Entrevue avec Marie-Josée Taillefer : RENDRE LA
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Entrevue avec Marie-Josée Taillefer : RENDRE LA
5 Entrevue avec Marie-Josée Taillefer : RENDRE LA SURDITÉ VISIBLE ! P orte-parole de la première campagne de financement de la Fondation Sourdine pour l’École oraliste de Québec pour enfants malentendants ou sourds, Marie-Josée Taillefer a accepté d’emblée de nous accorder une entrevue. Qui de mieux pour comprendre l’importance de notre campagne de sensibilisation visant à informer la population sur l’importance de l’audition dans notre vie de tous les jours que ce couple de gens extraordinaires, Marie-Josée Taillefer et René Simard, qui ont une expérience de vie absolument inspirante avec leurs deux enfants sourds. À la naissance d’Olivier, MarieJosée et René ont toujours pensé qu’ils avaient un enfant très calme, très très calme. Loin d’être muet, le babillage d’Olivier ne laissait pas croire qu’il n’entendait pas. Par contre, au fil du temps, ces petits sons commençaient à s’atténuer puisqu’il ne les entendait pas; il n’avait donc pas le réflexe de les répéter. Cepen- dant, comme chacun de nous, il ressentait les vibrations. Ainsi, si un objet tombait sur le sol, il pouvait sursauter non pas parce qu’il l’avait entendu, mais parce qu’il l’avait ressenti. Marie-Josée nous confie qu’ils ont constaté à un certain moment qu’ils n’étaient pas en mesure de sécuriser leur fils uniquement par le son de leur voix lorsque celui-ci pleurait. Olivier se calmait seulement lorsqu’il voyait ses parents. Ils décidèrent donc de consulter pour en avoir le cœur net. C’est à l’âge de 11 mois que le verdict tombe. Olivier est diagnostiqué sourd. LA STIMULATION PRÉCOCE : D’UNE IMPORTANCE CAPITALE ! Pour Rosalie, arrivée deux ans plus tard, ce fut complètement différent. Dès sa naissance, un nouvel appareil pour détecter la surdité chez les nouveau-nés était à l’essai à l’hôpital. Le même verdict de surdité est établi pour Rosalie. Pour le couple, l’annonce de la nouvelle a été un choc. L’expérience avec Olivier leur a démontré combien il est crucial d’agir rapidement, de faire appareiller l’enfant et d’adopter tout de suite des comportements adéquats pour s’assurer que ce dernier n’aura pas de retards puisque le développement du langage d’un enfant se bâtit avant l’âge de 3 ans. « Par exemple, si un enfant commence à parler à 1 an, c’est qu’il a entendu depuis un an. Imaginez le retard que peut prendre un enfant s’il commence à entendre seulement à 5 ans ! », de nous souligner Marie-Josée. Marie-Josée se rappelle comment la surdité est un handicap sournois, que ce n’est pas facile à détecter. « On ne pense pas que l’audition de notre enfant peut être atteinte, on tient pour acquis dès sa naissance qu’il entend bien. Imaginez, vous êtes 24 heures sur 24 avec votre enfant et, malgré qu’Olivier soit sourd, il a fallu rassembler tous ces petits signes avant d’avoir un doute raisonnable et de décider de faire des démarches pour faire évaluer son audition. Imaginez alors pour un enfant qui a une surdité légère ou modérée. Souvent, les parents s’en rendront compte seulement à l’école, lorsque l’enfant aura des difficultés à lire et à écrire. Si on a le moindre doute, il faut consulter un audiologiste pour en avoir le cœur net », de nous confier Marie-Josée. TOUS DROITS RÉSERVÉS RENÉ ET MARIE-JOSÉE ACCEPTENT D’ÊTRE LES PORTE-PAROLE DE LA PREMIÈRE CAMPAGNE DE FINANCEMENT DE LA FONDATION SOURDINE POUR L’ÉCOLE ORALISTE DE QUÉBEC POUR ENFANTS MALENTENDANTS OU SOURDS. D’une durée de cinq ans, cette importante levée de fonds consistera à amasser la somme de 2,5 millions de dollars afin de contribuer à l’acquisition d’un immeuble qui servira d’emplacement à l’École oraliste de Québec et à créer un fonds de dotation pour assurer la continuité de ses services et mettre sur pied un programme de soutien pédagogique intensif pour les élèves. « Nous avons décidé de donner notre appui à cette campagne parce que nous savons que l’encadrement, pour un enfant sourd ou malenten- dant, est déterminant pour son cheminement. Nous avons donc choisi avec joie de donner notre appui à cette école absolument extraordinaire », mentionne Marie-Josée. Tout au long de cette entrevue, Marie-Josée a été d’une générosité incroyable. Nous tenons à la remercier du fond du cœur pour cette rencontre si enrichissante. rale, Pour lire l’entrevue intég e.ca. ob w.l visitez le portail ww Quand nous avons demandé à Marie-Josée de nous expliquer quel était son objectif ultime, spontanément elle nous a répondu : « Que la surdité devienne visible ! » C’est un handicap dont on parle peu. www.sourdine.qc.ca MAGAZINE LOBE WWW.LOBE.CA