Intitulé du projet : Génétique et épigénétique
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Intitulé du projet : Génétique et épigénétique
Intitulé du projet : Génétique et épigénétique comparatives des sarcomes alvéolaires des tissus mous des enfants et des adultes Porteur du projet : Docteur Gabriel Malouf, Chef de clinique-Assistant Département d’oncologie médical, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, 43 boulevard de l’Hôpital, 75013, Paris, France Équipes participants au travail: 1. Institut Gustave Roussy (Dr Olivier Mir) 2. Institut Bergognié (Dr jean-Michel Coindre) 3. Hôpital Trousseau : Pr Aurore Coulomb-L’Hermine Introduction Le sarcome alvéolaire des tissus mou est un sarcome rare des tissus mous qui survient chez les enfants, les adolescents et les adultes jeunes [1]. Ce sarcome est lié à la translocation du facteur de transcription TFE3 avec le gène ASPCR1, ce qui conduit à la création d’une protéine chimérique oncogénique[2]. Le diagnostic de ces tumeurs est anatomopathologique et il est souvent validé par une FISH (Fluorescence in situ hybridization) pour TFE3[2]. Étant donné que le gène TFE3 est localisé sur le chromosome X (Xp11.2), il a toujours été rapporté une prédominance féminine avec un sex-ratio de 2 :1[3]. Les hommes auraient un plus mauvais pronostique que les femmes, mais la base moléculaire de cette différence est inconnue [1]. De façon surprenante, ce sarcome est lié à la même translocation TFE3 qui induit le cancer du rein juvénile[4]. La seule différence serait que la translocation est équilibrée dans le cancer du rein, mais elle serait déséquilibrée dans le sarcome [2]. Cela a donné lieu à une littérature prolixe sur le sujet, mais la base moléculaire de la transformation des cellules en sarcomes ou cancer du rein est indéterminée[2]. Une des hypothèses que nous émettons est que la machinerie épigénétique permettant d’induire un sarcome ou un carcinome est différente, avec un mécanisme de plasticité cellulaire appelée transition épithélio-mésenchymateuse qui serait activé dans les sarcomes. Ceci est basé sur nos travaux récents montrant que la reprogrammation de l’épigénome permet les processus de plasticité extrême comme la transition épithélio-mésenchymateuse [5] Nous avons récemment collecté les données cliniques de 3 centres français incluant l’institut Gustave Roussy, Le centre Léon Bérard et l’Institut Bergognié. 81 cas ont été répertoriés dans ces 3 centres, avec la description de la cohorte clinique en cours. Sur le plan du traitement entrepris, 12 patients de l’institut Gustave Roussy ont bénéficié de traitements anti-angiogéniques par du sunitinib (données non publiées). Cette cohorte a inclus 8 femmes et 4 hommes avec un sex-ratio de 1 :2 identique à celui de la population générale de sarcomes alvéolaires. De façon intéressante, les 4 hommes ont présentés des métastases cérébrales en comparaison d’une femme sur sept (p< 0.01). Ceci suggère, que de façon identique aux cancers du rein à translocation, les hommes ont un pronostique plus péjoratifs que les femmes [6]. De façon consistante avec l’agressivité des cas survenant chez les hommes, la réponse aux thérapies ciblées différait en fonction de la présence de métastases cérébrales. En effet, sur les 5 patients avec des métastases cérébrales la médiane de survie sans progression était de 2 mois versus 10 mois pour ceux n’ayant pas de métastases cérébrales (p< 0.01) (Figure 1). 10 2 2+ 2 Death brain metastasis Death Maximun change in tumor size from baseline (%) No brain metastasis 0 11 -10 9 -20 7+ 10 9 17 -30 18 -40 Figure 1: taux de réponse selon les critères RECIST des sarcomes alvéolaires des tissus mous en fonction de la présence de métastases cérébrales. La génétique et l’épigénétique des sarcomes alvéolaires des enfants et des adultes ne sont pas du tout connues et explorées. De façon identique, l’existence de différences génétiques et épigénétiques expliquant la survenue de ces cancers chez les enfants et les adultes n’ont jamais été explorées à notre connaissance. Dans un travail multicentriques dans les cancers su rein juvénile nous avons montré des différences génétiques et épigénétiques majeurs entre les enfants et les adultes en dépit du fait que ces tumeurs se caractérisent par la même translocation et la même histologie sans différence phénotypique avec l’âge [4]. En réalité, les adultes et surtout les hommes présentent un gain du bras chromosomique 17q avec une hypométhylation globale ce qui expliquerait probablement l’agressivité tumorale [4]. Afin de clarifier la situation dans les sarcomes alvéolaires, nous proposons ce travail multi-centrique de caractérisation génétique et épigénétique comparatives des formes pédiatriques et adultes, collectées de différentes institutions. Objectifs de l’étude 1. Établir le profil cytogénétique d’une collection de 8 cas pédiatriques et 12 cas adultes de sarcomes alvéolaires des tissus mous, afin de pouvoir décrire les altérations chromosomiques les plus fréquentes, notamment la recherche de l’amplification d’un oncogène pouvant être ciblé. 2. Établir le profil de la méthylation de l’ADN des cas pédiatriques (n=8) et adultes (n=12) afin de rechercher des différences de méthylation de gènes suppresseurs de tumeurs dans les deux groupes 3. Séquençage de l’exome de 3 tumeurs de patients ayant des réponses prolongées aux inhibiteurs du VEGF (sunitinib) afin de déterminer la base biologique de réponses aux anti-angiogéniques dans ces tumeurs. Patients et Méthodes Patients : le matériel tumoral de 8 cas pédiatriques et 12 cas adultes congelés seront collectés des 4 institutions participantes. L’ADN sera extrait comme rapporté antérieurement [4]. Méthodes : Une étude de CGH microarrays utilisant la puce d’illumina 250K SNP sera réalisée comme décrit antérieurement [4]. En plus, la méthylation de l’ADN sera réalisé par une technique de séquençage haut débit appelé DREAM et dont nous avons participé à la mise au point [5]. Les analyses seront faites selon les méthodes décrites [4, 5]. Pour 3 paires de tumeurs-tissus normaux adjacents, relatifs à des patients traités par antiangiogéniques, nous allons réaliser un séquençage des exomes comme rapporté récemment [7]. Résultats attendus Il s’agit de la première étude qui vise à explorer la génétique et l’épigénétique des sarcomes alvéolaires des tissus mous. Notre hypothèse est que des altérations génétiques et épigénétiques différentes, qui sont additionnelles à la translocation TFE3, permettent de distinguer les formes pédiatriques des formes adultes. Si c’est résultats se confirment, ils permettront de mettre le doigt sur les altérations additionnelles qui surviennent avec la progression de ces tumeurs. L’identification d’amplification cible peut représenter la base de nouveaux traitements dans ces tumeurs orphelines. Il est fort à parier que dans l’avenir les tumeurs appartenant à la famille MITF seront traités dans les mêmes essais thérapeutiques, ce qui a déjà été le cas dans la phase II testant le Tivantinib, un inhibiteur sélectif de MET, chez tous les patients avec une translocation impliquant cette famille que ce soit des sarcomes ou des cancers du rein juvénile [8]. Références 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Folpe AL, Deyrup AT: Alveolar soft-part sarcoma: a review and update. J Clin Pathol 2006, 59(11):1127-1132. Ladanyi M, Lui MY, Antonescu CR, Krause-Boehm A, Meindl A, Argani P, Healey JH, Ueda T, Yoshikawa H, Meloni-Ehrig A et al: The der(17)t(X;17)(p11;q25) of human alveolar soft part sarcoma fuses the TFE3 transcription factor gene to ASPL, a novel gene at 17q25. Oncogene 2001, 20(1):48-57. Bu X, Bernstein L: A proposed explanation for female predominance in alveolar soft part sarcoma. Noninactivation of X; autosome translocation fusion gene? Cancer 2005, 103(6):1245-1253. Malouf GG, Monzon FA, Couturier J, Molinie V, Escudier B, Camparo P, Su X, Yao H, Tamboli P, Lopez-Terrada D et al: Genomic heterogeneity of translocation renal cell carcinoma. Clin Cancer Res 2013, 19(17):4673-4684. Malouf GG, Taube JH, Lu Y, Roysarkar T, Panjarian S, Estecio MR, Jelinek J, Yamazaki J, Raynal NJ, Long H et al: Architecture of epigenetic reprogramming following Twist1-mediated epithelial-mesenchymal transition. Genome Biol 2013, 14(12):R144. Malouf GG, Camparo P, Molinie V, Dedet G, Oudard S, Schleiermacher G, Theodore C, Dutcher J, Billemont B, Bompas E et al: Transcription factor E3 and transcription factor EB renal cell carcinomas: clinical features, biological behavior and prognostic factors. J Urol 2011, 185(1):24-29. Charbel C, Fontaine RH, Malouf GG, Picard A, Kadlub N, El-Murr N, How-Kit A, Su X, Coulomb-L'Hermine A, Tost J et al: NRAS mutation is the sole recurrent somatic mutation in large congenital melanocytic nevi. J Invest Dermatol 2013, 134(4):1067-1074. Wagner AJ, Goldberg JM, Dubois SG, Choy E, Rosen L, Pappo A, Geller J, Judson I, Hogg D, Senzer N et al: Tivantinib (ARQ 197), a selective inhibitor of MET, in patients with microphthalmia transcription factor-associated tumors: results of a multicenter phase 2 trial. Cancer 2012, 118(23):5894-5902.