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AV R I L 2 0 0 7 - N ° 1 4 3 vie du réseau national : • prix destination Lisbonne (P.2) délégués • Les d’apprentis en action (P.4) jeune, • Un un parcours : Joselito arisma, plombier (P.5) environnement locales : • Missions interview d’annie Jeanne (P.8) CCCA-BTP vie du RÉSEAU échos nationaL échos bretagne ➤ étudiants reconvertis destination Lisbonne L’affiche de promotion du prochain Prix national a été diffusée dès janvier dans le réseau. C’est pour Lisbonne que s’envoleront les futurs lauréats du 14e Prix national, du 11 au 14 octobre 2007. Au programme : visites du quartier de Belém et du cloître de Jeronimos, du vieux quartier de l’Alfama et du musée des azulejos… Le troisième jour, les apprentis et leurs accompagnateurs quitteront la capitale portugaise pour aller découvrir le palais royal de Queluz et la ville de Sintra. Le cédérom relatant le voyage à Prague des lauréats du Prix national 2006 a lui aussi été diffusé. Les photos et enregistrements réalisés pendant le séjour témoignent de son intérêt et de son ambiance pour tous les participants, et constitue un outil de promotion du réseau et du prochain voyage. SUR LA TOILE Démarches 24 h/24 échos auvergne visite présidentielle « Ils quittent la fac pour l’atelier » : c’est le titre d’un article paru dans Ouest France le le 22 décembre dernier. On y parle du CFABTP de Saint-Grégoire, près de Rennes, à propos d’un phénomène croissant : des étudiants titulaires d’un bac, d’un BTS, se découvrant de nouvelles motivations ou découragés par des années d’études sans débouchés, choisissent l’apprentissage. Ils sont notamment séduits par les perspectives d’emploi, en particulier en matière de reprise de petites entreprises. André Klitting, directeur général du CFA, insiste dans l’article sur plusieurs points : l’image sociale du travail manuel s’est modifiée, la sécurité fait désormais l’objet de toutes les attentions et l’apprentissage permet d’aller jusqu’au niveau ingénieur. Le CCCA-BTP estime que ce type de diplômés représente aujourd’hui 2 % des effectifs de l’apprentissage dans son réseau, alors qu’ils étaient quasi absents dans le passé. échos pays de La Loire Le nouveau site www.administration24h 24.gouv.fr se présente comme “un guichet unique pour accéder à toutes vos démarches administratives en ligne”. Destiné à s’enrichir progressivement, ce portail touffu propose d’ores et déjà les changements d’adresse en ligne, la demande de certificat de non gage pour un véhicule, la demande d’acte de naissance, le téléchargement de nombreux formulaires… La page d’accueil offre divers types d’entrées (par rubriques, par mots clés à saisir, par thèmes…). La rubrique « Suivez le guide » bifurque sur le site de la modernisation de l’administration. Sa mascotte Adèle – un personnage de type BD figurant une jeune grand-mère plutôt sexy – se veut symbolique à la fois de l’expérience et de la modernité d’une administration désormais branchée et connectée. Elle accompagne l’internaute notamment dans « La maison d’Adèle », qui propose entre autres, sous une forme attractive, des “tutoriels” d’aide à l’utilisation du portail. ILS BOUGENT Présidents Jean-Marc Bernollin (FFB) préside l’AFOBAT du Rhône à la suite de Jean-Pierre Bouchardon (CGT-FO). 2 Le président du conseil régional d’Auvergne, René Souchon, a visité le CFA-BTP de Massiac le 30 janvier dernier. Cité par l’élu régional comme “exemple de réussite”, ce CFA enregistre depuis quelques années une forte croissance de ses effectifs : quatre cent vingt apprentis cette année contre deux cent soixante en 2003, soit une hausse de 60 % en trois ans. Parallèlement, le CFA a renoué en 2006 avec l’équilibre financier. L’établissement recrute bien au-delà du Cantal – sur quatre cent vingt apprentis, deux cents jeunes sont issus du département – ce qui n’est pas sans poser des problèmes d’hébergement. Un phénomène de saturation dont le président de Région a pu prendre conscience sur place. jumelage france-québec Le CFA-BTP de la Sarthe et l’AFORBAT Vendée viennent de renouveler leur entente avec le centre de formation professionnelle Pierre Dupuy situé à Longueuil, au Québec, par la signature d’une 4e convention de jumelage. Elle se traduit concrètement par des échanges de stagiaires et d’apprentis entre les deux pays. Début mars, chacun des deux CFA ligériens a accueilli une dizaine de jeunes Québécois durant deux semaines. Leur séjour a été agrémenté de visites de chantiers et de visites touristiques, notamment à Saint-Malo et au Mont-Saint-Michel lors d’un week-end commun aux deux CFA. En avril, c’est au tour des apprentis français de partir pour Longueuil. échos Languedoc-roussiLLon apprentis journalistes Pour motiver des jeunes dispensés d’épreuve de français au CAP, car déjà titulaires d’un diplôme, un formateur de Perpignan a imaginé de leur faire fabriquer un journal. Les farfadets du CFA, c’est son titre, fait des émules parmi les apprentis. Réalisé pendant les heures de français, ce mensuel est un outil efficace pour renforcer la cohésion de la section tout en désacralisant l’écrit. Les jeunes ont trouvé le titre et conçu la maquette. Ils se réunissent tous les mois en comité de rédaction apprentissage - Avril 2007 - no 143 et rédigent des textes sur des sujets variés. L’abbé Pierre fait la une du 4e numéro, paru en février dernier. La page centrale, consacrée au sport, présente une photo de l’équipe de basket féminine du CFA, en tournoi à Pau (ci-dessus). édi tO échos cHampagne-ardenne sortie à eurobois Une dizaine d’apprentis du CFA de Chaumont en première année de CAP Menuisier fabricant de menuiserie, mobilier et agencement, ont visité le salon Eurobois, le 14 février à Lyon. Ce salon du bois dans la construction et de la machine à bois réunit tous les deux ans des centaines d’exposants. Les apprentis, impressionnés par la taille des machines en activité, ont pu appréhender les deux facettes de la filière bois : l’aspect industriel de la profession et son versant artisanal. Du sylviculteur au distributeur, chaque acteur s’attache de plus en plus, par ailleurs, à respecter l’environnement – gestion et sélection des déchets par les machines, recyclage, etc. Cette préoccupation croissante n’a pas échappé aux apprentis. chantier pédagogique Une visite du chantier du futur CFA-BTP de Poix-Terron, dans les Ardennes, a été l’occasion, pour une dizaine de jeunes en Brevet professionnel gros œuvre au CFA-BTP de Charleville-Mézières, de recevoir une leçon de technologie grandeur nature. Le ballet des engins de travaux publics équipés de GPS (global positioning system) leur a offert le spectacle d’un travail tout en finesse et en précision. Lequel permet, entre autres, de garantir la sécurité des maçons, deuxième corps d’état intervenant sur le chantier. Des visites vont avoir lieu tout au long de l’évolution du chantier, pour toutes les sections d’apprentis. Le nouvel établissement devrait ouvrir ses portes à la rentrée 2008, la pose de la première pierre étant prévue au début de l’été prochain. La santé et la sécurité au travail constituent pour notre réseau une nécessité salutaire pour nos apprentis échos centre communication cfa-entreprises Les professionnels d’Eure-et-Loir l’attendaient : le CFABTP de Chartres vient d’inaugurer une publication destinée aux entreprises. Diffusé à six cents exemplaires, Itinéraire gagnant paraîtra trois fois par an. Le journal comporte un article phare – le premier numéro le consacre à la taxe d’apprentissage –, un métier mis à l’honneur, une rubrique de brèves et un calendrier des événements à venir. Le CFA vient par ailleurs de lancer un “ e-cfa”, un espace collaboratif partagé entre les maîtres d’apprentissage, les jeunes et les formateurs. L’outil est pour l’instant utilisé par une vingtaine d’entreprises et une cinquantaine d’apprentis. beau blog de blois Le CFA-BTP de Blois intervient depuis cinq ans sur un beau chantier-école dans le village de Saint-Montan, en Ardèche. Les jeunes y participent à la sauvegarde d’un élément du patrimoine, dans le cadre d’un projet éducatif plus global. Les quatorze apprentis ayant participé au chantier en juin 2006 ont créé un blog relatant leur action et l’histoire de ce village, restauré par une association depuis les années 70. Outre l’initiation aux technologies de communication, ce blog permet à chacun de donner libre cours à son ressenti sur le chantier, les visites culturelles et les sorties proposées (visite du pont du Gard, descente des gorges de l’Ardèche en canoë…). Un album photos permet de visiter le village et les éléments restaurés. http://apprentistmontan.canalblog.com/ Nous considérons que la santé et la sécurité doivent impérativement devenir partie intégrante de la qualification des jeunes professionnels du BTP comme l’ont souhaité les partenaires sociaux dans l’accord du 8 février 2005. Cela doit être pour nous tous une priorité absolue, tellement ses enjeux sont lourds de conséquences. Le CCCA-BTP, conformément à sa mission, a impulsé et développé ces dernières années un certain nombre d’actions fortes dans ces domaines : sauvetage, secourisme du travail, prévention des risques liés à l’activité physique, exposition à l’amiante, utilisation des machines dangereuses, conduite des véhicules utilitaires, travail en hauteur. Ces actions sont souvent conduites avec des partenaires spécialisés (OPPBTP, INRS) et impliquent fortement les équipes de direction. Il faut plus que jamais mobiliser toutes nos énergies pour continuer à approfondir ce travail afin de l’inscrire dans la durée. Sensibiliser les apprentis à la santé et à la sécurité réduira leurs risques d’accident du travail et par voie de conséquence préservera leur condition physique. Patrick Del Grande Président som mAiRE ViE DU RÉSEAU P 2 Échos, mouvements, initiatives P Expression des apprentis : les délégués en action P Un jeune, un parcours : Joselito Arisma, plombier Toulouse développe les formations TP En chAntiER P Étape clé pour l’apprentissage de la santé et sécurité au travail EnViROnnEmEnt P Interview d’Annie Jeanne, présidente de l’ANDML Nouveau contrat d’apprentissage apprentissage - Avril 2007 - no 143 3 vie du RÉSEAU Expression des apprentis ▲ Les délégués d’apprentis en action Des CFA-BTP poursuivent l’éducation à l’expression citoyenne en s’appuyant notamment sur les apprentis délégués. C’est le cas, par exemple, à Poitiers et Valenciennes. Au CCCA-BTP, commence aussi à flotter dans l’air l’éventualité d’une future troisième rencontre nationale des apprentis du BTP. L es apprentis délégués du CFA-BTP de Saint-Benoît, dans la Vienne, se réunissent chaque jeudi ou vendredi. Vingt-trois à vingt-six jeunes, selon le nombre de sections présentes cette semainelà. Leur rôle : servir d’interface entre leurs camarades, qui les ont élus comme porteparole, et l’équipe éducative du CFA. « Les échanges portent souvent sur des questions de routine » observe Christophe Steckowski, adjoint de direction chargé de l’animation qui a repris depuis l’automne dernier le flambeau de William Tam, parti en retraite. Nous passons des messages de rappel, par exemple sur le stationnement des véhicules ou sur le port de vêtements de sport ; de leur côté, ils nous font remonter des remarques sur le matériel, l’état des équipements. Je souhaite faire évoluer cela vers plus d’éducation citoyenne. » Dans cette optique, Christophe Steckowski assigne un rôle important aux sorties hors du CFA. Le 23 février dernier, il a emmené Pour mieux remplir leur fonction, quatorze délégués des apprentis du CFA-BTP de Saint-Benoît (Vienne) ont suivi un stage de formation de trois jours en janvier dernier. les délégués de cette semaine-là participer à un vote destiné à départager les équipes de lycéens et apprentis participant à un concours organisé par la Région sur le thème de l’environnement : “Dix plaidoyers pour un changement durable”. Le projet suivant fera découvrir in situ à un groupe de délégués de deuxième année les institutions démocratiques nationales à Paris. Plan de métro en main, les jeunes se guideront en partie eux-mêmes sur le circuit qui les conduira à l’Assemblée nationale, au Sénat, à l’Élysée… Une vue panoramique depuis la butte Montmartre permettra de boucler avec une explication sur l’organisation politique, économique et sociale de la capitale. Communiquer, argumenter Entre autres objectifs, Christophe Steckowski entend « faire évoluer la représentation que les apprentis peuvent avoir du rôle de délégué, pas toujours très valorisante notamment du fait de l’image qu’ils ont pu en avoir au collège ». L’action annuelle de formation des délégués de 1re année, lancée depuis 2002 au CFA de la Vienne, aide ces jeunes à améliorer leurs compétences, notamment à s’exprimer. Trois jours de stage, alternant séances de formation en salle et activités de plein air, aident ensuite les jeunes élus à mieux remplir leurs missions et accroître ainsi la crédibilité de leur rôle. « Nous comprenons mainUn atelier de formation des délégués avec Sandra Nowack, animatrice au CFA-BTP de Saint-Benoît. tenant la nécessité de se concen- apprentissage - Avril 2007 - no 143 trer lors d’une réunion afin de transmettre les informations à nos collègues, ont écrit les jeunes stagiaires à l’issue de leur formation de janvier dernier. Nous savons mieux communiquer, argumenter et défendre nos idées. » Les objectifs poursuivis à quelques centaines de kilomètres plus au nord, au CFA-BTP de Marly-les-Valenciennes, ne sont pas très éloignés. Le dispositif coordonné par Anne Masure, animatrice, y a vu le jour à la dernière rentrée. Les soixante-quatre apprentis délégués y ont toutefois un rôle plus exclusif qu’à Poitiers d’échange d’informations et de “régulation sociale”, selon les mots du directeur Benoît Élouard. Ainsi, celuici tient-il à assister à toutes les réunions de délégués. Jonathan Malara, jeune élu des BP carreleurs, plaide pour ce principe : « C’est important que le directeur soit là, parce que lorsqu’on demande quelque chose, c’est lui qui décide. » L’intéressé précise : « La dynamique est celle d’une prise en compte et d’un traitement rapides des demandes des jeunes. Ils jouent de cette manière un rôle actif dans le dialogue. Ils construisent avec nous la vie au sein de l’établissement ». Au-delà des différences d’approche, deux éléments résonnent de manière identique dans les témoignages de Poitiers et de Valenciennes. L’un est très conjoncturel : les délégués apprentis se sont retrouvés en première ligne de la médiation au moment de l’arrêt complet du tabac dans les CFA. L’autre concerne le fond du sujet : à Poitiers comme à Valenciennes, on évoque l’importance de l’éducation à une parole libre, mais respectueuse et maîtrisée, en vue de l’efficacité de l’expression du professionnel et citoyen en formation. ■ ▲ campagne d’images un jeune, un parcours Photo : Bernard Charpenel - CCCA-BTP Un avenir dans les tuyaux D Joselito Arisma a fait sienne une devise simple : avancer. Lauréat du CFA-BTP de SaintDenis pour le Prix national 2006 du CCCA-BTP, ce jeune homme de dix-neuf ans prépare un CAP de plombier et concourt actuellement pour le titre “Un des meilleurs apprentis”. e son enfance en Haïti, Joselito Arisma retient, entre autres, « une scolarité très difficile du fait des événements et de la situation là-bas ». À cette époque, il ne connaît son père que par les lettres, cassettes audio et coups de téléphone qu’il lui adresse depuis Sarcelles, près de Paris. Alors, à seize ans, « j’ai demandé à mon père de me faire venir en France, pour les études, pour avoir un avenir ». Il débarque le 11 mars 2004 : « Je m’en souviens, ça m’a marqué : les voitures, les habits, les routes, les lumières. Et le froid. Il y avait même de la neige ce jour-là ! » Joselito apprend le français en quelques mois de cours intensifs, et entre en préapprentissage. Puis il choisit la plomberie « parce que j’en rêvais : chez nous en Haïti, il n’y a pas d’eau dans les maisons ». Jérôme Robcis, formateur en installations sanitaires au CFA-BTP de Saint-Denis, raconte l’arrivée de Joselito : « Il a tout de suite été très investi dans sa formation, et a vite montré son adresse. Sa première note a été un 18. C’était le premier 18 que je mettais à un apprenti de 1re année. Il cherche toujours la perfection. » Et en 2006, la nomination pour le Prix national et le voyage à Prague donne lieu à « un vote en sa faveur à une écrasante majorité » assure le formateur. Le jeune homme passera son CAP en juin. Sa personnalité et sa volonté d’“avancer”, comme il dit, lui assurent soutiens et encouragements de toutes parts. Dont celui de Claude Bersac, son maître d’apprentissage, un artisan investi de longue date dans la formation des jeunes. « J’en ai eu des apprentis, et je sais vite à qui j’ai affaire. Là, j’ai vu un gars adroit, intelligent, qui avait très envie d’apprendre et de progresser… Je ne me fais vraiment pas de souci pour lui. » Joselito, lui, poursuit sa route avec constance : « Si je compare avec ce que j’ai connu, je vois qu’ici, on te donne toutes les possibilités pour avancer. Je me donne encore quatre ans pour la formation, et une dizaine d’années pour me mettre à mon compte. C’est pour ça que je me bats, mais je veux le faire sans précipitation. » ■ ▲ Stratégie régionale Toulouse développe les formations TP Le CFA-BTP de Toulouse et la profession des travaux publics en Midi-Pyrénées continuent à développer la formation initiale dans les principales spécialités des TP. Dernier lancement en date : des stages pour préparer des demandeurs d’emploi à un contrat de professionnalisation. A près le lancement d’un CAP Constructeur de routes par l’apprentissage en 2005, le CFA-BTP toulousain a ouvert diverses formations TP sous contrat de professionnalisation. Le dernier dispositif mis en place est une innovation : la Région finance un parcours de préparation de neuf semaines pour des demandeurs d’emplois non qualifiés en vue d’optimiser leurs chances ultérieures de réussite en contrat de professionnalisation. Les candidats sont d’abord sélectionnés par l’ANPE grâce à la méthode des habiletés. Ils suivent ensuite une formation avec Quelques-uns des stagiaires en contrat de professionnalisation “génie civil” au CFA-BTP de Toulouse. un organisme utilisant beaucoup la vidéo comme support pédagogique. Les stagiaires commencent par quatre semaines de travail sur les “profils de postes”, à l’aide de vidéos personnalisées, tournées dans leurs futures entreprises. Cette phase leur permet de se projeter peu à peu, avec l’aide des formateurs, dans le quotidien de l’entreprise. Interviews de chefs d’agence et de conducteurs de travaux à l’appui, l’imprégnation porte sur les activités de chantier, les notions et le vocabulaire associés, et sur les “comportements sociaux et professionnels” attendus des ouvriers travaillant sur ces chantiers. La deuxième période, de quatre semaines également, se déroule en entreprise. Elle apprentissage - Avril 2007 - no 143 permet de mettre les acquis “en salle” à l’épreuve de la réalité. La dernière semaine est consacrée au bilan et à la signature éventuelle du contrat de professionnalisation. Une première promotion de douze stagiaires en génie civil (construction d’ouvrages d’art), âgés de vingt à trente-cinq ans, a ainsi démarré début janvier sous contrat de professionnalisation après un parcours préparatoire d’octobre à décembre 2006. Le système paraissant assez efficace, le CFA et les représentants de la profession ont négocié avec le conseil régional la réitération du dispositif pour de futurs stagiaires en construction de routes, en canalisation et en génie civil. ■ en chantier Traitement des risques ▲ apprendRe la santé et sécurité au travail L’année 2007 devrait être une année charnière pour l’apprentissage de la santé et sécurité au travail, notamment pour la formation à la PRAP (Prévention des risques liés à l’activité physique) : celle-ci doit en effet franchir un cap décisif en passant du statut de discipline autonome à celui d’un enseignement intégré à toutes les activités de l’apprentissage. De plus, un nouvel axe de développement dans le réseau est prévu pour 2007 : la formation des apprentis au travail en hauteur. Le massage cardiaque externe fait partie des gestes de premiers secours enseignés pour la préparation du brevet de sauveteur-secouriste du travail (SST). S L’enseignement de la PRAP “ancienne approche” au CFA-BTP d’Évreux : Cédric Bottiau entraîne des apprentis maçons en 1re année à soulever des charges en sécurité pour le dos. La séquence aborde des notions de mécanique, de géométrie, d’anatomie, de physiologie, de traumatologie… Dès la rentrée prochaine, ce type d’apprentissage ne sera plus traité à part, mais complètement intégré à l’enseignement professionnel. ST, PRAP, S&ST… Ces sigles deviennent familiers dans le réseau de l’apprentissage BTP. « Personne ne fait plus aujourd’hui l’impasse, dans la formation en CFA, sur les questions de santé et de sécurité au travail, se félicite Jean-Yves Nohé, le conseiller formation chargé de ce domaine au CCCA-BTP. L’enjeu à présent, c’est que chacun, et en particulier les formateurs d’enseignement professionnel, s’approprie les grands principes de référence : tous acteurs, et obligation de résultat. Il s’agit d’acquérir vis-à-vis de tout cela une posture systématique, consciente et réfléchie. » Et cette posture, rappelle Jean-Yves Nohé, est très différente de celle ayant longtemps prévalu. Avant, pour chaque type répertorié de situation, on mettait en place et on tentait de faire respecter l’application d’une procédure de prévention bien définie. Aujourd’hui, instruits par l’expérience, les spécialistes de la question rejettent cette approche en soulignant son caractère mécanique et passif. La nouvelle école fait plus appel à l’intelligence des acteurs confrontés aux risques : c’est l’analyse consciente et réfléchie de la situation rencontrée qui doit conduire à apprentissage - Avril 2007 - no 143 la mise en œuvre de mesures préventives appropriées. Transcrit dans l’apprentissage, cela conduit à éduquer cette attitude comme un réflexe, afin qu’elle devienne partie intégrante de la qualification des jeunes professionnels du BTP. Démultiplication à venir Ce qui vaut pour la santé et sécurité au travail (S&ST) en général vaut, en particulier, pour la prévention des risques liés à l’activité physique (PRAP). L’enjeu de la PRAP est particulièrement important dans l’apprentissage des métiers du BTP : selon les statistiques 2003 de l’INRS, un accident du travail sur trois dans le secteur de la construction est lié à la manutention manuelle. Depuis deux ans, la PRAP avait suscité le lancement d’un enseignement spécifique, mis en œuvre notamment à Évreux (voir les photos). L’approche va changer dès la prochaine rentrée. Un groupe de travail va réunir les instructeurs PRAP* du réseau CCCABTP et un chargé de mission de l’INRS. Ce groupe de travail va définir les modalités particulières de la formation des apprentis à la PRAP, adaptées au contexte des CFA-BTP. La mise en œuvre reposera sur deux principes : démultiplication de la formation des acteurs et intégration de la PRAP à la pratique professionnelle. Le CFA-BTP d’Évreux est depuis longtemps à la pointe du traitement de ces questions. Directeur général, Bernard Bottiau délègue maintenant ce domaine à son fils Cédric Bottiau, animateur devenu personne ressource dans la mise en œuvre des divers enseignements concernant la santé et la sécurité au travail. Cédric Bottiau est notamment l’un des six instructeurs nationaux ayant permis de démultiplier dans le réseau la formation SST (sauveteur-secouriste du travail) et l’un des cinq instructeurs PRAP du réseau. Les deux hommes expliquent que la douzaine d’heures de PRAP prévues dans la formation en CAP seront, dès la prochaine rentrée, directement intégrées aux enseignements professionnels, à l’éducation physique et sportive (EPS) et à la VSP. Une approche globale En couverture de ce numéro, Sébastien Fleury, aujourd’hui en 2e année de BP de maçonnerie, montre comment manier la pelle pour protéger son dos. Il dit aujourd’hui avoir totalement intégré ce geste. Mais il se rappelle aussi avoir été fortement incité à l’acquérir par un mal de dos apparu après quelque semaines seulement d’apprentissage en maçonnerie : « Je travaillais à l’arrache, comme tous les apprentis de 1re année. » Grâce à l’enseignement de la PRAP au CFA, « j’ai appris comment soulever les charges, et surtout à pelleter. La pelle, dans mon métier, c’est trois heures par jour ». Aujourd’hui, le mal de dos a disparu. Et Sébastien affirme veiller lui-même, lors de ses périodes en entreprise, aux gestes de son jeune collègue en 2e année de CAP. La PRAP va néanmoins bien au-delà des “gestes et postures”. Elle est partout : dans l’aménagement du poste de travail comme dans l’ergonomie générale de l’activité, dans le choix des matériaux et des outils comme dans la coordination du chantier… Elle réside, en fait, dans l’approche globale de toute situation professionnelle. Les principes de l’analyse du travail, tels que présentés par exemple lors du dernier séminaire national de spécialité du CCCA-BTP (métiers de la finition) en mars dernier, apportent ainsi beaucoup en termes d’approche et de méthodologie. Ces orientations s’appliquent d’ailleurs à l’ensemble du champ de la santé et sécurité au travail. Ce qui se traduit, sur le terrain de l’apprentissage, par le développement continu de la formation au sauvetage-secourisme du travail (SST), à la prévention des risques Repères : des chiffres du réseau Le compteur de la démultiplication des formations SST (sauveteur-secouriste du travail) engagée dans le réseau des CFA-BTP depuis 2003 totalise aujourd’hui trois cent soixante moniteurs formés. Ce qui a permis de former en 2005-2006 près de douze mille cinq cents jeunes, soit 34 % de plus que l’année précédente. Plus modestes, les chiffres de la PRAP font état de soixante-cinq moniteurs fin 2006, pour cinq cent quatre-vingt jeunes formés en 2005-2006. L’objectif affiché par le CCCA-BTP en 2007 est que chaque CFA du réseau dispose d’au moins un moniteur PRAP, avec l’idée qu’il organise ensuite la formation des autres formateurs de son CFA. De plus le développement des compétences PRAP, intégrées à l’apprentissage, sera suivi et évalué à l’aide d’un document spécifique dont la forme reste à définir. Chaque formateur intervenant auprès de l’apprenti (enseignement professionnel, EPS,VSP…) y pointera les acquis de celui-ci. Le tout sera finalement validé par le moniteur PRAP de l’établissement, qui aura accès à la base de données de l’INRS (sur le même principe que le SST) et délivrera aux jeunes leur certificat. apprentissage - Avril 2007 - no 143 liés à l’amiante, à la conduite d’engins ou à l’utilisation de machines dangereuses, à la sécurité routière… Il est aussi prévu en 2007 de développer un nouvel axe : la formation des apprentis au travail en hauteur. En s’appuyant sur ses organismes de branche, ses partenariats et son dispositif d’apprentissage, la profession du BTP souhaite ainsi opérer, sur l’ensemble du domaine de la prévention, un réel saut qualitatif. ■ * Ces instructeurs sont les formateurs de formateurs aux principes de la PRAP. Ils sont actuellement cinq dans le réseau, à Bordeaux-Blanquefort, Caen, Dijon, Ermont et Évreux. D’abord une affaire de direction Pour Bernard Bottiau, directeur général du CFA-BTP d’Évreux, le management des questions de santé et de sécurité au travail est une véritable priorité : « C’est primordial pour notre public et c’est une commande des partenaires sociaux par rapport à l’apprentissage. De plus, la responsabilité des chefs d’établissement est de plus en plus exposée juridiquement par rapport aux questions de conformité. J’ai d’abord à jouer un rôle de conviction et d’impulsion des actions, puis à aller chercher les moyens d’agir. Il s’agit en particulier de veiller à ce que les conseils régionaux prennent bien en compte dans les contrats d’objectifs les différentes dimensions de la qualité de la formation, y compris celle-ci. » La diffusion de cette culture du management, essentielle pour une prise en compte efficace des questions de prévention dans les CFA, passe aussi par la formation des équipes de direction. C’est la raison d’être du stage de “Management et pédagogie de la santé et sécurité au travail” inscrit au catalogue de formation continue du CCCA-BTP, dont les trois modules de deux jours ponctuent une année de réflexion et de mise en œuvre sur le terrain. Photos : Bernard Charpenel - CCCA-BTP Cet échafaudage équipe l’atelier de couverture du CFA-BTP d’Évreux dans le cadre d’un partenariat avec la CRAM. Il est régulièrement montré comme bon exemple d’équipement de sécurité pour le travail en hauteur. Pascal Amelot, formateur en menuiserie, charpente et plaques, est aussi moniteur SST et PRAP à Évreux : « À l’atelier, on est amené à porter toutes sortes d’objets. J’enseigne aux jeunes comment éviter les gestes superflus. Je ne me positionne pas comme infaillible, mais j’insiste tous les jours et en permanence sur l’importance des bons gestes. À force, ils finissent par se corriger entre eux. C’est un travail de fond à long terme, qui mise sur le changement de génération. » environ nement ▲ Insertion Photo : Bernard Charpenel - CCCA-BTP « Un formidable outil de connaissance des jeunes » Annie Jeanne, qui dirige la mission locale de Rouen, a été élue en juin 2006 présidente de l’Association nationale des directeurs de missions locales (ANDML). Elle souhaite contribuer à une meilleure prise en compte, dans les politiques publiques, des jeunes en difficulté d’insertion. Qu’est-ce que l’ANDML, et quel est son objet ? Annie Jeanne : Notre association est l’une des trois “têtes de réseau”* des missions locales. Elle joue un rôle de concertation, d’échanges, d’études, d’analyse et de diffusion d’information au sein du réseau des directeurs de mission locale. L’ensemble du territoire français est représenté à notre conseil d’administration, afin de refléter le réseau des cinq cents missions locales. L’ANDML participe ainsi activement à la mise en œuvre des politiques de jeunesse. Quels axes avez-vous fixés à votre mandat de présidente ? A.J. : L’axe majeur est de parvenir à une meilleure prise en compte du public accueilli dans les missions locales : des jeunes non scolarisés, souvent non inscrits à l’ANPE et dont on ne parle en général que lorsqu’ils posent ou révèlent des problèmes. Sur un million deux cent mille jeunes accueillis chaque année, la moitié n’apparaissent dans aucune statistique. Notre réseau est un outil formidable de connaissance de ces publics. Nous avons un entrepôt de données nationales avec des profils, des parcours, des données sur les entretiens et leur suite… On peut analyser tout cela et en faire un véritable instrument de pilotage pour les pouvoirs publics. Nos autres orientations sont le développement de la communication interne au réseau, la diffusion d’études et le développement des échanges de bonnes pratiques. Quelles relations les missions locales ont-elles avec le monde de l’apprentissage ? A.J. : Les CFA sont associés aux politiques mises en œuvre, au sein des conseils d’administration des missions locales. Mais nous avons une relation complexe avec l’apprentissage. On se bat pour que les CFA prennent des jeunes n’ayant pas forcément « le bon profil ». Statistiquement, l’apprentissage représente une faible part de nos solutions d’insertion : 4,6 % des emplois obtenus en 2005. De plus, une partie du public que nous accueillons a déjà connu l’apprentissage sans parvenir à s’insérer. Et avec le BTP ? A.J. : Le BTP a entrepris un gros travail pour redorer son image… Il reste à faire pour diversifier les publics accueillis en apprentissage, notamment du côté des jeunes filles, ou des jeunes stigmatisés par une origine familiale, de quartier ou autre. Les missions locales devraient être considérées comme un bon allié pour aller dans ce sens car elles proposent un accompagnement global des jeunes qu’elles accueillent. Pas seulement dans une recherche d’emploi, mais plus largement dans un parcours d’insertion dans la vie sociale. Quel message aimeriez-vous transmettre au réseau de l’apprentissage BTP ? A.J. : Continuez à valoriser l’image de votre profession, et ouvrez vos portes. Aidez-nous à relayer le message d’une nécessaire ouverture à notre public. Je pense que les CFA ont une carte intéressante à jouer avec les ML, notamment pour réduire les taux de ruptures de contrat, qui entraînent des coûts de toutes sortes. Nous avons une expérience et un savoir-faire de l’accompagnement qui peuvent aider à surmonter d’éventuelles difficultés, et soutenir la continuité du contrat de travail, aussi bien du côté du jeune salarié que de l’employeur… ■ * Le Conseil national des missions locales (CNML), constitué de membres nommés par le gouvernement, assure l’interface entre ce dernier, le réseau et les branches professionnelles au niveau national. L’Union nationale des missions locales (UNML) est le syndicat employeur du réseau dans le cadre d’une convention collective spécifique s’appliquant à onze mille salariés. Nouveau contrat d’apprentissage Un arrêté interministériel du 15 janvier 2007, publié au JO du 30 janvier*, a fixé un nouveau contrat type d’apprentissage. Les deux anciens imprimés Cerfa (contrat d’apprentissage et déclaration en vue de la formation d’apprenti) sont fusionnés en un seul (CERFA FA 13a), disponible sur les sites www.servicepublic.fr et www.travail.gouv.fr. Par ailleurs, une circulaire de la DGEFP du 24 janvier 2007 précise, dans le prolongement de la loi de cohésion sociale, les modalité d’application des nouvelles dispositions du Code du travail relatives à la rémunération des apprentis. * Voir Juris-Info n° 35 du 31 janvier 2007 et n° 36 du 14 février 2007. apprentissage - Avril 2007 - no 143 Apprentissage BTP est édité par le CCCA-BTP • 19, rue du Père Corentin 75680 Paris cedex 14 Tél : 01 40 64 26 00 - www.ccca-btp.fr Directeur de la publication : Patrick Del Grande - Directrice déléguée : Michèle Noël - Les collaborateurs du CCCA-BTP : Marielle Soulié (coordination) - Bernard Charpenel (photographe). Conception et réalisation : Pastelle - Rédaction : François Carbonel, Céline Jacquier - Impression : Grafik Plus Adressez vos courriers à [email protected] Dépôt légal : avril 2007 Tirage : 10 000 exemplaires - ISSN : 12403563