la déclaration de la plateforme

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la déclaration de la plateforme
DECLARATION DE LA PLATE-FORME NATIONALE DES
ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES DU SECTEUR
PUBLIC DE CÔTE D’IVOIRE, LORS DE LA SORTIE
OFFICIELLE DE SES ORGANES DIRIGEANTS
Camarades ZADI SESSEGNON, doyen d’âge du Comité exécutif,
Camarades membres du Comité exécutif national de la Plate-forme,
Camarades membres du Comité de contrôle et du Commissariat aux comptes,
Camarades Secrétaires généraux des Organisations membres de la Plate-forme,
Chers camarades Fonctionnaires et Agents de l’Etat de Côte d’Ivoire,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs de la Presse,
Ce samedi 17 octobre 2015 est un jour mémorable, en ce sens qu’il marque la naissance
d’un instrument unitaire de lutte au service des fonctionnaires et agents de l’état de côte
d’ivoire. Les travailleurs du secteur public, ayant fait l’amère expérience des divisions et du
sectarisme syndical depuis plusieurs années, ont décidé d’unir leurs forces, de mutualiser
leurs moyens pour défendre leurs intérêts souvent bafoués, piétinés par les pouvoirs publics
et, cela, quelles que soient leurs divergences idéologiques, politiques et religieuses.
Aussi, la Plate-forme Nationale des Organisations professionnelles du Secteur public que
nous avons l’honneur de vous présenter est-elle une faitière composée d’Organisations de
Fonctionnaires, d’Agents de l’Etat et de Travailleurs du secteur para public issue des
différentes familles d’emploi. Nous avons donc dans la Plate-forme, des syndicats du secteur
éducation-formation, du secteur de la santé, des affaires sociales, de l’administration générale
et financière, de la décentralisation, des emplois techniques, de l’information, de l’aviation
civile, de la poste, de l’enseignement supérieur et de la recherche. La Plate-forme compte
également, en son sein, et c’est là une de ses spécificités, les Centrales syndicales que sont la
FESACI, DIGNITE et Force Ouvrière.
Les chantiers de la Plateforme
Mesdames et Messieurs,
Chers camarades,
Dans les prochains jours, le premier problème auquel la Plate-forme va s’attaquer est le
stock des arriérés que le pouvoir actuel veut passer par pertes et profits, et qui concerne
pourtant environ 120 000 fonctionnaires et agents de l’état issue de l’éducation-formation, de
la santé, des eaux et forêts, des douanes, des affaires sociales, de l’enseignement supérieur,
etc.
Le deuxième problème est celui de la retraite. Nous nous battrons pour que le décret sur la
retraite soit corrigé, car il remet en cause les droits acquis du fonctionnaire en réduisant de
façon drastique les pensions. En effet, avec la mise en place de l’IPS-CGRAE, le
fonctionnaire d’aujourd’hui travaille plus longtemps, cotise plus et gagne moins à la retraite.
Ensuite, viennent les questions liées à protection sociale et sanitaire du fonctionnaire avec
l’avènement de la CMU et la situation de la MUGEFCI. En ce qui concerne la CMU, nous
demanderons à l’Etat de payer 500 FCFA sur les 1000 F de cotisation au titre de sa part
patronale pour la santé du fonctionnaire, à l’image du secteur privé. Quant à la MUGEFCI,
elle est à la croisée des chemins et la Plate-forme recommande donc qu’un consensus nouveau
soit trouvé entre l’ensemble des organisations professionnelles de la fonction publique pour la
sauver d’une disparition certaine.
En outre, la Plateforme veillera au strict respect des droits et liberté des fonctionnaires par la
mise en place d’un service juridique et d’un observatoire à cet effet. La Plate-forme fera,
également, de la formation de ses membres une priorité. Pour ce faire, une école du
syndicalisme et du leadership sera créée. Cette école permettra au fonctionnaire de connaître
non seulement ses droits et ses devoirs mais aussi et surtout de développer chez lui l’esprit
d’entreprenariat. Comme on le voit, la Plate-forme se veut un outil véritable de promotion et
d’encadrement du fonctionnaire syndiqué ou non.
Oui au Consensus avant la présidentielle !
Chers camarades,
Pour réaliser cette ambition, il faut que notre pays soit en paix. Or les signaux qui nous
parviennent, en cette période électorale, ne nous rassurent pas. Et cela d’autant plus que
depuis une vingtaine d’années, l’élection présidentielle dans notre pays est la principale
source de mortalité des Ivoiriens. C’est aussi et surtout la principale cause de la perte
d’emploi des travailleurs en particulier. Sans vouloir revenir sur les critiques fort justes
formulées sur la composition de la CEI par bien d’autres avant nous, ni sur la liste électorale,
encore moins sur la distribution tardive des cartes d’électeurs, il nous plait cependant de
constater que ces élections arrivent dans un contexte de malaise et de morosité.
En effet le chantier de la réconciliation, qui aurait pu résorber les traumatismes de la crise
de 2010 / 2011 et créer les conditions d’une paix durable est resté en friche, Si bien que de
mémoire d’Ivoirien, c’est la première fois que des élections vont se dérouler avec des hommes
politiques de premier plan en prison ou en exil. Le sentiment général est à la peur, en
témoignent le ralentissement des activités économiques, les départs d’Abidjan, de la Côte
d’Ivoire et une campagne électorale insipide sur fond de tension.
Nous voulons donc saisir cette occasion pour demander aux hommes politiques et surtout
au Président-candidat de trouver un consensus salvateur autour du processus électoral pour
qu’enfin notre pays sorte définitivement des crises à répétition. Il est encore temps de réussir
ce pari en sortant du fétichisme des dates. En effet, si ce consensus républicain doit aboutir à
un léger report des élections, aucun sacrifice n’est trop grand pour sauver notre pays des
décomptes macabres et des statistiques affligeantes.
Mesdames, Messieurs,
Voici la Plate-forme ! Dans sa diversité, je vous remercie.
Fait à Abidjan, le 17 octobre 2015
Pour la Plateforme
Gnagna Zadi Théodore
Président