Carnet de voyage au Spitzberg
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Carnet de voyage au Spitzberg
Carnet de voyage au Spitzberg Berty's web -- Photos - Voyage au Svalbard (Norvège) -- Voyage au Svalbard (Norvège) Carnet de voyage au Spitzberg Berty samedi 29 septembre 2007 Berty's web Page 1/11 Carnet de voyage au Spitzberg Compte tenu du jour permanent en été dans le grand nord, dans ce carnet de voyage chaque journée est en fait une période d'« éveil ». Les guides demandent à chaque groupe s'il préfère conserver le rythme classique de la journée de 24h ou faire l'expérience d'ignorer le temps, c'est-à-dire juste tenir compte de sa fatigue. Nous avons fait le 2ème choix. 1ère journée Le rendez-vous est fixé le 24/07/03 dans l'aérogare de Paris-Roissy pour y retirer nos billets d'avion. 14:00 : Départ pour une escale à Oslo. Vol de 2h00 sur un petit Boeing biréacteurs de Scandinavian Airlines. Pas de changement d'heure entre la France et la Norvège. Longue attente dans l'aéroport d'Oslo, nous en profitons pour changer quelques euros en couronnes norvégiennes. 21:50 : Départ d'Oslo pour 2h30 de vol. Le temps est très dégagé, nous longeons la côte norvégienne. La nuit tombe mais notre avion rattrape le soleil. 01. Arrivée sur le Spitzberg 0:10 (25/07) : Première vision du Svalbard. Au travers du hublot la côte apparaît. 0:20 : Atterrissage. 02. Atterrissage 0:30 : Arrivée sous le soleil de minuit. La température est fraîche mais l'air est sec. Les guides nous attendent. Nous récupérons nos bagages et direction un gîte de Longyearbyen. Après avoir laissé nos chaussures dans l'entrée du gîte (usage norvégien), nous découvrons nos chambres. Nous sommes 2 ou 3 par chambre. 2ème journée 10:00 : L'heure de se lever. Les douches sont prises d'assaut, d'autant que c'est la dernière possibilité de prendre une douche chaude avant 8 jours. Petit-déjeuner dans la grande pièce principale. Les enfants de nos hôtes regardent la télé. Les programmes étrangers sont sous-titrés. Pas de doublage comme en France. Pas étonnant que les petits norvégiens parlent si bien anglais. 03. Rue principale de Longyearbyen Berty's web Page 2/11 Carnet de voyage au Spitzberg Après le petit-déjeuner, petite promenade en ville. Ville minière typique, les bâtiments sont surélevés et bien alignés. 04. L'église de Longyearbyen La nourriture est chère, les produits manufacturés beaucoup moins. Afin d'encourager la population locale à ne pas déserter Longyearbyen, la Norvège y applique des taxes réduites. 14:00 : Retour au gîte pour le déjeuner. 05. Longyearbyen 13:30 : Randonnée à l'ouest de Longyearbyen, sur les hauteurs. L'occasion d'observer la ville de plus haut. On aperçoit également sur la falaise en face une sortie de mine de charbon par laquelle les mineurs évacuaient les gravats. La couleur rouge indique la présence de fer. 06. Longyearbyen vue de haut 21:00 : Notre bateau arrive, le Sveasletta. Nous entamons la traversée du fjord (l'Isfjord) pour rejoindre un fjord adjacent, l'Ekmanfjord. 45 minutes de traversée. Première observation des icebergs et glaciers. 07. La baie de Longyearbyen 0:00 (26/07) : Arrivée. Découverte du camp de base. Attribution des tentes. Dîner dans la tente-mess. 08. Traversée de l'Isfjorden 2:00 : Découverte des lieux. Petite randonnée vers le glacier Svea, le plus proche du camp. Nous suivons la plage pour rejoindre le front du glacier. Nous restons au bord du glacier. Les prochains jours offriront de nombreuses occasions pour marcher sur la glace. Deux chiens huskies nous accompagnent, Kali et Luney. Leur principal rôle est de garder notre campement pendant les heures de sommeil. Ils doivent donner l'alerte dans l'éventualité où un ours blanc s'approcherait trop près. Le reste du temps, ils viennent avec nous, et à les voir gambader ce sont les plus heureux chiens du monde, d'autant qu'ils ont droit aux caresses de chacun des membres du groupe. 4:00 : Retour au camp. L'heure de dormir. 2 jours que nous sommes dans le grand nord, notre rythme est déjà complètement décalé. Berty's web Page 3/11 Carnet de voyage au Spitzberg 3ème journée 12:00 : Lever, petit-déjeuner et première grosse randonnée sur le Svea. Nous avons emporté à boire (eau dans gourdes et thermos) et à manger (pain, jambon fumé, pâté). 09. Rando sur le Svea Environ toutes les 2 heures, "pause énergie" : barre de céréales, fruits secs, bananes séchées. Ces dernières ont l'aspect de bananes pourries mais se révèlent délicieuses (un petit goût de caramel) et bourrées d'énergie : tout ce qu'il faut pour des heures de randonnées. L'accès au glacier se fait par les rivières de fonte des neiges ; bottes indispensables. 10. Front du Svea Avant d'atteindre la glace, nous devons escalader les moraines qui bordent le glacier. 11. Le glacier Svea 12. Les crevasses du Svea La marche sur le glacier n'est pas difficile. Il suffit juste de ne pas trop s'approcher des crevasses. Et en cas d'impossibilité de contournement, un petit saut suffit avec notre guide prêt à nous retenir en cas de glissade. 20:00 : Retour au camp. Déjeuner. 22h00 : Initiation au kayak de mer. Il s'agit de kayaks biplaces. L'eau est à 2°C. Alors pas question d'y tomber. Pour se protéger nous portons une combinaison étanche et une cotte chaude Helly-Hansen rembourée de laine. Nous circulons au milieu des icebergs qui se détachent du glacier. Rencontre d'un phoque barbu sur son iceberg. Aussitôt nous a-t-il repérés qu'il quitte son glaçon pour plonger et réapparaître 30 mètres plus loin. 3:30 : Dîner dans la tente-mess. Chacun donne un coup de main entre la préparation et la vaisselle. L'eau potable est un petit lac alimenté par la fonte des glaciers. Ici pas de pollution. 6:00 : Coucher. Commence une longue nuit de repos après une bonne journée de marche et de kayak. Berty's web Page 4/11 Carnet de voyage au Spitzberg 4ème journée 17:00 : Lever. Le temps a changé. Les nuages sont arrivés, le temps est couvert. 13. Observation du Svea 19:00 : Départ pour rando sur les montagnes aux abords du Svea. Le temps se dégage. Nous grimpons à pic les flancs des montagnes pour ensuite suivre les crêtes parallèlement au Svea vers le Nord. De cette position, nous observons les plissements du glacier et la formation de crevasses. Des milliers d'années de glaces s'étalent devant nous. Le glacier fait plusieurs dizaines de km de long pour 5 km de large au niveau du front de mer. 14. Le glacier Svea vu de haut A mesure que nous nous éloignons du camp en suivant la crête, derrière nous s'étend l'Ekmanfjord. 15. L'Ekmanfjord 0:00 (28/07) : Le ciel s'est bien dégagé, restent quelques langues de nuages. C'est le moment de la pause pique-nique. Le temps d'admirer le soleil de minuit au-dessus du Svea. 16. Soleil de minuit sur le Svea Et l'heure de penser à prendre le chemin du retour. 0:30 : Le retour se fait au milieu des cailloux. Sur les montagnes du Spitzberg rares sont les gros blocs de roches. Ici où il gèle à pierre fendre, c'est le règne du caillou. 17. Observation du Svea En arrivant près de la plage de notre camp, nous passons trop près des nids des sternes arctiques. Elles défendent leur progéniture en piquant sur nos têtes, prêtes à nous donner des coups de bec. Il faut garder un bras en l'air pour éviter le contact. 18. Retour au camp 4:00 : Arrivée au camp. Le ciel est complètement dégagé. Berty's web Page 5/11 Carnet de voyage au Spitzberg 5:00 : Dîner. 7:00 : Coucher. 5ème journée 17:00 : Lever. La pluie fait son apparition. Petit-déjeuner au chaud dans la tente-mess. Nous décidons d'attendre une amélioration. 23:00 : Déjeuner. Le temps s'améliore, la pluie cesse mais le ciel reste chargé. 1:00 (29/07) : Rando en kayak de mer. Direction le glacier Walhenberg à l'ouest du Svea. 19. Front du Svea Nous longeons le front du glacier, à distance respectable. En permanence d'énormes blocs se détachent et chutent avec fracas dans la mer. Le bruit est semblable au tonnerre. S'approcher trop près serait prendre le risque d'être renversé par une vague. 20. Kayak entre les icebergs Idem, nous contournons les gros icebergs. Ils peuvent se retourner à tout moment provoquant une vague, et dans le cas où nous serions trop près, ils pourraient soulever notre embarcation. Rappelons-nous que 90% d'un iceberg sont sous l'eau. Nous rencontrons de nouveau un phoque. Il plonge sous nos embarcations et réapparaît au loin pour nous observer. Difficile de s'en approcher pour le prendre en photo. Son instinct le garde à distance. 21. Approche du glacier Wahlenberg Nous dépassons le Svea et voici qu'apparaît le glacier Wahlenberg. Moins large que le Svea, il est tout de même impressionnant. Il présente la curiosité d'avoir une grotte à sa base, sans doute inhabitée. Quel animal serait assez fou pour s'abriter dans un lieu dont les murs sont en perpétuel mouvement ? 22. Grotte sous le glacier Déjà plusieurs heures que nous pagayons. Les pauses barres-céréales aident nos bras à trouver de l'énergie mais il est temps de rentrer. 23. Retour 24. Dernier coup d'oeil Berty's web Page 6/11 Carnet de voyage au Spitzberg Le temps d'un dernier coup d'oeil en arrière pour revoir le Wahlenberg, nous revoici sur le front du Svea. Encore 5 km de pagayage avant de revoir le camp. 9:00 : Retour après 8 heures de kayak. 10:00 : Dîner 25. Garde du camp 12:00 : Coucher. Cette nuit, nous avons 2 heures de garde à effectuer, 2 heures à observer les alentours du camp afin de nous assurer qu'aucun ours trop curieux ne s'approche. Dans le cas contraire, la consigne est de réveiller un guide qui saura le faire s'éloigner et en dernier recours pourra faire usage de son fusil. 6ème journée 3:00 (30/7) : Réveil. Le kayak a laissé des traces. Le groupe avait besoin d'une longue nuit de repos. 4:00 : Petit-déjeuner 6:00 : Départ pour rando sur les plateaux au nord-est du camp. Le ciel s'est dégagé, mais le vent s'est levé. 26. Rando dans la toundra La rando se fait au travers des plaines de toundra. Nos pas réveillent les moustiques. Mieux vaut marcher devant ou de front. Les derniers sont piqués par les moustiques réveillés par les premiers. 27. Rivière de fonte des neiges Nous traversons de petites rivières par où s'écoule la fonte des neiges au début de l'été. En juillet le débit est faible, la neige a déjà disparu des sommets. Les bottes sont pratiquement inutiles. Nous pouvons même parfois suivre le lit de certaines rivières. 28. Le camp 13:30 : Retour de rando. 15:00 : Dîner. 17:00 : Coucher. Berty's web Page 7/11 Carnet de voyage au Spitzberg 7ème journée 4:00 (31/07) : Réveil. La petite pluie fait son retour. Le groupe reste se reposer encore quelques heures. Certains se lèvent et se regroupent dans la tente-mess. Bavardage. 8:00 : La pluie a disparu, mais il y a toujours un peu de vent. Petit-déjeuner. On prend des forces pour une journée de kayak. 10:30 : Départ rando de kayak. Objectif une petite île à l'est du camp en face d'un autre glacier. Nous emportons nos bottes dans le kayak pour pouvoir nous promener une fois sur l'île. L'aller se passe bien, le rythme est bon. Les pauses barres de céréales entretiennent la cadence. 29. Promenade sur ile Après quelques heures nous atteignons l'objectif. Nous quittons la combinaison étanche et ne conservons que notre cotte Helly-Hansen. Nous laissons notre équipement dans les kayaks pour une petite balade sur l'île. Aucun risque de voir disparaître nos kayaks, il n'y a pas un être humain à 50 km à la ronde. Et on a rarement vu un phoque ou un ours utiliser un kayak. 30. Observation du 3ème glacier De l'autre côté de l'île, nous observons au loin le front d'un autre glacier. Notre guide nous explique que l'île où nous sommes était il y a 50 ans une moraine de ce glacier, preuve du recul des glaciers du grand nord. 31. Plage Nous longeons le bord de l'île et marchons sur de petites plages. Pas beaucoup de baigneurs. Le retour est une autre paire de manches. Le vent s'est amplifié. Il provoque l'apparition de vagues qu'il faut prendre de face pour un maximum de sécurité même si, heureusement, nos kayaks sont très stables. Le pagayeur arrière joue du gouvernail pour garder son bateau dans l'axe. Les creux sont presque d'un mètre. Assis dans le kayak nous ne voyons pas au-delà des vagues. Pour corser le tout, le vent est face à nous. Il faut redoubler d'efforts d'autant que nous craignons que ce vent ne s'amplifie. Nous voulons donc rentrer le plus vite possible. Certaines bourrasques semblent nous repousser en arrière. Nous longeons le rivage. Il nous reste toujours la possibilité d'abandonner les kayaks sur une plage et de rentrer à pied. Nous arrivons à un endroit où le vent et les courants génèrent des vagues contraires et plus puissantes, même notre guide, entraîné et disposant d'un kayak monoplace plus léger, ne parvient pas à passer. Nous rejoignons alors le bord et traînons nos kayaks, les pieds dans l'eau sur la plage de galets. La combinaison étanche ne dispose pas de semelle. Chaque pas dans les galets avec le Berty's web Page 8/11 Carnet de voyage au Spitzberg poids du kayak nous le rappelle. Cette barrière franchie, nous réembarquons pour terminer les quelques km nous séparant encore du camp de base. 22:00 : Retour au camp. Les bras en compote... 23:30 : Dîner. 1:00 : Coucher. 8ème journée 32. Observation de l'Ekmanfjord 11:00 (1/08) : Lever. 12:00 : Départ pour une rando sur les hauteurs du fjord. Il fait beau mais froid. Sur les crêtes le vent est vif. Le bonnet est de rigueur. 33. Ekmanfjord A notre droite, nous admirons les couleurs du fjord. Nous revoyons également l'île où nous sommes allés la veille en kayak. Nos bras s'en souviennent encore. 34. Ekmanfjord Au loin, l'autre côté du fjord est constitué de falaises dans lesquelles apparaissent des couches de roches de différentes couleurs. Infatiguables, les huskies nous accompagnent. Quand nous faisons 10 mètres, ils en font 20 en allant et venant réclamer une caresse auprès de chacun des petits groupes de randonneurs. 35. Pause pour les huskies Enfin, nous atteignons un sommet nous permettant d'observer plus loin, au nord-est, les chaînes de montagnes du Spitzberg. 36. Chaines de montagnes Il reste de-ci de-là de la neige sur leurs flancs. 35. Pause pour les huskies Berty's web Page 9/11 Carnet de voyage au Spitzberg 37. Chiens de montagnes 21:00 : Retour au camp de base. Il faut commencer à ranger notre matériel. Nous allons bientôt quitter le camp et retourner à Longyearbyen. Le bateau va venir déposer un autre groupe et nous ramener. 1:00 (2/08) : Arrivée du bateau. Comme à l'aller l'embarquement se fait en zodiac. Il n'y a pas de port sur la plage du camp de base. Le bateau reste à 100 mètres du rivage. 38. On lève le camp 2:00 : Tout le monde a embarqué. Départ du bateau. Nous dînons dans le bateau. 3:00 : Arrivée à Longyearbyen 4:00 : De retour au gîte. Les douches sont de nouveau prises d'assaut après 8 jours sans eau chaude. Puis, la fatigue aidant, tout le monde dort. 9ème journée 13:00 : Lever. Petit-déjeuner. Puis temps libre dans Longyearbyen, shopping. J'achète une carte détaillée du Spitzberg, histoire de retrouver les noms des fjords et glaciers. Balade dans la ville, visite de la zone portuaire, des chenils d'huskies élevés pour les randos en traîneau au printemps, et de la Svalbard limo. La limousine qui transporte les passagers de certaines croisières de luxe qui font escale à Longyearbyen. 0:30 (3/08) : Dîner au gîte. 3:00 : Coucher 10ème journée 9:00 : Lever 12:00 : Musée du Svalbard (histoire géologique, histoire des mînes de charbons, des trappeurs...). 39. Longyearbyen vue du glacier 14:00 : Rando sur le glacier de Longyearbyen. Au retour nous passons auprès d'un cairn en mémoire d'une norvégienne tuée 2 ans plus tôt par un ours blanc. Preuve de l'utilité d'une arme lorsque l'on s'éloigne des lieux habités. Nous n'aurons pas eu la chance d'apercevoir l'ours. D'autres groupes l'ont eue. Les quelques ours encore au Svalbard l'été sont en réalité des ours qui ont manqué la banquise au printemps. Ils peuvent être dangereux car ils sont loin de leur nourriture habituelle, les phoques qui, eux, sont sur Berty's web Page 10/11 Carnet de voyage au Spitzberg la banquise. 40. Arrivée sur Oslo 21:00 : Dîner dans un restaurant de Longyearbyen. 0:00 : Décollage, direction Paris via Oslo. Remerciements Merci à Laurent pour m'avoir prêté ses notes sans lesquelles ce carnet de voyage serait beaucoup moins détaillé, merci à mon expert en orthographe, et merci à Mickaël pour m'avoir autorisé à mettre en ligne quelques-unes de ses photos. Berty's web Page 11/11