Aux Etats-Unis, la magie du « bachelor degree »

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Aux Etats-Unis, la magie du « bachelor degree »
PAYS : France
RUBRIQUE : Formations courtes
PAGE(S) : 7
DIFFUSION : 273111
SURFACE : 20 %
JOURNALISTE : Corine Lesnes
PERIODICITE : Quotidien
11 février 2016 - Universites et Grandes Ecoles
Formations
courtes |
U N IVERSITÉS
& GRAN
DES
ÉC OLES
Aux Etats-Unis,
la magie du
« bachelor degree »
Il y aquinze ans,le diplôme de fin d’études
secondaires permettait d’accéderà un emploi.
Aujourd’hui, il faut quatre ansd’université
ichelle Obama en a fait un
rap : «Go to college !» Midécembre 2015, alors que
s’approchait la date limite
des inscriptions dans les universités, la
First Lady a diffusé un clip où elle danse
à la Maison Blanche, avec le comédien
JayPharoah. «Si tu veux aller loin et toucher des chèques, tu devrais aller à la fac
[college, en anglais] », scande-t-elle.
Objectif : encourager les jeunes de milieux défavorisés à entreprendre des
études supérieures. L’université est devenue un passage obligé. Il y a encore
une quinzaine d’années, le diplôme de
fin d’études secondaires permettait
d’accéder à des emplois solides qui
ouvraient la voie vers la classemoyenne.
Aujourd’hui, c’est plutôt un pas vers la
précarité. Sur trente emplois à croissance rapide, plus de la moitié nécessitent au moins le bachelor degree ou
«baccalauréat universitaire », un diplôme qui s’obtient généralement au
bout de quatre ans d’université. Les étudiants les plus pressés peuvent l’obtenir
en trois ans s’ils prennent des cours
pendant l’été. En 2014, 88 % des jeunes
âgés de 20 à 24 ans, titulaires d’un titre
universitaire avaient un emploi, contre
63 % pour les diplômés du secondaire.
M
Meilleurs salaires
Le bachelor degree garantit un salaire
deux fois plus élevé que celui qui attend les simples diplômés du secondaire (26 000 dollars soit 23800 euros
de plus par an, a calculé l’université de
Berkeley). «L’éducation supérieure est
maintenant la voie la plus directe pour
accéder à la classe moyenne », souligne
la Maison Blanche. Malheureusement,
regrette-t-elle, les Etats-Unis ont été dépassés par leurs concurrents. En 1990,
ils étaient au premier rang mondial
pour la proportion de diplômés de l’enseignement
supérieur
parmi
les
25-34ans. Aujourd’hui, le pays est à la
12e place. Seule la moitié des élèves issus de milieux défavorisés s’inscrit à
l’université (d’où le clip de Michelle
Obama). Un quart seulement obtient
un diplôme (la moyenne nationale sur
l’ensemble des étudiants est de 44 %).
Le bachelor degree est un véritable sésame pour l’entrée dans la vie active. Il
peut être délivré dans la catégorie
«arts » (BA) ou «sciences » (BS). Les
deux premières années sont des études
plutôt générales. Les deux dernières,
plus axées vers une spécialisation. Les
étudiants choisissent un major (santé
publique, arts plastiques, biologie, langues étrangères, sciences de l’ingénieur, informatique..)
ou un double
major, pour les meilleurs, avec deux
matières principales. Pour recevoir le
diplôme, il leur faudra accumuler un
certain nombre d’unités de valeur (credits) dans des matières obligatoires et
des options.
Selon les données de la Maison Blanche, le coût moyen des frais de scolarité est de 17000 dollars par an.
En 2014, 1,8 million d’étudiants ont ob-
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JOURNALISTE : Corine Lesnes
PERIODICITE : Quotidien
11 février 2016 - Universites et Grandes Ecoles
tenu un bachelor degree. Le rituel de la
cérémonie de graduation (remise des
diplômes) est bien connu. Discours de
commencement (celui de la vraie vie),
lancer de chapeaux vers le ciel, familles réjouies. Mais derrière « la
pompe et les circonstances » (du nom
de la marche d’Edward Elgar jouée
pendant la cérémonie), se profilent les
réalités. Les diplômés qui ont dû emprunter pour payer leurs études sortent de l’université avec 26 000 dollars
de dettes en moyenne. p
(san francisco,
corine lesnes
correspondante)
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