Des start-up lancent des substituts de repas de nouvelle génération

Transcription

Des start-up lancent des substituts de repas de nouvelle génération
www.agraalimentation.fr
51e année - Semaine du 10 novembre 2016 - n° 2399-2400
Nutrition-Smart food
Ceta : les suites
du processus avant
l’entrée en vigueur
du traité p.8
Le Petit carré
de chocolat vise
les rayons premium
de la GMS p.17
Les Craquelins
de Saint Malo
en route
pour l’export p.18
Les distributeurs
s’engagent pour
des négociations
commerciales
apaisées p. 27
ISSN 1638 - 3427
FINANCE
Comment Pernod
Ricard s’est
refinancé sur
les marchés
américains p.15
Evenement2399-2400.indd 1
Des start-up lancent
des substituts de repas
de nouvelle génération
Le secteur des substituts de repas, jusque-là occupé par les produits de régime
ou l’alimentation des sportifs, est bousculé par l’arrivée de nouveaux acteurs
français issus de la smart food ciblant les jeunes actifs pressés : Feed, Smeal et
Vitaline. Objectif : implanter sur le marché local des produits lancés ces dernières années en Europe du nord et aux États-Unis. Ils parient sur le raccourcissement de la pause repas, le prix bas et la quête pour une alimentation saine
et équilibrée. Au delà d’une cible réduite, l’enjeu consistera à séduire des
consommateurs attachés au repas solide et structuré et à une culture culinaire
traditionnelle.
P
roduits destinés à occuper une niche du marché, effet de mode passager ou
nouvelle façon de s’alimenter promise à un bel avenir ? La question se
pose devant l’émergence de plusieurs start-up positionnées sur les substituts de repas. « Les produits présents sur le marché ne correspondaient pas à
mon attente car ils ne permettaient pas de stopper ma sensation de faim », raconte Anthony Bourbon, le créateur de Feed. Les produits en question sont des
solutions de régime, faiblement caloriques, destinées à la perte de poids. D’où
l’idée de lancer des produits à boire ou à manger, remplaçant l’ensemble des
apports nutritifs correspondant à un repas traditionnel. La cible est donc très
différente : « Feed répond aux attentes des actifs et des étudiants qui ont peu de
temps à consacrer à leur alimentation et un budget défini, mais qui ne veulent
pas perdre de poids », explique Antony Bourbon.
L’entreprise, fondée cette année, propose déjà plusieurs produits dont une barre
et une poudre permettant de confectionner une boisson par réhydratation. La
nouveauté de Feed réside dans le fait de proposer aussi une boisson « ready-todrink », une offre qui parie sur la praticité, et qui est inexistante sur le marché
européen. Le produit est inspiré d’un concept lancé il y a trois ans aux ÉtatsUnis baptisé Soylent. Né dans la Silicon Valley, Soylent mise sur une nouvelle
façon de s’alimenter, basée sur des arguments scientifiques, et opte comme Feed
pour un packaging minimaliste, proche de la pharmacie, et très éloigné des codes de l’agroalimentaire. « Feed est confectionné avec des ingrédients naturels
de haute qualité et bien connus tels les flocons d’avoine ou la poudre de cacao », argumente Anthony Bourdon. « Il a été élaboré en conformité avec les
directives de l’EFSA (European Food Safety Authority) et en rapport constant
avec la DGCCRF », note le dossier de présentation du produit. Et surtout, il
09/11/2016 14:13
AGAA2399_001_BH262880.pdf
SOMMAIRE
L’ÉVÉNEMENT
Des start-up lancent des substituts de repas
de nouvelle génération
Agro’ Noave, les clés
d’un développement réussi
19
Bonduelle confirme ses objectifs annuels
20
DGF a racheté Val de Seine
21
LEADERS6
InVivo crée un fonds dédié aux start-up agricoles
et agroalimentaires
21
POLITIQUES-PROFESSIONS7
Barry Callebaut annonce un bénéfice net annuel
inférieur aux attentes
23
L’EFSA se veut rassurante quant aux traces de
pesticides dans les aliments
Une majorité de distributeurs s’engagent
pour des relations commerciales apaisées
27
Accord UE/Canada: après la signature, les deux
partenaires ne sont pas encore sortis d’affaire 8
Emballage : Michel-Edouard Leclerc
détaille son plan d’action
28
Santé : le Parlement européen réclame
une limitation de l’utilisation
des acides gras trans
11
Marks & Spencer prévoit
de fermer sept magasins en France
29
Les Français de plus en plus attentifs
à leur alimentation
13
Le test sur l’étiquetage nutritionnel
ira à son terme
7
14
FINANCES15
32
Volaille : la reconquête du marché intérieur
est en cours... en GMS
32
Risque de pénurie de saumon fumé
pour la fin d’année
33
AGENDA35
Comment Pernod Ricard s’est refinancé
sur les marchés américains
ENTREPRISES17
Le Petit carré de chocolat veut se faire
une place en GMS
17
Les Craquelins de Saint-Malo
en route pour l’export
18
2 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
Evenement2399-2400.indd 2
PRODUITS & MARCHÉS
INDEX35
Reproduction interdite
09/11/2016 14:13
AGAA2399_002_BH262880.pdf
L’ÉVÈNEMENT Edito
C’est arrivé
Donald Trump a été élu 45e président des EtatsUnis. Comme pour le Brexit en juin dernier, personne n’y croyait vraiment et pourtant c’est bel et
bien arrivé. Sans même attendre les résultats
définitifs de ces élections américaines, un vent
de défiance s’est propagé sur les principales
places financières, de Tokyo à l’ensemble de
l’Europe, qui hormis la Suisse se sont orientées à
la baisse dès l’ouverture. C’est dire si l’arrivée du
candidat républicain à la Maison Blanche ne fait
pas l’unanimité parmi les chefs d’entreprise de
part et d’autre de l’Atlantique. Les positions affichées tout au long de la campagne électorale par
le magnat de l’immobilier, contre le libre-échange
commercial notamment, font craindre le pire sur
l’évolution de l’activité économique.
Seuls les opposants à la mondialisation économique peuvent aujourd’hui raisonnablement se
réjouir de cette victoire. Donald Trump l’a dit et
répété tout au long de sa campagne, il est contre
les accords commerciaux de genre TTIP et parle
même de renégocier l’Alena ! Mais si ses positions entrent en résonance avec la méfiance
grandissante sur l’opacité qui entoure la négociation de ces traités commerciaux – on l’a observé dernièrement en Europe lors de la signature
du Ceta avec le Canada –, la solution ne passe
évidemment pas par un regain de nationalisme
et de racisme comme le prône le prochain occupant de la Maison Blanche. Espérons que les politiques prendront bien toute la mesure de ce qui
vient d’arriver aux Etats-Unis et de ce qui pourrait
se passer dans les mois qui viennent. Ce qui est
certain, c’est qu’une grande période d’incertitude s’ouvre sur de nombreux fronts, économiques et politiques.
Reproduction interdite Evenement2399-2400.indd 3
Perrine Delfortrie
Nutrition
correspond aux apports nutritionnels d’un repas, soit 650 kcal
(l’EFSA recommande entre 650 et 800 kcal par repas), quand
Soylent apporte 400 kcal.
PARIER SUR LES BIENFAITS SUPPOSÉS POUR LA
SANTÉ
L’argument santé est aussi un des axes que veut privilégier
Smeal, une start-tup lancée au printemps par deux ingénieurs
ex-étudiants de l’Université de technologie de Compiègne
(UTC). «Nous avons travaillé avec le laboratoire culinaire de
l’UTC qui nous a permis de mettre au point des recettes au
goût agréable, céréales vanille, fruits des bois ou velouté de
légumes, et surtout excellentes d’un point de vue nutritionnel»,
explique Antoine Boillet, le co-fondateur avec Sijia Wang de la
start-up. D’après les créateurs, les produits sont mieux-disant
par rapport aux concurrents en termes d’indice glycémique et
riches en oméga 3 et 6. Tous les fabricants insistent sur la qualité des ingrédients, le process, et le fait de ne pas utiliser de
conservateurs pour les produits en poudre (alors qu’ils sont nécessaires pour les produits liquides). Ils s’appuient aussi sur la
vogue du « free from » : sans OGM, sans gluten, sans noix,
sans lactose, vegan pour Feed par exemple.
Convaincu de la révolution qui se prépare dans l’alimentation,
Antony Bourdon souhaite voir son produit arriver dans la GMS,
de préférence au rayon snacking, aux côtés des sandwiches, salades, plats préparés, autant de produit qui répondent à une pause
déjeuner rapide. Aucun contrat n’est signé avec la grande distribution pour l’instant. Mais l’entrepreneur lance la commercialisation dans un premier temps directement depuis son site. « J’ai
enregistré déjà 500 précommandes en deux mois, soit 4500 bouteilles, en communicant seulement sur les réseaux sociaux »,
relève Anthony Bourdon. Les premières livraisons sont prévues
pour la fin de l’année. Quant à Smeal, il déclare avoir déjà vendu
400 repas dès la première semaine de mise en vente, en septembre, depuis son site d’e-commerce. Vitaline, qui commence
son activité cette année, revendique 150 clients déjà servis (essentiellement par le bouche à oreille), mais n’est pas encore en
mesure d’ouvrir ses ventes au grand public en l’absence d’un
partenaire industriel pour produire en série.
DES LEVÉES DE FONDS EN VUE POUR LANCER LES
PRODUITS
Côté financement, Feed est lancé avec les fonds propres du
créateur (« entre 50 000 et 100 000 euros », selon Antony Bourdon), mais ne planifie pas de levée de fonds pour l’instant,
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 3
09/11/2016 14:13
AGAA2399_003_BH262880.pdf
L’ÉVÈNEMENT Nutrition
préférant d’abord prouver que le produit
tient la route. Smeal a mobilisé entre
« 100 000 et 200 000 euros » selon le
S’il y a un inventeur du concept du repas liquide et rapide à ingérer, c’est
sûrement Solyent aux Etats-Unis. Avec ses bouteilles blanches dépouilcréateur, en fonds propres et en dette et
lées à l’extrême, Soylent veut rompre avec les habitudes en matière
ce dernier souhaite lancer un campagne
d’emballage, mais surtout avec les habitudes alimentaires. Soylent déde crowdfunding au premier semestre
clare avoir écoulé 25 millions de repas (liquide, poudre ou barres) depuis
mai 2014 et a bouclé sa dernière levée de fonds (20 millions de dollars)
2017. Un calendrier identique à Vitaline
en janvier 2015 auprès du fonds A16Z.
qui prévoit également une levée du fonds
En Europe, il existe une offre de produit « prêt à l’emploi » (poudre à
par le même biais. La production des
reconstituer), vendue directement depuis les sites des marques avec
un rayonnement à l’échelle du continent : Huel au Royaume Uni, Jake
bouteilles de Feed est réalisée par un laNutritionals, Queal (1 million de repas visés en Europe en 2016), Joylent
boratoire pharmaceutique indépendant
(2,5 millions de repas livrés et 30 000 clients à travers le monde), Mana
basé en France dans un premier temps,
aux Pays-Bas et Bertrand en Allemagne (avec un label bio). avant d’être transférée chez un industriel
capable de produire des grandes quantités, toujours en France. Deux autres fabricants confectionnent les barres et les poudres.
Antony Bourdon, à l’image des acteurs de ce secteur émergent, est persuadé que le
marché est bien là et que la demande existe à partir des premières réservations. Le
raccourcissement continu de la pause repas, le développement accéléré du snacking
(un marché de 167 milliards de dollars en 2016 en Europe selon Nielsen, et en hausse
en France de 4 % d’ici à 2018 selon Xerfi) et l’intérêt pour une alimentation sans
allergène et/ou à base végétale sont autant d’éléments qui plaident en faveur de l’essor de ces nouvelles catégories alimentaires.
Un marché qui existe déjà outre-Atlantique
et en Europe du Nord
INTERROGATIONS SUR LA CLIENTÈLE POTENTIELLE
Il est toutefois difficile d’évaluer un marché pour l’instant inexistant en Europe pour
les produits « prêts à boire », et en démarrage pour les substituts à réhydrater. Smeal
a fait ses calculs et parvient à 3,2 millions d’urbains actifs de 20 à 35 ans en France,
qui constituent le cœur de cible des produits, représentant 100 millions de repas par
an. Sans toutefois savoir combien d’entre eux seraient prêts à sacrifier la pause repas
traditionnelle, même de façon ponctuelle, comme le recommandent les fabricants
interrogés. Et avec quel budget, sachant que les offres des fabricants français oscillent entre 3 et 5,75 euros par repas. « C’est typiquement dans la culture anglo-saxonne de voir l’alimentation comme un carburant nécessaire au bon fonctionnement du corps humain », souligne Béatrice de Reynal, expert en nutrition et en
innovation au sein de l’agence Nutrimaketing. « Mais en France, c’est tout autre
chose : le repas est associé à la convivialité, au plaisir et au partage, autant d’éléments qui sont absents d’un conception 2.0 de la nourriture véhiculées par ces nouveaux substituts de repas », poursuit-elle.
On sait aussi que le public européen, et notamment français, est plus rétif qu’outre-Atlantique à ces produits fondés sur des arguments uniquement scientifiques, et plus
regardant sur les nouveautés alimentaires « rupturistes » et l’origine des ingrédients.
Selon Béatrice de Reynal, ces boisons, poudres et barres auront sur le marché national un avenir limité. « Une clientèle jeune et urbaine en recherche d’image pourrait
être séduite par le côté branché de ces nouveaux produits, mais cela restera un marché de niche », selon la spécialiste.
CB
4 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
Evenement2399-2400.indd 4
Reproduction interdite
09/11/2016 14:13
AGAA2399_004_BH262880.pdf
LE 22 NOVEMBRE 2016
Information et inscription
sur www.agrofinance.fr
de 14 h à 19 h 30
Les Salons Hoche
9 Avenue Hoche, 75008 PARIS
14h
Accueil des participants
14h20 Exposé liminaire : Philippe JAEGY, Efeso Consulting
Typologie des stratégies gagnantes à l’international
14h45 - 16h 1re table ronde : Les stratégies gagnantes
Laurent BENNET, directeur de l’agriculture, de l’agroalimentaire
et des marchés spécialisés Crédit Agricole
Bertrand GIRARD, directeur général Vinadeis
Didier LINCET, président directeur général Fromagerie Lincet
Giangaddo PRATI, directeur financier Barilla
16h - 16h15 Exposé : Christophe MONNIER,
chef du département Agrotech Business France
Où sont les opportunités de développement international
16h15 - 16h45 Pause
16h45 - 18h 2e table ronde : Les outils
du développement international
Jörg ALTEMEIER, directeur général bien-être animal Tönnies
Dominique GAILLARD président du directoire Ardian
Jean VANDEMOORTELE, président Vandemoortele
Laurent WEBER, président directeur général Solina
18h - 18h30 Conclusion : Geoffroy ROUX DE BEZIEUX,
vice-président délégué du MEDEF
18h30
Cocktail
*sous réserve de modifications
PROGRAMME &*
INTERVENANTS
Crédit photo : Fotolia
L’IMPÉRATIF DU DÉVELOPPEMENT
INTERNATIONAL
Partenaire Excellence
Organisé par Agra Alimentation avec le soutien de AgroParisTech Alumni, HEC Alumni Agroalimentaire
Agra alimentation le média des enjeux
de l’industrie agroalimentaire
V9-AP_AGROFINANCE•210X297_NB.indd 1
Groupe professionnel des Ingénieurs
de l’Agroalimentaire (UNIAGRO)
03/11/2016 16:24
LEADERS
Thierry Caloin nommé vice-président consommation hors
domicile de Kronenbourg
Thierry Caloin a rejoint Kronenbourg SAS et est nommé vice-président consommation hors domicile. Il reporte à Marc Vermeulen, président-directeur général.
Depuis 2010, Thierry Caloin occupait le poste de directeur commercial Food Service France au sein du groupe Lavaza.
Eric Rosaz nommé délégué général d’Inter-Rhône
Eric Rosaz a été nommé le 4 novembre 2016 délégué général d’Inter-Rhône, l’interprofession des vins AOC côtes du Rhône et vallée du Rhône, présidée par Michel Chapoutier.
Thierry Roquefeuil élu président du Cniel et président du groupe
Lait et produits laitiers du Copa-Cogeca
Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs laitiers
(FNPL) et du collège producteurs, a été de nouveau élu à la présidence de l’interprofession laitière, le Cniel, lors de l’assemblée générale du 26 octobre. Thierry
Roquefeuil avait démissionné en juillet 2015. Olivier Picot, président de la Fédération nationale des industries laitières (Fnil), avait alors pris la succession
comme le prévoyaient les statuts. Le 27 octobre à Bruxelles, Thierry Roquefeuil a
été élu à l’unanimité à la présidence du groupe « lait et produits laitiers » du Comité des organisations professionnelles agricoles (Copa-Cogeca). Il succède à
Mansel Raymond dont il a été le vice-président pendant deux ans.
Guillaume Garot, nouveau président du Conseil national de
l’alimentation (CNA)
Guillaume Garot, député socialiste de la Mayenne et ancien ministre délégué à
l’agroalimentaire a été nommé président du Conseil national de l’alimentation
(CNA), a annoncé le ministère de l’Agriculture dans un communiqué le 27 octobre. Il remplace à ce poste Bernard Vallat, par ailleurs ancien directeur général
de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Le CNA est une instance
indépendante, consultée sur la définition de la politique de l’alimentation. Son
président est élu pour trois ans, par arrêté conjoint des ministères de l’Agriculture, de la Santé et de la Consommation.
6 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
Leaders2399-2400.indd 6
Reproduction interdite
09/11/2016 11:50
AGAA2399_006_BH256947.pdf
POLITIQUE France
RAPPORT/PESTICIDES > 97 % des échantillons d’aliments prélevés dans l’Union
européenne sont exempts de résidus de pesticides ou contiennent des traces qui se
situent dans les limites autorisées. C’est ce qui ressort du dernier rapport annuel
(2014) sur les résidus de pesticides dans les aliments publié par l’EFSA (Autorité
européenne de sécurité alimentaire).
L’EFSA se veut rassurante
quant aux traces de pesticides
dans les aliments
L
e rapport 2014 de l’EFSA sur les résidus de pesticides dans les aliments passe
au crible les résultats de l’analyse effectuée sur 82 649 échantillons de denrées
alimentaires provenant des 28 États membres de l’UE – y compris, pour la première fois, la Croatie – ainsi que l’Islande et la Norvège. Dans l’ensemble, 97,1 %
des échantillons analysés étaient exempts de résidus ou en contenaient dans les limites permises par la réglementation européenne. Sur la base des résultats fournis
par les pays déclarants, des analyses détaillées ont été effectuées concernant l’apparition des pesticides sur les principaux produits alimentaires consommés et le risque
alimentaire lié à l’exposition des consommateurs européens aux résidus de pesticides. De plus, les données ont été analysées en vue d’identifier les pesticides et les
produits alimentaires qui dépassaient les limites légales. Il comprend également les
résultats sur les résidus de pesticides dans les aliments importés, les produits biologiques, les aliments pour bébés ainsi que les résultats dans les produits d’origine
animale. Sur la base de l’analyse des résultats de la surveillance des pesticides durant
l’année 2014, les responsables de l’EFSA ont formulé un certain nombre de recommandations visant, selon eux, « à accroître encore l’efficacité des systèmes de
contrôle européens afin d’assurer un niveau élevé de protection des consommateurs ». RÉSULTATS CARACTÉRISTIQUES
97 % des échantillons analysés par les experts de l’EFSA se situaient dans les limites
légales. Parmi ceux-ci, 53,6 % étaient exempts de résidus quantifiables et 43,4 %
contenaient des résidus se situant dans les limites de concentration permises. Parmi
les échantillons provenant et des pays de l’UE et de ceux de l’EEE (Espace Economique Européen), 1,6 % contenaient des résidus dépassant les limites autorisées. Le
chiffre correspondant pour les échantillons en provenance des pays tiers (hors UE et
hors EEE) était de 6,5 %. Aucun résidu quantifiable n’a été identifié dans 91,8 % des
échantillons d’aliments pour bébés. 98,8 % des produits biologiques étaient soit
exempts de résidus ou contenaient des résidus dans les limites autorisées (1). Les
responsables de l’EFSA expliquent que leurs experts ont exploité les données de ce
rapport pour déterminer si l’exposition alimentaire actuelle des consommateurs aux
résidus de pesticides présentait un risque pour la santé des Européens à long terme
(risque chronique) ou à court terme (risque aigu). Dans les deux cas, les scientifiques
Reproduction interdite PolProf2399-2400.indd 7
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 7
09/11/2016 13:52
AGAA2399_007_BH261173.pdf
POLITIQUE France
de l’EFSA ont conclu « qu’il est peu probable que l’exposition effective des consommateurs constitue une menace pour la santé humaine ».
RECOMMANDATIONS
L’EFSA a formulé un certain nombre de propositions dans le but de renforcer l’efficacité de la surveillance des pesticides dans l’UE. Parmi celles-ci la nécessité
d’étendre la portée du programme de surveillance à des produits alimentaires tels que
les petits fruits, les baies et le thé, fréquemment identifiés comme contenant des résidus. De réduire l’analyse sur les produits d’origine animale et déplacer l’accent sur
la surveillance des aliments pour animaux, par exemple le soja, le colza ou encore
l’orge. Les responsables de l’EFSA proposent également de conclure une analyse
obligatoire sur le glyphosate (herbicide chimique le plus vendu sur la planète, ndlr)
dans les cultures mentionnées ci-dessus. D’inclure aussi le miel dans le « panier »
des échantillons afin d’améliorer la compréhension de l’exposition des abeilles et
obtenir ainsi des informations qui permettront d’étayer la révision éventuelle des limites autorisées de résidus dans le miel. Last but not least, ils insistent pour améliorer la communication des changements apportés aux niveaux de résidus autorisés
aux opérateurs qui importent des aliments depuis l’extérieur de l’UE.Aziz Ben Marzouq
(1) Dans son rapport 2014, l’EFSA a fait un certain nombre de changements en réponse à des demandes et commentaires recueillis auprès des parties prenantes. Le rapport inclut par exemple à présent plus de détails sur les
produits biologiques et les aliments pour bébés, une section spécifique sur le glyphosate, et davantage de comparaisons avec les résultats des années précédentes.
CETA/RATIFICATION > Après la courte et valeureuse rébellion wallonne, la signature, le 30 octobre à Bruxelles, de l’accord économique et commercial global (AECG
en français et CETA en anglais) entre l’UE et le Canada ne représente qu’une première étape d’un long processus de ratification nécessaire à son entrée en vigueur.
L’industrie alimentaire, en tout cas, salue la signature de l’accord et demande au
Parlement européen d’y apporter tout son soutien.
Accord UE/Canada: après la
signature, les deux partenaires
ne sont pas encore sortis d’affaire
I
l fallait coûte que coûte laver l’affront wallon au plus vite. Les différents parlements régionaux belges avaient à peine donné leur accord au texte amendé de
l’Accord économique et commercial global UE/Canada que les chefs d’État et de
gouvernement de l’UE et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, signaient
l’accord deux jours après, le dimanche 30 octobre (au lieu du 27 octobre comme
prévu). Une manière de réduire la contestation wallonne à un épiphénomène ? En
précipitant les événements, les responsables européens espéraient-ils ainsi redonner
8 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
PolProf2399-2400.indd 8
Reproduction interdite
09/11/2016 13:52
AGAA2399_008_BH261173.pdf
POLITIQUE France
à l’UE sa crédibilité entamée. Après la
crise grecque, le Brexit britannique, la
crise sur les réfugiés, un nouvel obstacle
Le Canada se classe au septième rang parmi les destinations d’expor– venant en plus d’une « micro-région »
tation d’aliments et de boissons de l’UE. En 2015, les exportations de
belge – risquait en effet de mettre à mal,
produits alimentaires et boissons de l’UE vers le Canada se sont élevées à 2,8 milliards d’euros. Les exportations de produits alimentaires
encore une fois, la machine européenne.
et boissons de l’UE vers le Canada se composent principalement de
Une machine à propos de laquelle de
vins, spiritueux, chocolat et confiseries, fruits et légumes transformés,
nombreuses critiques se sont élevées ces
produits de boulangerie, de farine, produits laitiers, etc. La valeur des
importations canadiennes est d’environ 900 millions d’euros et dominée
derniers mois sur son fonctionnement
par les produits de la pêche, les légumes, les aliments pour animaux
ainsi que ses procédures de négociation
préparés, etc...
des traités commerciaux. Des eurodéputés conservateurs ont même estimé qu’il
est urgent de repenser la façon dont ont été conduites les négociations commerciales
par l’UE. Ils demandent déjà que les modes de négociation soient changés, que les
traités commerciaux soient de la compétence exclusive de la Commission européenne et du Parlement européen, les États et les régions n’ayant pas vocation à
participer aux débats (1). D’ailleurs tout le monde attend avec impatience l’arrêt de
la Cour européenne de justice sur le traité commercial UE/Singapour, conclu en octobre 2014. Si celle-ci tranche que cet accord de libre échange avec Singapour est de
la compétence exclusive de la Commission, comme cette dernière l’espère, alors la
voie sera libre: plus de compte à rendre aux parlements nationaux et encore moins
aux parlements régionaux comme la Wallonie.
Près de 3 milliards d’euros d’exportations
européennes sur le marché canadien
ÉTAPES À SUIVRE
La signature de l’accord de libre change UE/Canada le 30 octobre ne représentait que
la première étape d’un long processus de ratification pour son entrée en vigueur. Le
CETA doit d’abord franchir l’étape du Parlement européen lors d’un vote prévu le 14
février 2017 à Strasbourg. Il doit obtenir une majorité des suffrages des 751 eurodéputés. Les députés n’ont le choix qu’entre le «oui » et le « non » et n’ont donc pas la
possibilité d’apporter des amendements au texte de l’accord avec le Canada. Tout
indique que le « oui » l’emportera dans la mesure où les groupes politiques du PPE,
des Sociaux-démocrates et des Libéraux européens sont favorables au CETA. Si, du
côté canadien, l’accord du CETA est confirmé, un feu vert du Parlement européen en
février prochain permettrait une application provisoire du CETA dans la foulée, avant
sa ratification par les Etats membres de l’UE, à une condition toutefois : seules les
parties du CETA qui concernent les compétences de l’UE, s’appliqueront. Parmi les
chapitres qui seront exclus de l’application provisoire figure notamment le mécanisme d’arbitrage des différends commerciaux (Investment Court System -ICS). Élément important obtenu par l’obstination des autorités wallonnes : la validation de ce
mécanisme par la justice européenne. Les Wallons ont en effet obtenu que la Belgique saisisse rapidement la Cour de justice de l’UE afin qu’elle se prononce sur la
compatibilité du mécanisme d’arbitrage ICS avec le droit européen. D’aucuns estiment que même en adoptant une procédure accélérée, les juges européens ne pourraient pas donner un avis avant la fin de l’année 2017. S’ils condamnent l’ICS, tout
le processus est à revoir, avec à la clé une renégociation du CETA. S’ils l’approuvent,
Reproduction interdite PolProf2399-2400.indd 9
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 9
09/11/2016 13:52
AGAA2399_009_BH261173.pdf
POLITIQUE France
la ratification du CETA pourra poursuivre son cours. Autre écueil de taille : le vote
des parlements nationaux. Pour entrer en vigueur, le CETA devra en effet être ratifié
individuellement par chacun des 28 Etats membres de l’UE (pour la France, les deux
chambres devront se prononcer). Processus hautement risqué dans la mesure où 38
Parlements nationaux et régionaux (dont la petite Wallonie…) devront donner leur
feu vert. En cas de blocage, l’UE serait amenée à reconnaître l’échec de son processus de ratification et de le notifier au Canada. Cela entraînerait la fin de l’application
provisoire du CETA dès le mois suivant. En revanche si l’accord sur le CETA surmonte l’étape des parlements nationaux et régionaux, il pourra entre en vigueur dès
le mois suivant avec notamment le mécanisme d’arbitrage des différends commerciaux. Une entrée en vigueur qui ne pourrait pas intervenir avant plusieurs années
selon les spécialistes.
MOISSON WALLONNE
Quoi que l’on ait dit ou écrit sur les réticences des autorités wallonnes (« capitulation en rase campagne », « pertes de temps », «tout ça pour ça »), des engagements
ont bien été pris par l’UE, ses Etats membres et le Canada dans le cadre de « l’instrument interprétatif conjoint », négocié et signé avec les autorités wallonnes et destiné
à expliquer, de manière claire et sans ambiguïté, ce que signifient certaines dispositions du CETA. Cet instrument interprétatif a un statut juridique et servira d’interprétation authentique du CETA au sens de l’article 31 de la Convention de Vienne sur le
droit des traités. Les Wallons ont ainsi obtenu des garanties sur la protection des
services publics, sur le fait que le CETA ne changera pas la façon dont l’UE réglemente la sécurité alimentaire, y compris les produits OGM ou l’interdiction du bœuf
traité aux hormones. Des garanties aussi sur les mécanismes de protection des marchés agricoles en cas de déséquilibre. Ils ont surtout imposé que les tribunaux arbitraux soient transformés en cour publique internationale avec des juges dont les mandats seraient encadrés. Et avant toute chose, ils ont exigé que la Cour européenne de
justice se prononce rapidement sur la compatibilité du nouveau mécanisme d’arbitrage avec les principes constitutionnels européens.
SATISFACTION DE L’INDUSTRIE ALIMENTAIRE EUROPÉENNE
Saluant « l’un des accords les plus ambitieux jamais négociés par l’UE », Mella
Frewen, directrice générale de FoodDrinkEurope, le lobby de l’industrie alimentaire
européenne, a souligné que la signature du CETA «renforcera les relations commerciales et les investissements entre deux des économies les plus avancées du monde et
des partenaires partageant les mêmes idées, au profit de la croissance et de l’emploi». Elle a affirmé qu’à présent « il est essentiel que deux ans après la conclusion
des négociations, le Parlement européen donne son consentement et encourage une
mise en œuvre rapide de l’accord». Selon elle, les exportateurs européens d’aliments
et de boissons peuvent manifestement bénéficier d’un meilleur accès au marché à
revenus élevés des Canadiens sous divers angles. D’abord les tarifs douaniers: environ 92 % des produits agroalimentaires européens seront exportés vers le Canada en
franchise de droits. Cela profitera par exemple aux exportations de l’UE telles que
les pâtes, les biscuits, la confiserie, les préparations de fruits et légumes, les boissons
10 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
PolProf2399-2400.indd 10
Reproduction interdite
09/11/2016 13:52
AGAA2399_010_BH261173.pdf
POLITIQUE France
et les concentrés de protéines de lait. Le Canada a également accordé à l’UE un nouveau contingent bilatéral pour une quantité effective de 18 500 tonnes de fromage, ce
qui va plus que doubler l’accès au marché pour les fromages de l’UE. Côté « barrières non tarifaires » : pour les spiritueux et les vins européens, l’élimination des
droits de douane sera complétée par la suppression des barrières non tarifaires. L’élimination des pratiques commerciales déloyales et l’amélioration de la transparence
dans la façon dont fonctionnent les Conseils provinciaux des alcools du Canada permettront d’améliorer les conditions de concurrence et favoriser ainsi la position
concurrentielle des produits de l’UE. En ce qui concerne les Indications géographiques (IG), l’accord avec le Canada permettra la protection juridique de 145 Indications Géographiques Européennes et ouvrira la voie à des IG supplémentaires à
l’avenir. Pour ce qui est de « l’Instrument interprétatif conjoint » de l’Accord CETA,
la patronne de FoodDrinkEurope rappelle que celui-ci « réaffirme le droit de réglementer pour les Etats de l’UE et confirme que les normes de sécurité sanitaire des
aliments ne seront pas abaissées». Aziz Ben Marzouq
(1) Les membres de la commission du commerce du Parlement vont débattre de la politique commerciale de l’UE
et en particulier l’accord récemment conclu avec le Canada, l’AECG, les 9 et 10 novembre, avant un vote en cette
même commission en décembre prochain.
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE/AGT > La Commission européenne se doit de proposer
une limite européenne pour les acides gras trans (AGT) présents dans tous les aliments, estiment les eurodéputés, selon lesquels, une consommation élevée d’AGT
est un facteur de risque de développement de maladie coronarienne, responsable
de 660 000 décès par an.
Santé : le Parlement européen
réclame une limitation de
l’utilisation des acides gras trans
R
éunis en session plénière, le 26 octobre à Strasbourg, les membres du Parlement européen ont appelé à l’action contre les acides gras trans (AGT) (1) et
ont insisté pour que l’UE limite leur utilisation dans l’alimentation, ceux-ci
pouvant augmenter le risque pour les consommateurs de développer problèmes cardiovasculaires, infertilité, maladie d’Alzheimer, diabètes et obésité, selon une résolution adoptée par les eurodéputés (586 voix pour, 19 contre et 38 abstentions). Les
élus rappellent que selon la Commission européenne, seulement un tiers des consommateurs dans l’Union européenne connaissent les acides gras trans ce qui montre
que, selon eux, les seules mesures d’étiquetage, quand elles existent, ne sont pas
suffisantes. « Le problème c’est que seulement 30 % des consommateurs savent ce
qu’est un acide gras trans ce qui expose les deux autres tiers des Européens à des
problèmes médicaux potentiellement graves », a souligné Marc Tarabella (Socialiste,
Reproduction interdite PolProf2399-2400.indd 11
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 11
09/11/2016 13:52
AGAA2399_011_BH261173.pdf
POLITIQUE France
Belgique). Certes, l’étiquetage des AGT est important mais doit être accompagné de
limites contraignantes, estiment-ils. Les eurodéputés appellent donc la Commission
européenne, à proposer – avant deux ans – une limite européenne pour les AGT présents dans tous les aliments. Ils soulignent qu’il a été prouvé que la mise en place, par
le Danemark, en 2003, d’un taux maximal légal d’AGT d’origine industrielle, limitant à 2 % la présence d’acides gras trans dans les huiles et les matières grasses, « a
été couronnée de succès et a permis de réduire, de manière considérable, le nombre
de décès causés par des maladies cardiovasculaires ». D’autant plus que les AGT
sont généralement présents dans les aliments les moins chers, ce qui signifie que les
personnes à plus faible revenu sont davantage exposées. Cela, soulignent les eurodéputés, contribue à creuser les inégalités en matière de santé.
PODIUM ACIDES GRAS TRANS Parmi les produits alimentaires fabriqués de manière industrielle et dans lesquels les
acides gras trans sont omniprésents, la médaille d’or du produit dangereux revient à
la graisse à frire à usage industriel, comme celle souvent utilisée dans les fast food.
À la deuxième place, les produits alimentaires transformés d’origine industrielle
comme les viennoiseries, les quiches ou les pizzas. Arrivent ensuite toute une panoplie de produits pour compléter le podium comme les margarines, les barres chocolatées, les produits de boulangerie pré-emballés (biscuits, gâteaux, gaufrettes), le
pop-corn pour micro-ondes, les aliments frits, ainsi que certaines soupes et sauces.
QUATRE PAYS À FORTE MORTALITÉ
Le Danemark a légiféré en 2003 et fait à présent partie des cinq pays européens les
moins touchés par le nombre de décès suite à des problèmes coronariens. Les autorités danoises estiment d’ailleurs que cette législation sauve 500 vies par an au Danemark. Trois autres pays viennent également de limiter les AGT pour endiguer leur
taux de mortalité : l’Autriche, la Lettonie et la Hongrie. Dans ces pays, la part de
mortalité spécifique à ce type de maladie liée aux AGT est de respectivement 19, 29
et 26 %. La moyenne de mortalité de maladie liée potentiellement aux AGT est de
13,5 % en Europe. Ce taux, cependant, varie énormément, selon les pays. La France
est à 6 %, le Portugal à 6,5 %, les Pays-Bas à 7 %, la Belgique 8 % de même que le
Danemark. En revanche, la Slovaquie est à 26 %, la Lettonie à 29 % et la Lituanie à
36 %. Des mesures volontaires pour réduire la quantité d’AGT présents dans les
aliments sont en place en Belgique, en Allemagne, aux Pays- Bas, en Pologne, au
Royaume-Uni et en Grèce. Des recommandations diététiques nationales ont été publiées en Bulgarie, à Malte, en Slovaquie, au Royaume-Uni et en Finlande. À titre de
rappel, en juin 2015, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a publié
une décision déterminant que les huiles partiellement hydrogénées, qui sont la principale source d’AGT dans les aliments transformés, ne sont» plus reconnues comme
sans danger» à la consommation et seront interdites d’ici juin 2018.Aziz Ben Marzouq
(1) Les acides gras trans sont des graisses non saturées présentes naturellement dans les viandes de certains ruminants
et dans leur lait mais principalement dans les huiles végétales partiellement hydrogénées produites industriellement.
12 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
PolProf2399-2400.indd 12
Reproduction interdite
09/11/2016 13:52
AGAA2399_012_BH261173.pdf
POLITIQUE Europe
ALIMENTATION DURABLE/SONDAGE > Dans un sondage Ipsos réalisé pour la fondation Carasso, une majorité de Français reconnaît consommer des produits bons
pour la santé, des produits régionaux ou vendus en circuits courts. A l’avenir, ils
veulent renforcer cette orientation, mais demeurent inquiets quant à la qualité des
produits et s’estiment mal informés.
Les Français de plus en plus
attentifs à leur alimentation
D
ans un sondage réalisé par l’institut Ipsos pour le compte de la fondation Daniel et Nina Carasso dévoilé le 7 novembre, les Français apparaissent comme
étant de plus en plus soucieux de l’impact de leur alimentation sur l’environnement. « Dans leur grande majorité, les Français disent que depuis deux ans, ils
consomment davantage de produits bons pour la santé (71%), de produits régionaux
ou vendus en circuits courts (70%), et qu’ils ont tendance à réduire la quantité de
nourriture qu’ils jettent (67%) », peut-on lire dans l’étude. Près d’une personne interrogée sur deux déclare consommer de plus en plus des produits ayant un faible impact sur l’environnement (47%), respectueux du bien-être animal (47%) et garantissant un juste revenu au producteur (44%). 53% seraient prêts à réduire leur
consommation de viande à une ou deux fois par semaine (contre 29% de non), et
18% le font déjà.
La saisonnalité (40%), les conditions de production (34%), l’origine géographique
(34%) et le respect de l’environnement (33%) font partie des critères importants dans
les choix alimentaires des Français. Mais ils apparaissent toutefois après le goût/le
plaisir (56%) et le prix (55%), qui restent les motifs d’achats cités en premier.
Les Français se montrent regardant sur la composition des aliments : deux sondés sur
trois écartent certains aliments en raison de la présence d’additifs, 63% en raison de
la teneur en sucre, en sel ou en matière grasse, 63% en raison de la présence de pesticides. L’INQUIÉTUDE PROGRESSE
« Une nette majorité (57%) s’inquiète de la qualité des produits qu’ils consomment,
un sentiment qui progresse fortement ces dernières années : plus d’un Français sur
deux (52%) dit être davantage inquiet aujourd’hui qu’il ne l’était il y a deux ans »,
notent les auteurs de l’étude. Ce sentiment est encore plus présent au sein des catégories à faible pouvoir d’achat : les 18-24 ans (56%), les catégories populaires (58%
des ouvriers) et les revenus les plus modestes (60%).
Les Français disent ne pas avoir assez d’informations sur des éléments aussi essentiels que la composition des produits (60%), les proportions exactes des ingrédients
(60%) ou le lieu de conditionnement (67%). Les attentes concernant les portions et
les fréquences de consommation conseillées viennent ensuite (54%). Le sentiment
d’information est meilleur sans pour autant être pleinement satisfaisant sur la teneur
en calories, en sel, en gras ou en sucre (49% estiment avoir le bon niveau d’information) ou sur la date jusqu’à laquelle les produits peuvent être consommés sans danger
Reproduction interdite PolProf2399-2400.indd 13
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 13
09/11/2016 13:52
AGAA2399_013_BH261173.pdf
POLITIQUE France
(67%). Les nouvelles exigences en matière d’étiquetage (règlement Inco, expérimentation des dispositifs d’étiquetage nutritionnel et de l’origine de la viande et du
lait) permettront peut-être de répondre à ces attentes exprimées. Toutefois, le prix
constitue le frein le plus important à l’achat de produits issus d’une agriculture responsable pour une très large majorité de Français (83%).
CB
ETIQUETAGE NUTRITIONNEL/TEST
Le test sur l’étiquetage nutritionnel
ira à son terme L’expérimentation en conditions réelles de quatre logos d’étiquetage nutritionnel se
poursuit en dépit des polémiques «entretenues par certains soutiens du promoteur de
l’un des quatre systèmes», a indiqué le Fonds français pour l’alimentation et la santé
(FFAS). En charge du pilotage de ce test, le FFAS a indiqué qu’après six semaines
d’expérimentation, un premier objectif avait été atteint, à savoir que «les deux millions de passages en caisse donnent d’ores et déjà la possibilité de vérifier si l’apposition d’un logo nutritionnel sur le devant des produits, a un effet sur les ventes
d’aliments», indique-t-il dans un communiqué le 4 novembre. A noter qu’une durée
de six semaines correspond à un cycle complet de réapprovisionnement des ménages, selon le FFAS. De fait, comme prévu initialement, l’expérimentation se terminera le 4 décembre prochain et « après exploitation de plusieurs millions de données
de vente et d’achat accumulées, les résultats de l’expérimentation en conditions
réelles d’achat seront transmis fin janvier 2017 à l’Anses pour qu’ils soient pris en
considération dans l’avis que rendra l’agence afin que le Gouvernement puisse choisir le logo nutritionnel qu’il recommandera aux opérateurs économiques en application du décret du 19 juillet 2016», indique encore le Fonds français pour l’alimentation et la santé.
PDF
EN BREF
TRANSPARENCE
La loi Sapin II rend obligatoire
la publication des résultats
des entreprises
Le Parlement a définitivement adopté le 8
novembre le projet de loi Sapin II sur la
transparence de la vie économique, qui
prévoit notamment la création d’une
agence anticorruption, une protection des
lanceurs d’alerte et un encadrement des
14 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
PolProf2399-2400.indd 14
lobbies. Concernant l’agroalimentaire, la
loi interdit pour sept ans la vente des
contrats laitiers entre producteurs et industriels. Certains éleveurs en difficulté
préfèrent revendre à d’autres leur droit à
produire plutôt que de produire à perte, ce
qui favorise les grandes exploitations. La
loi prévoit aussi que les entreprises ne publiant pas leurs résultats risqueront une
astreinte financière de 2% du chiffre d’affaires journalier.
Reproduction interdite
09/11/2016 13:52
AGAA2399_014_BH261173.pdf
FINANCES
Au printemps dernier, le numéro deux mondial des spiritueux a mené avec succès
deux émissions obligataires : l’une de 600 millions d’euros, sur les marchés euro,
l’autre de 600 millions de dollars, sur les marchés américains.
Comment Pernod Ricard
s’est refinancé sur les marchés
américains
C
’est avec un « véritable succès », selon les termes de Gilles Bogaert, directeur
général adjoint en charge des finances et des opérations, que le groupe Pernod
Ricard a bouclé, en juin dernier, une émission obligataire à dix ans de 600
millions de dollars sur le marché américain. De fait, le groupe a obtenu un coupon de
3,25% ce qui, compte tenu des conditions de swap sur les devises, correspondait à un
prix encore plus attractif que les 1,5% obtenus sur les marchés obligataires européens, où le groupe avait levé 600 millions également, mais en euros cette fois, un
mois plus tôt. « Profitant de la lancée, nous avons saisi une fenêtre très favorable des
marchés, quelques semaines avant le Brexit. Nous avons ainsi un peu anticipé le refinancement d’émissions plus anciennes, en euros et dollars, qui doivent tomber à
échéance en janvier et en mars prochain », explique Olivier Guélaud, directeur de
l’audit et de la trésorerie du numéro deux mondial des vins et spiritueux, qui affiche
un chiffre d’affaires consolidé de 8,5 milliards d’euros et quelque 18 000 collaborateurs. Loin d’être une première, l’opération américaine s’inscrit dans une longue suite
d’émissions obligataires menées par Pernod Ricard sur les marchés américains depuis 2011. « Depuis le début de l’internationalisation du groupe, nous avons pour
principe de détenir un peu plus de la moitié de notre dette en dollars afin de refléter,
dans nos financements, la structure de nos cash flows. Nous sommes présents aujourd’hui dans 80 pays et générons des flux dans plus d’une cinquantaine de devises : notre financement en dollars constitue donc un “hedge naturel”, c’est à dire
qu’il couvre une partie de notre risque de change, détaille Olivier Guélaud. Nous
étions financés essentiellement par les banques mais, depuis la crise de 2008, les
institutions financières sont moins prêteuses, en particulier en dollars ». Les financements bancaires en dollars du groupe ont donc été progressivement remplacés par
des financements désintermédiés : en cinq ans, quelque 5 milliards ont été levés au
total par Pernod sur les marchés obligataires américains. « Nous avons mené deux
opérations en 2011, pour un total de 2,5 milliards, puis réalisé, en janvier 2012 une
émission multitranche de 2,5 milliards, dont une partie sur trente ans », souligne le
responsable des financements.
Comme les quatre autres, la dernière émission a été réalisée dans le cadre dit de
« l’article 144A », qui permet de bénéficier d’un cadre réglementaire moins lourd
que les offres publiques américaines classiques. «L’environnement légal des marchés américains peut faire peur, mais la règle du “144 A” permet de limiter les
risques. C’est un format très adapté lorsque l’entreprise n’est pas cotée sur le mar-
Reproduction interdite Finances2399-2400.indd 15
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 15
09/11/2016 13:55
AGAA2399_015_BH261259.pdf
FINANCES
ché américain et déjà soumise aux contraintes de la SEC. Les titres émis sont intermédiés par des banques et placés auprès d’investisseurs qualifiés, en général de
grands assets managers. Ce marché, qui bénéficie d’échanges secondaires, est donc
beaucoup plus profond et liquide que celui des “US PP”, où l’on s’adresse à un
nombre d’investisseurs réduit, qui exigent généralement des covenants», explique
Olivier Guélaud.
En quelques années, le groupe a ainsi totalement modifié sa structure de financement : les banques, qui représentaient les trois quarts de sa dette avant la crise de
2008, sont aujourd’hui à moins de 10% (pour plus de 90% de dette obligataire). La
répartition euros/dollars, elle, n’a pas changé : plus de 50% des financements du
groupe sont aujourd’hui libellés en dollars. « Le marché américain présente l’avantage d’être plus profond que le marché euro. Surtout, il est toujours “ouvert” : il faut
parfois y mettre le prix, mais on peut toujours émettre alors que, à certains moments,
le marché euro ne répond pas », explique Olivier Guélaud. Un sujet qui ne se pose
pas, aujourd’hui pour le groupe qui n’a plus d’échéance de remboursement obligataire à l’horizon, avant 2020.
Cécile Desjardins
N
A
E
V
OU
U
[AGRA
LIVE] Paris-Bruxelles
L’agence d’information
agro-économique
lance
Les start-up qui vont changer l’agriculture
la newsletter de veille sur les start-up qui vont
bousculer l’agriculture et votre activité !
Start-up : [n. f. inv.] jeune entreprise financée initialement par capitaux propres dont l’activité fondée
sur une technologie nouvelle bouscule les acteurs historiques d’un marché.
innovation / financement / stratégies / acteurs
le mardi tous les 15 jours à 8h30 dans votre boîte email
, l’unique source de veille en français sur
les start-up françaises et internationales des secteurs agri & agro
Les start-up qui vont changer l’agriculture
INNOVATION agrochimie, numérique, machinisme
STRATÉGIES développement international, participations, collaborations
FINANCEMENT levées de fonds, entrées au capital, rachats ACTEURS nominations, mouvements, recrutement
Inscrivez-vous pour recevoir Agra’UP gratuitement jusqu’en décembre 2016
https://fr.surveymonkey.com/r/AgraUp
ou envoyez vos coordonnées par email à : [email protected]
1608_Autopromo AGRAup_A5.indd 1
16 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
Finances2399-2400.indd 16
08/09/2016 09:20
Reproduction interdite
09/11/2016 13:55
AGAA2399_016_BH261259.pdf
INDUSTRIE France
CHOCOLAT/NOUVELLE MARQUE > Une nouvelle marque veut occuper le créneau
du chocolat premium en pariant sur le goût, la qualité, les origines et la pédagogie.
Le Petit carré de chocolat veut aussi répondre à l’appétit des distributeurs pour des
marques capables d’apporter de la valeur à la catégorie.
Le Petit carré de chocolat
veut se faire une place en GMS
A
vec son Petit carré de chocolat, lancé fin octobre lors du Salon du chocolat de
Paris, Marie Etchepare voit grand : la créatrice de la marque, loin de se cantonner à la sphère de l’épicerie fine, cible la grande distribution en priorité.
« Le Petit carré de chocolat a pour vocation d’apporter à la grande distribution une
offre qualitative qui n’existe pas dans le rayon du chocolat en tablettes », indique la
jeune chef d’entreprise.
Pour séduire les acheteurs de la grande distribution et les consommateurs, Marie
Etchepare parie sur les fondamentaux du chocolat artisanal : seulement cinq ingrédients, pas d’aditifs ni d’arômes artificiels, des cacaos issus de terroirs bien identifiés
(Mexique, Tanzanie) et des pourcentages de cacao élevés. La pédagogie en matière
de dégustation est mise en avant au dos de la tablette, avec en outre une présentation
des créateurs des recettes, Marie Etchepare et son père Jean-Jacques, chocolatier et
traiteur. « Nous voulons que ce moment de dégustation soit un vecteur d’émotion
pour le consommateur », résume la jeune femme.
La gamme compte pour l’instant quatre références, déclinées en quatre format : tablette 90 g (PVC : 3,80 euros), mini tablette 30 g, barre 10 g et napolitain 5 g. Outre
le rayon des tablettes, le Petit carré de chocolat vise aussi le devant de caisse, aujourd’hui occupé essentiellement par la petite confiserie de poche, mais aussi la
pause repas. « Notre premier distributeur est le réseau d’automates Snack & Co qui
proposera nos produits à partir de la mi-novembre », précise Marie Etchepare. Les
premiers contacts avec les acheteurs de la GD ont été « très positifs », selon la créatrice, mais rien n’est encore signé. Pour rassurer les industriels quant à la capacité à
livrer des quantités importantes, Pentagona, la société créée pour lancer le Petit carré
de chocolat, s’appuie sur deux industriels sous-traitants basés en Ile-de-France. Pentagona, dont le capital est contrôlé par Marie et Jean-Jacques Etchepare, a déjà investi 100 000 euros dans la mise au point des recettes et le sourcing, et prévoit d’investir
encore 150 000 euros dans la marque.
Le Petit carré de chocolat lancera dans les prochain mois plusieurs références afin
d’étoffer la gamme, avec notamment des petits sujets qualitatifs, un produit quasi-inexistant aujourd’hui en grande distribution. Ils seront présentés en mars dans la
perspective de Noël 2017. En se plaçant sur plusieurs zones de trafic des magasins,
et différents moments de consommation au cours de la journée et de l’année, le Petit
carré de chocolat veut se faire un place sur le marché du chocolat. Il s’est vendu en
France en 2014 (derniers chiffres disponibles au Syndicat du chocolat) pour 3,1 milliards d’euros de chocolat (80% en GMS), dont 32,6% en tablettes. Et si quelques
opérateurs dominent le marché (Lindt&Sprungli, Nestlé, Mondelez), des industriels
Reproduction interdite Industrie2399-2400.indd 17
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 17
09/11/2016 13:58
AGAA2399_017_BH261301.pdf
INDUSTRIE France
de taille plus modeste parviennent à grignoter des parts de marché en GD en se positionnant sur des niches comme le bio et/ou l’équitable (Ethiquable, Alter Eco) ou le
premium (Galler, Weiss ou Carré Suisse).
CB
PRODUIT DU TERROIR/INVESTISSEMENT > Rachetée en 2009 par Régis Boiron, la
société Les Craquelins de Saint-Malo poursuit son déploiement sur le territoire national, mais vise aussi l’export aux USA et en Europe. Un investissement de
200 000 euros va notamment permettre d’améliorer la productivité.
Les Craquelins de Saint-Malo
en route pour l’export
D
epuis qu’il a repris l’entreprise Les Craquelins de Saint Malo en 2009, Régis
Boiron (issu de la famille propriétaire des Vergers Boiron) n’a de cesse de faire
connaître ces petits pains soufflés typiques, au-delà de leur périmètre régional.
Créée en 1923, la société Les Craquelins de Saint-Malo partage aujourd’hui son activité à 50/50 entre les craquelins et la pâtisserie surgelée à destination de la restauration commerciale, auprès de groupes comme Pomona ou encore Even. Régis Boiron entend conserver cette proportion « grâce à un développement parallèle de ces
deux activités complémentaires ». Alors que les craquelins jouent sur le côté terroir
et les valeurs diététiques (sans sucre, sans sel, sans conservateur, sans colorant), la
pâtisserie et les entremets surgelés, positionnés sur des marchés très concurrentiels,
se démarquent par l’innovation produits. Vendus depuis l’origine dans le grand
Ouest, les craquelins se trouvent maintenant dans certains Monoprix et Système U à
Paris. Et « nous sommes en contact avec Carrefour et Intermarché pour augmenter
la diffusion à Paris », indique Régis Boiron, qui souligne que les ventes en ligne
connaissent une forte croissance (+20 % cette année) avec environ 220 000 colis
envoyés par an.
Régis Boiron estime aussi que « c’est par l’export que nous allons continuer à développer nos deux activités ». Une stratégie qui n’en est encore qu’à ses balbutiements
avec deux agents commerciaux, l’un aux USA et l’autre en Europe continentale pour
couvrir l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie notamment. Labellisée entreprise du patrimoine vivant en 2014, Les Craquelins de Saint-Malo bénéficie à ce titre non seulement « d’une reconnaissance de notre travail », souligne Régis Boiron, mais aussi
« d’un soutien à l’export des pouvoirs publics, par le biais notamment de conditions
préférentielles pour participer à des salons à l’étranger qui répondent bien à la spécificité de nos produits ». L’objectif du patron des Craquelins de Saint-Malo est de
réaliser 1 million d’euros de chiffre d’affaires à l’étranger à un horizon de quatre ans,
sur un total de 5 millions escomptés. En 2015, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 3,3 millions d’euros (contre 2 millions d’euros lors de la reprise en 2009)
en hausse de 8 % par rapport à 2014. Régis Boiron qui table sur 3,5 millions d’euros
de facturations cette année, précise que la société est rentable. Elle compte 37 salariés, après 4 recrutements récents.
18 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
Industrie2399-2400.indd 18
Reproduction interdite
09/11/2016 13:58
AGAA2399_018_BH261301.pdf
INDUSTRIE France
Après agrandissement du site en 2012, la société a procédé en 2016 à un investissement par endettement bancaire, de 200 000 euros en matériel (découpe jet d’eau et
four de cuisson). Ce four destiné aux craquelins, dont la recette n’a pas changé depuis le Moyen-Age, permet une cuisson à 300° pendant 10 heures. « D’une production de 120 000 craquelins par jour, ce four devrait permettre de passer à 150 000
par jours », indique Régis Boiron. Côté pâtisserie/entremets, la société produit environ 150 t par an.
Les Craquelins de Saint-Malo consacre environ 50 et 60 000 euros par an à sa R & D.
L’équipe de production de la société travaille avec le centre d’expertise Adria à
Quimper. Ses travaux portent actuellement sur l’aromatisation des craquelins et l’utilisation de nouvelles farines. « Ce n’est pas simple de conserver des arômes après
une cuisson à 300°, ni de garder la texture et la forme du craquelin en changeant de
farine », explique Régis Boiron. La bio est également un axe de développement.
Pas uniquement dans le réseau Biocoop où les craquelins sont référencés, mais aussi
« dans les circuits de distribution classique, où la demande est de plus en plus forte »,
constate Régis Boiron.
PDf
INDUSTRIE/DÉVELOPPEMENT > Cette PME familiale qui réalise les confitures les
Comtes de Provence, revendique une gestion éthique pour expliquer sa réussite :
présence durable en grande distribution, accords stratégiques en R&D, fort autofinancement, diversification produits, développement export, croissance à deux
chiffres des ventes et maîtrise de son capital. Agro’ Noave, les clés
d’un développement réussi
A
gro’ Noave, fabricant de confitures haut de gamme conventionnelles et bio
(40 %) pour la grande distribution, leader dans le Sud-Est, a été l’une des
entreprises mises en avant lors du SIAL pour son développement export. Le
Japon lui commande des conteneurs entiers de 50 000 pots de 170 grammes à sa
marque, les Comtes de Provence, entièrement repackagés pour le marché local. Malgré sa petite taille, ce confiturier des Alpes-de-Haute-Provence dispose d’un cadre
export qui sillonne le monde, assisté de deux personnes. Déjà présent dans 20 pays,
Agro’ Noave compte atteindre 50 destinations à moyen terme.
Cette entreprise a développé un modèle économique et de management performant.
Cette SAS familiale réalisera 10 M€ de chiffre d’affaires (+40 %) cette année avec
35 salariés, tout en améliorant ses principaux ratios. Chaque année, l’usine de
Peyruis augmente ses tarifs, améliore la qualité de ses produits, de son packaging et
de ses recettes avec des confitures au taux de fruits de 65 %. Peu endettée la société
réinvestit ses bénéficies avec persévérance dans son développement. Référencés
dans les sept premières enseignes de la grande distribution (70 % du chiffre d’affaires), elle se diversifie vers l’export (15 % du chiffre d’affaires). « Nous travaillons
Reproduction interdite Industrie2399-2400.indd 19
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 19
09/11/2016 13:58
AGAA2399_019_BH261301.pdf
INDUSTRIE France
très bien avec BPI France et Business France qui, quoi qu’on en dise, offrent des
prestations et des tarifs adaptés aux PME », souligne Yves Faure, le dirigeant de 60
ans, membre de BPI Excellence. « Dans notre souci d’accroissement permanent de
la qualité de nos produits, nous participons au programme Natarome Plus financé
par le FUI (1)», assure ce dernier, également trésorier du pôle de compétitivité Terralia. Ce partenariat de recherche permet à Agro’ Noave certifiée ISO 9001 et 14 000
de maitriser les techniques de surexpression des arômes de fruits pour se diversifier
dans les PAI et prendre un avantage concurrentiel sur ses 130 références de confitures. « Je détiens le capital et je n’ai jamais voulu accueillir de nouveaux investisseurs
depuis la création de mon entreprise en 1986 », souligne Yves Faure qui revendique
un management familial et dans le respect de valeurs éthiques. Dans cette entreprise
du patrimoine vivant (EPV), les confitures sont préparées au chaudron, à l’ancienne,
le mardi devant les touristes, quand tout le reste de l’entreprise est automatisée. Agro’
Emmanuel Brugvin
Noave se veut authentique jusqu’au bout.
(1) Fonds Unique Interministériel
RÉSULTATS/LÉGUMES
Bonduelle confirme ses objectifs annuels
Le groupe Bonduelle, spécialiste des légumes frais, surgelés et en conserve a annoncé pour le premier trimestre de son exercice 2016/2017 (clos le 30 juin) un chiffre
d’affaires de 479,8 M€, en hausse de 3,7 % (+4,6 % à périmètre et change constants).
Dans son communiqué publié le 2 novembre, le groupe confirme «la reprise de la
progression de ses activités en Europe et ses excellentes performances en Amérique
du Nord notamment». Sur ces trois mois, la zone Europe a renoué avec la croissance,
avec une hausse de 0,7 % (+0,8 % en comparable) des ventes à 314,1 M€, portée par
les bonnes performances des trois technologies (légumes en conserve, surgelés et
frais préparés). Bonduelle prévient que «les baisses de prix consenties à l’été 2015
sur les conserves aux marques de distributeurs continueront à avoir un impact sur
l’évolution comparée du chiffre d’affaires jusqu’à la fin du premier semestre
de l’exercice 2016-2017». La zone hors Europe affiche quant à elle une croissance
soutenue de 9,7 % (+12,5 % à périmètre et change constants) à 165,7 M€. Ce bon
premier trimestre conforte «les objectifs de croissance annuelle de 2 % à 3 % et de
stabilité de la rentabilité opérationnelle sur l’exercice 2016-2017, à taux de change
constants», indique encore le communiqué.
PDf
20 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
Industrie2399-2400.indd 20
Reproduction interdite
09/11/2016 13:58
AGAA2399_020_BH261301.pdf
INDUSTRIE France
ACQUISITION/BOULANGERIE INDUSTRIELLE
DGF a racheté Val de Seine
DGF, détenu par 21 Centrale Partners, prend le contrôle de Val de Seine. A l’occasion
de ce rachat, le numéro deux de la distribution de produits et d’ingrédients pour la
boulangerie-pâtisserie, DGF, s’est associé à Permira Debt Managers pour refinancer
son endettement. « L’opération est organisée sous la forme d’une unitranche d’un
montant total de 62 M€ et inclut également une ligne de capex non tirée de 30 M€ »,
indique le communiqué publié le 3 novembre par 21 Centrale Partners. Doté de
moyens financiers supplémentaires, DGF devrait poursuivre sa stratégie de croissance externe. « D’autres opérations d’acquisitions sont à l’étude. Certaines pourraient se réaliser dans les prochains mois », précise le communiqué. Le rachat de Val
de Seine, dont le montant n’est pas dévoilé, est le septième réalisé par DGF depuis
sa reprise par 21 Centrale Partners en 2014. Avec Val de Seine, fournisseur des boulangers/pâtissiers à Paris et région parisienne, DGF augmente son chiffre d’affaires
de 22 M€ et « renforce sa position de leader sur le marché français avec des ventes
totales de 220 M€, en hausse de 38% par rapport à 2014 ».
PDf
INVESTISSEMENT/INNOVATION
InVivo crée un fonds dédié
aux start-up agricoles et agroalimentaires
InVivo a annoncé la création d’InVivo Invest, son fonds privé d’investissements dédié aux start-up de l’AgTech-FoodTech. « Doté d’un budget de 5 millions d’euros,
InVivo Invest a pour mission de faire bénéficier les start-up qu’il aura identifiées et
sélectionnées de la puissance du réseau InVivo, d’accompagner la montée en puissance de leurs projets et de leur ouvrir les portes des marchés agricoles et agroalimentaires via ses réseaux de distribution et ses filiales de mise en marché », indique
ainsi le communiqué publié par le groupe coopératif le 8 novembre. À noter que ces
jeunes pousses seront systématiquement soutenues par une filiale ou un métier du
groupe, parmi lesquels InVivo Agriculture, InVivo Retail et InVivo Wine, est-il précisé. InVivo Invest se propose également d’accueillir ces start-up dans son nouveau
studio agro-digital basé à Montpellier. Stéphane Marcel, directeur du pôle agro-digital, se voit confier la direction générale du fonds, alors que Nicolas Ferras en assurera la direction opérationnelle. Les premiers investissements d’InVivo Invest devraient être réalisés avant la fin de l’année 2016.
InVivo qui réunit 220 coopératives (300 000 agriculteurs), a réalisé un chiffre d’affaires de 6,4 milliards d’euros en 2015/2016.
PDf
Reproduction interdite Industrie2399-2400.indd 21
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 21
09/11/2016 13:58
AGAA2399_021_BH261301.pdf
INDUSTRIE France
EN BREF
SNACKING
Guyader Gastronomie investit
5 M€ dans une nouvelle usine
Guyader Gastronomie construit une nouvelle usine sur son site historique à Kervignac (56) pour y installer son activité de
production de cakes salés et enrichir la
gamme traiteur. L’investissement s’élève
à 5 M€, indique le communiqué du groupe.
La nouvelle usine de 4 000 m2, livrée
en mars 2017, permettra de tripler la capacité de production à 3 000 tonnes. Le
groupe souhaite mettre les bouchées
doubles aujourd’hui pour développer ses
cakes salés sur les marchés du snacking,
de l’apéritif, du pique-nique et du buffet et
également développer sa nouvelle gamme
100 % végétale. Un couloir de visite est
également prévu sur le site, preuve de la
volonté d’ouverture de la société vis-à-vis
des consommateurs. Le site de Kervignac
regroupera 35 salariés (tous collaborateurs de l’ancien site), sur les 420 au total
que compte l’entreprise. Guyader Gastronomie a réalisé un chiffre d’affaires
de 78 M€ en 2015. ALCOOLS
Hautes Glaces, une distillerie de
whisky créée en 2009 dans l’Isère. Cette
transaction dont aucun élément financier
n’a été communiqué pourrait s’achever
« avant la fin de l’année 2016 », indique le
groupe dans un communiqué publié le
27 octobre. L’acquisition de cette société
représentera pour Rémy Cointreau «l’opportunité d’intégrer dans son portefeuille
une marque haut de gamme possédant un
véritable potentiel et de valoriser dans la
durée un stock de whisky de très grande
qualité », souligne encore le groupe. Rémy
Cointreau a réalisé un chiffre d’affaires de
1,05 milliard d’euros sur l’exercice
2015/2016 (clos le 31 mars).
PRÉCISION
Viviers de la Méloine/
Réseau Le Saint
Dans la brève au sujet de la reprise des Viviers de la Méloine par Global Seafood
(Agra Alimentation du 26 octobre 2016), la
rédaction d’Agra Alimentation précise que
les quatre filiales du Réseau Le Saint dédiées aux produits de la mer (Top Atlantique, Sobomar Atlantique, Nantes Marée
Atlantique et Garonne Marée Atlantique)
ont représenté un chiffre d’affaires de
68 M€ en 2015, sur un total de 330 M€
pour l’ensemble du Réseau Le Saint.
Rémy Cointreau en négociation
pour acquérir la distillerie
du Domaine des Hautes Glaces
Le groupe de spiritueux Rémy Cointreau
est entré en négociations exclusives pour
l’acquisition de 100 % du Domaine des
22 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
Industrie2399-2400.indd 22
Reproduction interdite
09/11/2016 13:58
AGAA2399_022_BH261301.pdf
INDUSTRIE Europe
SUISSE/RÉSULTAT
Barry Callebaut annonce un bénéfice net
annuel inférieur aux attentes
Barry Callebaut a dévoilé le 2 novembre un bénéfice net en baisse pour l’exercice
2015/2016, malgré des ventes en hausse dans un contexte difficile pour le secteur de
la confiserie. Sur l’ensemble de cet exercice décalé, achevé au 31 août, le groupe a
vu son bénéfice se replier de 8,7 % à 219 M CHF (201 M€) par rapport à l’année
précédente, a-t-il indiqué dans un communiqué. Son chiffre d’affaires s’est par contre
accru de 7 % à 6,6 Mrd CHF (6,1 Mrd€) tandis que les volumes se sont étoffés de
2,2 % à 1,8 million de tonnes. Les analystes interrogés par l’agence AWP tablaient
en moyenne sur un bénéfice de 224,6 M CHF (208,4 M€) et des ventes de 6,6 Mrd
CHF (6,1 Mrd€).
Barry Callebaut a confirmé ses objectifs à trois ans. Il vise notamment une hausse
des volumes de 4 à 6 % en moyenne. Au titre de l’exercice écoulé, Barry Callebaut
va proposer à ses actionnaires un dividende de 15,50 CHF par titre, contre 14,50
CHF l’année précédente.
Le groupe a par ailleurs annoncé que l’actuel président du conseil d’administration,
Andreas Jacobs, aux commandes depuis 2005, quittera ses fonctions lors de la prochaine assemblée générale, qui se tiendra le 7 décembre, pour céder la place à Patrick
De Maeseneire. En novembre 2015, Patrick De Maeseneire avait repris la direction
de Jacobs Holdings, l’actionnaire majoritaire de Barry Callebaut, dont il avait été le
directeur général de 2002 à 2009.
EN BREF
ESPAGNE
Pescanova et son augmentation
de capital
Le G7 à la tête de la nouvelle société Pescanova (67,6 % du capital) a rendu public
son projet d’augmentation de capital pour
l’entreprise. L’opération porterait sur
350 M€. 125 M€ sont destinés à des investissements au cours des quatre prochaines années dont 65 M€ pour la mise à
niveau des outils industriels existants. Au
terme de cette opération, les sept banques
propriétaires de Pescanova conserveraient plus de 50 % du capital quand la
part allouée aux actionnaires historiques
Reproduction interdite Industrie2399-2400.indd 23
seraient diluée de 20 à 2 %… Aujourd’hui,
Caixabank est le principal actionnaire de
la nouvelle Pescanova avec 20 % des parts,
devant Sabadell (14,6 %), Popular (9,8 %)
Abanca (9,8 %) BBVA (6,2 %) Bankia (5,1 %)
et UBI (2,8 %). Selon les prévisions, le
chiffre d’affaire de l’exercice en cours devrait atteindre 1,2 Mrd€ fin 2016 contre
1 Mrd€ en 2015.
GRANDE-BRETAGNE
Boparan Holding affiche de bons
résultats mais supprime
des postes
Boparan Holdings, maison-mère de 2 Sisters Food Group vient d’annoncer ses résultats pour l’exercice 2015-2016 (clos
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 23
09/11/2016 13:58
AGAA2399_023_BH261301.pdf
INDUSTRIE le 31 juillet). Le chiffre d’affaires total
s’inscrit en léger repli à 3,12 Mrd£
(3,5 Mrd€) contre 3,14 Mrd£ un an plus
tôt ; tandis que le bénéfice d’exploitation
augmente de plus de 58 % à 90,5M£
(101,56 M€). Des résultats satisfaisants et
encourageants pour Rajit Boparan, le p.d.g., malgré le contexte du vote du Brexit.
La veille, le groupe avait confirmé
que 2 Sisters Food Group prévoyait de réduire ses effectifs. 524 postes sont sur la
sellette à Gunstones Bakery depuis septembre et 350 dans le sud du Pays de
Galles, à St Merryn, soit un tiers des 1 000
emplois menacés dans cette usine spécialisée dans les plats préparés à base de
viande rouge.
Granny Mary exporte
vers Hong Kong
Pour répondre à une demande grandissante de la part d’expatriés britanniques
vivant en Chine, et notamment à Hong
Kong, Granny Mary, le fabricant de plats
préparés installé à Chesterfield, vient
d’envoyer un premier conteneur de 34 000
plats surgelés, représentant un montant
de plus de 60 000 £ (67 300 €). Un montant
amené à évoluer et surtout à devenir régulier dans les mois qui viennent, indique
The Business Desk. N’utilisant aucun additif, conservateur ou produit artificiel,
Granny Mary développe une gamme de
spécialités anglaises au goût de la cuisine
maison.
Müller Milk & Ingredients
supprime 389 emplois
près de Londres
France
le nord-est de Londres, n’était économiquement plus viable. Le géant laitier allemand s’apprête ainsi à supprimer 389 emplois, au cours des 18 prochains mois. Les
45 jours de consultation qui démarrent le
10 novembre permettront d’examiner la
viabilité de l’usine et analyseront son éventuelle liquidation. Pour le directeur Andrew
McInnes, le site nécessiterait une modernisation complète afin d’être rentable au
moment où la filière souffre de son inefficience en matière de productivité. À l’inverse, Müller a annoncé un plan d’investissement de 100 M£ (112 M€) dans
l’amélioration de production des sites de
Severnside, Foston, Droitwich, Manchester et Bridgewater qui pourrait créer 180
nouveaux emplois.
POLOGNE
ABP investit en Pologne
C’est dans l’est de la Pologne que le
groupe Irlandais ABP a acquis un nouvel
abattoir de bovins. Cet outil va porter à
250 000 têtes annuelles la capacité d’abattage de l’entreprise dans le pays. L’abattoir, qui appartenait à l’entreprise polonaise Sklodowsky, emploie 600 personnes.
ABP avait pris pied en Pologne en 2011
avec le premier rachat, dans l’ouest du
pays cette fois, d’un abattoir puis consolidé ses bases avec l’achat d’un second outil
en 2013. Le montant de la transaction n’a
pas été révélé. Depuis la Pologne, ABP exporte vers les pays européens, France, Italie, Allemagne, Pays-Bas et Espagne. Müller Milk & Ingrédients vient d’annoncer que son usine de Chadwell Heast, dans
24 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
Industrie2399-2400.indd 24
Reproduction interdite
09/11/2016 13:58
AGAA2399_024_BH261301.pdf
INDUSTRIE Monde
Banner Dairy, fondé en 2014, est la plus
grande entreprise chinoise de production
laitière en système intégré.
EN BREF
CHILI
Marine Harvest attentiste
Dans l’attente que soient fixées les nouvelles règles de production de saumon au
Chili, Marine Harvest a décidé d’y suspendre ses investissements. La nouvelle
loi doit être définie dans les semaines qui
viennent afin d’encadrer une production
dont la régulation fut laissée aux
bons soins du marché. Gravement touchée par une explosion d’algues tueuses,
la
production
chilienne
devrait
perdre 60 000 t de saumon cette année et
encore 40 000 t en 2017 avant un retour à
la normale. La législation pourrait comporter un quota national de production et
intégrer des obligations environnementales aux projets de développement des
entreprises. Mais les discussions sont
restées vaines entre les autorités
chiliennes et les entreprises du secteur.
Principal point d’achoppement : la taille
des élevages que le gouvernement refuse
de voir grossir quand les industriels
plaident eux pour des unités plus importantes et plus éloignées.
CHINE
INDE
Soufflet acquiert une malterie Le groupe Soufflet a annoncé le 2 novembre l’acquisition de la malterie Alwar
en Inde, qui lui permet de devenir le « premier malteur international à s’implanter
industriellement » dans le pays. L’usine,
située à 150 km au sud de Delhi, a été
construite en 2012 et dispose d’une capacité de production de 18 000 t, selon un
communiqué. Le groupe ambitionne à
terme d’« atteindre les standards internationaux grâce à sa maîtrise de la filière
orge », souligne-t-il. Malteries Soufflet
voit dans le marché indien de « réelles opportunités de développement » : la
consommation de bière reste faible, le
pays importe très peu de malt et se place
au deuxième rang mondial des producteurs de whisky. Malteries Soufflet dispose de 27 malteries en Europe, Amérique
Latine et en Asie. Le groupe Soufflet affiche un chiffre d’affaires de plus de
4,91 Mrd€ en 2014 et de 578 M€ pour ses
activités de BVP et de restauration rapide. Le thaïlandais CP Group entre au
capital du chinois Banner Dairy
JAPON
Group a officialisé en octobre sa prise de
participation dans la société chinoise Banner Dairy dans la ville de Zhangjiakou dans
la province du Hebei, selon BusinessFrance. Cette opération dont les détails
n’ont pas été dévoilés permet de renforcer
leurs activités de fabrication de poudres
de lait infantile et constitue une étape très
importante pour le positionnement de
Banner Dairy sur les marchés internationaux. Fondé en 1921, CP Group a déjà installé des filiales dans 17 pays dont la Russie, la Turquie, l’Inde et la Chine et ouvert
des bureaux dans 14 pays. De son côté,
Au terme des trois premiers trimestres de
son exercice calendaire, le groupe de boissons Asahi a dégagé un résultat net de
36 Mrd JPN (311,7 M€), contre 69 Mrd JPN
(597,5 M€) un an plus tôt (-48 %). Asahi explique avoir encaissé de moindres gains
de sociétés affiliées comptabilisés en dernier ressort. Son bénéfice d’exploitation,
lui, a augmenté de 10 % à 102,64 Mrd JPN
(888,78 M€), grâce à une hausse du chiffre
d’affaires et à un meilleur encadrement
des coûts fixes. Pour 2016, le groupe a
maintenu sa projection de résultat net, attendu à 80 Mrd JPN (692,7 M€), en hausse
Asahi : bénéfice net 9 mois
Le groupe thaïlandais Charoen Pokphand réduit de moitié
Reproduction interdite Industrie2399-2400.indd 25
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 25
09/11/2016 13:58
AGAA2399_025_BH261301.pdf
INDUSTRIE de +4,7 % sur un an, et de bénéfice d’exploitation à 140,7 Mrd JPN (1,22 Mrd€) en
hausse de +4,1 %.
Kirin : bénéfice net prévu
à 99 Mrd JPN
Le brasseur Kirin a légèrement relevé le
2 novembre sa prévision de bénéfice net
annuel à 99 Mrd JPN (857 M€) au lieu de
85 Mrd JPN (736 M€) initialement attendu.
La prévision de résultat d’exploitation a
été maintenue à 134 Mrd JPN (1,16 Mrd €)
pour un chiffre d’affaires annuel toujours
prévu à 2 090 Mrd JPN (17,31 Mrd€). Kirin
escompte en effet un gain de 14,6 Mrd JPN
(127 M€) de la vente à Ambev de la société
Cachoeiras de Macacu Bebidas. L’opération, qui sera réalisée par la filiale Brasil
Kirin Holdings, devrait être effective le
1er décembre.
26 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
Industrie2399-2400.indd 26
Monde
RUSSIE
Cherkizovo agréé
pour exporter vers l’UE
L’entreprise russe Cherkizovo, spécialiste
de la volaille, vient d’obtenir l’autorisation
d’exporter vers l’Union européenne. Un
des abattoirs de l’entreprise, premier intégrateur du pays, a été certifié par les autorités sanitaires européennes. Dans le
même temps, Cherkizovo a publié ses résultats pour les neuf premiers mois de
son exercice 2016, qui font apparaître une
augmentation des ventes (en volumes) de
viande de poulet, à 372 070 t contre 341
370 t pour la même période de 2015 et une
progression de 7 % de la production de
viande porcine (131 581 t) et de 17 % des
produits transformés à 158 647 t. Reproduction interdite
09/11/2016 13:58
AGAA2399_026_BH261301.pdf
COMMERCE France
CHARTE/NÉGOCIATIONS COMMERCIALES > La Fédération du commerce et de la
distribution a annoncé le 27 octobre la signature d’une charte par ses enseignes
membres visant à réaffirmer leur attachement à des relations commerciales apaisées et respectueuses du cadre fixé par la loi. L’Ania a salué l’initiative tout en précisant qu’elle veillerait au respect et à l’application réelle des quatorze engagements de cette charte.
Une majorité de distributeurs
s’engagent pour des relations
commerciales apaisées
L
es enseignes de la grande distribution membres de la Fédération du commerce
et de la distribution (FCD) ont annoncé le 27 octobre la signature d’une charte,
visant à réaffirmer « leur attachement à des relations commerciales apaisées et
respectueuses du cadre fixé par la loi », indique le communiqué. Par ces engagements qui tiennent en quatorze points, les signataires – qui regroupent la plupart des
grandes enseignes françaises (Carrefour, Casino, Système U, Auchan, Métro,
Cora…) à l’exception de Leclerc et d’Intermarché – entendent « instaurer un cadre
favorisant la négociabilité et la transparence lors de leurs échanges avec les fournisseurs », est-il encore indiqué. D’année en année, les négociations commerciales qui
démarrent actuellement pour s’achever le 28 février 2017, sont le terrain de vives
tensions entre industriels de l’agroalimentaire et acheteurs de la grande distribution.
Intimidations, déréférencements en cours de négociations, demande de déflation
sans rapport avec la réalité économique et autres pratiques abusives sont signalés par
les fournisseurs.
De fait, ces quatorze points de la charte définie à l’initiative de la FCD sont répartis
en trois grands chapitres : dialogue avec le fournisseur, confiance dans la relation et
cadre des négociations. Ils constituent « un socle commun d’engagements », indique
Franck Derniame, directeur juridique à la FCD. Cette charte n’a donc pas vocation à
se substituer aux autres chartes déjà mises en place par les enseignes, précise ce dernier. Quatorze engagements qui sont dans leur grande majorité un rappel de quelques
règles élémentaires de bienséance et des principes définis par la loi. « Un rappel
nécessaire, selon Franck Derniame, pour permettre à chacun de prendre de la hauteur au moment des négociations, mais aussi de remettre l’acheteur au centre des
négociations », sachant qu’il est le point d’entrée dans les négociations commerciales, mais qu’il dépend aussi d’autres services annexes en interne. « La traduction
pratique de cette charte, qui sera affichée dans les box, est de rappeler à tous à ce
moment précis, qu’il y a des règles auxquelles personne ne peut déroger », souligne
encore Franck Derniame. La FCD veut en outre aller un peu plus loin que la loi encadrant les négociations commerciales en demandant notamment à ses membres
d’être particulièrement « attentif aux fournisseurs en situation de dépendance économique ».
Reproduction interdite Commerce2399-2400.indd 27
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 27
09/11/2016 13:58
AGAA2399_027_BH261363.pdf
COMMERCE France
L’ANIA VEILLERA À L’APPLICATION DES ENGAGEMENTS
L’annonce de cette charte a été saluée par l’Ania qui, dans un communiqué publié le
7 novembre, précise évidemment qu’elle veillera à son application. « Au-delà de
l’engagement nécessaire des enseignes signataires, nous attendons évidemment une
application réelle de cette charte lors des négociations commerciales qui s’ouvrent et
appelons les autres enseignes à adhérer à ses mêmes principes » a ainsi souligné
Jean-Philippe Girard, le président de l’Ania. Et de préciser qu’en complément des
contrôles des autorités compétentes, l’Observatoire des Négociations se chargera de
vérifier dans les faits si ces quatorze engagements sont bel et bien appliqués par les
acheteurs des enseignes signataires auprès de leurs fournisseurs.
Mis en place en octobre 2015, l’Observatoire des Négociations vise à recueillir toutes
les pratiques abusives observées dans le box des négociations. Le but étant d’ouvrir
un dialogue direct avec les enseignes « sur la base de faits réels, avérés et multiples », précise l’Ania qui se charge « lorsque de nombreux signalements ont coïncidé
sur une pratique similaire d’une même centrale d’achat ou enseigne, après recoupements et vérifications des faits », d’adresser un courrier à la direction générale de la
centrale d’achat concernée « afin de l’alerter et lui donner l’opportunité d’y remédier
en interne ». Début 2016, ce dispositif avait recueilli pas moins de 327 signalements
de la part d’entreprises agroalimentaires de toute la France. Une action « de lanceur
d’alertes circonstanciées et argumentées » selon l’Ania qui se maintiendra en 20162017.
PDf EMBALLAGE/HUILES MINÉRALES
Michel-Edouard Leclerc
détaille son plan d’action Après l’annonce en septembre de sa volonté d’éliminer de ses rayons les emballages
potentiellement cancérigènes en raison du risque de migration d’huiles dérivées
d’hydrocarbures vers les aliments, Michel-Edouard Leclerc a détaillé son plan d’action pour les prochains mois. L’objectif est d’obtenir des fournisseurs qu’ils adoptent
des emballages « vierges » d’ici 2017. Concernant les MDD, « 23 références ont
d’ores et déjà été passées en carton vierge », note Michel-Edouard Leclerc dans un
texte publié sur son blog le 4 novembre. Pour les produits restant, « la Scamark a
négocié avec les emballeurs un programme de substitution avec une date limite de
processus qui aboutira au plus tard en juin 2017 ».
Pour les marques nationales, le Galec (coopérative de négociation commerciale et de
référencement) notifiera courant novembre aux fournisseurs « la décision officielle
de l’enseigne E.Leclerc de ne plus proposer de références dont les emballages sont
sensibles aux migrations des huiles minérales ». Le cahier des charges du Galec pour
les achats est donc modifié, « visant à la prohibition de tout emballage pouvant
contaminer les aliments par des MOAH et/ou dépassant des seuils de MOSH supérieurs à 2 mg/kg. Ces mesures, qui seront dès à présent fortement recommandées,
devront être totalement appliquées à compter de la campagne de négociation commerciale 2017-2018. »
CB
28 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
Commerce2399-2400.indd 28
Reproduction interdite
09/11/2016 13:58
AGAA2399_028_BH261363.pdf
COMMERCE France
GRANDE DISTRIBUTION/RÉORGANISATION
Marks & Spencer prévoit de fermer
sept magasins en France
Revenue en France en 2011 après un premier départ, la chaîne britannique a fait ses
comptes pour ses points de vente sur le territoire ntaional. « Les magasins en propre
sont déficitaires : pour 2015/16 les pertes s’élèvent ainsi à £19 M (€ 26 M) », annonce-t-elle dans un communiqué diffusé le 8 novembre. Par conséquent, elle lance
un projet de réorganisation stratégique de ses activités qui se traduira en France par
la fermeture de ses sept magasins en propre (1). « Marks & Spencer démarre aujourd’hui une procédure d’information et consultation avec les instances représentatives du personnel de ses sept magasins et siège social en France », annonce-t-elle.
L’entreprise emploie 517 salariés en France. « Ce projet doit nous permettre de
construire en France une activité plus durable et plus centrée sur le client en mettant
l’accent sur notre offre Food, unique sur le marché français et qui continue à être bien
appréciée auprès de nos clients », déclare Paul Friston, directeur des programmes
internationaux à Marks & Spencer Group.
Les onze magasins en franchise, développés avec Lagardère Travel Retail France et
SFH Invest, ne sont pas concernés par la réorganisation. Quatre boutiques supplémentaires vont ouvrir d’ici le printemps 2017. L’enseigne va se concentrer sur ce
mode de développement à l’avenir, non seulement en France mais aussi à l’international. « Marks & Spencer se propose de fonctionner à l’avenir avec moins de filiales
contrôlées à 100 % et de se concentrer davantage sur les joint-ventures et les partenariats en franchise. » Les franchises hors du Royaume Uni (268 magasins) ont généré un bénéfice de 87 M£ (97 M€) l’année dernière, alors que les filiales détenues à
100 % par Marks & Spencer sur 10 marchés ont enregistré des pertes de 45 M£
(50 M€) pour 171 M£ (190 M€) de chiffre d’affaires. Conséquence : 53 boutiques
fermeront en France, Chine, Belgique, Estonie, Hongrie, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie et Slovaquie. L’enseigne a chiffré ce projet au niveau mondial : «
De 150 M£ à 200 M£ (170M€ à 220M€), la majorité en liquide, résultant en particulier des coûts liés aux procédures sociales et ressources humaines ainsi qu’aux enjeux immobiliers. »
CB
(1) Aeroville, Beaugrenelle, Champs Elysées, So Ouest Levallois-Perret, Villeneuve La Garenne, Food Hausmann
Chaussée d’Antin et Food Saint Lazare La Pépinière.
EN BREF
RÉSULTATS
Newrest : chiffre d’affaires en
hausse de 13 % en 2015/2016
Newrest a enregistré lors de son exercice
2015/2016 (clos le 30 septembre) un chiffre
Reproduction interdite Commerce2399-2400.indd 29
d’affaires de 1,69 Mrd€, en hausse de
13 %. Il prend en compte «la filiale non
consolidée en Arabie Saoudite, dont
Newrest assure le management, et qui a
réalisé 535,5 M€ de chiffre d’affaires sur
l’année», précise le spécialiste de la restauration hors foyer dans son communiqué publié le 3 novembre. Newrest a
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 29
09/11/2016 13:58
AGAA2399_029_BH261363.pdf
COMMERCE fait en 2015 une percée dans la restauration collective, avec l’acquisition fin février
de 100 % de la filiale française du groupe
allemand Apetito, mais également de
34,4 % du capital de la société de restauration collective Coralys, ce qui lui permet
de se renforcer sur le marché français de
ce secteur. Pour l’exercice à venir, en 2017,
Newrest compte annoncer de nouvelles
acquisitions dans le secteur de la restauration collective en France.
BRÉSIL
Casino se recentre
sur l’alimentaire
Le conseil d’administration de GPA (filiale
de Casino au Brésil) a «autorisé la direction du groupe à entamer un processus
d’évaluation d’alternatives stratégiques
relatives à son investissement dans
ViaVarejo S.A (filiale non-alimentaire de
GPA, NDLR)», indique le communiqué de
GPA diffusé le 4 novembre, laissant ainsi
la porte ouverte à une éventuelle cession.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la
stratégie du groupe «de donner la priorité
au développement de ses activités alimentaires» au Brésil. «Aucun calendrier n’a
été fixé quant à la finalisation de ce processus», a ajouté GPA. Casino, qui cherche
à réduire son endettement, a procédé récemment à plusieurs cessions importantes en Thaïlande et au Vietnam.
30 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
Commerce2399-2400.indd 30
Monde
CHINE
Alibaba et Legend Capital
investissent dans le poisson
Les deux entreprises viennent de mettre
100 M de yuans (13,4 M€) dans une plateforme électronique B2B de vente de produits de la mer baptisée Gfresh. Cette
start-up de Shangaï se fait fort de résoudre
le casse-tête insensé de la distribution
des produits de la mer sur l’immense territoire chinois, en rationalisant les flux logistiques. Grâce à des applications sur
Android, IOS et sur le web, les producteurs
de poissons peuvent intégrer leurs prises,
espèces, qualité et prix. Gfresh se charge
ensuite de la livraison au client. La remise
des produits est filmée en vidéo pour couper court à tout litige. La plateforme est
accessible à tous les producteurs, même
aux pêcheurs artisanaux qui peuvent ainsi
commercialiser leurs produits dans une
immense zone de chalandise. Co-fondateur de Gfresh, Antony Wan réfléchit maintenant à rendre l’application et les services liés disponibles hors d’Asie et
planche sur un système d’enchères inversées. Fondée en 2014, l’entreprise annonce avoir généré un milliard de yuans
de business (130 M€) depuis ses débuts.
Reproduction interdite
09/11/2016 13:58
AGAA2399_030_BH261363.pdf
MARDI
22 NOVEMBRE
2016
8h30-10h30
Paris 14 e
Les
Ateliers
débats
en matinée de
Hervé Plagnol, Directeur des rédactions AGRA,
vous invite au petit-déjeuner débat
OPPORTUNITÉS
DU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL
POUR L’INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE
La boîte à outils des Directeurs Financiers et Exportateurs
Panorama macro-économique mondial
Évaluation du risque pays
Prévenir les défaillances et adapter les délais de paiement
Retours d’expériences et bonnes pratiques
Avec la participation de :
François FARGIS,
responsable grands
comptes AU Group.
Besa SHKEMBI,
arbitre en charge des
risques internationaux
Euler Hermes
Christophe
NOTARGIACOMO
Credit Manager Groupe
du Groupe Soufflet
Vous êtes Dirigeant, Directeur Financier ou Credit Manager de l’agroalimentaire ?
Venez poser vos questions aux experts AU Group et Euler Hermes
Avec le soutien de :
Inscription gratuite - Places limitées
Conférence exclusive pour les Dirigeants, DAF et Credit Managers
Informations et inscriptions : [email protected] - https://fr.surveymonkey.com/r/AGRAdebat
LES ATELIERS DEBATS-050716_PP V9.indd 1
05/10/2016 17:47
PRODUITS & MARCHÉS
FILIÈRE/DISTRIBUTION > Les enseignes ont révisé leurs politiques d’approvisionnement en volaille fraîche afin de diminuer la part des importations. L’effet reste
limité car la GMS est le client le moins importateur, très loin derrière l’industrie
agroalimentaire et la restauration hors domicile.
Volaille : la reconquête du marché
intérieur est en cours… en GMS
L
a reconquête du marché intérieur de la volaille est en cours dans les grandes et
moyennes surfaces, a expliqué l’économiste de l’Itavi, Pascale Magdelaine,
lors des Entretiens de l’observatoire des prix et des marges le 26 octobre. « La
pression de l’import est en recul en GMS, estime-t-elle. Toutes les enseignes ont revu
leur stratégie à l’import ». Certaines enseignes ont arrêté leur approvisionnement en
poulets belges et allemands, d’autres ont annoncé des baisses, comme Lidl qui a
annoncé un passage de 42 % de poulets importés en 2015 à 20 % fin 2016. Les raisons : « Des efforts de rationalisation et de standardisation » réalisés par les industriels français. L’autre raison, la principale, c’est « une amélioration du dialogue sous
la pression de l’opinion publique », ont expliqué les industriels et les enseignes à
Pascale Magdelaine. Il faut rappeler que les enseignes ont une grosse marge de
manœuvre sur ce secteur, puisque leurs marques de distributeurs (MDD) représentent
50 % des volumes du rayon volaille (80 % pour les poulets entiers), et que cette part
est en progression, avec le développement des MDD en bio et en canard.
LA GMS DEMANDE DES POULETS LÉGERS
Pas de triomphalisme, la GMS est l’un des secteurs les moins touchés par les importations de volaille. « Le problème, ce n’est pas la GMS, c’est la RHD et l’industrie »,
rappelle Pascale Magdelaine. Selon des chiffres des abattoirs français, collectés par
l’Itavi en 2013, la GMS ne s’approvisionnait qu’à hauteur de 13 % en volaille importée (contre 69 % en industrie et 87 % en restauration hors domicile). La GMS importe peu, notamment parce que les industriels français sont particulièrement tournés
vers ce débouché, et sont attentifs à ses demandes. Et c’est l’une des sources de leurs
déboires en RHD et en industrie, indique Pascale Magdelaine. En effet, la GMS française est historiquement demandeuse de poulets légers (2kg environ), pour que les
cuisses et les filets ne soient pas trop gros en barquettes. Une orientation qui pénalise
les éleveurs car leur conduite est plus difficile que les animaux lourds belges et allemands, et surtout qui n’est pas adaptée aux demandes de la RHD.
LES BELGES RESTENT UNE RÉFÉRENCE
C’est ainsi qu’Allemands et Belges ont pris de l’avance sur les Français dans l’élevage et la découpe de la volaille, très importante en RHD et dans l’industrie agroalimentaire. Les Belges, notamment, occupent une place prépondérante en France,
fixant actuellement la référence technique et la référence de prix du poulet standard
32 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
ProduitsMarches2399-2400.indd 32
Reproduction interdite
09/11/2016 13:26
AGAA2399_032_BH260199.pdf
PRODUITS & MARCHÉS
sur le marché hexagonal. Si bien que le prix moyen français du poulet standard est
une moyenne des prix du français LDC (3,5Mrd € de chiffre d’affaires en 2015) et du
belge Plukon (1,3 Mrd€ en 2014), estime Pascale Magdelaine. Mais des efforts sont
en cours en France, avec le développement de l’élevage d’animaux plus lourds et la
spécialisation de sites industriels à cet effet. Les rapprochements de LDC et Avril,
puis de Gastronome et Doux, y contribuent. Mais il s’agit de politiques industrielles
qui mettront plusieurs années avant de porter leurs fruits.
MR
PRODUITS DE LA MER/CRISE
Risque de pénurie de saumon fumé
pour la fin d’année
Les inquiétudes des industriels français du saumon fumé se confirment quant à leur
capacité à fournir la grande distribution pour les fêtes de fin d’année (Agra Alimentation du 19 octobre 2016). Selon les Entreprises du traiteur frais (ETF) qui représentent 27 PME et un chiffre d’affaires de 527 millions d’euros en 2015, ils sont
confrontés à « une crise exceptionnelle et sans précédent ». Le syndicat professionnel souligne que « le prix moyen de la matière première a bondi de +50 à +60 %
(source : Fishpool) entre 2015 et 2016 et le rythme de la hausse s’accélère ces derniers mois ». Or, la matière première représente 60 % à 80 % du coût de production
d’un saumon fumé.
Face à cette situation, et alors que les négociations commerciales débutent, les professionnels se montrent alarmistes, ayant de plus en plus de mal à faire passer des
hausses de tarifs pour le saumon fumé auprès de nombreux distributeurs, alors que
cela est fait pour le saumon au rayon marée. « Les professionnels demandent aux
enseignes de la distribution de tenir pleinement compte des cours exceptionnellement et durablement élevés de la matière première », souligne ETF, agitant le « risque
de ruptures d’approvisionnement dans les magasins. » Certaines entreprises de la
filière se trouvent désormais dans l’incapacité de financer leurs achats de matière
première, selon le syndicat.
La hausse des cours de saumon est due à une baisse de l’offre et une hausse de la
demande mondiale. En Europe, la production de la Norvège est insuffisante, et
l’Écosse et l’Irlande exploitent déjà pleinement leurs sites d’élevage. Les îles Féroé
et l’Islande produisent peu et sont limitées par des conditions climatologiques rigoureuses. Quant au Chili, il a subi début 2016 les ravages d’une micro-algue ayant entraîné une mortalité en élevage. Les perspectives de production sont en recul 30 %
sur pour 2016-2017.
CB
Reproduction interdite ProduitsMarches2399-2400.indd 33
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 33
09/11/2016 13:26
AGAA2399_033_BH260199.pdf
PRODUITS & MARCHÉS
EN BREF
DANEMARK
Les Danois révèlent leur logo
bien-être
Les consommateurs danois sont soucieux
du bien-être des animaux. Une enquête
menée dans le pays a ainsi montré que
cette préoccupation entrait dans le processus d’achat pour 70 % d’entre eux. Le
gouvernement du pays a donc bâti un référentiel « bien-être » aujourd’hui sanctionné par un logo à trois cœurs, vides ou
pleins selon le niveau obtenu. Dans les
élevages de porcs, pour pouvoir prétendre
au label, les queues ne doivent pas être
coupées et les truies logées en groupe.
Pour obtenir les cœurs supplémentaires,
les éleveurs doivent aller plus loin graduellement, jusqu’à l’absence de confinement des truies, même pour la mise bas
et un accès permanent à des parcours extérieurs. Ce label à adhésion volontaire
sera en rayon à partir de mai 2017. Tous
les distributeurs danois ont accepté le
34 - AGRA ALIMENTATION - n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016
ProduitsMarches2399-2400.indd 34
principe de cet étiquetage, sauf Coop
(37 % de parts de marché) qui a déjà sa
propre gamme de viande de porc bio.
INNOVATION
Première récolte de riz
en Bretagne
C’est près de Dinan dans les Côtes d’Armor, sur 200 m2 de terres sèches
qu’Alexandre Reis vient de réaliser sa première culture de riz, comptant sept variétés au total, rapporte Le Télégramme. Un
défi un peu fou qui n’avait pas abouti l’an
dernier, la faute à un sol trop humide et
trop froid. Cette fois, grâce à un bon ensoleillement (entre 90 et 120 jours) et une
température du sol supérieure à 14°, la
situation était optimale. Après analyse de
cette première récolte, Alexandre Reis
compte poursuivre l’an prochain avec une
nouvelle semence sur 6 000 m2 de champ.
Objectif : approvisionner les restaurants et
petits commerces autour de Dinan dans
un positionnement de circuit court et peutêtre développer le premier saké breton.
Reproduction interdite
09/11/2016 13:26
AGAA2399_034_BH260199.pdf
AGENDA
agenda
Hebdomadaire édité par
AGRA, SAS au capital
de 330 846 euros
(Groupe RÉUSSIR)
RCS Caen 538 582 636
Code APE 6391Z
1 rue Léopold Sédar Senghor
14460 COLOMBELLES
Tél. : 02 31 35 77 00
Bureaux parisiens :
4-14 rue Ferrus
75014 Paris
Tél. 01 42 74 28 00
Fax 01 42 74 29 35
RÉDACTION
Rédacteur en chef :
Perrine Delfortrie
Rédacteurs
Cyril Bonnel,
Aziz Ben Marzouq
Secrétaire de rédaction :
Matthieu Brocart
Éditrice commerciale:
Axelle Chrismann
01 42 74 29 07
SERVICES
Fax 01 42 74 29 35
Directeur
de la publication :
Thibaut de Jaegher
Principaux actionnaires :
Réussir SA &
Agra Investissement
Secrétariat général :
Christine Gros (01 42 74 28 16)
Diffusion - abonnements :
Tél. : 02 31 35 77 02
Fax : 01 42 74 28 10
Commission paritaire
0517 T 86556
Dépôt légal à parution
Imprimé par
DUPLI-PRINT,
2 rue Descartes
ZI Sezac, 95330 Domont
Abonnement : 1 an :
1 414,88 € TTC
Prix au numéro : 39,30 €
Autres pays : nous consulter
Novembre
16 et 17
Natural Products Scandinavia
et Nordic Organic Food Fair
à Malmö (Suède)
22
Colloque AgroFinance
« L’impératif du développement international »
www.agrofinance.fr
29 au 1er/12
Vinitech-Sifel, à Bordeaux
Index
A
B
21
24
19
30
25
Agenda2399-2400.indd 35
Sial Middle East à Abu Dhabi
Février
Salon des vins de Loire à
Angers
12 au 14
VinoVision à Paris
12 et 13
Canadean Dairy Innovation
Summit à Amsterdam
Janvier
22 au 24
Winter Fancy Food Show
à San Francisco
I
P
InVivo 21
Casino 30
Charoen Pokphand
Group 25
Cherkizovo 26
D
DGF 21
Domaine des Hautes
Glaces 22
G
ISM-Pro Sweets à Cologne
Avril
5 au 7
C
Banner Dairy 25
Barry Callebaut 23
Bonduelle 20
Reproduction interdite Journée d’étude Maison
du Lait
Le lactosérum, un moteur de
croissance pour l’industrie
laitière
Boparan Holding 23
23
29 au 1er février
5 au 7
2
All4Pack à Paris
ABP Agro’ Noave Alibaba Asahi Health Ingredients
à Francfort
Décembre
14 au 17
2 Sisters
Food Group 21 Centrale
Partners 29 au 1er/12
Global Seafood Granny Mary Gunstones Bakery
Guyader
Gastronomie 22
24
24
22
K
Kirin 26
L
Les Craquelins de
Saint-Malo 18
Legend Capital 30
M
Marine Harvest 25
Marks & Spencer 29
Müller Milk &
Ingredients 24
N
Newrest Pescanova Petit carré de
chocolat 23
17
R
Rémy Cointreau 22
Réseau Le Saint 22
S
Sklodowsky Soufflet V
Val de Seine Viviers
de la Méloine 24
25
21
22
29
n°2399-2400 - jeudi 10 novembre 2016 - AGRA ALIMENTATION - 35
09/11/2016 13:36
AGAA2399_035_BH260733.pdf
CAGR_1605363 • MAJ CAPITAL SOCIAL • SP PPR • 210 x 297 mm • Visuel : INNOVATION LE VILLAGE • Remise le 18/oct./2006
ILG •
BAT
SOPHIE, ENTREPRENEUR, EST TENDUE.
Tendue, parce que le lancement de sa start-up ne se passe pas
comme prévu. Parce qu’il lui aurait fallu une semaine
de plus pour préparer sa présentation devant ces dirigeants
d’entreprises. Parce que c’est ce matin que tout se joue.
Pourtant, convaincue qu’elle tient l’idée du siècle,
10/2016 - Édité par Crédit Agricole, S.A., agréé en tant qu’établissement de crédit – Siège social : 12, place des États-Unis, 92127 Montrouge Cedex – Capital social : 8 427 872 445 € – 784 608 416 RCS Nanterre.
ELLE N’A JAMAIS PARU AUSSI SÛRE D’ELLE.
Être le partenaire des dirigeants qui innovent,
c’est d’abord croire en eux.
Le Crédit Agricole crée partout en France les Village by CA,
des lieux d’échange innovants, où start-up
et grands groupes se nourrissent mutuellement.
RE NDEZ-VOUS SUR W W W. LE VILL AGE BYC A .COM
PUB A4.indd 1
CAGR_1605363_210x297_Innovation_Le_Village_CAPITAL__SOCIAL.indd
1
26/10/2016 16:46
13:19
18/10/2016

Documents pareils