le regne dramatique de l`impunite et de l`arbitraire.

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le regne dramatique de l`impunite et de l`arbitraire.
LE REGNE DRAMATIQUE DE L’IMPUNITE ET DE L’ARBITRAIRE.
Écrit par Djess dia Moungouansi
Vendredi, 20 Avril 2012 13:55
Le vent de la déraison attise le feu dans un espace politique transformé en une arène de
gladiateurs au sein de laquelle l’argument intellectuel s’effaceet se cèle devant la furie de la
haine viscérale et tribale que cultivent chaque jour, les tenants d’un pouvoir atteint de
démence. Obsédé par sa pérennité, ce pouvoir a installé une impunité au sommet de l’Etat,
accentuant au passage le fossé entre couches sociales situées aux antipodes de la pyramide
économique.
Les Grecs, inventeurs de la démocratie, ont très tôt compris qu’un peuple ne pouvait vivre en
harmonie que s’il existe des lois justes et valables pour tous. La demande sociale, c'est-à-dire
l’amélioration du quotidien du peuple doit être garantie. Celle-ci est au-delà des statues et du
mausolée de la honte, du grand aéroport militaire d’Ollombo, du barrage d’Imboulou, des routes financées par l’Union Européenne et autres matières inertes dont la manipulation ouvre
les portes de la richesse mal acquise aux gestionnaires des chantiers. Mettre en place un
système éducatif performant, un réseau sanitaire opérationnel, des denrées de première
nécessité de qualité à des prix accessibles et répartir les richesses de manière équitable,
donner de l’eau et l’électricité, traquer les malfrats pour les livrer à la justice, respecter les
règles de la bonne gouvernance et assurer le développement durable permettent à un chef
d’installer son pays dans les quartiers de la paix sociale et de partir dans la quiétude lorsque
vient l’heure du départ.
L’arrestation de Maître Hervé Ambroise Malonga, suivie des tortures, d’un simulacre
d’assassinat et même d’un probable empoisonnement ( les nervis à la solde du pouvoir, lui ont
fait avaler un liquide inconnu), sont des actes qui par leur cruauté, feraient pâlir de jalousie des
dictateurs de triste mémoire comme
Amin
DADA
ou
Mobutu
. Il s’agit d’un Avocat de premier plan, ancien bâtonnier de Brazzaville, dont la notoriété et les
compétences dépassent les frontières. Mais au Congo, où ce régime a banalisé les atteintes
aux droits de l’homme, les actes de barbarie et de crimes massifs sont légion, d’autant qu’ils
sont couverts par une impunité totale octroyée aux membres du clan. L’énergique
Paul Marie MPOUELE
a une fois de plus été victime de l’arbitraire, puisque le pouvoir ne communique pas sur les
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motifs de son arrestation d’il ya quelques jours.
Une série interminable d’actions teintées de laideur morale, est à mettre au compte de ces
mêmes sbires du pouvoir, inspirés par la logique d’effronterie. De l’assassinat de Marien
NGouabi
,
jusqu’à la tragédie de Mpila, en passant par la disparition forcée de 353 de nos jeunes
compatriotes de retour d’exil, après des garanties données par le vainqueur de la guerre civile
himself ; ces tricheurs et assassins de bas étages, sûrs de leur impunité, courent toujours. Tous
ces crimes sont rentrés dans la catégorie des chefs d’œuvre, comme nous le rappelle si bien
Jean Richepin
: « Un
crime
n'est
véritablement
un
chef
- d'
oeuvre
que si l'
auteur
reste
impuni
. D'autre
part
, l’impunité n'est
complète
que si la
justice
condamne
un
faux
coupable
».
Ces individus immoraux écument les rues de Brazzaville, Pointe-Noire, Oyo ou Nkayi, toujours
prêts à frapper dès qu’un congolais lambda dénonce leurs turpitudes. Sinon , comment
comprendre l’aisance avec laquelle, ils se sont permis d’aller soustraire des Avocats du
Commissariat Central , pour les soumettre à des sévices d’un autre âge ? Toutes les enquêtes
diligentées par ce pouvoir mafieux, tombent en quenouille. Aucun responsable, aucun coupable
donc.
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La violence politique actuelle, entretenue par ce pouvoir, a pour but d’inspirer une peur qui
jette l’effroi dans le cœur des citoyens. Une peur qui leur ôte la capacité, la possibilité et le
courage de se mobiliser pour dénoncer les flagrantes violations de la démocratie. En
s’attaquant à Maitre Malonga et à son collègue Maître Hombessa, exhibés avec des menottes
au balcon de l’humanité, le pouvoir met en exergue ses muscles, se mettant
de facto
en porte-à-faux avec les règles élémentaires du droit et de la bienséance. Il ne respecte qu’une
seule loi : la sienne. Celle qui fait de
Sassou
le monarque absolu et des membres de son clan, des jouisseurs insouciants qui tuent et
pillent en toute impunité.
Notre pays baigne dans l’impunité totale à tous les niveaux, motivée par un homme qui ne se
reconnaît plus en dehors des délices du pouvoir. Cet homme est même prêt à tout et contre
tout, pour demeurer au pouvoir ad vitam aeternam. Quand un homme est arrivé à ce stade,
enivré par les abondantes recettes pétrolières, il perd complètement la raison, et est donc
capable de mettre son pays inconsciemment, dans une insécurité permanente, rien que pour
garder le pouvoir, la tragédie du 4 mars 2012 est une suite logique d’un tel état d’esprit.
La violence physique, l’allié de ce pouvoir, remplace celle symbolique dont Pierre Bour­dieu
nous enseigne qu’elle irradie insidieusement les citoyens en les engluant dans un processus de
socialisation et de structuration dont ils sont inconscients. C’est la plus dangereuse des
violences, car elle institue un déni de la personnalité et influence subrepticement le citoyen
dans son choix. C’est une violence douce, invisible et masquée. Elle est méconnue comme
étant une violence, car elle est choisie autant que subie. Les officines de ce pouvoir et leurs
communicants se sont basés sur les travaux de
Thiakoutine
et de
Pavlov
pour agir, à l’insu du citoyen, sur son choix.
Le drame de Mpila aurait dû susciter une véritable levée de boucliers. Qu’a –t-on vu ? La Mairie
de Talangaï a été prise d’assaut par les sinistrés, non pas pour demander des comptes à ces
irresponsables gouvernants, mais pour la conquête de cette hypothétique indemnité de 3
Millions de FCFA. L’enjeu a été délibérément déplacé et cantonné sur le terrain que le pouvoir
gère avec maestria : la corruption. Une fois de plus, ils ont réussi un de ces tours de magie,
dont ils ont le secret. Pathétique !
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Il est superflu de pérorer sur l’arrestation du Colonel NTsourou, qui est tout, sauf un enfant de
cœur. C’est de notoriété publique ; cet officier zélé, porte sur sa conscience la mort de
beaucoup de congolais. Il est désormais voué aux gémonies par ce régime qu’il avait servi
avec obséquiosité, au point de s’illustrer dans des actes à milles lieues de l’éthique militaire, au
service d’un seul homme :
Sass
ou NGuesso.
Sassou est persuadé que la bataille sans merci que se livrent ses proches pour la succession,
est à l’origine de cette tragédie sans précédent. C’est pour cette raison qu’il à dû renforcer le
cordon sécuritaire par les Angolais et les éléments de Tsambitso. Il n’a donné plein pouvoirs
qu’à deux ou trois personnes pour mener une véritable enquête sur les tenants et aboutissants
de cette histoire.
Lui, le lecteur assidu de Machiavel (sic) a compris qu’il fallait très vite ériger un contre-feu pour
conjurer un imprévu fâcheux, en distillant au sein de la population, à dose homéopathique, la
fébrilité qui s’est emparée du pouvoir. Certains membres de sa propre famille sont sous
surveillance, ils se regardent désormais en chiens de faïence. En pareilles circonstances, c’est
celui qui a plus peur qui attaque le premier. Dans sa stratégie, il a délibérément jeté un véritable
imbroglio sur l’enquête jusqu’à ce que les militaires s’entre-bouffent, les uns livrant les
informations sur les autres, le temps de retrouver visibilité et fiabilité au sein des services
d’espionnage et de sécurité.
Le sort du peuple, comme on le sait, n’a jamais été sa préoccupation ; et pour cause, son
pouvoir est l’émanation exclusive de la force des armes. C’est pour cette raison qu’il s’était
résolu à reconstituer très rapidement, son stock des armes de destruction massive qu’il venait
de perdre. Sans états d’âme, des ordres avaient été donnés de faire disparaître des corps pour
maintenir le nombre officiel de victimes autour de 250, alors que tout laisse penser que le
nombre de 1000 victimes a été largement dépassé. L’argent et les campagnes médiatisées
d’aide, pensent-ils, suffiraient pour calmer un peuple intentionnellement appauvri. Du cynisme à
l’état pur.
La nuit a trop duré, le jour doit se lever pour chasser le voile noir qui couvre notre pays et
installer un souffle nouveau. Le système actuel a fait son temps. Par sa rigidité, il est illusoire de
l’améliorer sans heurter les intérêts du clan des prédateurs. Se cantonner à son
embellissement, s’apparenterait à appliquer un cautère sur une jambe de bois. L’enjeu
principal des congolais s’impose comme le nez sur la figure. Des institutions fortes susceptibles
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de supporter les deux piliers d’un Etat de droit à savoir, la démocratie et la République. Seule
une réelle volonté populaire, brisant tout sur son passage, installerait des institutions capables
de protéger le citoyen congolais lambda contre l’impunité et l’arbitraire qui font depuis belle
lurette rage chez nous. La place du Congo au concert des nations est à ce prix.
Djess dia Moungouansi « la plume indépendante au service du peuple »
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