La Bourse de New York se veut optimiste mais surveille l`Ukraine

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La Bourse de New York se veut optimiste mais surveille l`Ukraine
3 mars 2014
La Bourse de New York se veut optimiste mais
surveille l'Ukraine
Gagnant en confiance au sujet de l'économie américaine, la Bourse de New York espère
continuer sa progression vers de nouveaux records mais entend résonner avec inquiétude
le bruit des bottes russes en Ukraine. Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones
Industrial Average, indice vedette de la Bourse de New York, s'est apprécié de 1,36% à
16.321,71 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 1,05% à 4.308,12
points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est adjugé 1,26%, se hissant vendredi à un
deuxième sommet historique en deux jours, à 1.859,45 points. Forte des nouveaux records
du S&P 500, Wall Street semble avoir tourné la page de l'incertitude qui la faisait trembler
en janvier, abordant les mois à venir avec un optimisme presque gourmand. "Le marché
des actions américains est là où il faut être en termes d'investissement", assure Scott Wren,
stratège de Wells Fargo Advisors. Wall Street en est désormais persuadée, la banque
centrale américaine (Fed), l'un des grands moteurs de son ascension en 2013, ne
disparaîtra pas sans prévenir. Janet Yellen, sa présidente l'a affirmé cette semaine, "elle
maintiendra le cap" et continuera son action de réduction progressive des rachats de
liquidités si les mauvais chiffres économiques ne sont bien qu'une affaire de mauvaise
météo.
Et, "si ce n'est pas le cas, elle a laissé entendre qu'elle saurait être souple", qu'elle pourrait
adapter son action pour soutenir l'économie, estime Gregori Volokhine, gérant de
Meeschaert USA. Mme Yellen a aussi "réaffirmé qu'elle maintiendrait pour l'instant les
taux d'intérêts à des niveaux très bas", une mesure de nature à favoriser les investissements
dans le marché plus rentable des actions, relève Hugh Johnson, de Hugh Johnson
Advisors. Et, comme l'ont montré de bonnes nouvelles cette semaine sur le front de
l'immobilier, des commandes de biens durables et de l'activité dans la région de Chicago -pourtant au coeur des intempéries hivernales aux Etats-Unis-- l'économie américaine reste
solide. "Il semble de plus en plus clair que la petite mine des statistiques américaines
récentes soient attribuable au mauvais temps", juge M. Johnson. "La croissance est certes
modeste mais elle est bien installée", veut croire M. Wren. Pour s'en convaincre, les
investisseurs tenteront de dénicher des bonnes nouvelles dans le prochain rapport mensuel
sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis en février, à paraître vendredi. "On attend un
taux de chômage à 6,6%, ce qui devrait obliger la Fed à changer sa communication",
estime Gregori Volokhine. L'expert fait écho aux propos d'un responsable régional de la
Réserve fédérale américaine Charles Plosser, qui a estimé vendredi qu'il était temps pour
la Fed de réformer ses indications d'orientation de politique monétaire alors que le taux de
chômage aux Etats-Unis approche le seuil cible des 6,5%. Les opérateurs chercheront
aussi des bonnes nouvelles du côté de l'indicateur manufacturier ISM pour février lundi et
pour l'activité dans les services le même mois mercredi. Ils jetteront un oeil sur les
dépenses de consommation et de construction lundi et sur la santé de l'emploi privé
mercredi.
Autre tendance rassurante, le dollar reste particulièrement faible, évoluant à son plus bas
de l'année face à l'euro vendredi, sous le seuil de 1,38 dollar pour un euro. "La balle est
dans le camp des Européens s'ils veulent" faire évoluer la situation, selon M. Volokhine, à
l'approche de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, au cours de
laquelle l'institution pourrait décider d'une baisse de son taux d'intérêt directeur pour
stimuler l'économie et faire pression sur sa monnaie. "Pour le moment, les Américains sont
en position de spectateurs relativement satisfaits de la faiblesse du dollar", stimulante pour
leurs exportations. L'Ukraine reste cependant le grand nuage noir au-dessus des
investisseurs, selon les observateurs. Si les indices ont pour l'instant tenu le coup, "le bruit
des bottes" russes en Crimée résonne jusqu'à Wall Street, selon M. Volokhine.
D'éventuelles représailles économiques de Washington pourraient en effet sonner le glas
des velléités d'embellie économique en Europe, en cas d'escalade des tensions avec la
Russie, "principal fournisseur de gaz naturel" de la région.
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