Dysfonctions sexuelles féminines
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Dysfonctions sexuelles féminines
Les dysfonctions sexuelles féminines aujourd’hui : mise au point au retour du congrès de l’ISSWSH 2005 Progrès récents dans la classification des dysfonctions sexuelles et dans la méthodologie des études cliniques Jusqu’à 2000 : La définition se focalisait sur les composantes psychologiques et/ou relationnelles de la femme dans son couple, et était détaillée dans le manuel des troubles « psychiatriques » (Diagnostic Statistic Manual of Mental Disorders; DSM IV, 2000) En 2004: - des standards de recherche bien codifiés ont été proposés pour les études cliniques à venir (HEIMAN, de l’équipe de SEGRAVES) - élaboration de questionnaires précis (dont un questionnaire de dépression) traduits de l’anglais, mais validés en français. Questionnaires utilisés désormais Le questionnaire de satisfaction par rapport à la Vie (Life Satisfaction Checklist-LiSat9): 9 questions avec 6 réponses possibles. Le questionnaire sur l’historique médical (Medical Historic Questionnaire ou MHQ): 7 questions avec 4 ou 7 réponses possibles, dont la fréquence des rapports et l’âge d’apparition de la dysfonction sexuelle. Les questions complémentaires sur la santé sexuelle: 4 questions sur la fréquence des rapports et des orgasmes. Une échelle de sécheresse vaginale est incluse (0 à 7). Le questionnaire sur la sexualité féminine (Sexual Function Questionnaire ou SFQ) Ce questionnaire réunit les scores des 4 domaines bien compartimentés qui décrivent désormais la sexualité féminine: le désir, l’excitation, l’orgasme (30 questions avec 5 possibilités de réponses). L’élément douloureux est évalué, avec des scores de douleur. Questionnaires utilisés désormais Le score de détresse sexuelle chez la femme (Sexual Distress Scale, FSDS): ne sont retenues dysfonctionnantes que les femmes avec scores >= 15 et 3 items > 3. Le questionnaire de la qualité de vie sexuelle (Sexual Quality of Life Questionnaire – Female) (SQOL – F). « Second International Consultation ou Sexual Medicine » (Paris, juin 2004): Rosemary BASSON et différents experts ont travaillé sur ce problème de définitions. Ces définitions ont été ensuite diffusées lors du congrès de l’ISSWSH à Atlanta, Octobre 2004 et dans la revue « Sexual Medicine », 2004. Michèle PUJOS les a résumées dans le premier journal de Médecine Sexuelle, juin 2005. Les dysfonctions sexuelles féminines sont désormais réparties: En désir sexuel hypo - actif (DSH): questions sur les fantasmes ou l’idée d’avoir une activité sexuelle. En troubles de l’excitation sexuelle: items étudiant la partie de la sexualité amenant la pénétration, dont la lubrification. En troubles de l’orgasme (qui constitue le stade final de l’excitation). En troubles avec composante douloureuse. Au congrès de l’ISSWSH à Las Vegas, cette nouvelle classification n’a pas déjà été remise en cause, mais Stanley ALTHOF, psychologue de formation, et actuel président de cette société, a émis de vives réserves sur le manque de confiance et de fiabilité dans les réponses. Il n’est pas exclu que l’on revienne à un système d’auto - questionnaires quotidiens moins fastidieux. I – LE DESIR SEXUEL HYPOACTIF Défini par un absence (ou diminution) du désir sexuel avec absence de pensées ou fantasmes. Il peut générer une détresse personnelle qui sera appréciée par le score de détresse sexuelle (FSDS), voire le questionnaire de qualité de vie (Li Sat 9). Fréquence : L’enquête IPSOS SANTE – Laboratoire LILLY = 1000 personnes interrogées en France (2003) : 46 % des femmes se plaignent d’une baisse de désir ; 16 % de troubles de l’orgasme et 15 % de douleurs à la pénétration. Cette enquête n’a pas utilisé les questionnaires nouvelle génération. PRISE EN CHARGE D’UN DESIR SEXUEL HYPOACTIF (1) L’interrogatoire doit préciser les particularités de chaque femme. L’âge (+++) : – La sexualité de la femme jeune n’a pas encore été pénalisée par la co-morbidité des pathologies liées à l’âge, ou par l’ancienneté de conflits conjugaux. Préciser le type ou l’absence de contraception. – Chez une femme plus âgée : Évaluer les conséquences des grossesses sur le tractus uro-génital. Évaluer aussi la présence d’une pathologie très diverse (métabolique, cardiovasculaire, neurologique ou psychiatrique …) et savoir si le traitement suivi a des répercussions sur sa sexualité. – En post ménopause : la ménopause a-t-elle été spontanée ou chirurgicale ? A-t-elle pris un traitement hormonal substitutif (THS) ? Pendant combien de temps ? Ce THS améliorait-il sa vie sexuelle ? PRISE EN CHARGE D’UN DESIR SEXUEL HYPOACTIF (2) les particularités psychosexuelles de chaque femme : – Sa sexualité est la résultante de la dynamique du couple, des conflits, de la lassitude d’une relation ancienne. – Mais elle résulte aussi d’un cursus personnel scolaire, professionnel et relationnel, avec ses succès et ses échecs. – La sexualité d’une femme dépend également du contexte socio culturel et religieux (position politique ou familiale vis-à-vis de la contraception, de l’IVG, de la soumission à l’homme …). – La dysfonction s’auto aggrave ensuite par des cercles vicieux bien connus à l’occasion de traumatismes psychologiques (licenciement, mort d’un enfant, divorce …). PRISE EN CHARGE D’UN DESIR SEXUEL HYPOACTIF (3) Le bilan paraclinique doit inclure un bilan métabolique (diabète ? HTA ? Consommation d’alcool ?…). Demander un bilan thyroïdien et une prolactinémie si nécessaire. L’examen gynécologique doit apprécier l’état de la musculature pelvienne et évaluer les séquelles des antécédents obstétricaux. Ces données seront détaillées dans le chapitre traitant des pathologies sexuelles douloureuses. Le traitement sera détaillé en même temps que celui des troubles de l’excitation sexuelle. II - LES TROUBLES DE L’EXCITATION SEXUELLE On parle désormais de l’impossibilité permanente ou récurrente d’atteindre ou maintenir un état d’excitation sexuelle suffisant, qui se traduit souvent par un manque de lubrification. Il s’agit de la dysfonction sexuelle la plus fréquemment rencontrée en post-ménopause, en relation avec la privation estrogénique. L’interrogatoire et l’examen clinique doivent être envisagés comme on l’a fait pour le Désir Sexuel Hypoactif. Le Traitement Hormonal de Substitution (par voie générale ou locale) était une réponse logique. Mais le principe de ce THS est remis en cause (cf. chapitre ultérieur). III - LES TROUBLES DE L’ORGASME Lors de la conférence de consensus en juin 2004 à Paris (puis lors du congrès de l’ISSWSH en 2004 à Atlanta), on a retenu la définition que l’orgasme était une sensation de plaisir intense provoquant un état de conscience modifié, accompagné de contractions de la musculature des muscles striés à l’entrée du vagin qui amènent une sensation de bien-être. L’enquête IPSOS SANTE-laboratoire LILLY (2004) rapportait une fréquence de 16% des femmes françaises interrogées, se plaignnnt de troubles de l’orgasme. L’interrogatoire et la prise en charge est la même que pour les deux chapitres précédents. IV - LES TROUBLES AVEC COMPOSANTE DOULOUREUSE On distinguait depuis plus de 20 ans, les dyspareunies « superficielles » (incluant la prise en charge du vaginisme), des dyspareunies « profondes ». Les dyspareunies « profondes » doivent être diagnostiquées et traitées rapidement, car il s’agit le plus souvent de pathologies bénignes (malformations utérines ; endométriose ; prolapsus …) mais aussi de pathologies cancéreuses (utérus et ovaire) qui nécessitent une sanction chirurgicale immédiate. Lors du congrès de l’ISSWSH à Las Vegas, la session traitant des « Stratégies de prise en charge des symptomatologies douloureuses » a été modérée par Caroline PUKALL, jeune psychologue canadienne. La synthèse de cette table ronde est disponible, sur le site mail de votre société. LES TROUBLES AVEC COMPOSANTE DOULOUREUSE A été précisément défini : le VVS (ou Vulvar Vestibulis Syndrome) qui correspond à une douleur localisée, constante ou non, lors de la pénétration pénienne, ou autre objet, comme l’usage de tampons. La douleur est strictement localisée au niveau de la vulve, du vestibule, du clitoris, de l’urètre, du vagin ou du plancher pelvien. L’interrogatoire doit prendre en compte le statut métabolique (les femmes diabétiques sont plus à risque d’infections urinaires ou mycosiques) ; le statut hormonal (dont la privation estrogénique en post ménopause). Il faut tenir compte des séquelles postradiothérapiques ou chimiothérapiques des cancers locaux. LE VVS (VULVAR VESTIBULITIS SYNDROME) L’interrogatoire doit rechercher les séquelles d’événements obstétricaux. Y a-t-il eu épisiotomie ? Risque de présenter une neuropathie post-traumatique ? (les sports à risque étant le cyclisme et l’équitation). L’examen clinique est fondamental, car les étiologies sont infiniment variées : vulvites mycosiques, herpès, maladie de Paget, lichen plan, bartholinite, phimosis du prépuce, etc … La tonicité des muscles du plancher pelvien est évaluée. La sécheresse vaginale est appréciée. Le score de dépression est pris en compte. Le traitement est envisagé en fonction du diagnostic étiologique. Une approche chirurgicale est quelquefois necessaire. Andrew GOLDSTEIN a évoqué la prise en charge chirurgicale. LE VVS (VULVAR VESTIBULITIS SYNDROME) (2) Caroline PUKALL : comparaison des résultats, d’une étude randomisée, entre une prise en charge comportementale et un traitement médical classique. Pas de supériorité significative entre les deux traitements (âge moyen des patientes : 26,5 ans). Talli ROSENBAUM (Tel Aviv) : a ensuite rappelé la définition du vaginisme, qui correspond aux difficultés permanentes (ou récurrentes) rencontrées par une femme, lors de la pénétration vaginale d’un pénis, ou d’un doigt, alors qu’elle affirme souhaiter cette pénétration. LE VVS (VULVAR VESTIBULITIS SYNDROME) (3) Le vaginisme correspond le plus souvent à un symptôme phobique qui permet de couper court à la crainte de la douleur, parallèlement à une contraction involontaire des muscles pelviens. Talli ROSENBAUM considère que les sexothérapies traditionnelles ne consistent qu’à donner des conseils, qu’à recommander des exercices de rééducation du plancher pelvien, et l’utilisation de dilatateurs vaginaux La thérapie « physique » constitue une prise en charge plus globale. Elle montre à la patiente des schémas expliquant les données anatomiques. En plus des exercices de bio – feed back, la patiente doit réaliser, à son domicile, des exercices à l’aide d’un miroir. Ceci l’oblige à regarder, toucher et apprendre à connaître ses organes génitaux. Cette thérapie inclut l’utilisation de dilatateurs vaginaux, l’apprentissage d’une respiration correcte, voire de techniques de relaxation. POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (1) Par substitution hormonale : les femmes ménopausées, de par leur hypogonadisme, ont constitué un modèle expérimental idéal, pendant plusieurs décennies, afin d’évaluer les effets de l’Hormono Thérapie de Substitution (THS). On disposait de molécules aptes à traiter les signes fonctionnels à court terme, de la ménopause (bouffées vaso-motrices, trophicité des organes génitaux) et, à long terme, actives sur la déminéralisation osseuse. Les patientes, en post ménopause, permettaient la mise au point de traitements des dysfonctions sexuelles qui leur manquaient tant. Ceci, alors que les hommes bénéficient , depuis 25 ans, d’un pannel de médications. Et ceci est d’autant plus paradoxal que l’allongement de la durée de vie en post-ménopause sera plus longue. POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (2) - En 2002, la publication de l’étude américaine WHI (Women Health Initiative) a provoqué un coup de tonnerre chez les gynécologues. En effet, une légère augmentation du pourcentage de cancers du sein, dans le groupe traité, est apparue, par rapport au groupe non traité. Le coup de tonnerre a aussi touché les cardiologues car les effets protecteurs vasculaires des THS étaient remis en cause. Le THS a aussi été rediscuté chez les rhumatologues : si l’efficacité du THS sur la perte osseuse en post-ménopause n’a pas été contestée, l’obligation de limiter le THS oblige à envisager la prise en charge de l’ostéoporose avec d’autres schémas thérapeutiques. - En 2003, la « Million Women Study » a été publiée en grande bretagne, amenant les même conclusions que l’étude WHI. - Ensuite, pour la France, l’AFSSAPS a envoyé aux professionnels de santé des recommandations qui ont été ensuite surmédiatisées. POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (3) - Avril 2004 : lors de l’audition publique de l’AFSSAPS, ont ensuite été présentés les premiers résultats d’une étude menue par l’INSERM à l’initiative de la mutuelle MGEN (Etude E3N). (Etude de cohorte sur 100 000 femmes volontaires). Le risque de cancer du sein serait augmenté, même pour des durées de traitement courtes, avec l’association estrogène + progestatif de synthèse. Ce risque n’était pas retrouvé quand une progestérone micronisée était associée à l’estrogène. - D’un point de vue méthodologique, il était difficile de comparer les résultats de l’étude WHI. En effet, le THS le plus prescrit, aux USA, est un estrogène conjugué équin par voie orale (PREMARINLaboratoires WYETH) plus leur progestatif de référence : l’acétate de médroxyprogestérone. Le profil des patientes américaines étudiées (âge plus élevé, obésité plus fréquente ne correspondant pas non plus au profil des patientes françaises). POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (4) - En effet, nous disposons en France d’estrogènes naturels par voie percutanée, patchs … et une gamme de progestatifs plus large. - Une étude appelée « MISSION » a démarré en 2004, à l’initiative des collèges de gynécologie. L’objectif de cette étude prospective randomisée, est de déterminer la prévalence du cancer du sein, et la morbidité, hors cancer du sein (par fractures ostéoporotiques ou par affections cardiovasculaires) dans deux groupes de femmes (l’un sans THS, l’autre sous THS à « la française »). Les résultats n’ont pas encore été publiés dans leur totalité. POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (5) CONSEQUENCES DE CETTE REVOLUTION : – La majorité des patientes ont arrêté leur THS spontanément, ou après avoir lu le mieux ou le pire dans certains journaux. – Seules les ménopauses avec troubles fonctionnels ont droit à un THS, et pour une durée inférieure ou égale à 5 ans. – Seules également les ménopauses précoces (déficit estrogénique complet avant 40 ans) peuvent poursuivre leur THS jusqu’à l’âge d’une ménopause normale (50 ans). – D’autres patientes, dans une anarchie totale, se tournent vers les phyto-oestrogènes, sans imaginer que les risques cancérologiques, n’ont pas été évalués de façon rigoureuse. – Les patientes bénéficiaient lors des consultations de surveillance pour la prescription du THS, d’un dépistage cancer du sein (palpation, mammographie) mais aussi du col et du corps utérin, voire de l’ovaire. Ces cancers risquent d’être diagnostiqués désormais trop tardivement. POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (6) AUTRES MEDICATIONS : – La sildenafil (VIAGRA – laboratoires PFIZER) a été évoqué. On pensait qu’il aurait pu améliorer la lubrification vaginale, en dehors d’un THS. Malheureusement, son efficacité en postménopause, non plus que chez les femmes en période d’activité génitale, n’a été démontrée dans des études multicentriques internationales. – Les formes de VIAGRA à libération prolongée, comme le vardenafil (LEVITRA – laboratoires BAYER) ou le tadalafil (Laboratoires LILLY) n’ont pas montré d’efficacité supérieure au VIAGRA classique, hormis le fait de constater que la restauration des érections des conjoints amène indirectement une amélioration de la vie sexuelle des épouses (IrwinGOLDSTEIN, Las Vegas 2005). – De la même façon, le traitement d’une éjaculation prématurée peut améliorer la qualité de vie sexuelle de la femme. POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (7) AUTRES MEDICATIONS : – Les SERM (Selective Estrogen Receptor Modulator) Le raloxifène (EVISTA – Laboratoires LILLY ou OPTRUMA – Laboratoires Pierre Fabre) : son efficacité a été confirmée sur l’ostéoporose en post ménopause, sans effet sur la fonction cardiovasculaire ni sur le sein. Il n’a d’effet ni négatif, ni positif sur la sexualité. La tibolore (LIVIAL – Laboratoires ORGANON) : le Pr GOMPEL, lors de l’audition publique de l’AFSSAPS, en avril 2004, a rapporté les résultats de 4 études de tibolone/THS. L’efficacité sur les bouffées de chaleur est un peu inférieure, mais elle est supérieure au niveau de la sexualité. Il n’y a pas de données sur les effets vasculaires ni sur les fractures. L’étude « Liberate » est en cours, en ce qui concerne le cancer du sein. La tibolone n’est pas commercialisée aux USA. Le lasofoxifène (Laboratoires PFIZER) a montré une amélioration de la dyspareunie chez les femmes avec atrophie vaginale en postménopause (BACHMANN, 2004). On ne dispose pas des résultats de ce SERM en post-ménopause. POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (8) AUTRES MEDICATIONS : – L’apomorphine a été proposée (comme chez l’homme) par voie nasale (TROUPIN, ISSWSH, Amsterdam 2003). Chez l’homme, elle peut être efficace à condition de posologies élevées, avec effets secondaires importants. – L’association yohimbine-arginine : la yohimbine est un alpha bloquant. Les résultats ne sont pas probants (MESTON, Las Vegas 2005), et restent à confirmer. – On insiste aussi sur l’interet de l’utilisation locale de lubrifiants pour pallier au problème de lubrification. Il s’agit de lubrifiants classiques TRY, KY, … mais aussi de gels non hormonaux (ex : MONASENS – Laboratoires THERAMEX). – Sans oublier le très ancien fluide lubrifiant non hormonal SENSILUBE (Laboratoires CCD) pouvant être prescrit chez des femmes ayant présenté un cancer hormono-dépendant. POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (9) AUTRES MEDICATIONS : – Ceci alors qu’aux USA, les patientes continuent d’utiliser des tablettes vaginales d’estradiol non commercialisées en France (exemple : VAGIFEM – Laboratoires NOVO NORDISK). – L’adjonction d’androgènes. Ce sujet a fait l’objet d’une session très intéressante à Las Vegas. Toutes les formes d’administration ont été proposées : Spray nasal Injections intramusculaires Implants : André GUAY considère que la dose de 75 mg de testostérone est trop importante chez la femme. Des implants contenant des doses plus faibles ont été élaborées en Grande Bretagne, et en Australie, mais ne sont pas utilisés aux USA. POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (10) L’adjonction d’androgènes (suite) : – Par voie orale : L’undecanoate de testosterone (Laboratoires ORGANON), disponible en Europe depuis environ 20 ans est autorisé au Canada, mais pas aux USA. Une prise quotidienne est nécessaire. Les laboratoires SOLVAY PHARMA ont commercialisé aux USA, ESTRATEST : association de PREMARIN + méthyltestosterone 1,25 mg. Cette association n’a pas été proposée en France. – Par voie percutanée : Un gel de testostérone à 0,5 % a été proposé par André GUAY (Tostrelle) utilisé localement (Cellegy Pharmaceuticales). Des patchs transdermiques contenant de la testostérone (Laboratoires PROCTER & GAMBLE) proposés par UTIAN (ISSWSH, Atlanta 2004) puis par BUSTER chez des femmes présentant une ménopause précoce chirurgicale. Des patchs contenant de la testostérone sont en demande d’AMM pour la France, sans réponse à ce jour de la part des autorités sanitaires. Des précurseurs androgéniques, par voie orale comme la DHEA, ont été aussi proposés mais André GUAY affirme que la garantie de pureté du produit n’est pas assurée (ISSWH, Las Vegas 2005). POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (11) – L’adjonction d’androgènes (suite) Daniel SHAMES, lors de l’ISSWH à Las Vegas, a tenté de rapporter la position de la FDA après des réunions récentes d’experts. Le mode d’action des androgènes sur la sexualité de la femme est mal connu. Ceci alors que leur effet positif sur le désir sexuel et le bien être en général est peu contesté. Ce traitement n’a pas été approuvé par la FDA. Il est indispensable d’apprécier les risques de traitement : à court terme : virilisation minime (acné ou séborrhée). à long terme : risque d’augmenter les risques cardiovasculaires, par modification du profil lipidique, du bilan de coagulation, et de l’insulinorésistance. – Les risques d’une virilisation fœtale doivent être pris en compte chez les femmes en âge de procréer. – Un risque accru de cancer du sein n’est pas exclu. POSSIBILITES THERAPEUTIQUES ACTUELLES DES DYSFONCTIONS SEXUELLES FEMININES (12) Dans ces conditions, aux USA, actuellement il faut expliquer que la prescription d’androgènes n’est pas approuvée par la FDA. Il faut faire signer un consentement éclairé expliquant le rapport risques/bénéfices et ne prescrire que la posologie minimale efficace. En France, vues les controverses actuelles sur les THS, il y a peu de chances que les autorités sanitaires autorises ce type de traitement. Conclusions Des progrès importants ont été réalisés dans les définitions ; dans la méthodologie des études cliniques ; dans la précision des questionnaires utilisés chez les femmes dysfonctionnantes sexuellement. Malheureusement, des progrès immenses dans les thérapeutiques se font attendre.