Ras le bol de la dictature des intégristes du baroque

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Ras le bol de la dictature des intégristes du baroque !
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N° 190 Semaine du 11 décembre 2000 au 17 décembre 2000
Après avoir été voué aux gémonies, l'esprit baroque a gagné au point d'évincer tout autre style musical.
Auteur : Duteurtre Benoît
«Mon Président» : le
morceau de reggae rigolo
de Toz
Musique
Le 17/02/2007 20:50
Si vous aimez toujours les symphonies de Beethoven par Karajan, vous susciterez l'étonnement - ou le sourire
bienveillant - de quelques spécialistes, intimement
convaincus qu'«on ne peut plus entendre» de telles
interprétations. Ce répertoire exigerait des orchestres
plus réduits et, si possible, des instruments d'époque.
Trente ans plus tôt, il «fallait» penser le contraire. Face à
la routine des formations symphoniques, les baroqueux à
cheveux longs qui prétendaient retrouver les couleurs
originelles des Brande-bourgeois passaient pour des
hurluberlus. Les chefs d'orchestre ricanaient. A tort, car
le nouveau style n'a cessé de gagner des suffrages, en
commençant par ceux du public, incontestablement
séduit quand John Eliot Gardiner redonnait palpitation
aux chefs-d'oeuvre de Monteverdi ou de Purcell. Le goût
baroque de l'authenticité a gagné les rangs de la critique
spécialisée, puis les maisons de disques (découvrant de
nouveaux débouchés pour le marché classique) et enfin
les grands orchestres (où les chefs baroques sont invités
de plus en plus régulièrement à jouer le grand
répertoire).
Torreton dénonce
«l'intimidation violente»
de l'UMP à l'égard des
journalistes de TF1
Comme beaucoup de mouvements artistiques novateurs,
le baroque pourrait bien s'être institutionnalisé et même transformé en dogme esthétique, si l'on en croit Jean-Paul
Penin, chef d'orchestre, auteur d'un pamphlet sur les Baroqueux, sous-titré Le musicalement correct. Le relatif
silence qui accompagne la parution de son livre souligne effectivement qu'aujourd'hui ce débat-là n'est plus permis.
Incontestablement, l'intégrisme baroque s'est exercé parfois de façon injuste (autorisant, par exemple, à rejeter les
merveilleuses interprétations des Passions de Bach par Michel Corboz - jugées imparfaitement «d'époque»). Dans
la France d'aujourd'hui, un baroqueux comme William Christie fait figure de musicien officiel, interlocuteur obligé
des autorités musicales, au même titre que Boulez, pour le répertoire contemporain. L'esprit baroque a gagné, et il
n'est jamais bon que le goût du jour se transforme ainsi en certitude.
Mais les certitudes de Jean-Paul Penin pèchent également par excès, au moment même où beaucoup de
baroqueux (et souvent les plus intéressants), débarrassés des exigences guerrières, redécouvrent sans complexes
les beautés de l'orchestre traditionnel. Aujourd'hui, les échanges fructueux se multiplient entre les deux mondes de
l'interprétation, comme s'il s'agissait d'ouvrir une sorte de troisième voie: en témoigne la nomination de Simon
Rattle, «sympathisant» baroqueux, à l'Orchestre philharmonique de Berlin. Par ailleurs, l'essentiel des moyens
financiers de notre vie musicale continue (heureusement) d'être accordé aux orchestres traditionnels, plus aptes à
jouer l'ensemble du répertoire que les formations baroques.
Bref, on se réjouit lorsque Penin décrie les sonorités maigrelettes du piano forte, infligées aux sonates de Schubert
sous prétexte d'authenticité, et lorsqu'il ose aimer «les sonorités et la puissance d'un grand Cavaillé-Coll pour une
fugue de Bach». Mais on a envie de lui présenter quelques amis baroqueux qui pensent à peu près la même chose
que lui
Le 16/02/2007 18:58
Un certain goût du
lynchage
Le 16/02/2007 18:24
Pluralisme.org dénonce
le système des
parrainages
Le 16/02/2007 19:06
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Les Baroqueux ou le musicalement correct, de Jean-Paul Penin, éd. Grùnd, 272 p.
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19/02/2007 01:36