La « Mesure » de la Gouvernance et de la Démocratie à
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La « Mesure » de la Gouvernance et de la Démocratie à
La « Mesure » de la Gouvernance et de la Démocratie à partir des enquêtes 1-2-3 Quelques résultats illustratifs sur l’Afrique de l’Ouest et Madagascar Razafindrakoto Mireille, Roubaud François DIAL / IRD Centre Djoliba, Bamako, 12 juin 2004 1 Objectif Contexte : Echec relatif des PAS Pour la définition de stratégies adéquates (de lutte contre la pauvreté) Mise en avant de nouveaux facteurs, comme la gouvernance, l’adhésion et la participation (+ extension du concept de pauvreté à des dimensions extraéconomiques) Æ Elargissement champ des analyses Æ Compréhension interactions entre au moins 4 dimensions : croissance, mais aussi distribution (revenus / actifs), qualité des institutions (publiques) et le type de régime politique. Notions de « bonne gouvernance » et de démocratie = des déterminants fondamentaux de la réussite des politiques économiques, mais plus généralement des niveaux de développement des pays (pas seulement instrumental). Æ Redoutables défis pour la définition et la mesure d'indicateurs de suivi et d'évaluation. DIAL Développement et insertion internationale Æ Enquêtes-ménages comme instrument de mesure et de suivi Trois exemples de résultats à titre illustratif 2 Approche Pour répondre à ce défi et à titre exploratoire Æ des modules qualitatifs sur la Gouvernance et la Démocratie (G/D), dans le cadre des enquêtes 1-2-3 (cf. Madagascar depuis 1995) Avec appui de DIAL et AFRISTAT, enquêtes 1-2-3 sont mis en œuvre par les INS sur un échantillon représentatif d’adultes (18 ans et plus) : En Afrique (2001/2002), dans 7 capitales de l’UEMOA (Abidjan, DIAL Développement et insertion internationale Bamako, Cotonou, Dakar, Lomé, Ouagadougou and Niamey) et à Madagascar (au total 35 000 enquêtés) En Amerique latine depuis 2002, au Pérou au niveau national (18 000 ménages). Méthodologie appliquée dans 4 autres pays Andins (Bolivie, Colombie, Equateur, Venezuela) en 2003/2004. 3 Avantage comparatif Intérêt des enquêtes statistiques auprès des ménages: transparence, représentativité des informations collectées, fiabilité, quantification des phénomènes --> Suivi de trois types d’information : ¾ des questions subjectives, propres aux sondages d’opinion (indice satisfaction, niveau d’adhésion aux politiques,...) ¾ des données objectives sur les comportements et les pratiques sociales (accès aux services publics, participation politique, incidence corruption ...) ¾ les caractéristiques socio-économiques classiques (sexe, âge, scolarité, migration, emploi, revenu, consommation, etc.). DIAL Æ possibilités de désagréger les informations suivant les Développement catégories de ménages ou d’individus (hommes/femmes, et insertion 4 internationale pauvres/non pauvres, urbain/rural, formel/informel, etc.). Objectif des modules qualitatifs sur gouvernance & démocratie Æ apprécier le fonctionnement de l’administration, la qualité des services publics ainsi que le rôle de l’État. Æ point de vue de la population sur le fonctionnement (dysfonctionnement) de la démocratie, sur l’adéquation du régime politique au contexte du pays, et plus largement sur les valeurs dans la société. DIAL Développement et insertion internationale Objectif in fine Æ explorer les liens entre la démocratie (plus globalement le régime politique), les institutions publiques (leur mode de fonctionnement effectif), le système de valeurs de la société et les conditions de vie de la population. 5 Points forts / principes de base: Conduit par les Instituts Nationaux de Statistique Présentation systématique / Publication des résultats Æ grand public Appropriation Æ Intégration dans le Système d’Information National ÆValidation ÆDébat démocratique Æ demande Fiabilité Investissement reforcement des capacité Dispositif léger, flexible ÆReconductible Æ suivi temporel Pertinence Approche Bottom-up Sustainability Coût marginal DIAL Développement et insertion internationale Enquête ménage Æ« Voicing » Æ empowerment, accountability 6 L’Enquête - miroir : objectifs Pour compléter le dispositif d'enquêtes sur la Gouvernance et la Démocratie en Afrique de l'Ouest et à Madagascar, réalisation d’une enquête complémentaire spécifiquement adressée aux spécialistes du Sud et du Nord (chercheurs, praticiens du développement, « décideurs », hauts fonctionnaires, hommes politiques, etc.) Æ Objectif de l’ « enquête-miroir » est de confronter les réponses des individus enquêtés dans chaque pays à celles des spécialistes. Objectifs ÆSpécificité des points de vue de la population des pays / acteurs du développement ? ÆAppréciation DIAL Développement et insertion internationale du niveau de connaissance des acteurs sur les réalités et les opinions de la population Æ pertinence indicateurs basés sur appréciations de panel d’experts ? 7 Enquête – miroir: la méthode Deux batteries de questions : - la première série de questions : « Quelle est votre opinion personnelle ? » Ex : question D4., votre opinion personnelle sur le fonctionnement de la démocratie au Mali. - la seconde série de questions : « Que pensez-vous qu’ils ont répondu ? » exemple : à la question D4. (Dans le pays, la démocratie fonctionne-t-elle bien ?), vous devez essayer d’estimer le % de ceux qui ont répondu « Oui » au mali; DIAL Développement et insertion internationale - Enfin pour affiner l’analyse, caractéristiques socio-démographiques (sexe, âge, profession, nationalité, etc). 8 II. – Applications: des résultats pour illustrer l’intérêt de ce type d’enquêtes 1. Résultats préliminaires de l’enquête miroir 2. Quelques résultats pour comprendre la crise en Côte d'Ivoire 3. Corruption et la construction de coalition pour la réforme des services publiques 3a. Incidence et déterminants de la petite corruption en Afrique francophone 3b. Suivi temporel pour mieux comprendre la corruption à M/car 3c. Opinion sur la réforme du service public à Madagascar (résistance ou soutien?) 1. Résultats préliminaires de “l’enquête miroir” En général, il semble que les experts sont plus “pessimistes” que les citoyens africains eux-mêmes sur “la façon dont l’Afrique marche”. Æ Les réponses (valeurs) des populations (au Sud) sont moins spécifiques que les experts ne le pensent (universalité des valeurs: démocratie, justice, comportement sociaux, etc.) Æ DIAL Développement et insertion internationale Æ confirmation qu’il est intéressant de connaître l’opinion de la population sur les 9 réformes Æ favorise l’appropriation (ownership) Résultats préliminaires de l’enquête miroir Cotonou Abidjan Dakar Bamako Lomé Niamey Moyenne Enq. miroir Opinion expert Administration fonctionne bien 46,4 52,9 60,8 52,5 19,5 53,9 47,7 35,2 33,3 Confiance administration 41,8 57,9 64,4 56,6 33,8 53,9 51,4 37,5 INDICATEUR 8,7 16,5 10,6 10,3 9,7 8,2 10,7 55,2 Nombre de fonctionnaires trop élevé 5,2 7,5 18,1 8,8 4,8 6,7 8,5 39,4 18,1 Nombre de fonctionnaires pas assez élevé 73,3 60,1 59,4 65,7 82,2 70 68,5 37 32,4 Salaires des fonctionnaires trop élevé 6,9 6,6 21,4 7,8 10,6 13,8 11,2 38,5 21,4 Salaires des fonctionnaires trop faible 76,2 72,6 62,9 74,4 82,2 61,1 71,6 45,1 60,2 85 96,2 98,1 89,2 95,3 94 93 61,8 77,1 Sanctionner ceux défaillants 83,7 82,6 92,9 84,4 70 82,4 82,7 58,8 83,8 Syst. recouvrement Santé 79,6 66,3 59,8 65,2 68,2 23,2 60,4 33,3 54,9 Syst. recouvrement Education 79,9 65,1 59,9 57,9 65,3 25,7 59 34,1 57,8 incidence corruption OPINION ADHESION AUX REFORMES Lier salaire au mérite DIAL Développement et insertion internationale 10 Résultats préliminaires de l’enquête miroir Cotonou Abidjan Dakar Bamako Lomé Niamey Moyenne enq miroir opinion expert SYSTEME DE VALEURS Favorable Démocratie 95,3 94,2 91,2 75,9 90,5 70,7 86,3 83,3 Liberté expression fondamentale 99,3 98,2 96,8 91,5 95,4 91,2 95,4 83,6 Importance travail 99,8 99,4 99,4 99 100 98,8 99,4 83,2 Importance loisirs 85,3 77,4 80,8 79,1 84 64,6 78,5 50 Importance politique 51,5 50,3 62,5 60,5 63,8 56,2 57,5 41,6 Jugement non paiement impôts 2,6 2,8 2 4 5,1 1,8 3,1 36,4 Jugement pot de vin 3,6 5,2 2,2 5,3 3,9 3,1 3,9 29 Jugement adhérer nouv. Religion 6,5 9,8 14,2 9 19,3 5,1 10,7 36,9 Jugement consulter marabout 11,6 13,5 37,6 24,1 12,2 50,5 24,9 60,1 Jugement dépenses cérémonie 6 15,3 5,2 10,8 11,1 12,9 10,2 54,4 79,7 77,5 56,4* 67,8 74,8 83,1 63,8 63,7 Fierté d'appartenance communauté pays 95 * Pour le Sénégal, 3 modalités (pays/ethnie/confrérie, secte) au lieu de 2 comme dans tous mes autres pays (pays/ethnie) Sources : Enquêtes 1-2-3 2001/02, PARSTAT. Echantillon représentatif d’adultes de 18 ans et plus. Enquête-miroir 106 individus (dont 32% sur Abidjan, 17% Cotonou, 15% Dakar, 11% Ouagadougou, 10% Bamako) DIAL Æ A priori, l’origine (Nord/Sud) des personnes ayant répondu à l’enquête-miroir ne constitue pas un facteur discriminant les réponses Développement Æ Sens et ampleur des erreurs d’appréciation confirmés lorsque l’on confronte enquête-miroir et enquête et insertion 11 internationale PARSTAT par pays. 2. Quelques résultats pour comprendre la crise en Côte d'Ivoire (voir article de François Roubaud dans la Revue Afrique Contemporaine ) --> L’enquête 1-2-3 à Abidjan avant la crise (en 2002) apporte un éclairage intéressant. Æ En comparaison avec les autres capitales, Abidjan n’apparaissait pas comme une ville au bord de l’implosion, du fait de la « montée des tensions » dans la population. Æ Au contraire, les Abidjanais semblaient reprendre espoir et se montraient plutôt confiants dans la volonté des autorités à sortir de l’impasse. Æ Le dérapage n’est donc pas le résultat de l’accumulation des frustrations populaires. Démocracie et gouvernance: l’optimisme des Abidjanais Démocratie fonctionne bien Le service public fonctionne bien Les autorités sont compétentes Politiques tiennent compte aspirations de la population EVOLUTION* Democratie fonctionne mieux depuis 1990 Le Service Public s’est amélioré depuis 2001 La petite corruption s’est accrûe depuis 2001 La grande corruption a augmenté depuis 2001 Nombre de personnes enquêtées Abidjan Cotonou Bamako Niamey Lomé# 57 % 71 % 58 % 48 % 25 % 53 % 48 % 55 % 54 % 18 % 66 % 63 % 61 % 63 % 31 % 52 % 17 % 35 % 34 % 14 % +39 +10 -16 +7 5 200 +21 -7 -49 -64 6 300 +27 +11 -27 -26 4 770 +23 +2 -45 -44 6 600 -59 -61 -46 -41 570 Sources : Enquêtes 1-2-3 2001/02, PARSTAT. * : solde d’opinion.# : Les indicateurs pour Lomé sont basés sur un échantillon représentatif de chef de ménage. Dans les autres capitales, l’enquête a été réalisée sur un échantillon d’adultes de 18 ans et plus. 12 Quelques résultats pour comprendre la crise en Côte d'Ivoire D’un autre côté Æ signes d’une ligne de fracture ethno-religieuse dans opinion publique : entrée ethnique Æ critère de polarisation de l’opinion publique. Les « gens du Nord » font montre d’une grande méfiance à l’égard des institutions et des autorités nationales. Le spectre des prises de position respecte toujours le même ordre : Mandé du Nord (les plus critiques) et Krou (les plus favorables au pouvoir) aux extrêmes (Les étrangers (Burkinabè, Malien) au milieu des prises de position) Æ Plus encore que sur le diagnostic de la situation au printemps 2002, c’est dans la perception de son évolution que les appréciations divergent (amélioration d’un côté, recul sur tous les fronts de l’autre). Indices de satisfaction dans l’administration et la démocratie par groupe ethnique Niveau Evolution 70 60 50 40 30 20 10 0 -10 -20 -30 -40 % 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Démocratie fonctionne bien Respect des droits de l'homme Administration fonctionne bien Mandé du Nord Autorités compétentes Krou Sources : Enquête 1-2-3 2001/02, PARSTAT. * : solde d’opinion. Démocratie 1990/2000 Administration 2001/2002 Services de sécurité 2001/2002 Mandé du Nord Grande corruption 2001/2002 Krou 13 Quelques résultats pour comprendre la crise en Côte d'Ivoire 40 20 20 0 0 % 40 -20 -20 -40 -40 -60 -60 Déclare vivre correctement Déclare réussir à épargner Victime de corruption Mandé du Nord Victime de violence Niveau de vie 2001/2002 Krou Religion % Conditions de vie, corruption et violence Groupe ethnique Déclare vivre correctement Déclare réussir à épargner Victime de corruption Musulman Victime de violence Niveau de vie 2001/2002 Chrétien Sources : Enquête 1-2-3 2001/02, PARSTAT. * : solde d’opinion Paradoxe : Ivoiriens du Nord/ Ivoiriens du Sud - Pas de discrimination sur la situation objective (revenu, corruption, violence) - Polarisation forte sur les prises de position. Les Ivoiriens du Nord, et plus largement les « gens du Nord » sont aujourd’hui animés d’un réel ressentiment à l’encontre du pouvoir. Etrangers du Nord/ Ivoiriens (du Sud) : - Discrimination sur la situation objective (revenu, corruption, violence) - Polarisation moyenne sur les prises de position. Pourquoi ? En résumé, les politiques ont fini par trouver un écho dans la population. (concept d’ “ivoirité” comme un instrument de division entre population Ivoirienne. 14 3a. Incidence et déterminants de la petite corruption en Afrique de l’Ouest (voir article de Razafindrakoto, Roubaud dans le Global Corruption Report 2004, TI) Bénin Côte d’Ivoire Mali Niger Mada Sénégal Togo Incidence (population) 8,7 % 16,5 % 10,3 % 8,1 % 8,4 % 10,9 % 9,1 % Pas de contact avec l’administration 43,1 % 28,7 % 37,3 % 33,0 % 23,5 % 19,0 % 41,1 % Incidence (ceux en contact avec administ) 15,3 % 23,1 % 16,4 % 12,1 % 11,0 % 13,4 % 15,5 % Sexe n.s. -- (femme) n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. Age -- n.s. -- -- n.s. n.s. n.s. Statut : chef de ménage n.s. + ++ ++ n.s. ++ n.s. Ethnie/Nationalité n.s. -- (Ivoirien) n.s. n.s. n.s. -- (Diola) n.s. Religion n.s. -- (catholique) n.s. n.s. n.s. n.s. -- (catho.) Education n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. Revenu ++ ++ ++ + n.s. ++ n.s. Salarié de la fonction publique -- - -- - n.s. - n.s. Echantillon 6 330 4 760 4 530 6 330 3 020 6 590 1 900 Paires concordantes 71 % 63 % 65 % 70 % 59 % 65 % 67 % Facteurs de risque Sources : Enquêtes 1-2-3, PARSTAT, UEMOA 2001-2003 pour Afrique de l’Ouest et INSTAT/MADIO 2003 pour Madagascar. Note : Modèles logit avec correction du biais de sélection lié au contact avec l’administration. ++ (resp. --) : coefficient significatif (positif resp. négatif) au seuil de 5 %. + (resp. -) : idem au seuil de 10 %. n.s. : non significatif au seuil de 5 %). 15 3a. Incidence et déterminants de la petite corruption en Afrique de l’Ouest Résultats Æ profil des groupes victimes de la corruption. Æ le niveau de revenu et statut dans la famille accroissent la probabilité d’être victime de corruption (Les plus riches et les chefs de ménage <-> solvabilité). Æ la jeunesse (le risque diminuant avec l’âge) ou le fait d’être étranger (c’est le cas à Abidjan) rendent plus vulnérables, toutes choses égales par ailleurs. Æ Contrairement aux idées reçues, ethnie ou religion ne jouent pas sur l’incidence de la corruption (à quelques exceptions près, ne constitue pas un moteur des pratiques discriminatoires) Æ les fonctionnaires semblent moins susceptibles d’être touchés par la corruption <Æ solidarité de corps? (effectivement moins victimes de la corruption, ou moins enclins à dénoncer la corruption). 16 3b. Corruption et salaires publics à Madagascar 1995-2001 (voir article de Razafindrakoto, Roubaud dans le Global Corruption Report 2003, TI) Mesure de l’incidence de la corruption (mesure objective du phénomène : le pourcentage de la population de la capitale qui déclare avoir été victime de la corruption au cours de l’année écoulée (petite corruption)) La mesure (et le suivi) de ce type d’indicateurs est assez exceptionnel dans les PED. Æ quantifications du problème & force les autorités à prendre des mesures . De plus Æ suivi dans le temps (depuis 2000 cet indicateur a été inclu chaque année dans les enquêtes statistiques officielles) améliore la compréhension du phenomène. Figure illustre le lien entre l’amélioration des salaires (pouvoir d’achat) des fonctionnaires et la forte chute de l’incidence de la corruption entre 1995 & 2001. 160 150 40 140 130 20 120 % 30 110 10 100 0 90 1995 Corruption 1996 1997 1998 1999 Civil Servants real Wages (right scale) 2000 Inflation Source : Razafindrakoto and Roubaud (2001), basé sur enquête-emploi 1995-2001, INSTAT/MADIO. Wage index (1995=100) 50 2001 Pluri-activity 17 3c. Consensus sur la réforme des services publics en Afrique francophone. La réforme du service public n’a jamais connu le succès. Les fonctionnaires sont considérés comme responsables (à cause de la défense des avantages acquis et des rentes de situation (absentéisme, corruption, etc.) Æ ils sont censés constituer le principal obstacle aux réformes. Cette sociologie d’une supposée résistance à la réforme ne tient pas. Il y a un réel consensus sur les mesures à prendre (systême de sanctions/incitations, décentralisation). Même les syndiqués ou ceux qui auraient le plus à perdre (les plus vieux, les moins qualifiés) sont d’accord. (ces résultats sont confirmés dans d’autres pays) Æ permet de révéler et de construire les fameuses coalitions pro-réforme (RDM 2000). Madagascar En faveur des mesures suivantes pour accroître l’efficacité du service public: Total Fonctionnaires Total Peu qualifiés, + de 45 ans Syndiqués - Lier les salaires au mérite / performance 95,0% 92,5% 95,8% 81,9% - Sanctionner les fonctionnaires défaillants 90,0% 83,0% 83,5% 73,4% - Recruter des jeunes pour remplacer les fonctionnaires défaillants 88,4% 82,0% 87,6% 63,6% Source : Razafindrakoto and Roubaud (2001), basé sur enquête-emploi 1995-2001, INSTAT/MADIO. 18 Conclusion D’ordre méthodologique: Indicateurs devraient être développés pour évaluer l’efficacité du gouvernement, de la democratie et du degré d’adhésion de la population aux politiques. Même si on est encore au stade exploratoire, l’expérience menée dans le cadre des enquêtes 1-2-3 montre que le défi peut être relevé et que dans de nombreux cas les indicateurs sur la gouvernance et la democratie sont plus faciles à obtenir que les indicateurs classiques (incidence de la pauvreté, etc.) Indicateurs de Gouvernance font plus l’objet d’une demande sociale que les indicateurs économiques classiques Perspectives Æ Statistiques: créer des séries temporelles pour évaluer/consolider la qualité (robustesse) des indicateurs et suivre dans le temps Æ Politiques: institutionaliser les procédures de suivi au sein du système statistique national. 19