Mise en page 1 - Rectorat de l`académie de Besançon
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Les Fragonard Petit Journal de l’exposition de Besançon Musée des Beaux-arts et d’Archéologie de Besançon 8 décembre 2006 – 2 avril 2007 Tête de jeune fille avec bonnet Tarifs • Plein tarif : 5 € • Tarif réduit : 2,50 € (carte vermeil, Amis des Musées hors Besançon, habitants des villes jumelées, COS Ville de Besançon, carte Cezam / Fracas) • Entrée gratuite pour les moins de 18 ans, groupes scolaires et leurs accompagnateurs, et sur présentation de leur carte pour les étudiants, les demandeurs d’emplois, les bénéficiaires du RMI et RMA, les personnes handicapées et accompagnateurs, les Amis des Musées et Bibliothèques de Besançon, les membres de l’Icom, les journalistes, et les familles nombreuses • Entrée gratuite pour tous le dimanche et les jours fériés • Tarif réduit pour tous le samedi et pour les visiteurs arrivés une heure avant la fermeture • Billet valable au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie et au musée du Temps Pour en savoir plus sur Fragonard : • ROSENBERG, Pierre, Les Fragonard de Besançon, catalogue d’exposition, Besançon, 2006. • CUZIN, Jean-Pierre, Fragonard, Louvre, Cabinet des dessins: 3, Paris, 2003. • ROSENBERG, Pierre, Fragonard, catalogue d’exposition, Paris New York, 1987-1988. LES MÉCÈNES DU MUSÉE de Besançon Horaires d’ouverture Ouvert tous les jours de 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 18 h Le week-end : de 9 h 30 à 18 h Fermé le mardi Nocturne tous les jeudis jusqu’à 20 h Conférences et concerts de 18 h à 20 h dans le cadre des « Visiteurs du jeudi soir » Fermé les 25 décembre et 1er janvier L Les Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon 1, place de la Révolution – 25000 Besançon Tél. 03 81 87 80 49 Fax : 03 81 80 06 53 Sites internet : http://www.besancon.fr http:/www.musee-arts-besancon.org courriel : [email protected] a présence au Musée des Beaux-arts et d’Archéologie et à la Bibliothèque municipale de Besançon de l’une des plus importantes collections de dessins de Jean-Honoré Fragonard ne résulte pas d’un lien particulier entre la ville et l’artiste. Si les établissements culturels bisontins abritent un tel trésor, et depuis longtemps considéré comme tel, c’est grâce à la générosité de plusieurs donateurs. La majeure partie des dessins présentés dans l’exposition « Les Fragonard de Besançon » provient de la collection de PierreAdrien Pâris (1745-1819), architecte de Louis XVI puis directeur intérimaire de l’Académie de France à Rome qui, tout au long de sa vie, a rassemblé et acheté à Paris ou durant ses nombreux voyages en Italie les oeuvres de ses contemporains. C’est ainsi qu’il a fait l’acquisition des sanguines de la villa d’Este mais aussi des pierres noires et lavis du second voyage italien de Fragonard, voyage au cours duquel les deux hommes se sont rencontrés. Toutefois, de manière générale, les circonstances tant financières qu’amicales de la constitution de la collection Pâris demeurent floues. De retour à Besançon, sa ville natale, à la fin de sa vie, Pierre-Adrien Pâris lègue à la bibliothèque de la ville la quasi-totalité de sa collection de dessins, objets et curiosités. Les quelques feuilles qu’il donne à ses neveux rejoindront plus tard, également par legs, les collections municipales. Enfin, les derniers éléments constitutifs de l’ensemble des Fragonard de Besançon sont issus de la collection Jean Gigoux, entrée au Musée des Beauxarts et d’Archéologie à la mort de l’artiste en 1894. Ce sont ainsi près d’une centaine de dessins, tableaux et pastel de Jean-Honoré Fragonard qui sont exposés aujourd’hui à Besançon, éléments incontournables de la richesse patrimoniale et artistique de la ville. conception graphique : Jean-François Devat, Direction Communication, Ville de Besançon – imprimerie municipale INFORMATIONS PRATIQUES Fragonard Pierre noire, rehauts de craie blanche et de pastel bleu et rose – 20,4 x 17, 7 cm J ean-Honoré Fragonard naît à Grasse en 1732. Son goût artis tique se développe à Paris où il se forme dans les ateliers de Chardin et de Boucher. Bien que n’ayant pas suivi le cursus académique, il se présente tout de même en 1752 au concours pour le prix de Rome dont il remporte le Premier Prix de peinture. Il peut désormais fréquenter l’Ecole royale des élèves protégés, école destinée à parfaire l’éducation des jeunes artistes avant leur séjour à Rome. Au nombre de six, les élèves reçoivent pendant trois ans un enseignement tant artistique que littéraire et historique sous la conduite d’un gouverneur, le peintre Carle Van Loo en 1752. Fragonard exprime déjà à cette époque sa personnalité par l’utilisation de certaines couleurs (le jaune notamment), le choix des modèles (de jeunes adolescents), la vitalité qu’il exprime dans ses créations ou encore l’importance qu’il accorde à la végétation. En 1756, il est admis à l’Académie de France à Rome et se rend donc en Italie. Dans ses paysages à la sanguine, Fragonard, à l’inverse d’Hubert Robert, son cadet d’un an et son ami, privilégie la nature au détriment de l’architecture et de la ruine. Il s’impose comme peintre des éléments, l’air, le ciel, les nuages, l’eau, la terre et sa flore abondante. Fragonard réalise également à cette époque des copies des maîtres anciens, le plus souvent avec de la pierre noire. L’habileté qu’il montre dans cet exercice lui permet rapidement d’affirmer son style. À son retour en France, il continue de cultiver dans ses compositions le dynamisme, l’intensité du moment, la joie de vivre et le plaisir des sens qui le distinguent des autres artistes du siècle. Agréé à l’Académie comme peintre d’histoire en 1765, Fragonard expose régulièrement ses dessins et tableaux dans les Salons. Il est alors de plus en plus sollicité pour des commandes qu’il ne peut pas toujours honorer. Les dessins de son second voyage italien, dans les années 1773-1774, se caractérisent par la technique de la pierre noire rehaussée par plusieurs couches de lavis. Au retour, Fragonard reprend ses commandes officielles mais son goût pour la couleur, la courbe, l’esquisse, la frivolité et la légèreté font de lui le vestige d’un passé désuet face à la réaction néoclassique générale qui agite l’Europe des années 1780. Fragonard cesse alors son activité artistique et devient conservateur au Museum central des arts, ancêtre du Musée du Louvre. Il meurt à Paris en 1806. Les Les Fragonard Fragonard de Besançon Danseuse au tambourin, dite Terpsichore (1765-1770) Dessin d’une série de danseuses à la sanguine et au lavis de sanguine, probablement projets de décors. Mis en valeur par les rehauts de lavis, l’important travail sur la ligne mené par Fragonard surprend. Le repentir visible des jambes est également à remarquer. Le Lit aux amours (1765-1770) Plume et encre brune, lavis gris, rehauts d’aquarelle jaune et rose sur préparation à la pierre noire. Curiosité des superpositions faites par Fragonard de ces différentes techniques pour obtenir le rendu général de la composition. Des traits zigzagants et nuageux figurent les drapés dont le modelé et les ombres sont rendus par le lavis. À remarquer également, les petits amours des embrasses du lit. Étude des branchages d’un arbre, études d’arbres (1773 ?) Dessins à la pierre noire et lavis gris qui illustrent l’observation attentive portée par Fragonard sur les feuillages des arbres. Ceux-ci sont figurés par des zigzags ininterrompus, dont l’extrémité forme une boucle là où ailleurs les branches nues se présentent sous la forme de traits simples et nets. L’étude vigilante des feuillages du verso, dessinés au seul pinceau et lavis gris, révèle trois visages fondus dans le végétal. de Besançon Saint Louis vénérant la Couronne d’épines (1756 ?) Les yeux de l’ange sont caractéristiques du langage stylistique de Fragonard qu’il développe dès avant son départ pour Rome en 1756 et qu’il conservera tout au long de son activité artistique : les yeux sont indiqués par un point, parfois un petit trait net et précis, les visages sont ronds et bien pleins. L’élégance et la légèreté du vol de l’ange peuvent également être remarquées. L’Escalier de la gerbe de la Villa d’Este (1760) Dessin de paysage à la sanguine représentatif du premier voyage italien. Outre la sûreté du coup d’oeil et le soin apporté par Fragonard à choisir le bon angle, la composition surprend par les jeux d’ombre et de lumière sur l’escalier et dans la végétation sous l’arche. La maîtrise par Fragonard de la technique sèche permet de rendre réalistes la lumière et la chaleur de l’instant. Le Beau Groupe de cyprès de la Villa d’Este avec vue ur la fontaine de l’Orgue (1760) Ce dessin à la sanguine illustre la préférence de Fragonard pour la nature par rapport à l’architecture. L’artiste traite de manière différente les arbres et leurs feuillages, selon qu’ils se trouvent au premier plan ou à l’arrière-plan, introduisant par là dans sa composition les notions de perspective et de profondeur. Vue de la côte aux environs de Gênes (1773) Caractéristique du second voyage en Italie ce dessin a été réalisé en deux temps : tout d’abord, Fragonard a esquissé sur le motif son paysage à la pierre noire, puis l’a repris à l’atelier, le modelant et le rehaussant avec le lavis de bistre. D’une seule couleur de lavis, Fragonard obtient toute une palette de nuances en fonction des superpositions qu’il fait. Les silhouettes sont résumées en quelques coups de pinceau. Enfin, dans le modelé des rochers, nous retrouvons les lignes saccadées souvent utilisées par le peintre. La Foi, l’Espérance et la Charité, d’après Solimena (1761) Copie à la pierre noire d’après les maîtres anciens, également représentative du premier voyage italien. Fragonard, par sa manière de dessiner, traite de la même façon la draperie et le pied de la Foi. Enfin, l’emploi de lignes saccadées lui permet de rendre l’aspect général des formes et des vêtements. Jeune Mère entourée de ses enfants près d’un tonneau (1780) Cette composition reflète le goût de Fragonard pour le clair-obscur à la fin de son activité artistique. De même, les scènes familiales se retrouvent plus souvent dans ses oeuvres tardives. Même si les yeux sont figurés par des points, nous pouvons reconnaître un nouveau style de l’artiste où les traits d’exécution de ses créations sont moins marqués. Enfin, un dogue tel ceux que Fragonard affectionne est présent dans la scène. Sainte Cécile, d’après Maderno (1756-1761) Dessin à la pierre noire d’après une statue. Dans ses copies d’après les maîtres, Fragonard appose sa marque. Nous pouvons remarquer ici comment il reprend la main de la statue, figurant les doigts par de simples traits.