ESSAI THERAPEUTIQUE DU KETOPROFENE (PROFENID) DANS

Transcription

ESSAI THERAPEUTIQUE DU KETOPROFENE (PROFENID) DANS
ESSAI THERAPEUTIQUE DU KETOPROFENE (PROFENID)
DANS LE TRAITEMENT DES CRISES DOULOUREUSES
DE LA DREPANOCYTOSE
A. SANGARE*
RESUME
L'auteur rapporte les résultats du traitement de 50
crises douloureuses drépanocytaires par le KETOPROFENE (PROFENID) :
Il se dégage de cette étude, les conclusions suivantes :
- Le Kétoprofène (Profenid) est doué d'un effet
antalgique immédiatement bénéfique et durable ;
- Un raccourcissement significatif de la durée de la
crise douloureuse drépanocytaire est noté dans tous
les cas.
SUMMARY
The author re p o rts treatment results of fifty (50)
vascular obstruction crisis with KETOPROFENE :
Main finding are :
- K E TOPROFENE is a quick and lasting pain
reliever ;
- There is also a significant decrease in the duration
of the sickle cell acute pain.
INTRODUCTION
Actuellement, la maladie drépanocytaire est bien connue
tant au plan physiopathologique qu'au plan clinique.
Son traitement, encore objet de multiples controverses, est
un sujet d'intérêt scientifique indéniable.
Ce traitement a en effet connu plusieurs époques dans son
histoire :
De 1971 à 1976, l'ère du traitement moléculaire a été inaugurée aux USA :
Certaines substances comme l'urée, le carbamyl phosphate, le cyanate et le dyméthyl adipimidate (D.M.A.) se
sont avérées efficaces in vitro dans l'inhibition de la
polymérisation des molécules d'hémoglobine S. Cette
propriété antifalcémiante du traitement moléculaire n'a
pu être utilisée in vivo du fait de la toxicité des produits.
Depuis 1973, les espoirs se sont tournés vers des produits
mieux tolérés, notamment les vasodilatateurs.
Après 16 ans d'utilisation, ces vasodilatateurs n'ont pas
encore fait l'unanimité, parce que, d'une part leur mécanisme d'action n'est pas pour l'instant élucidé et d'autre
part, leur effet sédatif très lent est diversement apprécié par
les spécialistes.
Motivé par notre expérience personnelle, le présent travail
a été inspiré par les résultats prometteurs d'une étude préliminaire du kétoprofène dans le traitement de la crise douloureuse drépanocytaire.
I - MATERIEL ET MODALITES DE L'ETUDE
I.1 CRITERES DE SELECTION DES MALADES
Nous avons sélectionné 50 malades parmi les sujets drépanocytaires majeurs, fichés et régulièrement suivis au service d'Hématologie du CHU de Cocody.
Les malades retenus pour la présente étude sont âgés de
plus de 15 ans et présentent une crise douloureuse vasculoocclusive en phase d'état n'ayant bénéficié d'aucune thérapeutique antérieure.
Ont été exclus de l'étude, les malades de moins de 15 ans,
les femmes enceintes et les patients ayant reçu un traitement antalgique ou anti-inflammatoire dans les 3 jours
précédents.
I.1.1. REPARTITION DES MALADES SELECTIONNES
Les critères épidémiologiques retenus pour la répartition
des malades sélectionnés sont :
* Professeur agrégé, Service d'Hématologie CHU de Yopougon Abidjan - Rép. de Côte d'Ivoire
Médecine d'Afrique Noire : 1990, 37 (11)
A. SANGARE
694
- l'âge,
- le sexe,
- le phénotype hémoglobinique.
TABLEAU N°3 : Répartition des malades sélectionnés
selon le phénotype hémoglobinique.
I.2.1 REPARTITION DES MALADES SELON L'AGE
Cette répartition est résumée dans le tableau N°1.
TABLEAU N°1 : Répartition des malades
sélectionnés selon l'âge.
PHENOTYPE
HEMOGLOBINIQUE
NBRE
POURC. (%)
SSFA2
19
38
SC
14
28
SFA2
4
8
TRANCHES D'AGE
NBRE
POURC. (%)
SAFA2
13
26
15-20 ans
26
52
TOTAL
50
100
21-25 ans
9
18
26-30 ans
8
16
I.3 MODALITES THERAPEUTIQUES
31-35 ans
2
4
36-40 ans
5
10
Le Kétoprofène a été administré à chaque malade selon le
protocole suivant :
TOTAL
50
100
I.2.2 REPARTITION DES MALADES SELON LE SEXE
La distribution des malades selon le sexe figure dans le
tableau N°2.
TABLEAU N°2 : Répartition des malades
sélectionnés selon le sexe.
- Le premier jour :
. Deux ampoules de Profénid injectable (100 mg)
diluées dans du sérum physiologique et administrées
par voie intraveineuse,
. Puis relais 8 heures après par 1 comprimé de Biprofenid 150 mg per os.
- Les jours suivants :
1 comprimé de Biprofenid 150 mg per os 2 fois par
jour jusqu'à sédation complète de la crise.
SEXE
NBRE
POURC. (%)
Masculin
26
52
Féminin
24
48
I.4.1 CRITERES CLINIQUES
TOTAL
50
100
Les critères cliniques retenus pour l'appréciation des résultats du traitement sont :
- la durée de la crise,
- l'intensité des douleurs.
I.2.3 REPA RTITION DES MALADES SELON LE
PHENOTYPE HEMOGLOBINIQUE
La distribution des malades selon le phénotype hémoglobinique figure dans le tableau N°3.
Médecine d'Afrique Noire : 1990, 37 (11)
I.4 CRITERES D'APPRECIATION DE L'EFFICACITE DU TRAITEMENT
* La durée des crises douloureuses
L'évolution des crises douloureuses a été suivie sur
3 jours. L'appréciation des résultats a été faite 2 heures
après la première injection, puis tous les jours (J2 et J3).
ESSAI THERAPEUTIQUE DU KETOPROFENE…
695
* L'intensité des douleurs :
II - RESULTATS
L'intensité des douleurs a été codifiée selon une échelle
comportant 5 degrés :
II.1 RESULTATS CLINIQUES
- degré 0 : aucune douleur ;
II.1.1. EVA L U ATION DE LA DUREE DES CRISES
TRAITEES
- degré 1 : douleurs légères n'entraînant pas d'impotence
fonctionnelle ;
Les résultats de cette évaluation figurent dans le tableau
N°4.
- degré 2 : douleurs moyennes ;
- degré 3 : douleurs intenses permettant d'exercer une
activité et n'empêchant pas l'endormissement ;
- degré 4 : douleurs très fortes accompagnées d'impotence fonctionnelle et d'insomnie.
* Appréciation des résultats cliniques :
Elle a été faite selon les critères suivants :
- très bon résultats :
. diminution importante ou disparition des douleurs
avant 36 heures ;
. baisse d'au moins 2 degrés dans l'échelle des scores.
- bons résultats :
. diminution notable d'au moins 2 degrés ou disparition des douleurs avant 48 heures ;
- résultats médiocres :
. persistance de douleurs suffisamment intenses
après 72 heures.
I.4.2. CRITERES BIOLOGIQUES
Chez tous les malades traités, ont été évalués systématiquement et tous les jours les paramètres biologiques
suivants :
- nombre de globules rouges,
- hématocrite,
- taux d'hémoglobine,
- taux de bilirubine,
- taux de drépanocytes du sang artériel.
DUREE
DES CRISES
(HEURES)
NBRE
%
EXPRESSION
DES
RESULTATS
2
19
38
Excellent
6
3
6
Excellent
6-12
0
0
Excellent
12-24
11
22
Excellent
24-36
3
6
Bon
36-48
14
28
Bon
48 H
0
0
Passable
TOTAL
50
100
Remarques :
* Pour l'ensemble des crises traitées, la durée s'étale sur
une période de 0 à 48 heures.
* 33 crises aiguës (soit 66 % des cas) ont cédé entre 0 et
24 heures.
* 17 crises aiguës (soit 34 % des cas) ont disparu entre 24
et 48 heures.
II.1.2 EVA L U ATION DE LA DUREE DES CRISES
TRAITEES EN FONCTION DE L'INTENSITE DES
DOULEURS
Les crises aiguës sélectionnées ont été classées selon l'intensité des douleurs avant tout traitement.
Les résultats de l'appréciation de la durée des crises selon
l'intensité des douleurs figurent dans le tableau N° 5.
Médecine d'Afrique Noire : 1990, 37 (11)
A. SANGARE
696
TABLEAU N° 5 : Durée des crises traitées selon l'intensité des douleurs.
INTENSITE DES
DES DOULEURS
(DEGRES)
DUREE DES CRISES
EXPRESSION
DES
RESULTATS
MOYENNE
(HEURES)
ECART TYPE
(HEURES)
VALEURS LIMITES
(HEURES)
Degré 1
1
0,40
0-1
Excellent
Degré 2
2
1,25
0-6
Excellent
Degré 3
8
3,5
6-24
Très bon
Degré 4
23
6
12-48
Bon
Remarques :
* La durée des crises traitées est d'autant plus courte que l'intensité des douleurs est faible.
II.1.3. EVALUATION DE LA DUREE DES CRISES TRAITEES EN FONCTION DE LA LOCALISATION
Les résultats de cette étude figurent dans le tableau N° 6.
TABLEAU N° 6 : Durée des crises traitées selon la localisation des douleurs.
DUREE DES CRISES
LOCALISATION
EXPRESSION
DES
RESULTATS
MOYENNE
(HEURES)
ECART TYPE
(HEURES)
VALEURS LIMITES
(HEURES)
Douleurs généralisées
18
4,35
6-48
Bon
Douleurs osseuses des
MS
8
3,75
0-12
Très bon
Douleurs généralisées
des MI
9
4,2
2-24
Très bon
Douleurs thoraciques
10
3,75
2-24
Très bon
Douleurs rachidiennes
11
3,75
2-24
Très bon
Douleurs articulaires
des genoux
12
5,75
2-36
Très bon
Douleurs articulaires
des coudes
14
4,80
2-36
Très bon
Douleurs articulaires
des hanches
16
5,02
4-48
Bon
Médecine d'Afrique Noire : 1990, 37 (11)
ESSAI THERAPEUTIQUE DU KETOPROFENE (PROFENID)…
697
Remarques :
* Les douleurs osseuses sont les plus sensibles au traitement.
* Les douleurs articulaires ont une durée relativement plus longue (14 à 20 heures).
* Les douleurs généralisées sont les plus longues.
II.1.4 EVOLUTION DE L'INTENSITE DES DOULEURS SOUS TRAITEMENT
Les résultats de cette étude sont exprimés par la figure N° 1. Cette figure permet les constatations suivantes :
* la diminution de l'intensité des douleurs est plus prononcée dans les 6 premières heures après l'injection du
KETOPROFENE ;
* après la 6ème heure, la sensibilité des douleurs au traitement décroît progressivement.
COURBES D'EVOLUTION DE L'INTENSITE DES
DOULEURS SOUS TRAITEMENT
4
Intensité
3
Douleur degré 1
Douleur degré 2
2
Douleur degré 3
Douleur degré 4
1
0
2h
6h
12 h
36 h
24 h
48 h
II.2 RESULTATS BIOLOGIQUES
L'évolution des paramètres biologiques sous traitement dans les différentes formes de drépanocytose majeure est recensée dans
le tableau N°7.
Ce tableau permet de constater qu'à l'exception du taux de drépanocytes dont la diminution est relativement significative dans
le temps, les autres paramètres biologiques sont peu influencés par le traitement.
Il faut cependant reconnaître que le délai de 3 jours exigé par l'expérimentation est insuffisant pour apprécier une éventuelle
correction de l'anémie hémolytique, si on admet qu'il faut 5 jours à un proérythroblaste pour engendrer une hématie.
TABLEAU N° 7 : Evolution des paramètres biologiques sous traitement chez les sujets SSFA2
PHENOTYPES
HEMOLYTIQUES
MOYENNE DU
TAUX D'Hb
JO
J1
J2
SSFA2
7,5
7,5
7,6
SC
12,1
12,2
SFA2
8,1
SAFA2
12,4
MOYENNE
DE L'Hte
JO
J1
J2
MOYENNE DU
NBR DE GR
MOY. DU NBRE
DE RETICULOCYTE
MOY. DU NBRE
DE DREPANOCYTES
MOY. DU TAUX
DE BILURUBINE
JO
J1
J2
JO
J1
J2
JO
J1
J2
JO
J1
J2
25,1 25,2 25,4
2,9
2,92
2,9
130
130
125
12
8
4
35
37
39
12,2
39,1 39,2
5,02
5,1
5,15
24,1
25,2
27,2
0
0
0
10,2
10,1
10,5
8,15
8,25
24,1 24,2 24,25
3,1
3,16
3,17
24,1
25
25,2
11
10,2
8,3
25,6
25,7
25,4
12,4
12,5
40,1 40,2 40,1
5,01
5,2
5,35
25,2
26,2
26,3
0
0
0
9,2
9,25
9,35
40
Médecine d'Afrique Noire : 1990, 37 (11)
A. SANGARE
698
III - COMMENTAIRE
Cette étude préliminaire d'un anti-inflammatoire non stéroïdien dans le traitement des crises vasculo-occlusives de
la drépanocytose est la première rapportée par la littérature.
Elle a permis de tirer certaines conclusions, que nous analyserons dans ce chapitre.
un délai moyen de guérison évalué à 23 heures et un
écart type estimé à 6 heures.
Cette corrélation entre intensité des douleurs avant traitement et le délai de guérison de la crise est aussi rapportée
par SANGARE (4,5) et CABANNES (1,2,3) au cours du
traitement des crises aiguës par les vasodilatateurs.
III.1.2 LA LOCALISATION DES DOULEURS
III.1 CONCERNANT LA DUREE DES CRISES
TRAITEES
Sous KETOPROFENE, la quasi totalité des crises traitées a
été guérie avant 48 heures.
Référence faite aux résultats obtenus avec la Pentoxifylline
par CABANNES (2) et SANGARE (5), il est permis d'affirmer que le KETOPROFENE possède une activité supérieure à celle des vasodilatateurs de référence dans le traitement des crises aiguës douloureuses drépanocytaires.
En effet, sous Pentoxifylline, le pourcentage de malades
guéris est de 25,71 % après 48 heures (5).
Quels sont les facteurs pouvant améliorer l'efficacité du
KETOPROFENE ?
III.1.1. L'INTENSITE DES DOULEURS AVA N T
L'INSTITUTION DU TRAITEMENT
Ce travail a permis d'établir une corrélation de proportionnalité inverse entre l'effet sédatif du produit et l'intensité
des douleurs avant l'institution du traitement. Cette corrélation, hautement significative, repose sur les constatations
suivantes :
- les douleurs de degré 1 ont une durée variant de 0 à
1 heure. Le délai moyen de guérison est d'une heure,
avec un écart type de 0,40 heures ;
- les douleurs de degré 2 guérissent dans un délai
moyen de 2 heures, avec des valeurs limites allant de
0 à 6 heures et un écart type de 1,25 heure ;
- les douleurs de degré 3 cèdent entre 6 et 24 heures.
Le délai moyen de guérison est évalué à 8 heures,
avec un écart type de 3,5 heures ;
les douleurs de degré 4 durent de 12 à 48 heures, avec
Médecine d'Afrique Noire : 1990, 37 (11)
La localisation des douleurs influence l'efficacité du
KETOPROFENE :
- les douleurs osseuses sont les plus sensibles au traitement. Le délai moyen de leur guérison est d'environ
8 heures ;
- les douleurs articulaires sont relativement moins sensibles au KETOPROFENE. Le délai moyen de leur
guérison oscille entre 11 et 16 heures ;
- les douleurs généralisées sont les plus réfractaires au
traitement. Leur délai moyen de guérison est d'environ 18 heures.
III.2 CONCERNANT L'EFFET ANTALGIQUE DU
KETOPROFENE
L ' e ffet antalgique du KETOPROFENE est évident et
immédiatement bénéfique dans l'heure qui suit l'injection
du produit.
Les courbes d'évolution de l'intensité des douleurs traitées
montrent :
- une efficacité plus grande du produit dans les 6 premières heures qui suivent l'injection du produit quelle
que soit l'intensité des douleurs ;
- après la sixième heure, l'effet antalgique, tout en
demeurant progressif, devient relativement plus faible.
III.3 CONCERNANT L'EVOLUTION DES PA R A METRES BIOLOGIQUES SOUS KETOPROFENE
Les paramètres biologiques tels : le taux d'Hb, l'hématocrite, les nombres de globules rouges et de réticulocytes, le
taux de bilirubine libre, sont peu influencés par le traitement au KETOPROFENE.
ESSAI THERAPEUTIQUE DU KETOPROFENE (PROFENID)…
La seule modification biologique notable constatée sous
traitement est une diminution sensible du nombre de
drépanocytes circulant dans le sang artériel.
Nous estimons que le délai de 3 jours fixé par le protocole
thérapeutique est insuffisant pour apprécier l'évolution
réelle des paramètres biologiques.
Cette constatation avait déjà été faite par CABANNES (3)
et SANGARE (5, 6), à propos du traitement des crises
aiguës drépanocytaires par les vasodilatateurs.
699
IV - CONCLUSION
Nous rapportons au cours de cette étude les résultats préliminaires du traitement des crises douloureuses drépanocytaires par un anti-inflammatoire non stéroïdien, le
KETOPROFENE (Profénid).
Il se dégage de ce travail les conclusions suivantes :
- l'efficacité du KETOPROFENE notée au cours de
cette étude permet de fonder un espoir certain sur les
perspectives thérapeutiques de la crise aiguë drépanocytaire.
BIBLIOGRAPHIE
1-
CABANNES R., SANGARE A.
La thérapeutique de la crise drépanocytaire de l'enfant.
Méd. Afr. Noire, 1976, 23, (4), 225-236.
4-
SANGARE A.
Traitement et prophylaxie de la crise drépanocytaire.
Thèse Méd. Abidjan, N° 152, 1978, p. 500.
2-
CABANNES R., SANGARE A.
Le traitement moderne de la crise drépanocytaire.
Med. Digest, 1982, 8, (10), 1-8.
5-
SANGARE A.
Traitement de la crise drépanocytaire par la Pentoxifylline (Torental).
Rapport publié et diffusé par les Laboratoires HOECHST.
3-
CABANNES R., SANGARE A.
Etude de l'efficacité et de l'innocuité du Cétiédil dans les crises
aiguës douloureuses de la drépanocytose. Evaluation en double insu
contre placebo. Méd. Afr. Noire, 1983, 30, (11), 471-479.
6-
SANGARE A., CABANNES R.
Traitement de la crise aiguë drépanocytaire par le Maléate de
Cinépazide (Vasodistal).
Ann. Univ. Abidjan Série B, tome XVI, 1982.
Médecine d'Afrique Noire : 1990, 37 (11)