Vous aimez La Guerre des Etoiles, Albator, Stargate, La planète au
Transcription
Vous aimez La Guerre des Etoiles, Albator, Stargate, La planète au
SPOP 2005-01 – Tous droits réservés David Sicé Reproduction à usage pédagogique autorisée Vous aimez La Guerre des Etoiles, Albator, Stargate, La planète au Trésor, Cobra, Cow-boy Be-Bop, ou encore Capitaine Flam ? SPOP est fait pour vous ! Chaque semaine, des aventures inédites dans les étoiles : de l'action, du grandiose, des héros, des fusées, et des batailles ! On commence tout doux pour ce premier numéro, avec l'arrivée des premiers squatteurs sur la planète Mars – dernière escale avant le Grand Saut... Vous aimez ? Vous préférez ? N'hésitez pas à m'écrire pour donner votre avis ou poser vos questions ? David Sicé – [email protected] PREMIERE EDITION http://www.davonline.com, 25 mai 2005 David Sicé, 49 av. Michel Jourdan 06150 Cannes-La Bocca 1 SPOP 2005-01 – Tous droits réservés David Sicé Reproduction à usage pédagogique autorisée LES DERNIERES NOUVELLES DE L'ESPACE LE COSMODROME RUSSE DE BAIKONUR FETE SES CINQUANTE ANNEES D'EXISTENCE Au beau milieu des steppes de l'Asie Centrale – et en pleine guerre froide avec les Etats-Unis d'Amérique, les Russes construisaient un astroport en 1955. Aujourd'hui, c'est le seul astroport à désservir et approvisionner la Station Spatiale Internationale, depuis que les Américains ont cloué leur navettes spatiales au sol faute de budget et d'un entretien suffisant. La Russie loue son astroport à la République du Kazakhstan, et toute la région n'est plus vraiment sûre. Pas plus que l'espace : lors de son discour aux cérémonies, le ministre de la défense Ivanov a menacé d'attaquer ceux qui tenteraient de préparer la guerre dans l'espace. Autrement dit George Bush Junior, l'actuel le président des Etats-Unis. Nouvelle du 2 juin 2005. DOUZE EUROPEENNES TESTENT LES REMEDES CONTRE L'IMPESANTEUR Combien sont-elles à rêver de perdre du poids ? Pas à ce point ! Si l'on s'envole pour l'espace, on échappe à la gravité de la Terre – on ne pèse plus rien, ou presque. Les muscles et les os de nos jambes ne travaillent plus à nous porter : ils fondent, et en quelques semaines, notre santé en prend en coup ! Douze femmes se sont portées volontaires pour tester les remèdes possibles à ce terrible mal : dans la Clinique de l'Espace à Toulouse (en France), elles sont restées allongées deux mois, ce qui fait fondre les muscles et fragilise les os. Interdit de se lever, même pour aller aux toilettes ! Deux remèdes ont fait la différence : les acides aminés et un caisson à air sous basse pression. Et l'expérience reprend bientôt. Nouvelle du 2 juin 2005. ETOILE FILANTE SUR MARS : FAITES UN VOEU ! Ils sont encore deux robots américains à se balader sur la planète Mars, et l'un d'eux nous envoie une photo d'une étoile filante : prise par Spirit le 7 mars 2004, c'est la première de son genre. Plus encore que la Terre, Mars est exposée aux comètes et aux astéroïdes qui volent à travers notre système solaire, Jupiter et bien sûr le Soleil lui même sont les plus avides consommateurs de ces cailloux de pierres et de glace. Nouvelle du 2 juin 2005. 2 SPOP 2005-01 – Tous droits réservés David Sicé Reproduction à usage pédagogique autorisée IVAN LE MARTIEN A Eric Godez. CHAPITRE UN : LIBRE COMME L'AIR « Profites-en, disait son grand-père : Un jour les colons débarqueront par centaines de milliers et Mars ne sera plus aussi sûre... — Mars, une planète sûre ?, s'était indignée sa mère. Attends de voir ta première tempête de sable à l'échelle planètaire ! » Mais Bérénice s'en fichait. Du moment qu'elle avait l'autorisation de son père, elle pouvait partir et s'envoler tous les après midi après l'école. Ce qu'elle préférait, c'était planer le long du Grand Canyon. Celui qui faisait presque la moitié de la planète. En fait, plutôt un tiers. Peut-être moins, ce n'était pas la question. La question c'était d'être libre. Libre d'aller où l'on voulait sans se faire piétiner. Libre de pouvoir se saouler les yeux au Grand Ciel, même s'il était rose et pas bleu... Libre de pouvoir respirer, même si c'était seulement l'air comprimé des bouteilles de son sac à dos. 3 SPOP 2005-01 – Tous droits réservés David Sicé Reproduction à usage pédagogique autorisée Alors qu'elle planait, très haut, au-dessus du fleuve de pierres rouges, Bérénice laissait son esprit vagabonder, et même ses yeux se fermer... Alors se mêlaient aux ombres flous l'image d'un vol d'oiseaux blancs, et des lambeaux flottants de verdures. Elle était une princesse, chevauchant un Pégase, au-dessus de la Terre des Légendes... Soudain, elle aperçut le nuage. Elle en resta bouche bée. En fait de nuage, c'était plutôt une colonne de fumée blanche, dans le genre éruption volcanique. Mais elle n'avait rien senti, ni entendu. Peut-être n'avait-elle simplement pas fait assez attention ? Et puis c'était curieux la manière dont le sommet de la colonne s'effilochait, en une multitude de d'arcs scintillants, comme de la glace. Bérénice allait appeler son père à la radio quand elle aperçut le dôme vert planté au sommet de la falaise, et les antennes de télécommunication. Deux choses étaient certaines : ce n'était pas des Martiens, et les nouveaux venus n'avaient pas débarqués par milliers ! Alors la jeune fille écarquilla les yeux. Une petite silhouette lui faisait signe d'atterrir. Sans réfléchir, et par pure curiosité, elle fit descendre sa moto gravitique. 4 SPOP 2005-01 – Tous droits réservés David Sicé Reproduction à usage pédagogique autorisée CHAPITRE DEUX UN GARCON TRES STUPIDE Le sas du dôme franchi, ils retirèrent leur masque respiratoire. C'était un garçon aux cheveux noirs ébouriffés, et aux yeux verts brillant comme des feux de joie. Sa combinaison jaune était toute abîmée et sentait le cahoutchouc brûlé. En fait tout sentait le cahoutchouc brûlé dans ce chantier ! « Mon nom est Vania Alexeï Andronov, il baragouina dans un anglais affreux. — Bérénice Duchamp-Madari, enchantée, » répondit-elle dans un anglais au moins tout aussi affreux. Il avait un sourire absolument charmant. Il continua en français, d'une voix chantante et en roulant les «r»: « Bienvenue chez moi, Bérr... — Appelle-moi Bébée, répondit la jeune fille, qui commençait illico l'exploration des lieux. Pourquoi tu portes un prénom de fille? » Le sourire du garçon disparut d'un coup : « Vania est le prénom court pour Ivan. Tu peux m'appeler Lexeï ! » 5 SPOP 2005-01 – Tous droits réservés David Sicé Reproduction à usage pédagogique autorisée Bérénice se retourna et lui, et lui adressa son plus beau sourire: « Lexi, ça me plaît bien ! Comment t'es arrivé là ? — Mes parents ont bricolé une navette écrasée, et ils m'ont amenés avec tout ça... » Il montrait l'abominable cafarnaüm accumulé sous le dôme de toile anti-radiations. Ca craint... pensa Bérénice. Elle répondit, admirative : « Quel exploit ! » Le garçon se redressa avec fierté. Bérénice interrogea à nouveau : « Et c'est toi qui a fait sauté la montagne il y a cinq minutes ? — Oui, répondit Lexi. Mais ça n'a pas marché... — Pas marché ? La fumée doit se voir à des milliers de kilomètres à la ronde et de tous les satellites. Attends-toi à voir débarquer toute ma famille dans la demi heure... La tête qu'ils vont faire quand ils vont voir que toi et ta famille vous vous êtes incrustés sur leur petite planète ! » L'odeur de brûlé n'allait pas en diminuant. Une sombre pensée traversa l'esprit de Bénérénice. « Dis, tu n'as pas fait de bêtises au moins, parce que sinon, tu vas recevoir la fessée de ta vie ! » Lexi ne paraissait vraiment pas inquiet à ce sujet : « C'est ce qu'ils te font à toi, quand tu fais des bétises ? Ils te donnent une fessée ? — Oh non... » Je t'en pose de ces questions ! — Tu n'as jamais fait de bêtises ?, insistait Lexi. — Pas depuis mes six ans, menti éhontément Bérénice. Mais j'étais une petite fille très stupide alors... » Lexi arracha le velcro de sa manche et retroussa le tissu : « Moi je suis resté un petit garçon très stupide. C'est ce que mon père dit toujours. » Son bras portait une série de marques rouges circulaires. Comme Bérénice ouvrait des yeux ronds, Lexi ajouta : « Mon père préfère l'électricité... » Bérénice sentit tout son corps se couvrir d'une sueur froide. Le garçon s'était assis à califourchon sur une espèce de torpille. Il fouillait dans les câbles qui en sortaient. La jeune fille se racla la gorge : « Et ton père... Il est où, haem, en ce moment ? — Parti chercher Maman, » répondit l'autre sans se troubler. 6 SPOP 2005-01 – Tous droits réservés David Sicé Reproduction à usage pédagogique autorisée La grosse clé à molette qui traînait par terre pouvait servir d'arme, au cas où. Bérénice la ramassa le plus discrètement possible. « Et... ça fait longtemps ? — Deux semaines, » répondit le garçon. Il ajouta, après un coup d'oeil jeté à la clé à molette que Bérénice tenait dans son dos : « Ne t'inquiète pas : Il ne lui restait pas plus de deux heures d'air. S'il avait pu revenir, it t'aurait déjà appris à vivre, comme il disait. Sur quelle fréquence radio tu émets ? » CHAPITRE TROIS LA THEORIE DES ANDROPOVS Bérénice était consternée : « Vania... je veux dire, Lexi, je suis désolée... » Lexi arrêta de fouiller dans la torpille. Il considéra la jeune fille pendant un instant. « C'était comme ça qu'elle m'appellait toujours, mais je n'aimais pas ça. Lexi, c'est bien. C'est comme tu dis. Plus viril. » Il plia le bras et tâta son petit biceps gonflé avec un grand sourire. Puis il reprit, plus sérieux : 7 SPOP 2005-01 – Tous droits réservés David Sicé Reproduction à usage pédagogique autorisée « Moi, je ne suis pas désolé. Je crois que c'est une bonne chose que tout ça soit fini. Ta fréquence ? - 147. » Il tripota son bracelet et remis sa manche en place. « Comme ça la prochaine fois on se parlera autrement qu'en langage des gestes ! » Bérénice n'osa pas lui demander ce qui était fini exactement – et pourquoi c'était une si bonne chose que de perdre toute sa famille en un lieu aussi désolé que la planète Mars ! Au lieu de cela, elle dit : « Mais qu'est-ce que tu essaies de faire au juste ? » Lexi se mit à revisser la plaque supérieure de la torpille. « Tu vois, Papa et maman ne sont pas exactement venus les mains vides ici. — J'ai vu ça, assura Bérénice. — Ils ont piqué deux super-foreuses, tu sais, celles du projet thermo-truc. Des machines qui servent à creuser des trous jusque dans le magma de la Terre, pour faire tourner des turbines avec toute la chaleur qui remonte de l'enfer que c'est, dessous la croûte terrestre. » Le garçon descendit de la torpille. Avec des grands gestes d'acteur de théâtre, il continuait son explication : « Leur théorie, c'était que Mars devait être comme une petite Terre avant, avec de l'eau, de l'air en quantité, et des nuages. Mais un jour, elle a embrassé un astéroïde trop gros pour elle. » Lexi écarta les bras, et imita le bruit de quelqu'un qui faisait un gros baiser bien humide à une énorme dame. « Et tu sais ce qui arrive à une planète qui se prend un astéroïde un peu gros dans la figure ? » Bérénice allait répondre, mais Lexi imita cette fois le bruit d'un énorme pet avec son avant-bras. « Ca fiche un peu le souk. » acheva le garçon, le visage soudain à moins de cinq centimètres de celui de la jeune fille. Un instant, elle crut qu'il allait l'embrasser. « Remet ton masque respiratoire. » commanda-t-il. Il s'écarta d'un coup, et reprit son discour d'une voix forte à travers son propre masque, tandis qu'il poussait à bout de bras la torpille en direction du fond du dôme : « L'atmosphère de Mars a fait 'pshitt' comme une bouteille d'eau gazeuse, mais l'eau, l'eau – elle est restée ici ! L'eau est sous la croûte, juste sous nos pieds, et avec elle, encore plein d'autres gaz, en fait presque toute l'atmosphère ! » 8 SPOP 2005-01 – Tous droits réservés David Sicé Reproduction à usage pédagogique autorisée Lexi était surexcité : il poussa la torpille à l'intérieur d'une espèce de tube de plastique qui menait on ne sait où à l'extérieur du dôme. Puis il lâcha tout : parce que le sol était en pente, l'engin commença à prendre de la vitesse vers sa destination finale. « Comme je n'avais plus de réserves, reprit Lexi, et que je suis très mauvais paysan – et que je ne savais pas que tu étais ici avec tes parents... » Il donna une tape familière sur l'épaule de la jeune fille. « Je me suis dit : 'Essaye, et on verra bien'. » Bérénice entendit comme un claquement sec au loin. « Mais... dit-elle enfin, qu'est-ce que tu viens de faire, là, maintenant ? — Oh, répondit le garçon. Je crois que je n'avais pas mis assez d'explosifs dans la foreuse la première fois. Pas assez pour que le trou ne se bouche pas, avec la glace. Alors cette fois, j'ai mis la dose maximum. Il y a de la place pour deux sur ta machine volante ? » Le sol se mit à trembler sous leurs pieds. Bérénice glapit : « T'es vraiment qu'un sale petit... ! » CHAPITRE QUATRE L'ECHAPPEE BELLE ! Le dôme tanguait. Puis il se mit carrément à tomber en morceaux. Les deux jeunes gens se prépitèrent vers la sortie. 9 SPOP 2005-01 – Tous droits réservés David Sicé Reproduction à usage pédagogique autorisée Bérénice sauta sur sa moto gravitique. Lexi sauta derrière elle et passa ses bras autour de la taille de la jeune fille. Derrière eux, une nouvelle colonne de fumée blanche bondissait vers le ciel. Par terre, tous les petits cailloux rouges de Mars roulaient en direction du grand canyon. Heureusement, le moteur n'avait pas eu le temps de se réchauffer : la moto décolla presque tout de suite. Ils bondirent vers le ciel. Et d'un coup, le bas de la colonne de fumée blanche explosa. Le dôme anti-radiations fut littéralement soufflé par l'onde de choc, et les projections de pierres et de gaz poussiéreux – puis tout un morceau de la falaise glissa au fond du canyon. Cinq minutes après, Bérénice avait posé la moto à un endroit sûr, d'où les deux jeunes gens pourraient voir ce qui arrivait. Le camp des parents de Lexi avait complètement disparu. A la place, il y avait une énorme brèche dans la paroi rocheuse. Du fond de cette brèche, une énorme nappe de fumée roulait dans le Grand Canyon, comme un fleuve de nuages liquides et sales, qui aurait coulé dans deux directions opposées à la fois. « Ca alors, s'écria Lexi dans le micro de son masque respiratoire, je ne voudrais pas être là-dessous ! » Bérénice lui envoya une bourrade bien sentie : « Pauvre idiot, elle répondit : Le camp de ma famille se trouve au bout de ce canyon ! — Qu'est-ce que tu attends pour les prévenir ?, répondit le garçon sans se démonter : Utilise ta radio ! » Rouge comme une pivoine, Bérénice obéit. Il y avait beaucoup de parasites, et elle n'entendit pas les derniers mots que lui disait sa mère, mais il lui sembla que ses parents avaient compris ce qu'une vague gigantesque arrivait droit sur eux... Comme le sol se remettait à trembler, ils décollèrent à nouveau avec la moto gravitique, filant vers le camp famille de Bérénice. Sous leur pieds, le Grand Canyon de Mars bouillonnait de d'écume et de vapeur d'eau. Lexi avait toujours ses bras autour de la taille de la jeune fille. Il nicha sa tête dans le cou de celle-ci. « Tu vois, cria-t-il dans la radio de son masque : je ne suis qu'un petit garçon stupide, mais je suis bien content que tu m'ais trouvé... » FIN 10