BLOIS 2014 : Les indiens rebelles : Sitting Bull et

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BLOIS 2014 : Les indiens rebelles : Sitting Bull et
BLOIS 2014 : Les indiens rebelles : Sitting Bull et Ambedkar.
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Par Thomas Grillot (Amérique du Nord) et Nicolas Jaoul (Inde).
BLOIS 2014 : Les indiens rebelles : Sitting Bull
et Ambedkar.
par Marc de velder
Mise en ligne : mardi 21 octobre 2014
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BLOIS 2014 : Les indiens rebelles : Sitting Bull et Ambedkar.
I le Rebelle Sitting Bull. (GRILLOT)
Ce guerrier sioux vit l’âge d’or entre 1825 et 1851, quand ce peuple indien domine les Grandes
plaines et signe 2 Traités avec les blancs.
Mais c’est un chef « hostile », qui refuse les rations, de vivre dans les réserves, de s’intégrer et de
se ruraliser. Il refusera aussi de signer le 3ème Traité de Fort Laramy en 1868.
En 1876, à la bataille de Little Big Horn, Crazy Horse combat, Sitting Bull assiste à la bataille mais
ne combat pas. Cette défaite de Custer symbolise la dernière défaite des blancs dans une erreur
stratégique.
En 1880/1885, Sitting Bull joue dans le Wild West Show de Buffalo Bill, il devient une icône
connue en Europe. Il meurt en martyr en 1890, année de la dernière guerre indienne et de la fin de
la « frontière »,arrêté par la police indienne pour avoir participé à un mouvement pacifique, la
Danse des esprits, que les Blancs prennent à tort pour une danse de guerre. Plus que Geronimo ou
Crazy Horse, Sitting Bull devient l’image de l’indien rebelle...
II le Rebelle Intouchable Ambedkar. (JAOUL).
Oublié de l’Histoire de l’Inde, Ambedkar sera le chef de l’émancipation des Dalits (« ceux qui sont
écrasés », terme que les Intouchables se donnent). Il nait d’un père instructeur militaire en 1891
(un an après la mort de Sitting Bull) qui lui paye des études aux Etats-Unis, à New York, entre
1914 et 1918. Il s’inspire des théories marxistes et socialistes et écrit une thèse sur l’inégalité
graduée.
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Mais, à son retour en Inde, c’est le choc, personne ne veut partager sa chambre en colocation et
ses subordonnés lui jettent de loin les dossierscar il est resté un Intouchable. Il milite alors dans le
rejet de l’hindouisme et de ses castes, il s’habille toujours à l’occidental et se convertit au
bouddhisme (300.000 dalits le suivront sur cette voie).
En 1932, il s’oppose à Gandhi et fait une grève de la faim, en vain, pour réclamer un statut de
minorité pour les dalits, que le Mahatma a fait annuler. Il reproche à gandhi son paternalisme et
veut que les Intouchables s’émancipent d’eux mêmes...
En 1947, il rédige la Constitution Indienne (car c’est un étudiant brillant de droit) et devient
ministre du gouvernement d’indépendance. Mais tès vite il se heurte aux conservateurs hindous
du Parti du Congrès et doit claquer la porte en 1951. En 1956, il milite pour un fondamentaliste
bouddhiste républicain aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Il participe à une
conférence mondiale à Katmandu, où il prône la non violence et le marxisme sans dictature du
prolétariat.
Il meurt en 1956 et est caricaturé comme un suppôt des Britanniques et un traître à l’hindouisme.
Les nationalistes hindous l’écartent et l’image de Gandhi l’oblitère. C’est seulement vers 1991 que
les révoltes des dalits le font ressurgir comme leur leader et l’îcone du rebelle intouchable.
Conclusion : Entre Sitting Bull, le rebelle armé et perdant, et Ambedkar le leader dalit non violent
il y a peu de points communs : ce sont cependant des rebellions en milieu colonial et des victimes
du racisme des blancs ou des hindous. Mais Sitting Bull a été récupéré comme une figure
médiatique de l’histoire américaine ; alors qu’Ambedkar a été nié pendant 44 ans et que le combat
des dalits n’est toujours pas fini. La fabrique des icônes rebelles est complexe et ambivalente.
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