Les recrutements par métiers

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Les recrutements par métiers
Les recrutements par métiers
Juristes d'entreprise
Vague de recrutements, arrêt brutal … Il faut avoir le cœur bien accroché pour suivre les
méandres de l’emploi chez les juristes !
La prudence reste de mise avec les jeunes diplômés. Pour percer dans ce contexte, les juniors ont intérêt à multiplier les stages vraiment formateurs.
Ils les aideront à décrocher leur premier CDD. « Les juniors sortant de l’université doivent
considérer ces expériences temporaires comme un plus qui les crédibilise et se revend très
bien par la suite
», soutient Christian Lamy,
cogérant du cabinet Jurispartner (Groupe William Sinclair).
D’autant que les PME ont des besoins croissants de spécialistes du droit, qui ne pensent pas
toujours à elles. « Aujourd’hui, les PME, peu connues, cherchent de beaux profils », confirme
Edwige Dorel, du cabinet de recrutement ETC Conseil. C’est aussi le cas des organisations
professionnelles et des associations, qui se professionnalisent.
Certaines branches du droit restent porteuses quelle que soit la conjoncture. « Le droit social
tire toujours son épingle du jeu
, pointe Christian Lamy. De même, certains postes financiers, qui peuvent faire gagner de l’argent à l’entreprise, comme
le contrôle de gestion
. » Sophie Hauret, associate business director chez Robert Half, pointe de son côté « le droit des
affaires généraliste, qui a toujours le vent en poupe.
»
Tout comme le droit fiscal, très porteur en 2016, avec l’internalisation croissante de cette
fonction au sein d’entreprises qui, autrefois, faisaient appel à des cabinets externes.
On voit aussi se développer de nouvelles fonctions, comme les « compliance officers ». « Dans
le CAC40, ces postes, qui se développent avec la mise en place d’une gestion des risques
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juridiques, concernaient plutôt des seniors au départ, signale Christian Lamy. Mais ils sont
désormais accessibles avec 6 ou 7 ans d’expérience, à condition de combiner des expertises
en droit de la concurrence, en droit pénal, sur les problématiques anti-trust… ».
Avocats
Les avocats ont connu les affres d’un marché capricieux ces dernières années. Mais les cabinets locaux des grands réseaux sont restés friands de jeunes juristes. Chez Fidal,
premier cabinet d’avocats affaires de l’Hexagone, plus d’une centaine d’embauches étaient
prévues en 2015, majoritairement en régions (60%). Les trois quarts des recrutements
s’adressent à des avocats de moins de trois ans d’expérience. « Le marché actuel permet un
vaste choix pour les cabinets en recherche de profils juniors
», reconnaît le cabinet. «
Mais la période est porteuse pour les jeunes avocats qui possèdent de bonnes bases dans leur
domaine de spécialisation et qui présentent une personnalité intéressante
».
De son côté, EY Société d’Avocats offrait en 2015 quelque 120 postes, dont 75 réservés à des
collaborateurs débutants, dans toute la France, en privilégiant les doubles formations université
de droit/ école de commerce. Le réseau proposait aussi environ 150 stages de quatre à six
mois - considérés comme des pré-embauches. Profils recherchés : une majorité de fiscalistes,
ainsi que des spécialistes des prix de transferts, auxquels le cabinet donne la possibilité de
déterminer leur spécialité dans les premières années grâce au programme interne
EYUniversity. « Nous recherchons également des diplômés en droit des affaires ou en droit
social maîtrisant la langue anglaise et curieux de vivre leur métier d'avocat autrement, en étant
capables de travailler avec des commissaires aux comptes, des ingénieurs spécialistes du
développement durable, des consultants auprès des directions financières ou encore des
spécialistes de la transaction
», précise le cabinet.
Autres professions réglementées
La « loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques », dite « Loi Macron
» du 6 août 2015, a suscité beaucoup d’oppositions parmi les diverses professions judiciaires
réglementées qu’elle entend libéraliser, notamment les huissiers, commissaires-priseurs,
notaires, greffiers de tribunaux de commerce. Beaucoup ont brandi le spectre de pertes
d’emploi dans leurs offices. Mais la bonne nouvelle pour les juniors est qu’un grand nombre de ces professionnels
approchent de l’âge de la retraite, ce qui devrait mécaniquement créer des postes ou des
opportunités de rachat de charges. Les métiers proches du chiffre, comme les commissaires
aux comptes, seront plus en demande.
La fonction publique
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La fonction publique offre toujours des perspectives de carrières aux juristes bien préparés.
Mais l’Etat serre les cordons de la bourse. Les concours deviennent plus sélectifs, avec un
nombre de candidats en hausse.
On note toutefois une reprise depuis 2011, notamment dans la justice, soumise à un régime
strict qui a aggravé certains sous-effectifs ces dernières années. Le recrutement de magistrats
est en hausse et le sera jusqu'en 2017 au moins, autour de 200 postes pour le premier
concours. De même, les directeurs des services de greffe judiciaires (anciens greffiers en chef )
restent sur le haut de la vague, et le recrutement de greffiers est reparti à la hausse, avec plus
de 400 postes offerts au seul concours externe en 2016, un record.
En revanche, la police n’ouvre plus qu’une trentaine de postes par an aux concours externes
d’officiers et tout juste 20 pour les commissaires. Les armées embauchent presque autant de
commissaires sous contrat (équivalent d’un CDD de longue durée) que de titularisés (environ
25). Et, dans les universités, les jeunes docteurs doivent batailler dur pour faire leur trou...
Les collectivités territoriales
Les ¾ des professionnels exerçant dans les collectivités territoriales (communes, départements
et régions, organismes intercommunaux, établissements publics locaux) sont fonctionnaires.
Mais environ 18% sont des agents contractuels. Les « affaires juridiques » font partie des
fonctions support, qui représentent quelque 14% des effectifs actuels, selon une enquête du
Centre national de la fonction publique territoriale
.
Ce chiffre reflète la création de services juridiques plus fournis, de métiers nouveaux autour des
marchés publics... « Mais cela s’inscrit dans une dynamique générale de maîtrise de la masse
salariale et de tensions sur les financements »
, prévient Valérie Roué,
consultante experte pour les professions juridiques au sein du cabinet Light Consultants. Sans
compter la réforme territoriale en cours, avec notamment le redécoupage des régions en 2017.
« Des profils assez nouveaux émergent, autour de la commande publique, basés sur une
double compétence, liée à la fois aux achats et aux marchés publics », pointe Valérie Roué. «
Cette double compétence n’est pas facile à trouver et les acheteurs, très recherchés parce que
leur fonction est un levier financier, peuvent parfois venir du secteur privé. »
Les compétences recherchées ? Une formation en droit public classique, doublée
d’expertises plus pointues dans les marchés publics, dans l’économie autour de la fonction
achat, dans l’urbanisme et le foncier pour les nombreuses collectivités qui s’engagent dans
l’aménagement du territoire, ou encore dans le contentieux en ressources humaines.
« Les collectivités, ainsi que les établissements publics d’aménagement ou de logement social,
recherchent des professionnels capables de sécuriser leurs délégations de service public sur
les marchés de grande ampleur de type gestion des déchets, restauration scolaire, entretien... »
, note-t-on chez Light Consultants.
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Les conseils des recruteurs pour décrocher son premier poste
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