Comment mincir dans sa tête C`est chaque année la même

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Comment mincir dans sa tête C`est chaque année la même
Comment mincir dans sa tête
C’est chaque année la même rengaine à la même période. Les régimes font la une
d’une bonne partie des magazines ; il y a les classiques, les récurrents et les
extravagants. Bonjour Ariane Goldet, vous êtes rédactrice en chef à Marie-Claire,
Marie Claire qui prône cette année le « no régime », vous vous intéressez en fait à ce
qui nous empêche de maigrir, ça peut se passer dans la tête ?
- Et bien oui parce que vous savez chez certaines, malgré toute la volonté et les
menus équilibrés et ben elles ne décollent pas. Alors il faut savoir que
maigrir c’est pas toujours une affaire de diététique ni de kilos sur la balance,
c’est vraiment une remise en cause de soi-même ; en fait, quand on réfléchit
bien, on maigrit aussi pour se plaire, pour aimer, pour être aimé et perdre des
kilos c’est une métamorphose certes physique, vous le savez bien, mais
aussi psycho émotionnelle
- Il y a aussi le poids des images, hein, dans les pubs, dans les magazines qui
nous forgent cette image de minceur à tout prix
- Oui, c’est vrai, alors je dois dire qu’à Marie-Claire on fait attention à choisir
des mannequins pas trop maigres et d’ailleurs dans notre article nous avons
choisi cette année nous avons photographié la jeune femme qui témoigne. Je
voudrais seulement vous mentionner un chiffre qui m’a interpellé : seulement
8% des Françaises sont entièrement satisfaites de leur silhouette, idem chez
les Japonaises alors que le chiffre monte à 22% pour les Américaines, 33
pour les chinoises, 56 pour les Brésiliennes et enfin 64% des Indiennes sont
entièrement satisfaites de leur silhouette
- Alors quels sont les freins, qu’est-ce qui nous empêche, quels sont les freins
psychologiques au juste poids
- Comprendre d’abord que les rondeurs cachent notre monde intime, nos
fragilités, nos peurs, nos blessures et maigrir c’est commencer par s’y
confronter ; alors si on essaie de bien réfléchir, on comprend mieux nos
difficultés : par exemple il y a la peur de maigrir, c’est la peur de changer de
corps parce que maigrir, c’est quand même devenir une autre et donc il faut
aborder le regard des autres, quand on est mince « oh, t’as maigri, oh t’es
mieux, oh t’es moins bien »… ; il y a aussi toutes les coutumes familiales qui
nous ligotent .Vous savez, l’alimentation c’est quand même une dimension
affective en famille et en fait manger, manger en famille c’est vraiment se
rassembler, refuser un plat, c’est quand même déplaire donc on en prend, on
est rassasié mais on continue et à l’inverse , vous savez il y a aussi une
espèce de tradition aussi symbolique de son clan. Si vous êtes dans une
famille de « ronds » et vous vous dites « je deviens toute mince, j’ai envie
d’être toute mince » et bien c’est une façon de couper les ponts avec eux
donc c’est aussi inconsciemment ou consciemment ce frein psychologique.
Et puis bien entendu vous connaissez le manque de confiance en soi : vous
avez un boss qui est difficile, vous avez un compagnon égoïste, bon ben vous
mangez plus, vous vous consolez avec la nourriture et parce que c’est vrai
que la nourriture c’est une consolation mais c’est chimiquement une
consolation : ce que je veux dire, c’est que quand vous avez une déception ou
un ennui, vous avez sûrement connu ça, vous faites la razzia dans le frigo et
en fait pourquoi ça marche, parce que vous allez sécréter des endorphines qui
sont des anxiolytiques, et le problème c’est que, si vous substituez sans arrêt
cesse la nourriture à vos émotions vous êtes dans une espèce de cercle
vicieux et vous allez sans arrêt manger et manger plus et donc vous prenez du
poids. Et puis alors la dernière chose qu’on a connu ces dernières années,
vous l’avez vu partout, cette espèce d’image fantasmée qu’on a de soi est très
mince. La femme ou l’homme qui est très mince, c’est la personne qui, vous
savez, est under control, qui contrôle sa vie, qui contrôle tout, qui serre la vis
sur tout, ben manque de bol, cet hyper contrôle va entraîner à un moment
une perte de contrôle, compulsion et copieuse prise de poids. Ça se voit
souvent ça
- Alors vous nous proposez ce mois-ci dans Marie Claire des clés,
principalement savoir faire la différence entre la faim et l’ envie de manger ?
- Voilà, ça je crois que c’est le mot clé : il faut prendre le temps de s’écouter et
savoir reconnaître sa vraie faim. C’est manger quand on a réellement faim et
non pas quand on a envie de manger. Et à ce moment-là si vous manger
quand vous avez faim vous manger la quantité calorique dont votre
organisme a besoin et donc vous dépensez juste ce dont vous avez besoin et
vous vous réajuster. Si vous avez l’envie de manger c’est-à-dire que vous
mangez beaucoup plus, à ce moment-là vous allez prendre du poids

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