Dernier hommage à Lann-Bihoué - Site de l`association des AET
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Obsèques de Loïc Le Page (AU 86-95) 9 mars 2006 (extrait de la presse régionale) --------------------------------------------------------------------------- Dernier hommage à Lann-Bihoué Le samedi 4 mars dernier, le maître principal Loïc Le Page, du commando Trépel, était mortellement atteint lors de combats sur le sol d’Afghanistan. Hier, sur la base aéronavale de Lann-Bihoué, en présence des autorités militaires, la ministre de la Défense Michèle AlliotMarie a rendu un hommage national au soldat mort au combat. Après une messe, la ministre a remis au maître principal Le Page la Médaille militaire ainsi que la Croix de la Valeur militaire avec palmes à titre posthume. Le maître principal Loïc Le Page, âgé de 31 ans, laisse derrière lui une femme et deux jeunes enfants. Le vent martelait la tôle du hangar militaire de la base aéronavale de Lann-Bihoué. Soudain, les visages des hommes du commando Trépel se fermaient. Traversant le hangar, un petit groupe portait le corps d’un des leurs au sein du hangar, transformé en nef funéraire. Avec les fusiliers marins commandos, l’ensemble des autorités militaires et les camarades de Loïc Le Page faisaient groupe, hier, pour entourer les proches du maître principal, tombé en Afghanistan samedi dernier. Tombé sous les balles des Talibans Le maître principal Loïc Le Page, était engagé depuis le 4 janvier avec son groupe au sein du groupe Harès dans l’opération « Héraclès porte sud », sous commandement des opérations spéciales. Samedi dernier, alors qu’il participait à une mission de reconnaissance d’un village dans la vallée de la Maruf, lui et ses hommes ont été pris sous le feu d’une dizaine de Talibans. Les militaires ont riposté, mais le maître principal Loïc Le Page a été mortellement atteint d’une balle en plein cœur qui l’a foudroyé. « Il a trouvé la mort dans l’accomplissement de son devoir, dans la lutte contre le terrorisme », dira plus tard la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie. Une ministre qui avait atterri quelques minutes auparavant sur une piste militaire de la BAN, accompagnée du chef d’État-Major des armées, de l’ambassadeur et du vice-ministre afghan et du chef d’État-major de la Marine. Messe Au son d’un couple de sonneurs du bagad de Lann-Bihoué, la cérémonie débutait. Le père Yannick Lallemand, aumônier du 4e régiment étranger de Castelnaudary, louait « La disponibilité et la générosité » de Loïc Le Page, rappelant son goût développé pour l’action ». Travailleur Un goût qui avait amené le jeune homme, né à Montpellier, à s’engager dans la Marine en 1996 en intégrant l’école de maistrance. A l’issue de sa scolarité militaire, il choisissait de servir dans la spécialité de fusilier marin. En 1997, il était affecté six mois en Nouvelle Calédonie où une messe était dite hier, au même moment que celle de Lorient. En 1998, avec le certificat de commando et le brevet de parachutiste lui donnait accès aux forces spéciales puis en 2001, il rejoignait la compagnie des fusiliers marins de France en qualité de chef d’équipe. Admis au brevet supérieur à l’école des fusiliers marins de Lorient, il sortait major de sa promotion et choisissait une affectation au commando Trépel. Hommages Les 80 hommes du groupe Trépel, devaient rendre un dernier hommage à leur camarade en entonnant la « Prière du para ». La cérémonie religieuse s’effaçait et Michèle Alliot-Marie, après avoir passé en revue les troupes de la BAN Lann-Bihoué, adressait les condoléances du Président de la République à la famille du défunt, « brutalement soustrait à leur affection ». La ministre louait les qualités humaines de Loïc Le Page et lui remettait la Médaille militaire ainsi que la Croix de la Valeur militaire avec palmes à titre posthume. « Je m’incline devant votre vaillance et l’exemple que vous nous donnez ». La ministre s’envolait peu de temps après la cérémonie, laissant les proches de Loïc Le Page se recueillir une dernière fois devant le mari, le père parti trop vite. Le Télégramme • Vendredi 10 mars 2006 • LORIENT Le dernier hommage à Loïc Le Page Le ministre de la Défense salue le courage du fusilier marin mort au combat Le vaste hangar à avions de la base aéronavale était archicomble, jeudi après-midi, pour le dernier hommage à Loïc Le Page, membre du commando lorientais Trepel, mort samedi en Afghanistan. Le ministre de la Défense a salué le courage du militaire « mort pour la France. » Au premier rang, la famille. Sa jeune femme Aude, très digne, ses enfants aussi. De l'autre côté, les militaires, représentant tous les corps d'armée de Lorient. Séparés par l'autel, les 85 membres du commando Trepel, auquel appartenait Loïc Le Page depuis janvier 2006. Les autres n'ont pu venir. Ils sont sur le terrain. Loïc Le Page est mort samedi sous les balles des talibans. Parmi les officiels, des élus, le préfet, et l'ambassadeur afghan. Quatre aumôniers militaires ont dit la messe. Une messe sobre, ponctuée par les airs d'un couple de sonneurs du bagad de Lann-Bihoué, des cantiques, les chants d'honneur du commando. Face à eux, le cercueil d'un des leurs, recouvert d'un drapeau bleu blanc rouge. Il avait 30 ans. Depuis 1996, son rêve était de devenir commando. Ce Montpelliérain de naissance s'était engagé pour cela dans la Marine. Il a démarré sa carrière de commando en 1997, à Brest. Puis missions en Nouvelle Calédonie. Le 4 janvier 2005, il est délégué en qualité de chef de groupe avec son unité à Djibouti. Puis il est déployé pour la mission Heraklès, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Il était engagé depuis début janvier 2006 sous commandement des opérations spéciales. Et le 4 mars dernier, il participait à la reconnaissance d'un village afghan dans la vallée de la Maruf, lorsqu'il a dû faire face à une agression ennemie. Dans le combat, il fut mortellement atteint d'une balle en plein coeur. Michèle Alliot-Marie, par sa présence, a voulu rendre hommage à ce second militaire mort au combat. Elle a été particulièrement attentive à la veuve de Loïc Le Page, qui s'est vu remettre le sabre de son époux décédé. Dans sa brève allocution, Michèle Alliot-Marie a déclaré : « Je suis consciente de la douleur de perdre un mari, un père, un fils, un proche, un ami, un compagnon d'armes. Je sais toute la souffrance que l'on peut éprouver pour ces sacrifices humains, au service de la France qui oeuvre pour la paix. À vous qui êtes ici, pour l'adieu à un militaire, je salue la remarquable efficacité dans vos missions, hors de nos frontières. » Françoise ROSSI. Ouest-France Lorient vendredi 10 mars 2006 ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Association des élèves et anciens élèves des lycées et collèges militaires, des écoles militaires préparatoires et des anciens enfants de troupe. Mise en page J. P.10/03/2006