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COLLECTIF
Le
Lesbictionnaire
1000 choses à savoir quand on est
lesbienne
[ VERSION DECOUVERTE ]
EDITIONS « DES AILES SUR UN TRACTEUR »
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DES MEMES AUTEURS :
Cahier de vacances gays et lesbiens, Editions la Musardine. 2010
Lara Fabian, Toutes les femmes en elle. BIOGRAPHIE, Editions « Des ailes
sur un tracteur ». 2010
La fesse cachée – Les gens moches ne le font pas exprès – Les hommes
aussi parlent d’amour – Mon corps avec un –e à la fin – Recueil de pièces
de théâtre. Editions « Des ailes sur un tracteur ». (A paraître)
Avec la langue – Roman. Editions « Des ailes sur un tracteur ». (A
paraître)
PARIS – Editions Des ailes sur un tracteur. MAI 2011.
Tous droits de reproduction, de traduction, et d’adaptation réservés pour tous
pays. Reproduction interdite.
Diffusion : Lulu.com
ISBN : 979-10-90286-03-0
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Où trouver ?
« Le Lesbictionnaire »
1000 choses à savoir quand on est lesbienne
PEOPLE, HISTOIRE, BUSINESS, TOURISME, NIGHT,
PSYCHO, SANTE, SEXO, CULTURE, DROIT, RELIGION…
FORMAT PAPIER OU NUMERIQUE
DISPONIBLE EN France, Belgique, Suisse, Canada et partout dans le monde.
15€ - 250 pages
SUR INTERNET :
Sur Amazon / Dans la boutique en ligne de YAGG / Dans la boutique en ligne de
LA DIXIEME MUSE / Noconformgirls.com / TheLLove.com / LGBTSTore.com
Et déjà sur Lulu.com
http://www.lulu.com/content/livre-%c3%a0-couverture-souple/lelesbictionnaire-1000-choses-%c3%a0-savoir-quand-on-est-lesbienne/10756373
EN LIBRAIRIE :
Aux Mots à la bouche à PARIS / Chez Violette&Co à PARIS / Chez tous nos
futurs libraires partenaires
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« Il n'y a pas qu'une seule façon d'être une lesbienne.
Tu dois simplement être ce que tu es. »
Lloyd (Dans le film “But I’m A Cheerleader”)
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PREFACE
C’est peut-être le livre que vous auriez aimé découvrir quand vous
vous êtes découverte lesbienne. Très peu de livres font le point sur la
culture lesbienne, l’histoire de la lutte pour nos droits. Encore moins dans
un guide léger et pratique qui passe de C comme cunnilingus à T comme
tourisme, de B comme Business lesbien à M comme Mylène Farmer. C’est
encore et toujours une sous-culture. Même les livres sur la culture gay
font souvent l’impasse sur la culture lesbienne. Parce qu’elle est à la fois la
même, et à la fois différente. Diffuse, marginalisée, discriminée parfois
(dans le bas d’une colonne dans une librairie, dans les lieux spécifiques,
dans les ghettos géographiques et culturels…)
Pourtant, c’est aussi l’Histoire, notre histoire. C’est aussi notre
quotidien. L’hétéro-normalité ratiboise notre culture, notre histoire.
Jamais à l’école on entend parler d’homos. Même si Internet change tout,
on manque encore de curiosité sur nous-mêmes…
C’est de toutes ces histoires, personnelles et collectives, que nous
sommes faits, que nous le voulions ou non. Ce sont nos représentations
culturelles ou médiatiques, ce sont nos luttes, ce sont nos mots, nos
goûts, notre sexualité.
Ce sont aussi les autres nous-mêmes, qu’ils soient gays, lesbiennes,
bi, trans, queer, intersexe, qui sont soit mieux traités que nous ailleurs
dans le monde, soit torturés, décapités, martyrisés, violés. C’est LEUR
quotidien. C’est pour eux aussi qu’il faut faire émerger nos différences,
notre droit à la dignité, notre valeur, nos combats.
Cette première édition du « Lesbictionnaire », qui se veut comme
une suite de miscellanées des lesbiennes, ne sera jamais complet. Lequel
le pourrait ? Notre identité est multiple, vibrionnante, complexe,
désordonnée : aucune lesbienne ne ressemble à un autre. Comme nous, il
se lit dans le sens que chacun lui trouvera. Ce n’est pas un dictionnaire
mais le Lesbictionnaire !
A vous, à nous, d’écrire les tomes suivants de cette histoire, de nos
vies, de ce que l’homosexualité veut dire, de notre alphabet. De ce que
nous voulons laisser aux générations suivantes, nos enfants ou les leurs.
A suivre, donc.
Zoe Audrey
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A… comme
AVANT-TOUT
Butch, fem, queer, lipstick, andro :
quelle lesbienne êtes-vous ?
Autrefois nous étions féminines ou masculines. Aujourd'hui un éventail moins
binaire s'offre à nous. Entre les lipstick, ces lesbiennes ultra-féminines, les plus
classiques « fem » et les plus transgressives « butch », il y a toutes les autres,
et toutes les façons de les appeler :
A
Anandryne : De an- et de -andrie, c'est-à-dire « sans homme ».
Andro : Le mythe de l’androgyne été développé par Platon dans son célèbre «
Banquet ». L’androgyne est une ambiguïté. Entre masculin et féminin. Le terme
qu’on utilise de plus en plus est le " transgenre." Les androgynes sont par
définition des personnes dont on ne sait pas au premier coup d'œil si ce sont
des hommes ou des femmes tant ils jouent la confusion des genres en adoptant
une partie des codes du genre féminin et une partie des codes du genre
féminin. Mais les androgynes ne sont pas des butchs. Généralement les
lesbiennes androgynes tout en s'habillant de manière masculine parviennent à
faire ressortir leur féminité dans leur allure générale.
B
Brouteuse : De "brost" vieux français signifiant "brouter".
Bisexuelle : Désigne une femme attirée par les deux sexes.
Butch : Butch et fem sont deux identités sociales et sexuelles lesbiennes du XXe
siècle. Les mots « butch », abréviation de « butcher » (boucher) en anglais, et «
femme » ou « fem », reprise du mot français ou abréviation de "féminine",
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apparaissent aux États-Unis dans les années 1940 pour désigner les lesbiennes
masculines et féminines. A l'origine, le mot « butch » peut désigner un homme
particulièrement viril. Elles correspondent aux « garçons manqués » : elles ont
des allures, des occupations, des goûts et un habillement habituellement
réservés aux garçons.
C
Chipette : Lesbienne active.
Camionneuse : Lesbienne à l'apparence physique et vestimentaire typée.
E
Emo : Le style emo est souvent comparé à l'androgynie, pourtant, le
mouvement ne cultive pas spécialement l'androgynisme, il est donc faux
d'associer systématiquement emo à androgyne. La série « The L Word » et son
personnage « andro » Shane a levé le voile de cette identité. On ne compte plus
les forums dédiés et les fans sont des milliers !
F
Fems : Elles ont une allure très féminine mais n'adhèrent pas à leur genre
sexuel par leur sexualité. Elles sont rarement vues comme homosexuelles, mais
peuvent donner une image des lesbiennes plus variée et mieux acceptée. Elles
sont parfois appelées « hétérottes » par les vigiles de boîtes de nuit lesbiennes
qui leur interdisent l’entrée.
Fricatrice : lesbienne en argot
G
Gouine : d'origine celte et se retrouve dans le gallois god (« luxure »), l'ancien
français godon (« femme de mauvaise vie ») ou, plus proche de nous,
godelureau.
Goudou : Dérivé de gouine.
Gougnotte
Gavousse (Vulgaire)
Gomorrhéenne (Désuet),
Gougnote (Vulgaire)
Gousse (Vulgaire)
H
Hasbienne (Hasbian) : Femme lesbienne qui a choisit une vie hétérosexuelle.
Homosexuelle : Du préfixe homo- (« même ») et de l'adjectif sexuel.
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L
Lesbienne : femme aimant les femmes…
Lesbian chic : Les « lipsticks » sont à la base de ce tout nouveau courant. Ce «
lesbian chic » recouvre les lesbiennes féminines aux revenus confortables, bien
placées socialement (« The L Word » est l’exemple le plus récent). Il représente
l’homosexualité féminine à la féminité indéniable (s’opposant aux « butchs ») et
met en avant la séduction comme atout. Il s’inscrit également dans la
continuité du courant « queer » par le refus de la domination social des
hommes dans les postes les plus élevés de la société.
Lesbiche : Synonyme familier de lesbienne
Lipstick : Ce mot désignant le « rouge à lèvres », définit les lesbiennes aux
codes vestimentaires très féminins, et qui cultivent l’élégance. Il a été créé à
San Francisco il y a une vingtaine d'années par la journaliste Priscilla Rhoades.
Celle-ci écrit alors une histoire sur les «lesbian for lipstick». Ellen DeGeneres
s’en fait l’écho et répand alors ce mot à la télévision américaine en déclarant
son homosexualité en 1997. Beaucoup s’accordent sur le fait que sa femme,
Portia de Rossi (photo), est le symbole de la lesbienne "lipstick".
Q
Queer : C’est un mot anglais signifiant « étrange », « peu commun », qui fut
souvent utilisé comme insulte envers les gays. En France, il sert avant tout de
point de ralliement pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans l'hétérosexisme
de la société, et cherchent à redéfinir les questions de genre (Gender Studies).
La lesbienne « queer » est l'héritière du féminisme. Il ne s’agit donc pas de code
vestimentaire, mais bien d’un refus de la société patriarcale.
Queer-butch : La femme « queer » s’associe donc potentiellement avec toutes
les autres identités : « queer-butch », « queer-fem », etc.…
S
Saphiste : De Sappho de Mytilène, poétesse grecque qui aurait écrit des
poèmes d'amour pour les femmes qu'elle aimait.
Stone butch : A l’ extrême elle représente la femme très masculine qui séduit
les femmes et leur apporte du plaisir sans réciprocité. Les gays ont depuis
récupéré le terme « butch » pour désigner un gay très masculin.
T
Tribade : Du grec « frotter ». Apparait au XVIe siècle avec un sens péjoratif
jusqu'au XIXe et suggère une sexualité féminine imitant la norme
hétérosexuelle.
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CHRONOLOGIE DES GENRES
Dans les années 1920, une nouvelle identité voit le jour avec la vogue des
garçonnes en France et surtout le courant des lesbiennes habillées en hommes,
comme Mathilde de Morny ou Radclyffe Hall. Dans les années 1940 les mots
"butch", abréviation de "butcher" (boucher) en anglais, et "femme" ou "fem",
reprise du mot français ou abréviation de "féminine", apparaissent aux ÉtatsUnis d'Amérique pour désigner les lesbiennes masculines et féminines. Dans les
années 1970, certaines féministes radicales discréditent les identités
masculines pour leur culture machiste et comme imitation des hommes, et
attaquent la sexualité "butch-fem" comme caricature du couple hétérosexuel.
Ces attaques ont mené à l'homogénéisation de l'apparence des lesbiennes, et à
la mode des lesbiennes "lipsticks" qui s'est diffusée par le biais de la publicité.
Dans les années 1980 s'élève une défense et une réhabilitation de ces identités
historiques et de ces modes d'identification avec Joan Nestlé puis les
théoriciens "queer". Les "drag-kings" connaissent une nouvelle faveur, la
chanteuse k. d. Lang ne craint pas d'apparaître en costume masculin, et un
groupe de chanteuses se nomme même les Butchies.
Dans les années 1990, les mots "butch" et "fem" parviennent en France, où
existaient déjà des mots pour les lesbiennes masculines comme
"camionneuse", et pour le couple "jules/nana", et où vivaient des personnalités
telles qu'Hélène Azenor ou Monique Wittig.
A LIRE
Eve Kosofsky Sedgwick, Epistémologie du placard, trad. de Maxime Cervulle,
Paris, Editions Amsterdam, 2007.
Patrick Cardon, La recette du Queer ou la machine à (dé)construire les identités
(kaléidoscope), La Ligne d’ombre, numéro 2, mai 2007
Georges-Claude Guilbert, C'est pour un garçon ou pour une fille ? La dictature
du genre, Autrement, Paris, 2004.
« Queer : repenser les identités », Rue Descartes, n° 40, mai 2003.
Christine Lemoine et Ingrid Renard (dir.), Attirances. Lesbiennes fems, lesbiennes
butchs, Paris, éditions gaies et lesbiennes, 2001.
Lesléa Newman, Butch/femme, mode d’emploi (1997), Paris, KTM, 2001. Recueil
de textes autobiographiques.
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Après hétéro et homo ou bi : les
pan-sexuels et tri-sexuels !
« Il n'y a pas d'homosexualité. Il n'y a pas d'hétérosexualité. Il n'y a que des
femmes pédés et des hommes lesbiennes », disait Jean-Christophe Bouvet
(comédien). Hier nous pouvions être hétéro, homo, bi... Aujourd'hui ce serait
pan ou tri... Et demain?
T… comme TRISEXUELLE
On connaissait déjà les hétérosexuelles, les homosexuelles, les bisexuelles, les
métrosexuels pour les gays, les asexuelles, voici désormais venu le temps des
trisexuelles !
Nous pourrions confondre avec le fait d'avoir trois partenaires. Mais le "tri" ici
ne représente pas notre "trois". Le mot "Trysexual" (parfois écrit « trisexuel »)
est un néologisme et un jeu de mots sur « bisexuel » et l’anglais to try « essayer
». Il est utilisé comme un terme amusant pour quelqu’un qui essaiera toute
expérience sexuelle au moins une fois. A plusieurs, avec des sex-toys, sous
l'emprise de drogues ou d'alcool... Les jeunes, curieux de tout, ont lancé cette
nouvelle « sexualité ». Regrettant souvent les étiquettes liées à leurs envies, ils
revendiquent cette « trisexualité ».
P… comme PANSEXUELLE
La pansexualité (parfois désignée par le terme omnisexualité) est la capacité
d'aimer une personne, genre mis à part. Ainsi un pansexuel est attiré
esthétiquement, romantiquement et/ou sexuellement par une personne, quel
que soit son genre, incluant les personnes qui ne s'intègrent pas dans le schéma
binaire homme/femme (ce qui différencie la pansexualité de la bisexualité).
Tout le monde est donc potentiellement pansexuel.
Dans son Dictionnaire Critique, le Professeur Haeberle donne la définition
suivante: "Pansexualisme, (parfois "pansexualité"), terme tiré du grec ("pan":
Tout) signifiant amour sexuel omni-compréhensif.
Cette approche - cette philosophie - est fondée sur la conviction que le
potentiel sexuel peut - et devrait- se tourner vers n'importe quel objet ou
individu.
De nos jours les termes "pansexualisme" et "pansexualité" sont souvent
employés par les partisans de la libération sexuelle pour signifier que les
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distinctions de rôle et de genre entre hommes et femmes sont trop
contraignantes et que, pour cette raison, une sexualité omni-compréhensive
devrait comprendre les orientations sexuelles dans leur ensemble et ignorer
délibérément toute distinction sociale conventionnelle…"
A quand la Pan Pride ?
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B… comme
BUSINESS
E comme…. Entreprises lesbiennes
Par Zoé.
D'Ambraz à La Prem'se, de Lesbia Magazine à Croc la Pomme, rencontre avec
les entreprises de lesbiennes qui osent se présenter comme telles.
Par une belle journée de mai, sur la place du Maréchal de Lattre de Tassigny,
une affiche rose-orangée à la main si féminine m'interpelle, apposée sur les
murs chargés d'histoire de la Bourse de Strasbourg. Je suis arrivée.
Il est 13h, c'est l'ouverture du premier salon européen des initiatives féminines,
lesbiennes et bisexuelles : "FEMINITIA" (comprenons "fém"+"initia").
"FEMINITIA vise à promouvoir le travail des chefs d'entreprises lesbiennes et
bisexuelles avant tout. Créatrices, artistes, artisans, commerçantes, le Salon
Européen est pour elles une occasion de montrer leur approche d'un monde du
travail où le respect et l'égalité font partie du business plan". Voici l'envie de la
République Démocratique du Glamour, association strasbourgeoise (qui a un
site assez réputé chez les filles) instigatrice de cet évènement (entre autres
soirées, événement littéraire… etc).
Vicky, la présidente énergique de la RdG aide les derniers stands à prendre leurs
marques. Cette première européenne est un vrai défi. Celui d'unir, de fédérer,
d'échanger.
Au programme de cette journée (16 mai 2009), un premier débat " Les
entreprises lesbiennes : éviter l'hécatombe". Sur l'estrade Vicky interroge
Audrey Bartolo d'Ambraz et Céline TIBERGHIEN d'Ipso Facto sur leurs
expériences. Le constat est lourd : 73% des entreprises lesbiennes déposent le
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bilan dans les 5 ans. Faut-il alors continuer à construire des projets ? Ce weekend permettra-t-il d'inverser cette tendance ?
AMBRAZ
C'est Audrey BARTOLO que je rencontre en premier. Elle est à la tête d'Ambraz
Edition depuis janvier 2008. Cette entreprise de DVD gay, lesbiens et friendly
nous permet en quelques clics de trouver les films que nous peinons souvent à
trouver dans nos magasins de proximité. Pour trouver les films Loving
Annabelle, Floored by love ou encore Oublier Cheyenne, il fallait se rendre à la
Fnac ou au Virgin, trouver le mini rayon dédié, et croiser les doigts.
Aujourd'hui, Ambraz nous offre le confort de choisir tranquillement de chez soi,
avec l'achat en ligne, le prochain film à découvrir. Et pourquoi pas "Finn's Girl",
tout juste sorti en mars 2009, dont le scénario est basé sur des recherches
d'auto-procréation féminines américaines.
FRANCOISE LECLERE
Quelques pas plus loin, la couverture d'une bande-dessinée me semble
familière. Évidemment il s'agit des "Marsouines". Cette toute première BD
lesbienne de 1996 ouvrait la voix à toutes les contemporaines comme Djou ou
Zoé... Et c'est Françoise LECLERE qui en était la scénariste. Elle me raconte que
Mad, ne se trouvant pas un coup de crayon à la hauteur, décida d'arrêter les
"Marsouines" à l'époque mais qu'un nouveau projet était bien en prévision ! !
Aujourd'hui Françoise écrit donc seule. Elle critique le dictionnaire dans : "Le
Miso Mis à Nu" : "Le dictionnaire, prétendu neutre, s’avère, avec un peu
d’attention, violemment sexiste. Comment expliquer que cela passe inaperçu,
sinon par le fait que le langage est intrinsèquement idéologique et qu’une des
idéologies qu’il véhicule est profondément sexiste". Elle nous offre également
le truculent : "Petit Manuel de la Ravisseuse" "à l'usage des lesbiennes
amoureuses d'une hétérosexuelle". Françoise est aussi le "cœur de staff" de la
très active association "BAGDAM" à Toulouse, dont le "festival du printemps de
Toulouse" est réputé.
CHRYSTEL LUX
J'aperçois les premières photos exposées sur ce salon : les corps de couples de
femmes sont quasiment nus. Chrystel me raconte leurs histoires. Il s'agit de
couples photographiés au "saut du lit". (Euh… chaton?!! J'aimerais bien que
mes "sauts de lit" ressemblent à ces photos !) Ces courbes dont on ne voit
jamais les visages mais dont les mains omniprésentes caressent, enlacent,
protègent sont enivrantes, à l'instar d'une photo que je m'interdis d'acheter, un
duo en piano....Cessons de rêver!! "Lumière, je suis, comme un papillon de nuit,
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irrésistiblement attirée par cette source de vie, composante essentielle de la
photographie, qui fait naître l'image sur un morceau de papier glossy ! Fascinée
par l'image depuis toujours, je me suis construite une expérience au fil du
temps et un regard à travers mon objectif qui est devenu ma plus belle façon de
voir. Des domaines de prédilection?... non, j'ai une vision très large de ce qui
m'entoure et pour moi chaque sujet mérite d'être immortalisé." Bientôt dans
votre salon, Chrystel m'annonce l'arrivée prochaine d'un calendrier !
DOMAINE LES CABOTINES
"C'est l'histoire d'un rêve" me résume Jo, qui aimerait me faire déguster un
petit rouge de sa production. Je regrette aussitôt mon refus prononcé.
C'est une belle histoire en effet, qui sent bon le soleil et les grillons du Gard. (Je
veux partir en vacances!). "Une infirmière Québécoise et une vétérinaire
Alsacienne passionnées de vin. Un rêve, faire leur vin, un bon ! Le hasard des
rencontres, la magie d’une vieille cave à restaurer et le clin d’œil de quelques
parcelles de très vieilles vignes à COLLIAS dans le Gard provençal… Allez, on
troque les seringues quelques jours par semaine contre le tracteur, les
sécateurs et les barriques. On se relève les manches et on se lance dans
l’aventure ! Entraide, solidarité, détermination, courage et ma foi un peu de
folie… voici la naissance du Domaine « Les Cabotines » !" Jo me dit que la vente
n'est pas simple, que les salons viticoles sont très chers et peu rentables.
Heureusement elle et son amie ont des relais en Alsace.
CROC LA POMME
Au détour d'une allée, je croise un stand très féminin. C'est ma première
rencontre masculine (la seule de la journée): c'est Lionel.
Devant lui son disposés sex-toys, accessoires, cosmétiques et lingeries... Le tout
dédié au plaisir de la femme! Il a appelé son entreprise née en décembre 2007 :
« Croc la pomme». Son système de vente est original. Mesdames, il vous suffit
de prendre rendez-vous et une ambassadrice viendra directement chez vous
vous exposer tous ses petits jouets ! Une réunion Tupperw....... moderne en
quelques sortes. (Ah, maman, les boites hermétiques sont remplacées par les
petits canards en plastiques!).
TURKAN
C'est la pétillante Türkân qui me reçoit au milieu de ces toiles. Longtemps
d'inspiration cubiste, cette autodidacte peint maintenant, "à la spatule de
plâtrier (rires)"! "Peintre sans pinceaux, Türkân se dissout dans la matière et ne
laisse sur la toile que sa propre trace..." Très vite elle me dit fièrement qu'elle
est hétéro! Lui répondant que je ne comptais pas plus qu'aux autres rencontres
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lui demander, je pensais "Ça c'est friendly!". Türkân la noctambule, ne veut pas
de "dimension commerciale avec son bien" alors c'est juste pour le plaisir des
yeux!
LESBIA MAGAZINE
Ma 8° rencontre sera celle d'un duo parisien : Patricia et Manuela. Elles ont
repris depuis plus de 3 ans le célèbre "Lesbia Magazine : LM". Et depuis, elles le
modernise. Le magazine naît en novembre 1982 sous le nom de Lesbia avant de
devenir Lesbia Magazine en 1989. Il fut créé à la suite d'une annonce parue
dans Gai Pied par Christiane Jouve et Catherine Marjollet. La revue fonctionne
avec des auteures toutes bénévoles. Elle fut dirigée par Catherine Gonnard
entre 1989 et 1998, puis actuellement par Jacqueline Pasquier. Cette nouvelle
équipe ouvre aussi la rédaction aux sujets plus généralement féminins.
Je me souviens quand dans ma petite ville d'adolescente je devais demander au
"Monsieur de la presse" de me le descendre du dernier rayon tout là-haut, de
derrière les magazines X !! Il était alors noir et blanc. Ces petites annonces sont
toujours aussi célèbres. Elles m'avaient d'ailleurs permises de rencontrer une
charmante adepte de la moto au détour d'une basilique... (Soupirs).
MISS COCO
Une femme expose des toiles représentants des femmes africaines; c'est Miss
Coco qui m'accueille. Originaire des Antilles, elle peint des femmes africaines,
les Sénégalaises du pays d'origine de son mari. Formée en art déco, elle me
confie: "Mon rêve c'est la peinture culinaire.", et elle m'ouvre son book sur ses
recettes de cuisine.
CAROLE BAPTISTAL
Autre photographe, autre univers, autre thème, presque en opposé : Carole fixe
l'abandon. Fascinée par ses effets sur l'acier, elle expose la rouille des friches
industrielles alsaciennes. Carole débute comme modèle pour tomber
rapidement dans la marmite. Cette jeune expérience lui permet déjà de vendre
ses clichés. Ses séries de photos n'abordent pas le thème lesbien, ni même
féminin, car elle exprime "ce qu'elle est et non sa sexualité". Carole est
également à l'initiative du SEL de Strasbourg. C'est un système d'échanges des
savoir-faire en quelque sorte.
CELINE JAROSO
CJ : "Cette toile fait partie d'une série intitulée "Tribu" qui essaye de montrer
comment des valeurs fortes ont pu subsister à travers les âges dans certaines
ethnies telles que le peuple noir ou certains groupes ethniques asiatiques et ce,
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malgré l'individualisme ambiant qui se développe de plus en plus dans notre
société actuelle. Cette série essaye modestement d'ouvrir les yeux des
personnes que j'arrive à toucher artistiquement en leur montrant que malgré
les différences de société, de niveau social, de situation financière, une seule et
même chose motive tous les Hommes : la survie. Finalement, nous sommes
tous des hommes et des femmes qui essayent de survivre et de se construire
dans leur vie...cette construction doit impérativement passer par la tolérance
des uns envers les autres. Cette tolérance, contrairement à ce que l'on peut
penser ne doit pas forcément venir que de l'extérieur du milieu gay, mais
surtout et avant tout, du milieu en lui même qui bien souvent sait se montrer
plus intolérant que ce qu'il combat. Les lesbiennes ne veulent rien savoir des
gays, les gays pensent que les lesbiennes sont toutes des butchs, les butchs
détestent les lesbiennes BCBG, les trans font peur parce qu'ils sont différents,
les bisexuels ne sont considérés que comme des homos non assumés...quand
est-ce que toute cette intolérance cessera ? Qu'importe notre identité sexuelle,
nous sommes toutes et tous des Hommes et des Femmes qui essayent de
survivre et de se construire. »
STANNE
Amoureuse de sa ville natale de Strasbourg et très fière de ses ancêtres
impliqués dans l'édification de la cathédrale, Stanne me reçoit sur son stand.
Cette artiste-peintre aime les pommes et les couleurs de l'arc en ciel. Elle
expose souvent à Strasbourg et ses toiles se vendent depuis 2000. Stanne est
très impliquée dans "La Place des Arts", une association qui organise des
expositions artistiques sur la Place Broglie de Strasbourg. Venus d'horizons
divers, au nom connu ou en devenir, professionnels ou amateurs, plus de 160
artistes, peintres, sculpteurs, photographes et plasticiens exposent leur travail
en plein air au regard du public strasbourgeois. Directement issues d'atelier,
classiques ou modernes, figuratives ou abstraites, ces œuvres sont toutes
personnelles et originales. Bravant la pluie, le vent ou les coups de soleil, les
artistes répondent toujours présents comme les visiteurs de plus en plus
nombreux et fidèles à ces rendez-vous. Bisexuelle assumée, Stanne est éprise
de liberté sexuelle et participera au débat du lendemain sur le sujet de
l'orgasme et de l'instinct : "il faut avoir confiance en son instinct, tout
commence par s'entendre au pieu". Quel programme !
ANNE LISE MORENO
Diplômée de l'Ecole Nationale des Beaux-arts de Mulhouse, Anne-Lise Moreno
expose aujourd'hui une série intitulée "Le Nu". Elle aime exposer aujourd'hui
dans ce salon pour "confronter le regard d'un public ciblé".
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Ainsi se terminent mes rencontres du 1er Salon FEMINITIA qui dressent un état
des lieux de l’entreprenariat lesbien en France… Au programme de la journée
du lendemain des débats (le mécanisme amoureux chez les lesbiennes et
l'orgasme) et les défilés de lingerie. Mais je n'y étais plus !
NB : A ce jour, un seul salon a eu lieu, en 2009. Mais cette initiative a eu le
mérite de mettre un coup de projecteur sur les initiatives lesbiennes… A ce jour,
une société « lesbienne », « Wet For Her » a tenté de se faire connaître avec ses
sex-toys adaptés aux lesbiennes (en forme de doigt par exemple), en France et
aux Etats-Unis, et à plutôt bien réussi. De nombreuses sociétés, qui ne se
présentent pas comme telles, ont un créneau lesbien, un public
majoritairement lesbien (les Editions KTM, les bandes-dessinées de la P’tite
Blan…) mais sont encore souvent mixtes (gay et lesbiennes), quand elles le
sont !
N’hésitez pas à nous faire connaître les initiatives lesbiennes ou lesbo-friendly
sur le Facebook du Lesbictionnaire !
P comme… Presse lesbienne et gay
en France
Ces titres font partie de notre histoire culturelle, militante, sociale, sexuelle
aussi. Ils ont façonnés l'image des homosexuels dans l'esprit de notre société :
tantôt pornographique, tantôt scandaleuse, souvent libre. Puis la presse
homosexuelle a retranscrit les combats LGBTI et démocratisé la culture LGBT,
donné à voir une autre image des gays et les lesbiennes. Retour sur les titres les
plus marquants !
LA PRESSE LESBIENNE
Loin de la place laissée aux hommes, les magazines destinés aux lesbiennes ne
sont pas légion. En dehors de Lesbia Magazine, il est difficile de trouver en
kiosque un magazine destiné aux lesbiennes, si l’on exclue les magazines à
l’imagerie plus que prononcée mais destinés aux seuls fantasmes hétérosexuels
masculins.
LESBIA MAGAZINE
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Avec plus de 20 ans d'existence, cette revue est faite par une équipe totalement
bénévole. Agenda des associations, revue de presse, carnet d'adresses, pages
culture, petites annonces ...
Lesbia naît en 1983 avant de devenir Lesbia Magazine en 1989. Le journal,
revue lesbienne, d’information et d’opinion fonctionne avec des auteures
toutes bénévoles. Il est en noir et blanc jusqu'en 2000. Il passe à la couleur et
adopte le logo LM (Lesbia mag) et sous-titré « Mensuelle de la visibilité
lesbienne ». Il fut créé à la suite d'une annonce parue dans Gai Pied par
Christiane Jouve et Catherine Marjollet. Le magazine adhère à l'ILGA et à la
Coordination lesbienne, et décerne un prix au festival organisé par Cineffable.
Elle rend compte annuellement des Universités d’été euro-méditerranéennes
des homosexualités. La revue fonctionne avec des auteures toutes bénévoles.
Elle fut dirigée par Catherine Gonnard entre 1989 et 1998, puis actuellement
par Jacqueline Pasquier. Parmi les collaboratrices les plus régulières, on compte
Hélène de Montferrand, Marie-Jo Bonnet, Michelle Chevrot, Danielle Charest,
Geneviève Martorella.
LA DIXIEME MUSE
La Dixième Muse est connu comme "le mag' des filles qui aiment les filles". Ce
magazine bimestriel lesbien français est créé par Péguy et Valérie à Lille, en mai
2004.
Il est distribué en kiosques, par abonnement et disponible dans les librairies
spécialisées de France, de Belgique et de Suisse.
Le nom du magazine vient d'une épigramme, attribuée à Platon, qualifiant la
poétesse Sappho de dixième muse. Jeune et dynamique il navigue entre
glamour et impertinence. Il s'adresse aux lesbiennes de tous âges, mais
relativement plus jeunes que son concurrent Lesbia. Ses célèbres
chroniqueuses, Tatiana Potard (devenue rédactrice en chef adjointe) et Happyk
crée maintenant le buzz sur Facebook grâce à des pages de fans !
N’hésitez pas à nous faire connaître les initiatives lesbiennes ou lesbo-friendly
sur le Facebook du Lesbictionnaire !
LES SITES LESBIENS
Les sites d’actus
Yagg, Têtu (et sa version lesbienne Tetûe), Veryfriendly par exemple, sont des
sites d’actus mixtes, gays ET lesbiens.
Sites communautaires :
19
http://www.sortirentrefilles.com/ : Sortir entre Filles propose aux lesbiennes
des sorties dans leur région, reprend l'actu lesbienne, signale les gay-pride et
festivals de ciné ... Rejoignez les 7768 inscrites et partez à la rencontre des lesbiennes de votre région...
http://lezcommunity.ning.com/ : Besoin de parler? De rencontrer du monde?
De trouver une asso près de chez toi? De te détendre ? De sortir? Lezcommunity à ton service !
http://www.zelink.com/ est le site des événements gays ET lesbiens.
Les blogs lesbiens ACTU :
http://www.unelesbienneaparis.com : Un Mag', des actus, un guide 100% lesbien. ET Un réseau d'initiatives pour se rencontrer et développer des projets.
http://lezheroine.blogspot.com : le blog de l'actualité et de la culture lesbienne ...
http://lezstrasbourg.over-blog.com/ : Un blog qui plus particulièrement destiné
aux lesbiennes, bi, trans', intersexes et ... adresses et infos locales.
http://lesbiennesmaghrebines.over-blog.com/ : blog des lesbiennes maghrébines et des femmes libres
http://www.republique-du-glamour.com/ : Le magazine lesbien et bisexuel
vous informe, vous soutient, vous divertit et vous aide ... Vous trouverez dans
notre site le kit nécessaire pour une sexualité lesbienne épanouie.
Les sites de rencontres
Rencontres sérieuses entre femmes : www.mytilene.fr
Chat lesbien gratuit - Leader du chat lesbien en France : + de 2000 connectés
simultanés ! www.gayvox.fr
Un site de rencontre et de tchat réservé aux lesbiennes :
Lesbienne.proximeety.com
LpourL.com est un site de rencontres strictement réservé aux lesbiennes qui
aiment les lesbiennes : www.lpourl.com
Lesbomessenger, le site des rencontres lesbiennes par Messenger. Inscription
gratuite pour rencontrer des femmes de votre région :
www.lesbomessenger.com
Rencontre Lesbienne - Le site de rencontre 100% femmes 100% gratuit !
www.rencontreslesbiennes.com
Le rezo de rencontre pour jeune gay et lesbienne. Za-gay est le premier site de
rencontre gay pour les ados et jeunes adultes : www.za-gay.org
N’hésitez pas à nous faire connaître les initiatives lesbiennes ou lesbo-friendly
sur le Facebook du Lesbictionnaire !
20
LA PRESSE GAY
AKADEMOS
Akademos, fondé en 1909 par Jacques d'Adelswärd-Fersen est la première
revue homosexuelle française de l'histoire. Elle fut publiée chaque mois, de
janvier à Noël 1909. Akademos fut créée et financée par le fortuné baron
Jacques d'Adelswärd-Fersen. Son objectif était de promouvoir l'acceptation
sociale de l'homosexualité comme cela se produisait déjà en Allemagne grâce
aux travaux de Magnus Hirshfeld. En fondant une "revue d'art, de philosophie,
de littérature", Jacques d'Adelswärd-Fersen se proposait selon les termes de
l'époque de "réhabiliter l'Autre Amour" en particulier par l'évocation de
l'ancienne Grèce et de Rome. Akademos est d'ailleurs le nom d'un héros de la
mythologie grecque. Dans le 1er numéro, on trouve entre autres une étude sur
Verlaine, une note de Colette Willy sur le music-hall, des poèmes d'Henri
Barbusse, d'Emile Verhaeren... Akademos ne dura qu'une année, après douze
numéros mensuels, en partie sous la pression hostile de la société ambiante.
L'Académie Gay & Lesbienne a acheté le 1er numéro (daté du 15 janvier 1909)
de la revue à un bouquiniste de Londres, sur internet et l'a numérisé en mode
image pour le mettre en accès libre sur son site
ARCADIE
Arcadie était une revue homophile créée en 1954 et arrêtée en 1982. Elle fut
créée par André Baudry, avec le soutien de Roger Peyrefitte et Jean Cocteau
pour ses premiers numéros. Elle fut interdite aux mineurs dès 1954, et
censurée, malgré sa ligne très sage. Son directeur, Baudry, fut poursuivi en 1955
pour outrage aux bonnes mœurs, sans être condamné. De nombreux articles
défendaient en effet la "pédérastie" homosexuelle, c'est à dire l'amour des
jeunes garçons adolescents. En 1960, à la promulgation de l'amendement Paul
Mirguet comptant l'homosexualité parmi les « fléaux sociaux », il supprima les
petites annonces et les photographies de la revue, de crainte qu'elle soit
frappée d'interdiction. Le nombre de ses abonnés oscillait entre 1 300 et 10
000. Son abonnement permettait de faire partie de l'association Arcadie.
"Arcadie" fut le premier mouvement homosexuel en France, le plus important
en nombre et en longévité. Fortement contesté dans les années 1970 avec
l'émergence d'une culture radicale du coming-out, cette association fut dès lors
reléguée aux oubliettes. On n'en parlait plus guère ou alors pour s'en moquer,
ou pour fustiger une culture du "placard" prude et désuète. On y voyait une
préhistoire un peu honteuse de la culture gaie et lesbienne. C'est un historien
britannique qui défriche aujourd'hui les archives du mouvement, qui recueille
des témoignages, notamment du fondateur André Baudry, "réfugié" en Italie, et
21
qui travaille à replacer ce mouvement dans le contexte social de la France
d'après-guerre jusqu'à la dépénalisation de l'homosexualité, au début des
années 1980.
A LIRE
"Arcadie, La vie homosexuelle en France, de l’après-guerre à la dépénalisation",
publié aux éditions Autrement, offre une étude très documentée et sans a
priori sur ce mouvement "homophile" replacé dans une vision large de l'histoire
de l'homosexualité en France.
MASQUES (REVUE DES HOMOSEXUALITES)
La revue proviendrait des Comités homosexuels d'arrondissement, créés lors de
la censure de la "Quinzaine de cinéma homosexuel" en 1978. Elle avait pour
directeur de publication Jean-Pierre Joecker. Chaque numéro comptait 144
pages jusqu'au numéro 7 : il a oscillé ensuite entre 160 et 190 pages.
Le comité de Masques rejetait l'injonction au silence imposé par la morale
bourgeoise et la séparation entre homosexuels hommes et femmes. Il militait
pour une plus grande visibilité des lesbiennes et des gays. Les dossiers, surtout
consacrés à des sujets de société ou d'actualité, complétaient des articles sur la
littérature, l'histoire ou le cinéma, des textes littéraires inédits et des
entretiens. La revue était liée à la maison d'édition Persona (masque en latin)
qui réédita Éparpillements de Natalie Clifford Barney, Tricks de Renaud Camus,
Le Livre blanc de Jean Cocteau, le Rapport gai de 1984 ou Les Hommes au
triangle rose de Heinz Heger. La revue comptait parmi ses collaborateurs : René
de Ceccatty, Conrad Detrez, Tony Duvert, Françoise d'Eaubonne, Dominique
Fernandez, Jocelyne François, Daniel Guérin, Jean-Luc Hennig, Guy
Hocquenghem, Hugo Marsan, Patrick Mauriès, Geneviève Pastre...
GAI PIED
Dans une société encore profondément conservatrice, la création du journal
Gai Pied est un événement. En quelques années, il va marquer l’histoire
collective de l’homosexualité en France. A la fin des années 70, la France est
une “société bloquée“, pour reprendre l’expression du sociologue Michel
Crozier. L’homosexualité est encore un délit, les homos sont souvent considérés
comme des malades à soigner et on n’imagine pas qu’un homme politique
puisse faire son coming-out. Jean Le Bitoux, journaliste à Libération et Gérard
Vappereau décident d’agir en créant un journal d’information pour défendre la
cause des homosexuels. Le premier numéro de « Gai Pied » paraît en avril 1979.
Au sommaire, des critiques littéraires et cinéma, des interviews de
responsables politiques, des photos d’hommes nus et des tribunes.
22
Pour le n°1, le philosophe Michel Foucault propose un article sur le suicide. «
Plusieurs intellectuels nous ont apporté leur soutien. Résultat, on a évité la
censure politique », souligne Jean Le Bitoux. Le magazine trouve rapidement
son public avec 15 000 exemplaires mensuels vendus dès la première année.
Pour Luc Marcelot, 55 ans, lecteur de la première heure, Gai Pied a donné une
visibilité à la communauté gay. Les petites annonces de rencontre, très
importantes pour les gays de province souvent isolés, financent une grande
partie du journal. Un défi en soi, car Libération et le Nouvel Observateur sont
régulièrement condamnés à l’époque pour de telles publications. « Gai Pied a
permis aux homosexuels de sortir de leur honte, de leur anonymat. C’était un
espace d’expression pour une parole collective », se souvient Jean-Luc Hennig,
écrivain et collaborateur du journal dans les années 80. « Pour moi, c’est un
moment important de l’histoire de la presse ». En 1987, le ministre de
l'intérieur Charles Pasqua décide d'interdire la parution de Gai Pied Hebdo. Une
manifestation le 19 mars, le soutien de plusieurs personnalités et du ministre
de la culture François Léotard empêchent la disparition de la revue. Entre 1987
et 1990, Gai Pied Hebdo contrôle une radio destinée à la communauté
homosexuelle : Fréquence Gaie (Radio FG). La revue parvient difficilement à
traiter l'apparition du sida, et connaît des difficultés financières, malgré le
recours aux services télématiques. Ayant perdu son lectorat d'origine, et
n'ayant pas su en trouver un autre, déjà capté par la profusion de revues gays
commerciales, l'hebdomadaire disparut en octobre 1992. Son lectorat d’alors,
estimé à 9.000 acheteurs, n’est plus suffisant pour permettre au magazine de
survivre financièrement. Un magazine qui a pourtant marqué profondément
l’Histoire collective de l’homosexualité en France.
TETU
C’est en juillet 1995 que sort le premier numéro de Têtu, diffusé sur les pays
francophones européens. Un mensuel qui se veut le premier magazine gay et
lesbien français. Pour la première fois, un magazine gay obtient dans ses pages,
les budgets d’annonceurs généralistes : de l’eau minérale, aux fournisseurs
d’accès à Internet, en passant par les parfumeurs et les stylistes. Le journal est
d’ailleurs financé par le groupe Yves Saint Laurent qui revendique une action
militante, par les mains de Pierre Bergé. En 1992, l’aventure Gai pied s’est
arrêtée, faute de financement et suite à l’essoufflement d’un certain
militantisme. Têtu est créé trois ans plus tard. Mais ce magazine n’a pas grand
chose à voir avec Gai Pied. Son contenu est centré sur les tendances. L’actualité
politique et sociale n’occupe qu’une place réduite. « Gai Pied est mort, car il
n’était plus représentatif de la communauté dans ses revendications, analyse
Luc Marcelot. Têtu est simplement le journal de son temps ». Dans les premiers
23
numéros, les hommes et les stars féminines comme masculines se partagent la
Une, avant que le CoverBoy ne soit généralisé pour des raisons de ventes
supérieures quand il était présent... L’ambiance délétère qui a miné la rédaction
durant les dernières années du règne de Thomas Doustaly, rédac chef
historique du titre, semble appartenir au passé. Mais l’équation du journal
détenu par Pierre Bergé n’est pas évidente à résoudre pour autant. Comment
être un média gay “de masse” quand les questions de genre sont de plus en
plus (et de mieux en mieux ?) traitées par la presse généraliste ?
Depuis quelques années, le magazine redonne une place aux filles : très peu
dans la version papier, un peu plus sur le web avec Tetue.com
PREF MAG
Le Magazine Pref sera créé quelques années plus tard. Depuis sa création, Pref
Mag s’est démarqué en se positionnant dans le secteur formaté de la presse «
gay » internationale, comme l'un des rares magazines masculins Queer qui
s'éloigne des stéréotypes des publications homosexuelles à caractère
commercial. Forte valeur littéraire ajoutée, ainsi qu’une grande qualité
d’images, avec notamment de nombreux travaux d’artistes contemporains…
(Pref Mag s’est arrêté début.)
ILLICO ET G.I
Le lecteur d’un magazine gay n’est pas le lecteur d’une revue de charme
hétérosexuelle. Et pour cause. Ceux qui l’ont compris alors font recette et le
méritent : Jacky Fougeray lance à Paris, en mars 1988, le premier gratuit
d’informations gay. Illico est né. Un véritable groupe de presse qui se développe
par la suite avec l’apparition et le développement de nombreux titres. Le 23
août 1990, David Girard, est emporté par le Sida, à l’âge de 31 ans. Connu pour
les saunas qu’il dirige à Paris, David Girard s’est aussi imposé dans le secteur de
la presse gay, publiant en France des magazines érotiques sous licence
américaine.
Une idée financièrement très rentable, puisque cette méthode permet de
réduire les coûts de production sans pour autant réduire le prix de vente. C’est
ainsi que naît G.I.
MAIS AUSSI
En 1999 est né un nouveau type de presse homosexualisée plus
qu’homosexuelle. La presse masculine pour les hommes qui veulent prendre
soin de leurs corps. En quelques mois, plusieurs titres ont fait leur apparition :
Men’s Health, M magazine, Kromozom et FHM.
24
M comme… Magazines lesbiens :
Le top du monde entier !
Loin de la place laissée aux gays, les magazines destinés aux lesbiennes ne sont
pas légion. Il est difficile de trouver en kiosque un magazine destiné aux
lesbiennes, si l’on exclue les magazines destinés aux seuls fantasmes
hétérosexuels masculins.
CURVE
C’est le magazine lesbien le plus vendu aux Etats-Unis.
Il traite de tout ce qui est fun, people mais aussi controversé et militant. A base
d'interview de personnalités liées à l'actu, Curve passe avec facilité de la
politique à la culture pop.
DIVA
C’est le leader de la presse lesbienne en Angleterre. Le contenu est aussi bien
people, qu’actu ou culture. Les sujets sont souvent visuels, à base de photos
originales, ou de création de mode. EN quelque sorte une "Elle" version "L
anglais". Jane, la petite amie de la fille de Cybill Shepherd, est rédactrice depuis
1994 !
THE LESBIAN NEWS
C’est le plus ancien magazine lesbien américain. Fondé en 1974 en Californie du
Sud, LN est longtemps resté la seule voix pour les questions lesbiennes.
Aujourd'hui, après 34 ans, LN reste très présente dans les revendications et la
lutte contre les discriminations.
L-MAG
C’est un magazine très réussi de l'Allemagne moderne. Lancé en tant que titre
gratuit et après seulement trois années, il réalise près de 10.000 abonnés
payants et il est le n°1 des ventes en kiosque. Un magazine complet et vivant,
qui n'a pas peur de sujets controversés.
@TOM ACT
C’est le premier magazine lesbien thaïlandais. Cette revue haut de gamme
traite du style de vie des lesbiennes, de la mode et des sujets LGBT...
TREIZE
25
C’est une revue québécoise, toujours basée sur le système du bénévolat.
Intimiste, il mérite d'être consulté et soutenu.
LOTL
C’est l’australien. Il est axé sur le créneau de la culture lesbienne. LOTL est fier
de sa conception novatrice, caractéristiques, à base d'écrits personnels et
fiables de haute qualité et le contenu. LOTL a gagné sa réputation d'excellence,
en remportant la meilleure couverture rédactionnelle en Australie. LOTL
Magazine est publié chaque mois et peut être acheté en ligne.
26
C… comme
CULTURE
C… comme chansons :
Lesbiennes en musique !
Le site « Top gay songs » a lui fait le classement des chansons lesbiennes
préférées. Ce classement est issu d'un vote où des milliers d'internautes qui ont
eu l'occasion d'exprimer leurs choix. Voici, dans l’ordre, leurs votes.
- Tatu "All the Things She Said" (30%, 406 Votes)
- Tegan and Sara "When I Get Up" (29%, 390 Votes)
- Melissa Etheridge "Come to My Window" (22%, 297 Votes)
- The Indigo Girls "Closer to Fine" (20%, 277 Votes)
- Sophie B. Hawkins "Damn, I Wish I Was Your Lover" (20%, 276 Votes)
- Cyndi Lauper "Time After Time" (19%, 254 Votes)
- Joan Armatrading "The Weakness in Me" (18%, 248 Votes)
- Joan Jett "I Love Rock and Roll" (16%, 220 Votes)
- K.d. Lang "Constant Craving" (16%, 214 Votes)
- Melissa Ferrick "Drive" (15%, 209 Votes)
- Peaches "Fuck the Pain Away" (15%, 204 Votes)
- Jill Sobule "I Kissed a Girl" (15%, 200 Votes)
- Missy Higgins "Secret" (15%, 199 Votes)
- Melissa Etheridge "Like the Way I Do" (14%, 185 Votes)
- Ani DiFranco "If it Isn't Her" (13%, 174 Votes)
- The Indigo Girls "Power of Two" (12%, 163 Votes)
- Tracy Chapman "The Promise" (10%, 130 Votes)
- Patti Smith "Gloria" (9%, 127 Votes)
- Sade "By Your Side" (9%, 123 Votes)
- Melissa Etheridge "Yes I Am" (8%, 106 Votes)
27
- Me'Shell Ndegeocello "Beautiful" (8%, 105 Votes)
- Annie Lennox and Aretha Franklin "Sisters are Doin' it for Themselves" (7%,
100 Votes)
- Dusty Springfield "I Only Want To Be With You" (6%, 86 Votes)
- Tracy Chapman "Wedding Song" (3%, 42 Votes)
- Catie Curtis "Radical" (3%, 39 Votes)
- Meg Christian "Ode to a Gym Teacher" (2%, 32 Votes)
- Doria Roberts "Perfect" (2%, 32 Votes)
- Cris Williamson "Sweet Woman" (2%, 31 Votes)
- Melissa Ferrick "Anything Anywhere" (2%, 31 Votes)
- Melissa Etheridge "A Simple Love" (2%, 30 Votes)
- Two Nice Girls "I Spent My Last Ten Dollars" (2%, 29 Votes)
- Girlyman "Young James Dean" (2%, 26 Votes)
- Me'Shell Ndegeocello "Love Song #1" (1%, 19 Votes)
- Tribe 8 "Femme Bitch Top" (1%, 18 Votes)
- K.d. Lang "Close Your Eyes" (1%, 18 Votes)
- Sweet Honey in the Rock "Every Woman" (1%, 15 Votes)
- Kim Gordan "Starpower" (1%, 14 Votes)
- Ma Rainey "Prove It on Me Blues" (1%, 14 Votes)
- Lavender Jane Loves Womyn "Any Woman Can Be a Lesbian" (1%, 13 Votes)
- Toshi Reagon "Darling" (1%, 11 Votes)
- Sophie B. Hawkins "Sweet Sexy Woman" (1%, 11 Votes)
- Alix Dobkin "A Woman's Love" (1%, 10 Votes)
- Teresa Trull and Barbara Higbie "Sway of Her Hips" (1%, 9 Votes)
- Sue Fink and Teresa Trull "Woman Loving Woman" (1%, 9 Votes)
- Holly Near Imagine "My Surprise" (1%, 8 Votes)
- Ember Swift "Boinked (the Bride)" (1%, 7 Votes)
- K.d. Lang "The Right to Love" (1%, 7 Votes)
- Judy Small "Let the Rainbow Shine" (0%, 4 Votes)
- Maxine Feldman "Amazon" (0%, 3 Votes)
- Shakin' Stevens "Green Door" (0%, 3 Votes)
Les français ne sont pas en reste puisqu’o peut compter à peu près une
cinquantaine de chansons qui parlent d'homosexualité dans notre langue ! De
1909 à 2007, voici un tour d'horizon des chansons gay, lesbiennes et friendly !
1909 : Le P'tit Jeune Homme (Ramis/E. Météhan) par Charlotte Gaudet
1920 : C'était une fille (C. Abadie-F. Pearly/G. Gabaroche-F.Pearly) par Maurice
Chevalier, sur le mariage d'une garçonne avec un travesti
28
1922 : Le Petit Rouquin du faubourg Saint-Martin (A. Montagard/F. Mêlé) par
Fortugé
1923 : La Garçonne (J. Rodor-J. Bertet/V. Scotto) par Georgel
1923 : Si j'étais une fille (Lyjo/L. Izoird-L. Raiter) par Lyjo
1933 : Imprudentes ! (Georgius-M. Bertal-L. Maubon/J.Eblinger) par Georgius
1933 : Ouvre par Suzy Solidor
1936 : La Garçonne (L. Poterat/J. Wiener) par Édith Piaf
1949 : Ils en sont tous (R. Rocca/G. Planet) par Robert Rocca
1970 : Les Pingouins (F. Botton) par Juliette Gréco (et surtout les pingouines !)
1970 : Comprend qui peut par Boby Lapointe
1972 : Comme ils disent (C. Aznavour) par Charles Aznavour
1978 : Un garçon pas comme les autres (Ziggy) de la comédie musicale
Starmania (Luc Plamondon/Michel Berger) par Fabienne Thibeault
1980 : Sirocco, Viril et Midi Minuit (J.Guidoni & P.Philippe) par Jean Guidoni
1980 : La Plus Belle Fois qu'on m'a dit : je t'aime par Francis Lalanne
1982 : De la main gauche par Danielle Messia (musique co-écrite avec Jean
Fredenucci)
1983 : Tu me divises par deux (M. Lavoine/F. Aboulker) par Marc Lavoine
1983 : Le Lac des brumes (H. Vilard/D. Barbelivien) par Hervé Villard
1983 : Allée des coquelicots (P.Philippe) par Jean Guidoni
1983 : Autonome (C. Lara/Luc Plamondon) par Catherine Lara
1984 : Maman a tort (L. Boutonnat) par Mylène Farmer
1984: Kiss Me Hardy (S. Gainsbourg) par Serge Gainsbourg
1985 : Canary Bay et 3e Sexe par le groupe Indochine
1986 : Homosexuel par le groupe Pigalle
1986 : S'envoler Jusqu'au Bout Jeanne Mas Lesbienne
1988 : Une femme avec une femme (P. Grosz/J. M. Cano) par le groupe
Meccano
1988 : Parce que (Daniel Darc/Bill Pritchard)
1990 : Alexis m'attend (P. Lafontaine) par Philippe Lafontaine
1991 : Le Privilège (D. Barbelivien) par Michel Sardou
1992 : Ah ! L'amour, l'amour par Pierre Perret
1992 : Entre elle et moi par Catherine Lara et Véronique Sanson
1993 : Je Me Damne de Yta Farrow
1993 : Monocle et Col dur (P. Philippe/J. Noureddine) par Juliette
1993 : Un homme ou une femme (A. Red/W. Van Lierde) par Axelle Red
1993 : Les Amants par les Rita Mitsouko
1996 : La Différence (L. Fabian/R. Allison) par Lara Fabian
1998 : L'Autre Amour (Richard Cocciante) par Sylvie Vartan
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1998 : La vie réserve des surprises du film Jeanne et le Garçon formidable
(Jacques Fortineau/Philippe Miller) par Jacques Bonnaffé
1999 : Ces chanteurs qui n'aiment pas les femmes et Les boîtes (P.Philippe) par
Jean Guidoni
1999 : À quoi ça tient (R. Didier) par Romain Didier
1999 : Sale Pédé (N. Bacchus) par Nicolas Bacchus
2000 : Deux Anglaises de Clarika
2000 : Gai le Gaëtan par Éric Maheu
2001 : Entre elle et moi par Les Valentins
2001 : Elles de Matt Houston
2001 : Adam et Yves par (Joëlle Kopf/Zazie) par Zazie
2002 : Madame Suzie par Jeanne Cherhal[10]
2002 : Le Plus Beau du quartier (C. Bruni) par Carla Bruni
2002 : Les Deux Hommes (L. Lemay) par Lynda Lemay
2002 : Petit Pédé (R. Séchan) par Renaud
2004 : Mon petit mec et Moi par les Wriggles
2004 : Brasillach 1945 par Jann Halexander
2005 : J'M les filles (L. Viel) par Laurent Viel
2005 : Je t’aime comme je t’ai fait par Frédéric François
2007 : Lola (J. Ayache) par Superbus
2007 : J'aime trop ton boule par Fatal Bazooka
2007 : Comme un autre (J. Cherhal) par Jean Guidoni
F…comme FESTIVALS
Et événements culturels lesbiens
Festival international du film féministe et lesbien
Organisé par Cineffable, le Festival international du film lesbien et féministe de
Paris 'Quand les lesbiennes se font du Cinéma' propose chaque année le
meilleur de la production cinématographique et vidéo lesbienne et féministe
internationale. Au programme, 78 films sélectionnés pour la compétition
provenant de 15 pays (Israël, Afrique du Sud, Norvège, Suède, Hongrie).
Cineffable est une association française dont l'objet est de promouvoir le
cinéma lesbien, notamment à travers le Festival international du film lesbien et
féministe de Paris : Quand les lesbiennes se font du cinéma.
L'association naît en 1989 de la place insuffisante réservée à l'homosexualité
féminine dans le Festival international de films de femmes de Créteil. Le but de
30
Cineffable est d'organiser un festival de films réalisés par les lesbiennes pour les
lesbiennes.
Ce festival de cinéma, réservé à un public exclusivement féminin, donne lieu à
des débats et rencontres entre participantes et est un haut-lieu de discussions
sur le lesbianisme et le féminisme.
L'association Cineffable est autogérée et le festival est autofinancé même si
depuis 2003, l'association reçoit une subvention de la Ville de Paris au titre de
l'Observatoire de l’égalité femmes/hommes de la Mairie de Paris (10000 € en
2007, 8000 € en 2008 et 2009). Si cette subvention disparaissait, le festival
continuerait d'exister quand même sous la même forme, comme pendant
toutes les années "sans".
En 2008, l'association Cineffable a fêté la 20e édition du festival.
En France, de nombreux festivals culturels donnent la parole et de la visibilité
aux lesbiennes, notamment avec des films ou des débats :
- Chéries-Chéris, festival de films gays, lesbiens, trans et ++++ de Paris
- Festival international du film lesbien et féministe de Paris : Quand les
lesbiennes se font du cinéma
- Cinémarges, Festival "sexe, genres et identités" de Bordeaux
- Cinépride, Festival de films LGBT de Nantes
- Des images aux mots, Festival de films LGBT de Toulouse
- In&Out, Rencontres cinématographiques de Nice
- Face à face, Festival du film gay et lesbien de Saint-Étienne
- Journées gaies et lesbiennes de Pau
- Reflets, des Films d'aujourd'hui pour penser demain (Marseille)
- Vues d'en face, Festival international du film gay et lesbien de Grenoble
- Festival D'un bord à l'autre, Orléans
- L'été indien, Festival de films LGBT de Nice
- La Confusion des genres, cycle de cinéma gay et lesbien d’Aix-en-Provence
- Festival IdentiT, Festival de films trans de Paris
- Regard sur le cinéma Gay et Lesbien, Mulhouse
- Arc en Ciel, Festival de films Gay et Lesbien de Chalon-sur-Saône
- Festival Écrans Mixtes, Lyon
Dans le monde:
Le Queer Women of Color Film Festival (QWOCFF, Festival du film queer
femmes de couleur de San Francisco) - 7e édition en juin 2011
Créé en 2004 et organisé par le Queer Women of Color Media Arts Project
(QWOCMAP), ce festival favorise la création, l'exploitation et la distribution de
nouveaux films et de vidéos qui augmentent la visibilité des femmes de couleur
31
lesbiennes, bi ou trans.
Sur la mythique île de Lesbos
Skala Eressou, Festival des Femmes d'Eressos en septembre.
Le festival des femmes d'Eressos est organisée par l'agence Sappho Travel, pour
célébrer des femmes. Ce village perdu au bout de l'île de Mytilène est
renommé pour sa poétesse Sappho qui attire chaque année dans ses traces de
nombreuses lesbiennes d'ici et là, et surtout de Hollande et du Royaume-Uni.
En 2000, l'agence Sappho Travel, localisée à Skala Eressos, lance le festival
international des femmes, « the international women's festival », qui bon an
mal an prend de l'ampleur en organisant des activités culturelles, sportives,
touristiques ou ludiques en partenariat avec les bars et restaurants du village. Il
prend un nouveau tournant avec l'organisation de concerts en plein air :
Monique Rhodes (2008), Dalâl Marouf (2008, 2009), Greymatter (2008, 2009)
Savina Yannatou (2009). 1500 femmes sont attendues tous les ans.
http://lesbos-eressos-myfestival.blogspot.com/
Le Michigan Womyn’s Music Festival : le plus grand festival de musique
lesbien en forêt
Partez en vacances et allez camper une semaine dans les bois avec un millier de
femmes lesbiennes !
www.michfest.com
Womenfest Key West, Festival en Floride (USA)
Depuis plus de vingt ans Key West a accueilli les femmes de partout dans le
monde entier pour le Womenfest Key West, la rencontre du Sud pour les
lesbiennes et leurs amis. Womenfest offre un large éventail d'activités et la
garantie d'éveiller votre intérêt : Golf sous les palmiers et des iguanes, des
parties de piscines (vêtements en option), un concours de monter de taurea et
des excursions en jet-ski pour observer des dauphins, projections de films,
musique live, spectacles d'humour … Tout cela sur une île tropicale qui est
proche de la perfection et loin d'être sans surprises!
www.womenfest.com
Le York lesbian arts festival : le grand événement lesbien anglais !
The York Lesbian Festival des Arts (YLAF) est un événement national avec
environ 2000 visiteurs, principalement des lesbiennes et des femmes
bisexuelles... Ses buts sont de promouvoir les arts et les artistes lesbiens
(musique, performance, lecture, écriture et arts visuels) tant du Royaume-Uni
et à l'étranger,
www.ylaf.org.uk/ylaf
32
M comme Manifeste : Lisez le
Manifeste lesbien !
Vous n'avez pas le moral, votre boss est sexiste, votre girlfriend est toujours
dans son placard...voici votre thérapie express : Pauline Londeix et son
'Manifeste Lesbien'. Véritable boîte à outils, c’est un livre écrit par une
lesbienne pour les lesbiennes. Il appelle chacune à questionner de manière
radicale son identité et à s’emparer des armes politiques nécessaires pour
combattre la lesbophobie institutionnelle et quotidienne, ainsi que l’injonction
sociale à l’invisibilité.
Le Manifeste lesbien part du constat suivant : la lesbophobie est omniprésente
dans la société dans laquelle nous vivons et ses conséquences sont multiples en
termes d’estime de soi, de santé, de législations, etc. Il n’est pour autant pas
question de tomber dans un discours de victimisation qui n’aurait pour
conséquence que de cristalliser un état de fait plutôt que d’y apporter des
réponses.
Des féministes des années 1970, proches des Gouines Rouges de Monique
Wittig, déclaraient que le combat des lesbiennes était à l’intersection de celui
des féministes et des pédés. Il faut désormais aller plus loin : le combat des
lesbiennes est également et fondamentalement indissociable de celui des trans’
et, au-delà encore, de celui de toutes les autres minorités opprimées, de la
majorité exploitée. Prendre acte du passé pour mieux redéfinir les enjeux
actuels que soulèvent les questions lesbiennes et se donner un maximum
d’armes pour agir, tel est le défi que relève "Le Manifeste lesbien".
Ce livre est donc né de la volonté de regrouper l’ensemble des armes politiques
nécessaires pour comprendre dans sa globalité la situation que vivent les
lesbiennes, en France et à travers le monde. Il montre comment la lesbophobie
est omniprésent au sein de la société et quelles en sont les répercussions. Il ne
s’agit cependant pas de tomber dans un discours de victimisation. L’auteure
propose avant tout de mieux appréhender ce que sont la lesbophobie, ses
rouages, ses conséquences, afin de pouvoir mieux s’y opposer. Pour ce faire,
une succession d’états des lieux est effectuée, abordant les questions de
lesbophobie, de « santé lesbienne » et opérant une synthèse des législations en
vigueur pour dresser enfin une cartographie de l’activisme lesbien à travers le
monde. Loin des débats académiques déconnectés des réalités sociales,
l’auteure laisse à d’autres les questions « Queer ou pas queer ? », « Butch ou
33
fem ? » pour se concentrer sur le point qui relève à ses yeux de la plus grande
urgence : agir maintenant, et comment ?
Cet ouvrage, nouveau manifeste du genre, se veut une contribution politique à
la question lesbienne, à destination des lesbiennes. Mais il se veut aussi
aborder plus largement la question du genre, car l’identité des hétérosexuels,
l’identité des gays et l’identité des trans’ ne peuvent être pleinement comprises
sans que la position qu’occupent les lesbiennes dans le système politique
hétéronormé ne soit restituée historiquement, sociologiquement et
politiquement. C’est tout l’enjeu du Manifeste lesbien.
Pauline Londeix a connu personnellement différentes formes de lesbophobie
et, concernée comme toutes, elle en a souffert. Cependant, loin d’adopter une
posture victimaire, elle estime que ces questions ne peuvent être abordées que
sous un seul angle de tir, celui du politique.
Née en 1986 en banlieue parisienne, son engagement politique prend forme
dès son plus jeune âge dans les salles d’audience du tribunal de Bobigny, afin de
saisir de ses propres yeux une partie des rouages de la machine judiciaire. Elle
découvre le milieu des partis politiques, des meetings, des débats, des
rassemblements… En 2004, elle prend part au collectif « Une école pour toustes », aux côtés notamment de Christine Delphy et de Pierre Tevanian. Son
sentiment de « solidarité des minorités » prend alors forme. Un peu plus tard,
elle commence à assister aux réunions hebdomadaires d’Act Up-Paris pour
ensuite y militer pleinement, particulièrement sur les questions trans’, sur
l’homophobie et sur la prévention du VIH chez les LGBT.
Désormais vice-présidente du comité IDAHO et vice-présidente d’Act Up-Paris,
elle est fondatrice et membre active du GLR, un groupe activiste lesbien radical,
et a pour objectif de participer à la création d’un grand pôle activiste lesbien.
34
D… comme
DROITS
P… comme PACS, conseils pratiques
Quoi ? Comment ?
Le Pacte Civil de Solidarité est un contrat entre deux personnes majeures
justifiant d’une résidence commune. Toute personne déjà pacsée ou mariée ne
peut se pacser. Des clauses toutes particulières sont mises en avant concernant
les personnes qui ont un lien de parenté. Une chose est sure, il est aujourd’hui
interdit de se pacser entre frère et sœur. Aucune condition de nationalité n’est
précisée dans le texte de loi.
Il est demandé aux partenaires de rédiger une convention. Elle peut
simplement constater l'engagement et la volonté d'être liés par un pacs ou
prévoir plus en détail les modalités de la participation de chacun à cette vie
commune. Les partenaires peuvent rédiger eux-mêmes le contrat ou bien
s'adresser à un professionnel (un notaire) qui pourra les conseiller. Ce contrat
peut être rédigé sur papier libre. Il est vivement conseillé de conserver chez un
notaire une copie de votre pacs puisque celui-ci n'est pas conserver en mairie
ou au tribunal !
Où se pacser?
Vous aurez toutes les informations concernant les formulaires, les dates de
rendez-vous et autres au tribunal d’instance de la ville de votre résidence
commune. Pour les français résidant à l’étranger, il faudra vous adresser à
l’ambassade de France. Renseignez-vous bien, certaines villes offrent la
possibilité de réserver une salle des fêtes afin d’offrir un vin d’honneur après la
signature !
Méfiez-vous également, le tribunal d’instance est pourvu de policiers et de
gardes, de détecteurs de métaux et tout le tralala… Beaucoup moins classe que
35
nos belles vieilles mairies françaises au cachet napoléonien et aux escaliers qui
n’en finissent plus, le tribunal ne peut paraitre froid et austère. L’accueil n’y est
pas toujours sympathique et la signature se fait en général dans un tout petit
bureau coincé derrière un PC ! La signature prend environ 15 minutes alors
profitez bien du plus beau quart d'heure de votre vie!!!
Le rendez-vous pour la signature du pacs est à prendre par téléphone au
tribunal d’instance et généralement un formulaire est prêt à l’emploi pour les
futurs jeunes pacsés !
En fonction des périodes de l’année et de la taille de votre commune, il vous
faudra parfois prendre les devants pour éviter de vous pacser 4 mois plus tard.
N’oubliez pas que la saison des pacs suit de près celle des mariages, à savoir de
mai à septembre. Réduction d’impôts oblige !
Quels papiers fournir ?
Après le rendez-vous pris au tribunal d’instance de votre lieu de résidence
commun, il vous faudra fournir :
- une convention de PACS signée par les deux partenaires
- la carte d’identité ou le passeport
- une copie intégrale ou un extrait des actes de naissance (daté de moins de 3
mois)
- une attestation sur l’honneur que vous n’êtes pas déjà pacsés ou mariés
- une attestation sur l’honneur que vous habitez bien ensemble
Des clauses particulières existent pour les personnes veuves, divorcées ou
étrangères. Le pacs prend effet à la date d’enregistrement et une trace
indélébile figurera sur l’état civil des deux partenaires. Et oui, nouveau depuis le
1er janvier 2007, le nom de la personne avec qui vous vous pacsez figurera sur
votre acte de naissance, à l’image du mariage…
Les obligations ? Les droits ?
Les partenaires qui se pacsent s’engagent à une aide matérielle réciproque et à
un soutien affectif ! Si si, c’est écrit ! Ils sont solidaires des dettes contractées
par l’un d’entre eux après leur engagement, mais dans la mesure du
raisonnable ! Faut pas exagérer non plus ! Les dettes ne doivent pas être
excessives… Ce point on vous l’accorde reste très flou…
A défaut de précision dans la convention du pacs, les partenaires conservent la
pleine propriété de leurs biens personnels. S’ils le désirent, les partenaires
36
peuvent changer le contrat et annoncer que les biens sont communs et qu’ils
appartiennent pour moitié aux deux personnes.
A partir de l’enregistrement du pacs, la déclaration d’impôt est commune !
Seule l’année du pacs est vraiment intéressante puisqu’il faudra déclarer sur 3
feuillets différents : deux individuels pour chacun des partenaires avant
l’engagement, et un troisième pour le couple à partir de la date de pacs !
En cas de décès ?
Si celui qui décède était locataire de la résidence commune alors le contrat de
location revient automatiquement au partenaire pacsé sans condition de délais
de cohabitation.
Si celui qui décède était le propriétaire alors le partenaire a la jouissance
gratuite du logement et du mobilier de son défunt partenaire pendant un an.
Si un des deux n’a pas d‘assurance maladie, décès… alors il peut, en tant que «
ayant droit », profiter de l’assurance de son partenaire.
Si l’un des partenaires décède, il n’y a aucun droit d’héritage ou de succession
pour l’autre partenaire, à moins qu’un testament n’ait été rédigé au préalable.
Sachez également que depuis janvier 2007 le partenaire survivant est
totalement exonéré des droits de succession.
Comment modifier un PACS ou le
dissoudre ?
Modification
Les partenaires liés par un pacte civil de solidarité (PACS) peuvent modifier leur
convention.
Les deux partenaires doivent être d'accord.
Ils peuvent :
• soit se présenter au greffe du tribunal d'instance qui a reçu la déclaration
initiale,
• soit faire parvenir au même greffe la déclaration conjointe de modification
par lettre recommandée avec avis de réception accompagnée pour chacun de
la photocopie de leur pièce d'identité.
Cas particulier
37
Si les partenaires résident à l'étranger, ils doivent adresser la déclaration de
modification ou se présenter à l'ambassade ou au consulat de France ayant
enregistré leur PACS.
Formalités d'enregistrement de la modification
Les partenaires doivent produire ou joindre à leur déclaration conjointe de
modification la convention portant modification de la convention initiale.
Comme pour la déclaration initiale, cet acte est établi sur papier libre ou par
acte notarié.
Si les partenaires effectuent la déclaration par correspondance, ils doivent
mentionner les références de l'acte initial (numéro et date de son
enregistrement).
Enregistrement de la modification
Après vérification, la convention modificative est enregistrée et visée par le
greffier du tribunal d'instance.
La convention modificative ne prend effet entre les parties qu'à compter de son
enregistrement.
La modification du PACS n'est opposable au tiers qu'à compter du jour où les
formalités de publicité sont accomplies (par la mention, en marge de l'acte de
naissance de chaque partenaire, ou sur le registre du greffe du tribunal de
grande instance de Paris si l'un d'eux est né à l'étranger et de nationalité
étrangère, de la modification du PACS).
Dissolution
Le pacte civil de solidarité (PACS) se dissout :
• par la mort de l'un des partenaires,
• par le mariage des partenaires ou de l'un d'eux,
• par déclaration conjointe des partenaires ou décision unilatérale de l'un
d'eux.
En cas de décès d'un des partenaires la dissolution prend effet à la date du
décès. En cas de mariage le PACS se dissout par le mariage des partenaires ou
de l'un d'eux. Le pacte prend fin à la date du mariage.
Dissolution à la demande des deux partenaires
Les partenaires doivent remettre ou adresser une déclaration écrite conjointe
de fin de pacte au greffe du tribunal d'instance du lieu de son enregistrement
aux fins de la faire enregistrer. Entre les partenaires, la dissolution prend effet à
compter de son enregistrement par le greffe.
38
Demande de dissolution par l'un des partenaires
Un seul des partenaires peut demander la fin du PACS.
Il signifie par huissier de justice à l'autre partenaire sa décision, et fait parvenir
une copie de la signification au greffe du tribunal d'instance qui a reçu l'acte
initial. La dissolution du PACS prend effet à la date de son enregistrement au
greffe.
Enregistrement et formalités de publicité
Le greffier enregistre la dissolution du PACS. Il procède ensuite aux formalités
de publicité en faisant apposer par l'officier de l'état civil, en marge de l'acte de
naissance de chaque partenaire, la mention de la dissolution du PACS.
Lorsque l'un des partenaires est né à l'étranger et de nationalité étrangère, la
mention de la dissolution est portée sur le registre du greffe du tribunal de
grande instance de Paris. La dissolution est opposable aux tiers à partir du jour
où les formalités de publicité ont été accomplies, sauf lorsqu'elle est
consécutive au décès ou au mariage de l'un ou des partenaires. Dans ce cas,
elle est opposable aux tiers au jour du décès ou du mariage.
Liquidation des droits et obligations
En principe, elle se fait à l'amiable entre les anciens partenaires.
En cas de désaccord, les partenaires peuvent saisir le tribunal de grande
instance pour statuer sur les conséquences patrimoniales de la rupture, et
éventuellement sur la réparation des préjudices qui peuvent en résulter.
Cas particulier
Si les partenaires résident à l'étranger, les déclarations ou significations
mentionnées précédemment doivent être adressées à l'ambassade ou au
consulat de France.
Pour toute information s'adresser :
• Au greffe du tribunal d'instance du lieu de résidence,
• A l'ambassade ou au consulat de France si les partenaires résident à
l'étranger,
• En cas de difficultés, au service de consultation gratuite des avocats
(organisés par les mairies, tribunaux d'instance ou de grande instance), à un
avocat ou à un notaire.
Pour plus d'information, les services à contacter :
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Mairie / Tribunal d'instance (TI) / Ministère de la justice / Ambassade et
consulat français à l'étranger / Ministère des affaires étrangères.
T… comme Travail.
Lesbienne au boulot : à qui en
parler ?
Oui, dans notre société, il faut encore se pose la question : le dire ou pas ? Mais
heureusement, il ne s’agit plus de totalement le cacher, on peut parfois cibler
les collègues friendly, éviter les homophobes en les démasquant et se protéger
grâce aux syndicats… Conseils !
Bizarrement, les hétéros pensent qu’il n’y a pas besoin de parler de sexualité au
travail…Mais à la machine à café, de quoi parle-t-on le plus souvent ? De la
famille, de ce que l'on a (ou de ce que le/la conjoint/e) a fait au dîner, des
enfants et d’un tas de petits détails qui meublent les conversations en disant
beaucoup sur nous !
Au boulot, une lesbienne a plusieurs solutions :
1- Se faire passer pour un/e hétéro et parler de son couple comme étant un
couple homme/femme... mais là, attention aux boulettes et à ne pas dire "elle"
au lieu de "il" ou inversement ! La personne est donc à peser ses mots presque
tout le temps.
2- Se faire passer pour un/e éternel/le célibataire. Mais dans ce cas là, attention
au réflexe de drague du sexe opposé ! Proie pour les uns, nonne coincée pour
les autres, on ne se mette pas totalement à l’abri de collègues souhaitant nous
caser ou nous trouvant trop « rigide »…
3- Opter pour le mode autiste et ne jamais boire de café en même temps que
les autres, ne jamais déjeuner avec eux, être seul dans le bureau… très moyen
au niveau des relations sociales : Êtes vous vraiment dans une société
homophobe à ce point, sans allié confidentiel ?
4- L’assumer complètement : quand on vous demande si vous avez « un/e
ami/e », ne pas répondre au IL si c’est ELLE et inversement. Bien marquer la
réalité. Les gens ne présupposent que rarement notre homosexualité. Si vous
êtes célibataire, une lesbiennes pourra dire « je n’ai pas de copine en ce
moment »… Il suffit d’embrayer intelligemment et de ne pas laisser place aux
questions indiscrètes ou étonnées. Si vous laissez place au questionnement, par
40
prudence, il y en aura forcément. Quelqu’un qui assume complètement et le
fait comprendre n’aura que peur de réactions…
A QUI LE DIRE ?
Aux collègues ?
Face à une personne en qui vous n’avez pas confiance, optez pour la première
solution : jouer le « jeu », et rectifier le tir par la suite si ça le fait.
Pour ceux et celles qui ne l'auraient pas encore compris, je fais donc partie de la
clique des homosexuels, et je suis du genre à l'assumer.
Aux collègues en qui on a confiance, il faut bien faire comprendre que ce n’est
pas parce que l’on est homo et que ça les intrigue/amuse que l’on a envie de
parler de nos conjoints ou de nos aventures tous les 4 matins… En parler
librement est une chose, en faire un spectacle en est une autre !
Attention aux collègues bavardes qui répandront vos histoires aux collègues
peut-être moins bien intentionnés ou moins bien préparées par votre façon à
vous d’en parler !
Cela étant dit, ne vous précipitez pas en présumant de l’homophobie ou de la
friendlytude de certains collègues et observez d’abord comment ils parlent de
tel ou telle, du comptable un peu efféminé ou de la secrétaire célibataire.
Lancez-même des discussions sur ceux-là pour sonder le l’homo-compatibilité
du terrain.
En entretien d’embauche ?
Normalement, la question n’intervient pas dans un entretien d’embauche mais
la question « et votre ami-e, il fait quoi dans la vie ? » peut intervenir... Soit
vous considérez que la question est non-avenue et répondez juste le nom de
son métier, soit vous considérez que votre homosexualité est une part de vous
à ne pas rougir et retoquez le pronom avant toute réponse : c’est il / c’est elle !
Cela dépende de la nature de l’entreprise, du contrat et du métier dans lequel
vous évoluez…
A son syndicat ?
Il peut parfois s’avérer utile d’en avertir son syndicat en cas de turbulence
professionnelle (vague de licenciement, avertissement professionnel, menaces,
disputes avec le patron ou harcèlement…)
Les syndicats ont été créés pour améliorer et protéger les conditions de travail
des salariés. Si une personne est victime de discrimination et/ou de
harcèlement au travail en raison de son orientation sexuelle, il incombe à son
syndicat de lui offrir une protection juridique.
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L’internationale des services publics et L’internationale de l'éducation a édité
une plaquette intitulée « Œuvrer pour les lesbiennes et les homosexuels,
membres de nos syndicats » qui donne des conseils aux 44 millions de
personnes de syndicalistes travaillant dans l'éducation et des services publics de
par le monde. Prévention de l’homophobie et de la lesbophobie au travail, lutte
contre l’isolement, éducation des salariés à un discours non-discriminant…
Glissez en une copie à votre dossier en cas de besoin.
A son patron
Sauf cas de besoin personnel, on ne voir pas pourquoi il faudrait en parler à son
patron. Si vous êtes pacsé-es et que vous souhaitez bénéficier d’un congé
exceptionnel, pas de problème, vous ne serez pas désavantagée au point de vue
de la loi. Vous avez les mêmes droits en tant que pacsé-es.
Si vous voulez l’inviter à votre union, pourquoi pas, mais mieux vaut qu’il soit au
courant de votre type d’union et qu’il/elle connaisse votre partenaire…
Pour un congé parental, les couples homosexuels pacsés peuvent bénéficier des
dispositions prévues par la loi.
S’il y avait une réelle intégration des homosexuels dans la société en général,
ces problèmes au travail ne se poseraient plus, et dire « elle » au lieu de « il »
ne provoquerait plus des regards étonnés et des subtiles remarques
homophobes. Ce serait simplement vu comme une particularité qui fait que
nous sommes simplement des couples comme les autres…
J… comme Jogjakarta
Découvrez la déclaration des droits des homos, bi et
trans
Les Principes de Jogjakarta sont une série de principes sur l’application du droit
international des droits de l’homme en matière d’orientation sexuelle et
d’identité de genre. C'est le texte que sont en train de s'approprier les
associations pour revendiquer l'égalité réelle des droits. Mais Kézaco ?
Explications !
Les Principes affirment lier les normes juridiques internationales auxquelles les
États doivent se conformer. Ils promettent un futur différent, où tous les êtres
humains, nés libres et égaux en dignité et en droits, pourront jouir de ce
42
précieux droit à la vie. Ils ont été rédigés par un groupe de 29 experts
internationaux dans la ville indonésienne de Yogyakarta. Lors de la session du
Conseil des droits de l'homme du 26 mars 2007, le texte a reçu le soutien
officiel d'un groupe de 54 pays.
Ces principes énoncent une série de règles pour améliorer la protection des
droits de tous, en matière d'orientation sexuelle et d'identité de genre. Sont
ainsi abordés divers points tels que le viol et d'autres formes de violence
sexuelle, les exécutions extrajudiciaires, la torture, les abus médicaux, les
discriminations en matière d'emploi, de santé, d'éducation.
Pourquoi sont-ils nécessaires ?
Les violations de droits humains à l’encontre de personnes en raison de leur
orientation sexuelle ou de leur identité de genre, réelle ou perçue, constituent
une source globale et enracinée de préoccupation profonde. Elles consistent en
des assassinats extrajudiciaires, des tortures et des mauvais traitements, des
agressions sexuelles et des viols, des intrusions dans la vie privée, des
détentions arbitraires, des refus d’opportunités d’emploi et d’éducation, et de
graves discriminations envers la jouissance d’autres droits humains.
Les mécanismes clefs des Nations Unies en matière de droits de l’homme ont
affirmé l’obligation qui incombe aux États de garantir à tous une protection
efficace contre toute discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou
l’identité de genre. Cependant, la réponse internationale à ces questions a été
fragmentée et inconsistante, créant ainsi la nécessité d’une compréhension
cohérente de l’ensemble du régime de droit international en matière de droits
de l’homme et de son application aux questions liées à l’orientation sexuelle et
à l’identité de genre. Tel est l’objectif des Principes de Jogjakarta.
Développés et adoptés à l’unanimité par un groupe de brillants experts des
droits humains, de diverses régions et origines, y compris des juges, des
universitaires, un ancien Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de
l’homme, des Procédures spéciales des Nations Unies, des membres des
Organes de Traités, des organisations non gouvernementales et d’autres, il sert
aujourd'hui de base à des associations pour réclamer l'égalité dans leurs pays.
Un évènement clef dans le développement des Principes a été le séminaire
international réunissant ces experts à l’Université Gadjah Mada de Jogjakarta,
en Indonésie, du 6 au 9 novembre 2006. Ce séminaire a permis de clarifier la
nature, l’envergure et l’application des obligations qui incombent aux États en
43
matière de droits humains liés à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre
dans le contexte des traités et du droit des droits de l’homme actuels.
Comment ces droits peuvent-ils être mis en application ?
Les Principes affirment l’obligation première qui incombe aux États d’appliquer
les droits humains. Chaque Principe est accompagné de recommandations
détaillées à l’attention des États. Cependant, les Principes insistent également
sur le fait que tous les acteurs ont la responsabilité de promouvoir et de
protéger les droits humains. Pour ce faire, des recommandations additionnelles
sont adressées au système des droits de l’homme des Nations Unies, aux
institutions de défense des droits humains, aux médias, aux organisations non
gouvernementales et à d’autres.
44
H… comme
HISTOIRE
HISTOIRE DES LESBIENNES ET DES
GAYS EN 100 DATES
1750 av. J.-C. : Grèce, Moyen-Orient, Asie du Sud-est, sociétés matriarcales,
Amazones, communautés de femmes.
600 av. J.-C. : Sappho, Poétesse, cheffe de file d’une communauté de femmes
«Thiasos», dans laquelle des femmes étudient la danse, la musique, les arts,
immortalise la passion amoureuse entre femmes dans ses poèmes.
600 av. J.-C. - 300 ap. J.-C. : Dans les sociétés pré-chrétiennes, notamment en
Grèce Antique et dans l'Empire Romain, les relations entre personnes de même
sexe sont valorisées, sous réserve de certaines règles.
200 av. J.-C. : Tribu des Moches (Pérou) : traces d’homoérotisme féminin sur
des céramiques.
313 ap. J.-C. : Le christianisme devient religion d'État sous l'empereur
Constantin. Les relations entre hommes deviennent un crime contre la dignité
humaine, puis un crime contre nature, notamment sous l'influence de SaintAugustin (354-430). Les lois appliquées sous les règnes de Théodose (379-395)
et de Justinien (527-565) sont les premières qui prévoient le bûcher pour de
tels actes.
914 : Empire Byzantin : premières traces écrites du mot «lesbienne» dans un
commentaire théologique, pour faire référence à des relations entre femmes.
45
1260 : France : Orléans. Lois édictées contre les rapports entre personnes de
même sexe : Sanctions : excision du clitoris / testicules 1ère fois ; seins/pénis
2ème fois ; bûcher 3ème fois.
Moyen-âge : De la fin de l'Empire romain au XIIIème siècle, la répression est
présente mais inégale en Occident. Souvent assimilée à l'hérésie,
l'homosexualité s'affirme plus nettement encore comme un crime contre
l'ordre de la nature sous l'influence de Saint-Thomas d'Aquin (1225-1274). A
partir de la fin du XIIIème siècle et jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, sous
l'absolutisme étatique et religieux, les "sodomites" font l'objet de poursuites
pénales partout en Europe.
1600-1700 : Amérique du Nord : chasse aux sorcières en Nouvelle-Angleterre ;
peine de mort (bûcher) pour des femmes (New Haven Law, 1656).
1789 : Au lendemain de la Révolution, le Code Napoléon dépénalise les
relations entre personnes de même sexe en France, dans certains Etats de
l'Allemagne et dans la partie occidentale de la Suisse actuelle.
1813 : La Bavière dépénalise les relations sexuelles entre hommes.
1836 : Le Glaronnais Heinrich Hössli publie "Eros, die Männerliebe der
Griechen", le premier livre de l'époque moderne qui défend sans détour
l'amour entre hommes.
1848 : Premières organisations féministes USA. New York Women’s Rights
Committee qui édicte sa «Déclarations des sentiments». L'avènement de la
Suisse moderne laisse les cantons libres de légiférer en matière de droit pénal.
Les cantons alémaniques punissent les relations entre personnes de même
sexe. Pas de poursuites en Suisse occidentale grâce à l'influence napoléonienne.
1851 : La Prusse introduit le §143 du code pénal qui punit la débauche contre
nature.
1861 : Angleterre : la peine de mort pour sodomie est abolie et remplacée par
la prison à vie.
1864 : Karl-Heinrich Ulrichs (1825-1895), juriste allemand, influencé par Hössli,
publie ses "Recherches sur l'énigme de l'amour entre hommes".
46
1867 : Ulrichs fait le premier "coming-out" en tant qu'acte politique, en prenant
la parole devant un congrès de juristes à Munich afin de réclamer la liberté
sexuelle et amoureuse.
1868 : (6 mai) Les mots "homosexualité" et "hétérosexualité" apparaissent pour
la première fois par écrit en allemand, dans une lettre que le docteur hongrois
Károly Mária Kertbeny (1824-1882) adresse à Ulrichs.
1871 : Proclamation de l'Empire allemand à Versailles. Le §175 du nouveau
code pénal allemand reprend la disposition du code prussien qui punit la
débauche contre nature.
1873 : Arthur Rimbaud publie "Une saison en enfer", écrit juste après l'incident
du pistolet de Bruxelles pendant l'été 1873, où il relate les tumultes de sa
relation avec Verlaine.
1885 : Angleterre : le "Labouchère Amendment" abolit la prison à vie pour les
"actes de débauche" et instaure une peine maximale de 2 ans de travaux
forcés.
1886 : Suicide du Roi Louis II de Bavière. A Vienne, Richard von Krafft-Ebing
(1840-1902), publie "Pyschopatia Sexualis" qui considère l'homosexualité
comme une forme de dégénérescence.
1895 : Oscar Wilde est reconnu coupable de "gross indecency", un événement
qui fait la une des journaux de toute l'Europe. Il écope de 2 ans de prison avec
travaux forcés.
1896 : Parution du premier numéro de "Der Eigene", la première revue
homosexuelle au monde par le jeune éditeur Adolf Brand (1874-1945), qui fait
l'apologie de la pédérastie.
1897 : Le Docteur Havelock Ellis publie en Angleterre "L'inversion sexuelle".
1897 : Magnus Hirschfeld (1868-1935) fonde à Berlin le Comité Scientifique
Humanitaire, le premier groupe socio-politique organisé pour lutter contre les
discriminations dont sont victimes les homosexuels. Première pétition afin
d'abolir le §175.
47
1900-1930 : Natalie Barney, riche héritière, native de l’Ohio, débarque à Paris.
Salon de la Rue Jacob avec Mata Hari, Greta Garbo, Colette, Truman Capote,
Hemingway, Proust. Liaisons avec Liane de Pougy, et Renée Vivien. Exil en Italie
pendant la 2ème Guerre Mondiale. Idées fascistes, antisémites. Nombreux
poèmes encensant l’amour entre femmes. «My only books were women’s
looks».
1900 : Le Baron Wilhelm Von Gloeden (1856-1931), un aristocrate allemand
exilé en Sicile, devient avec ses photographies de jeunes éphèbes savamment
dénudés un photographe très à la mode.
1901 : Une autrichienne du nom de Minna Wettstein-Adelt publie sous le
pseudonyme de Aimée Duc un livre intitulé "Sind es Frauen?" qui brosse l'un
des tous premiers portraits positifs de l'amour entre femmes. Le roman raconte
l'histoire d'un groupe d'étudiantes à l'Université de Genève.
1902 : Suicide de Fritz Krupp, "l'homme le plus riche du monde", patron des
usines Krupp, le fabricant d'armes le plus important d'Europe, accablé par des
accusations d'homosexualité.
1903 : Magnus Hirschfeld publie une étude dans laquelle il établit que 2,2% des
6611 hommes interrogés sont homosexuels, ce qui, appliqué à l'échelle
nationale, revient à dire que plus de 1,2 million d'Allemands sont homosexuels.
1903 : Thomas Mann (1875-1955) publie "Tonio Kröger".
1904 : Hirschfeld publie "Les homosexuels de Berlin", qui analyse les problèmes
que soulèvent les pratiques du point de vue de la loi et de l'opinion. Dans
toutes les métropoles européennes, il existe une culture homosexuelle
souterraine, formée d'associations secrètes, de réseaux cachés. La prostitution
masculine est très répandue. Les carrières ruinées et les suicides pour cause de
chantage sont monnaie courante.
1904 (décembre) : Allemagne : la féministe Anna Rueling encourage toutes les
femmes à s'unir au mouvement des Uraniens. Elle voit des buts communs entre
la libération de la femme et l'émancipation homosexuelle.
1905 : Sigmund Freud (1856-1939) publie les "Trois essais sur la théorie
sexuelle". Freud ne voit pas l'homosexualité comme un crime qu'il faut
condamner. Ce n'est plus un péché ou une dépravation qui mérite la punition,
48
mais une infirmité ou un déficit sexuel qu'il faut tolérer, voire guérir.
L'homosexuel est considéré comme un primitif, un attardé de la vie sexuelle,
qui a échoué dans un développement harmonieux de sa sexualité.
1907 : En Allemagne éclate le plus grand scandale politique du Deuxième Reich
: l'affaire Eulenburg, (le conseiller de Guillaume II est accusé d'homosexualité),
qui va déclencher une vague d'homophobie dans la presse et dans l'opinion et
dont les répercussions sur la société allemande et internationale seront
multiples. Le Kaiser Guillaume II force plusieurs personnalités de
l'administration à démissionner. Large diffusion du mot "homosexualité" dans le
public.
1908 : Allemagne : un projet de criminaliser l’amour entre femmes ne passe pas
au Reichstag.
1910-1914 : En Angleterre, plusieurs personnalités se retrouvent lors des
réunions de la société d'étudiants homosexuels secrète "Les Apôtres" à
Cambridge : John Maynard Keynes (1883-1946), Lytton Strachey (1880-1932),
E.M. Forster (l'auteur de "Maurice", écrit en 1914, mais pas publié avant sa
mort en 1971), Ludwig Wittgenstein, Rudyard Kipling (1865-1936), l'auteur du
"Livre de la Jungle".
1911 : André Gide (1869-1951) publie "Corydon" de manière anonyme. Pour la
première fois dans l'histoire de la littérature française, un auteur fait
nommément l'apologie de l'amour entre hommes.
1911 : La ligue féministe «Protection des mères» condamne le §175
1912 : Thomas Mann (1875-1955) publie "Mort à Venise".
1913-1922 : Marcel Proust (1871-1922) publie "A la recherche du temps
perdu".
1915 : En tournée de conférence aux USA, Edith Lees Ellis, la femme du Dr.
Havelock Ellis ouvertement lesbienne, exhorte les femmes à construire un
monde nouveau avec des nouvelles formes d’amour.
1917 : Révolution bolchevique : Lénine dépénalise les actes homosexuels.
49
1919-1933 : Allemagne de Weimar, Berlin : groupes de lesbiennes, cabarets,
bars, cafés. Marlène Dietrich, Greta Garbo.
1919 : Premier film traitant de l’homosexualité : "Anders als die Andern"
(Différent des autres) réalisé par Richard Oswald, produit à Berlin par
Magnus Hirschfeld.
1919 (1er juillet) : Hirschfeld ouvre à Berlin l'Institut pour la Recherche
Sexuelle. Durant les dix années suivantes, l'Institut de Hirschfeld va rassembler
sous son toit la plus grande collection d'archives traitant de l'homosexualité
jamais réunie: plus de 20'000 ouvrages (des documents anthropologiques,
médicaux, légaux, sociaux), et quelques 35'000 photos.
1919 : Hirschfeld publie "L'homosexualité chez les hommes et les femmes",
ouvrage de plus de mille pages dans lequel il affirme notamment que 90% de la
population allemande voterait en faveur de l'abolition du §175 si elle était bien
informée.
1921 : Hirschfeld organise la première Conférence Mondiale pour la réforme
sexuelle. Avec l'aide de Havelock Ellis et du médecin suisse August Forel (18481931), il met sur pied la Ligue Mondiale pour la Réforme Sexuelle, une
organisation qui comptera jusqu'à 130'000 membres dans le monde entier.
1922 : Pétition de Magnus Hirschfeld pour abolir le §175 qui récolte plus de
6'000 signatures, dont celles de Albert Einstein, Léon Tolstoï, Hermann Hesse,
Rainer Maria Rilke, Stefan Zweig, Thomas Mann, Emile Zola, Richard von KrafftEbing, Sigmund Freud, et Max Brod.
1922-1929 : Libéralisation des mœurs et tolérance judiciaire envers les
homosexuels dans l'Allemagne de Weimar. Cabarets, magazines spécialisés,
scène homosexuelle à Berlin.
1926 : Stefan Zweig (1881-1942) publie la "Confusion des sentiments".
1928 : Jean Cocteau (1881-1963) publie anonymement le "Livre Blanc".
1929 : Juste après le crash boursier, le parti National-Socialiste rafle 107 sièges
au Reichstag et empêche la réforme légale pour l'abolition du §175, sur le point
d'aboutir.
50
1931 : La "Schweizerische Freundschaftsbewegung" (Mouvement Suisse de
l'Amitié) est créée à Bâle et Zürich.
1932 : Paris : Colette publie «Le Pur et l’Impur».
1933-45 : Déportation de milliers d'homosexuels dans les camps de
concentration nazis.
1933 (30 janvier) : Hitler accède à la Chancellerie. Le 23 février, les bars, les
associations et les publications homosexuelles sont déclarés illégaux.
1933 (6 mai) : L'Institut pour la Recherche Sexuelle de Hirschfeld est détruit par
les jeunesses hitlériennes. 20'000 livres et 35'000 photographies sont brûlés
lors d'une cérémonie publique sur la place de l'Opéra. Le buste de Hirschfeld
est brûlé, ainsi qu'un portrait de Freud.
1934 : Nuit des Longs Couteaux : assassinat d'Ernst Röhm, chef des SA
ouvertement homosexuel.
1934 : Staline promulgue une loi qui punit les actes homosexuels de 5 ans de
prison.
1934-1967 : Publication de "Der Kreis" à Zürich, la revue gay la plus influente au
niveau mondial.
1936 : Le premier bar lesbien américain, «Mona’s», ouvre à San Francisco
1942 : Dépénalisation de l'homosexualité en Suisse avec l'entrée en vigueur du
nouveau code pénal fédéral. Des dispositions discriminatoires subsistent.
1945-1960 : Chasse aux sorcières du Sénateur MacCarthy aux Etats-Unis.
Déportation d'homosexuels en U.R.S.S.
1950-1965 : Plus de 45'000 condamnations sont prononcées en Allemagne en
vertu du §175.
1955 : USA, San Francisco : Fondation des «Daughters of Bilitis», 1ère
organisation socio-politique lesbienne.
1960 : USA : Convention nationale des «Daughters of Bilitis».
51
1966 : 1ère fois que le mot «lesbienne» est mentionné dans un film de
Hollywood.
1967 : Dépénalisation de l'homosexualité en Angleterre.
1969 : Emeutes de Stonewall, début des mouvements féministes.
1969 : Abrogation du §175 en Allemagne.
1969 (28 juin) : émeutes de Stonewall à New York. Naissance du mouvement de
libération gay moderne.
1970 : Première Gay Pride à New York. Création du Groupe de libération
homosexuelle de Genève (GLHOG).
1971 : Premières Gay Pride à Londres et à Paris. Dépénalisation de
l'homosexualité en Autriche.
1972 : Guy Hocquenghem publie "Le désir homosexuel".
1973 : L'American Psychiatric Association ôte l'homosexualité de la liste des
maladies mentales.
1989 (1er octobre) : Le Danemark instaure le partenariat enregistré.
1993 (1er janvier) : L'Organisation Mondiale de la Santé ôte l'homosexualité de
la liste des maladies mentales.
1993 : La Suède, la Norvège et l'Islande instaurent le partenariat enregistré.
Dépénalisation de l'homosexualité en Russie par décret du président Elstine.
2002 : Les Pays-Bas accordent le droit au mariage et à l'adoption aux couples
homosexuels. Assassinat du leader politique hollandais ouvertement gay
Pim Fortuyn. L'Europride de Cologne rassemble plus d'un million de personnes.
Suisse : le Conseil fédéral propose une loi sur le partenariat enregistré au
niveau national.
2003 : La Cour suprême américaine abolit les lois en vigueur dans certains
États contre les pratiques homosexuelles (Lawrence v. Texas, 539 U.S.558).
52
2004 (30 décembre) : France : Est instaurée la Haute autorité de lutte contre les
discriminations et pour l’égalité (HALDE), chargée de lutter entre autres - contre
l’homophobie, et pénaliser les propos homophobes.
2005 (avril) : Les députés espagnols ont voté en faveur de la législation
autorisant le mariage entre personnes du même sexe. Le premier mariage
homosexuel du pays a lieu en juillet de la même année.
2005 (17 mai) : La première journée mondiale de lutte contre l’homophobie a
lieu dans 40 pays.
2005 (juin) : Le peuple suisse accepte par référendum la Loi fédérale du 18 juin
2004 sur le partenariat enregistré entre personnes du même sexe (LPart).
2005 (juillet) : Le Parlement canadien modifie sa Loi sur le mariage et la
définition qu’elle contient pour reconnaître et permettre les unions entre
personnes du même sexe en modifiant la définition, qui est maintenant «
l’union de deux personnes, à l’exclusion de toute autre ».
2005 (19 décembre) : La première union homosexuelle est célébrée en Irlande
du Nord. Cette union civile donne les mêmes droits aux couples hétérosexuels
et homosexuels.
2006 (mars) : Les députés tchèques reconnaissent un statut légal aux couples
homosexuels, renversant un veto qu’avait posé le président Vaclav Klaus contre
ce texte. Ce statut, étudié pour la première fois en 1998 et rejeté par quatre
fois, est donc finalement créé.
2006 (30 juin) : Entre en vigueur en Belgique la loi modifiant le Code civil et
permettant ainsi l’adoption aux couples mariés ou cohabitant dans les mêmes
conditions et cela quelque soit leur sexe. Parcours : Chambre le 2 décembre
2005, Sénat le 20 avril 2006, sanction royale le 18 mai, publication au Moniteur
belge le 20 juin et entrée en vigueur 10 jours plus tard.
2006 (30 novembre) : L’Afrique du Sud devient ainsi le premier État d’Afrique à
légaliser l’union civile et le mariage homosexuel.
2007 (novembre) : Le Nicaragua adopte un nouveau code pénal dans lequel
disparaissent les dispositions réprimant les rapports homosexuels entre
53
personnes adultes et consentantes. Le Nicaragua était l’un des derniers pays
d’Amérique latine réprimant encore l’homosexualité.
2007 (décembre) : Le gouvernement hongrois de coalition de centre-gauche
adopte une loi donnant aux couples homosexuels plusieurs droits équivalents à
ceux du mariage. La loi sur le partenariat enregistré doit entrer en vigueur en
janvier 2009 et permettra aux couples gays et lesbiens de légaliser leur union et
garantira des droits supplémentaires en matière d’impôts, de santé, de sécurité
sociale et de pensions.
2007 (décembre) : Uruguay : Les sénateurs approuvent le projet de loi qui
accorde les mêmes droits que le mariage, mis à part l’adoption, à tout couple
vivant en concubinage depuis au moins cinq ans.
2008 : Trois États aux États-Unis autorisent le mariage homosexuel : le
Massachusetts, la Californie et le Connecticut.
2008 (11 juin) : Norvège : Le parlement norvégien a adopté un projet de loi
autorisant le mariage homosexuel ainsi que l'adoption d'enfants et la possibilité
de bénéficier d'une assistance à la fécondation.
Depuis : la ville de Mexico, ou l’Argentine, le Portugal, ou la Californie (malgré
une interdiction très rapide et de longs processus judiciaires) ont accordé le
droit à se marier aux homosexuels. D’autres pays en discutent… Mais toujours
pas la France.
54
S… comme
SOMMAIRE
A… come AVANT-PROPOS
DICO LESBIEN : quelle lesbienne êtes-vous ?
Pansexuels et trisexuels
B… comme BUSINESS
Les entreprises lesbiennes françaises au salon Feminitia
Histoire de la presse lesbienne et gay
Top 10 magazine lesbiens du monde
C… comme CULTURE
Le manifeste lesbien
Le top des bisous lesbiens dans les séries
Les débuts de Mylène Farmer
Les mangas lesbiens
FESTIVALS et événements culturels lesbiens
D… comme DROIT
Le guide du PACS : se pacser / se dépacser
Lesbienne au boulot, à qui en parler ?
Jogjakarta : découvrez la déclaration des droits des homos, bi et trans
H… comme HISTOIRE
L’histoire lesbienne et gay en 100 dates
Les événements LGBT à ne pas manquer dans l’année
Une histoire de la gay-pride
H… comme HOMOPARENTALITE
Lexique de l’homoparentalité
Combien de familles homoparentales ?
Les enfants élevés par des parents homosexuels
LE GUIDE DE L’HOMOPARENTALITE : COMMENT FAIRE DES BEBES POUR LES
LESBIENNES ?
55
N… comme NIGHT
Les 10 discothèques lesbiennes cultes
P… comme PEOPLE
Stars qui ont un frère ou une sœur homo
Stars qui ont une mère ou un père homo
Les 100 filles les plus sexys pour les lesbiennes
TOP 50 DES LESBIENNES CELEBRES DU MONDE
- Les pionnières américaines
- Les couples de lesbiennes célèbres
- Les sportives qui ont fait leur coming out
- Les femmes et hommes politiques qui ont fait leur coming-out
- Les chanteuses / musiciennes célèbres
- Les comiques lesbiennes
- Les bisexuelles célèbres
LES STARS PARLENT D’HOMOSEXUALITE !
TOP 100 DES DECLARATIONS HOMOPHOBES
P… comme PSYCHO
Pourquoi est-on homosexuel(le) ?
20 bonnes raisons d’avoir une copine lesbienne
Tu sais que t'es une vraie lesbienne quand...
Coming out originaux à ses parents
Lesbophobie : pourquoi c’est différent de l’homophobie
R… comme RELIGION
L'homosexualité et les religions : petit tour en un clin d'œil !
S… comme SANTE
Les lesbiennes aussi attrapent des IST !
Don du sang des lesbiennes
La consultation en gynécologie, pourquoi c’est important
S… comme SEXO
56
La petite histoire du sex-toy
Peut-on soigner par l'orgasme ?
Vaginales ou clitoridienne ? L’une ou l’autre
10 conseils pour réussir le cunnilingus
S… comme SCIENCES
L’évolution de la sexualité des femmes
Femmes plus bisexuelles ?
Le vaccin anti-lesbiennes
T… comme TOURISME
La ville 100% Lesbienne en Suède
Visiter Paris du côté lesbien...
Berlin, capitale la plus friendly ?
Vacances lesbiennes : des endroits pour nous, les villes lesbiennes aux EtatsUnis…
LE TOUR DU MONDE DE L’HOMOSEXUALITE FEMININE
Combien d’homosexuels en France ?
LE TOUR DU MONDE DES UNIONS ENTRE FEMMES
BIBLIOGRAPHIE
SOMMAIRE
57
Où trouver ?
« Le Lesbictionnaire »
1000 choses à savoir quand on est lesbienne
PEOPLE, HISTOIRE, BUSINESS, TOURISME, NIGHT,
PSYCHO, SANTE, SEXO, CULTURE, DROIT, RELIGION…
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