22 juin 1800 (3 messidor an VIII) MARENGO

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22 juin 1800 (3 messidor an VIII) MARENGO
22 juin 1800
(3 messidor an VIII)
MARENGO
La première victoire que remporta Bonaparte dans la seconde
campagne d’Italie, fut celle de Marengo où trois mille Autrichiens périrent et
six mille furent fait prisonniers.
Le 6 mai 1800, Bonaparte part pour se porter au secours de l’armée
d’Italie; en effet, Masséna, renfermé dans Gênes, n’a de vivres que seulement
jusqu’au 25-26 mai.
Le 16 mai, avec l’avant garde, Lannes entre à Aoste. Le fort qui
domine le défilé, commande l’accès à la plaine et à Ivrée. L’infanterie peut
prendre un chemin de traverse, mais l’artillerie est immobilisée devant
l’obstacle tenu seulement par deux cent Autrichiens.
Le 19 mai, Bonaparte est à Martigny. 30.000 hommes sont massés à
Bourg-Saint-Pierre, là ou s’arrête la route carrossable. Il va falloir grimper par
de mauvais chemins jusqu’à 2.472 mètres d’altitude avec 100 canons et des
milliers de caisses de vivres, et de munitions.
Le 20 mai, le passage du Grand Saint Bernard est difficile, c’est par là
qu’il faut passer pour tomber « avec impétuosité » sur les arrières de l’ennemi.
Quant au passage de l’artillerie, Bonaparte l’explique en ces termes « Un
simple arbre qu’on a creusé en forme d’auge, dans laquelle on a couché les
pièces de 8 et les obusiers; 100 hommes s’attelaient à un câble, traînaient la
pièce et mettaient deux jours pour lui faire passer le Saint-bernard;
renouvelant l’exploit d’Annibal.
Le 2 juin, Bonaparte apprend la chute du fort de Bard et la
capitulation de la citadelle de Milan, dans laquelle il entre le jour même.
Le 4 juin, Masséna est obligé de mettre bas les armes et d’ouvrir les
portes de Gênes. L’amiral Keith lui déclare « Monsieur le général, votre
Fontaine de Resbecq, Adolphe de (1813-1865). Histoire de l'empereur Napoléon racontée par une
grand'mère à ses petits enfans..../Gallica-BNF
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défense est trop héroïque pour qu’on puisse rien vous refuser ». Il fut donc
convenu que la garnison ne serait pas prisonnière, qu’elle garderait ses armes,
se rendrait à Nice, et pourrait prendre part aux hostilités dès le lendemain de
son arrivée dans cette ville.
Le 8 juin, à Montebello, Lannes pulvérise 18.000 Autrichiens alors
qu’il n’avait que 8.000 hommes à leur opposer. « C’était chaud, très chaud,
raconte Lannes à Bonaparte le lendemain, les os de mes grenadiers craquaient
sous les balles autrichiennes comme un vitrage sous la grêle »
Le 9 juin, une victoire de Moreau à Hochstädt, coupe la retraite de
Kray.
Le 14 juin, dans la plaine, entre Alexandrie et Tortone, Bonaparte,
avec 15 canons contre 100, livre bataille non loin d’un village nommé Marengo
qui entre ce soir là dans l’histoire.
A Marengo, la victoire fut longtemps disputée, on dit même que les
Français semblaient devoir être battus1 mais l'arrivée de Desaix à 17h30
stabilisera la position française.
Quand Napoléon les aperçoit, il s’écrie :
« Allons soldats, c’est a assez reculer, marchons en avant ; vous savez
que j’ai l’habitude de coucher sur le champ de bataille. » On dit que la victoire
est acquise à qui restera sur le champ de bataille.
Les Français se persuade donc qu’ils sont obligés de vaincre ; ils
redoublent d’ardeur, ils chargent à nouveau l’ennemi ; mais cette fois avec
tant de vigueur et d’impétuosité qu’il dut céder.
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A deux heures, décimée, l’armée française est obligée de rétrograder devant les
Impériaux. Du haut du clocher de San Giuliane, Bonaparte assiste au désastre.
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Coignet raconte « Arrive un aide de camp ventre à terre qui crie : «
où est le Premier consul ? Voilà la réserve qui arrive, du courage ! Vous allez
avoir du renfort de suite : Tenez ferme : dit-il en passant, voilà
ma
réserve ! » . Nos pauvres petits pelotons regardaient du côté de la route de
Montebello, à tous les demi-tours que l’on nous faisait faire. Enfin, cris de
joie : « Les voilà !les voilà ! ». C’est Desaix qui arrivait sur le champ de
bataille.
Le consul donnait ses ordres et les Autrichiens venaient comme s’ils
faisaient route pour aller chez eux, l’arme sur l’épaule; ils ne faisaient plus
attention à nous, ils nous croyaient tout à fait en déroute, lorsque la foudre
part sur leur tête de colonne ; mitraille, obus, feux de bataillon pleuvent sur
eux, et on bat la charge partout! Tout le monde fait demi-tour; et de courir en
avant ! On ne criait pas, on hurlait. »
L’armée paya cher ce triomphe, car le brave Desaix, un des plus braves
généraux qui commandait les soldats revenus d’Egypte, fut blessé à mort et
expira sur le champ de bataille (il est enseveli au Grand Saint-bernard).
« Pourquoi ne m’est-il pas permis de pleurer ? » aurait soupiré le
consul.
15.000 cadavres (dans ces 15.000 hommes qui sont restés sur le
champ de bataille, il est plus juste de penser que les blessés y étaient
également comptés) jonchent le champ de bataille de Marengo.
Après la bataille, Napoléon était allé parcourir les villes d’Italie dont
cette victoire nous assurait la possession ; toutes les populations accouraient
sur son passage, le saluant et criant : « Vive notre libérateur ! » Pendant ce
temps, les autres généraux entraient dans les autres villes occupées par les
Français.
Les forces étaient à peu près égales : 24.000 hommes et 24 canons
pour les Français et 22.000 hommes et 55 canons pour l’ennemi. Quant aux
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pertes, les Français eurent 5600 soldats tués, blessés, prisonniers ou disparus
contre près de 10.000 chez l’ennemi.
Le même jour, le général Kléber est assassiné au Caire par un
fanatique indigène.
15 juin. Convention entre la France et l’Autriche. Ce n’est pas la fin
de la guerre, il s’agit simplement d’un armistice, cet armistice pouvant prendre
fin, par un préalable de dix jours, permettait en fait à l’armée autrichienne de
se refaire.
Bonaparte, quant à lui, aurait voulu signer la paix définitive.
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