud, 35 ans, admire la dextérité et le souci du détail artistique de son frère. Gilles Rüfenacht, 30 ans, admire l’originalité
des créations et le… souci du détail artistique de sa sœur
– ont permis de scinder l’immense
volume en deux parties égales créées
chacune sur deux étages. Car, même
s’ils se sentent proches dans leur
démarche, ils ont tenu à garder leurs
entreprises séparées, aussi bien au
niveau légal qu’au niveau des portes
d’entrée. «Une séparation répondant
aux normes d’hygiène et de protection
contre l’incendie», précise Gilles
Rüfenacht. Avant que sa sœur n’ajoute:
«Cela permet également à la clientèle
de ne pas se sentir obligée de consommer chez l’un et chez l’autre.» Ce qui
ne les empêche pas de conseiller au
client venu acheter sa livre de pain de
Maurice Currat
«Je me lève seul tous les matins et j’ai la
chance d’avoir ma femme à mes côtés…
pourvu que ça dure!» claironne Maurice
Currat. A 90 ans, l’ancien boulanger de
Châtel-St-Denis conserve une mémoire de
jeune homme, surtout quand il s’agit de
partager ses souvenirs d’antan.
Né à Grattavache le 23 octobre 1919,
Maurice Currat n’a pas souhaité suivre les
traces de son père fromager, davantage
attiré par la boulange. Une profession qui
présentait alors des avantages non négligeables aux yeux d’un jeune homme de
18 ans: «En tant que boulanger, on était
nourri logé et on gagnait 20 fr. d’argent de
poche par mois!» Les rudiments du métier,
l’apprenti mitron les apprend à La Tourde-Trême, chez Lucien Maillard. «J’étais
considéré comme le 11e enfant de la
famille!» sourit-il.
Son apprentissage terminé, Maurice est
mobilisé. «Le 2 septembre 1939, j’avais à
peine entamé mon école de recrues que
j’étais déjà appelé sous les drapeaux!» Le
Une concurrence fraternelle
«C’est évident que de créer un
magasin connexe sert aussi à attirer la
clientèle de l’autre. Mais, tout en étant
assez proches, nos métiers sont assez
distincts pour ne pas marcher sur les
plates-bandes de l’autre», admet Colette Genoud. Cependant, à l’heure
d’acheter un cadeau de la St-Valentin
pour sa chérie, l’amoureux ne devra-t-il
pas opérer un choix cornélien entre
fleurs et chocolats? «Il y aura éventuel-
lement une petite concurrence à ce
niveau. Mais peut-être que les clients
ne se contenteront pas de l’un ou de
l’autre et profiteront d’acheter les deux»,
sourit son frère.
Quoi qu’il en soit, ils ont bien l’intention de mettre à profit leurs passions
communes pour créer un maximum de
synergies, notamment lors d’expositions dont la prochaine aura lieu dans
trois semaines. «Les premiers échos
entendus lors du week-end inaugural
sont positifs. Espérons que ce n’était
pas que l’attrait de la nouveauté»,
conclut Gilles Rüfenacht.
Victorien Kissling
ALPES FRIBOURGEOISES
Action jeunesse pour le ski
Toutes les stations des Alpes fribourgeoises s’associent cette année
encore pour lancer une action jeunesse. Jusqu’au 15 novembre, les
enfants ainsi que les apprentis et étudiants peuvent réserver leur abonnement de saison à des prix préférentiels, comme en témoigne le tarif
enfant qui chute de 270 à 199 fr. Outre
le libre accès aux stations de Rathvel,
Les Paccots, Moléson, Charmey,
Jaun, La Berra, La Chia et
Schwarzsee, le forfait englobe toute
une série de prestations avantageuses comme une réduction de 50% sur
les cartes journalières de Leysin et
sur une entrée aux Bains de la
Gruyère à Charmey. Les commandes
passées avant le 13 décembre donneront droit à des réductions de l’ordre
de 10% pour les abonnements des
enfants comme des adultes. Plus d’infos et réservations auprès de l’Office
du tourisme de Châtel-St-Denis/Les
Mess.
Paccots et région.
CHÂTEL-ST-DENIS
La halle des TPF va disparaître
Les Transports publics fribourgeois
(TPF) ont mis à l’enquête la démolition
de la halle de marchandises et du
quai de chargement de la gare de
Châtel-St-Denis. «Cette opération
s’explique par la désaffectation de la
halle depuis le transfert du trafic des
marchandises à l’entreprise CFF
Cargo», précise Claude Barraz, directeur des TPF, dans La Liberté de
samedi. Estimée à 80 000 francs, cette
démolition dégagera un espace pour
déplacer les places de parc pour l’instant alignées devant le bâtiment de la
gare. Un déplacement qui permettra
la réalisation d’un giratoire prévu de
longue date devant la gare.
Propriétaires du terrain, les TPF travailleront de concert avec la commune de Châtel-St-Denis pour les projets futurs de réaménagement de ce
Mess.
quartier.
INSOLITE CHÂTEL-ST-DENIS
90 printemps
CHÂTEL-ST-DENIS
faire un saut de l’autre côté. Et vice
versa.
3
Le Messager
bon pain, il le fait alors pour ses compagnons d’armes. A la fin de la guerre, la
boulangerie de Progens l’appelle en renfort. «Et il est reparti avec la fille du boulanger», s’amuse Thérèse, son épouse
depuis 65 ans.
Commerçant dans l’âme, le Veveysan
reprend en 1952 la boulangerie du ChevalBlanc à Châtel-St-Denis. Sa femme derrière le comptoir, Maurice Currat œuvre
dans l’ombre et la chaleur des fournils. Un
rythme de travail effréné au temps où les
vacances n’existaient pas. «A cette époque, on travaillait encore à la force de nos
bras, il n’y avait pas de machines et le
pain cuisait au four à bois. Le métier s’est
perdu, explique-t-il, nostalgique. La
concurrence était rude, on était huit boulangers à Châtel et il y en avait cinq à
Semsales!»
Si l’homme est fier d’avoir mené un commerce florissant, il regrette de n’avoir pas
vu assez grandir ses deux filles, Alice et
Françoise. «Mais j’ai pu me rattraper avec
mes 4 petits-enfants», glisse-t-il. La boulangerie vendue en 1978, le couple s’installe dans une maison à Granges; une
renaissance pour le retraité qui profite
enfin du grand air et de la nature environnante. Entouré d’animaux, il voue une passion à l’apiculture: «Avec mes quatre
ruches, j’ai eu produit 150 kg de miel l’an.»
Coupe de bois, travail de maçonnerie à
l’entreprise Pauli, fabrication de cuillères
à crème (une collection de 100 pièces qui
ornent aujourd’hui son appartement de
Châtel-St-Denis), Maurice Currat croque
alors la vie à pleines dents: «Ce furent
mes plus belles années.» Aujourd’hui,
c’est sous l’œil attentif de sa femme que
le nonagénaire savoure un repos bien
mérité. Le Messager lui adresse ses meilleurs vœux et lui souhaite encore de belles années de santé et de bonheur en
compagnie des siens.
Cinq générations au féminin
Avec la naissance de la petite
Manon, Marthe Pauli-Monney est
devenue arrière-arrière-grandmère. Avec Raymonde, Isabelle et
Angélique, la famille compte désormais cinq générations au féminin.
A
deux jours de ses 89 ans, Marthe
Pauli-Monney a eu le bonheur de
faire la connaissance de Manon, son
arrière-arrière-petite-fille, née le 1er août
2009. «Elle était tellement contente de
voir ce bébé qu’elle ne voulait plus le
lâcher. Elle l’a serré tendrement dans
ses bras alors qu’elle a souvent de la
peine à se saisir des choses en raison de
ses rhumatismes. C’était très touchant»,
témoigne Isabelle Byrde, grand-maman
de Manon et petite-fille de Marthe.
Avec l’heureuse naissance de la
petite dernière, la famille compte désormais cinq générations. «C’est la deuxième fois que ça m’arrive, s’amuse
Isabelle Byrde. Lorsque ma fille Angélique est née en 1983, mon arrière-grandpère était toujours parmi nous. Mais
cette fois-ci, c’est plus particulier encore
puisque les cinq générations qui se
côtoient sont toutes féminines!»
A la question de savoir si la famille a
un secret bien caché, la réponse tient à
la maternité précoce de toutes les
mamans. Marthe Pauli-Monney était
âgée de 22 ans lorsqu’elle a donné naissance à Raymonde en 1942. Raymonde
avait tout juste 21 ans lorsque Isabelle a
poussé ses premiers cris en 1963. Et
vingt ans plus tard, Isabelle mettait au
monde le premier de ses sept enfants,
Angélique.
Un moment fort
C’est au Foyer St-Joseph que les
cinq générations se sont réunies le
17 octobre dernier. Comme le relève
Isabelle Byrde, c’est la première fois
que l’occasion se présentait. «On a
vécu un moment fort. Ce n’est pas évident de se retrouver tous ensemble
autour d’une table, d’autant que ma
maman Raymonde vit en France depuis
quelques années.» Gageons que le
nonantième anniversaire de Marthe, en
2010, permette à nouveau une telle
rencontre.
Yves-Noël Grin
Marthe Pauli entourée (de g. à dr.) de Manon dans les bras d’Angélique Neyroud, d’Isabelle Byrde et de Raymonde Hersperger

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