Champions de la vie - Entre-gens

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Champions de la vie - Entre-gens
Champions de la vie
(21-08-2007) -
Ils sont les héros des temps modernes. Ils symbolisent la réussite, la persévérance. Ils sont aussi des figures
exemplaires de positivité, de respect, de citoyenneté. Ce sont les sportifs de haut niveau. Ils constituent sans doute le
milieu le plus multiculturel et le plus cosmopolite qui soit. Même si à y regarder d'un peu plus près, on se rend bien
compte que certaines disciplines sont plus colorées et populaires que d'autres. L'athlétisme français a longtemps été
une spécialité antillaise avant d'être aussi aujourd'hui « franco-africaine ». Le football a été longtemps l'émanation des
villages et petits bourgs de la France rurale avant d'être aujourd'hui l'expression des quartiers de la France urbaine et
qui dit quartiers urbains dit forcément métissage. Les équipes de France de handball et de basket, et particulièrement
chez les féminines, sont l'exemple même de ce métissage, de la fusion des énergies individuelles dans un esprit
collectif. Les sports individuels ne sont pas en reste, même dans des disciplines de tradition française multiséculaire
comme l'escrime.
Images : http://wwww.diambars.org et Urban Athlé. Regards sur quelques visages (parmi des centaines d'autres)
d'athlètes devenus des têtes de file de cette France sportive de 2007, déjà arrivés au sommet de leur art et de la
popularité, alors que des milliers d'autres poussent derrière dans tous les quartiers de France. Mais n'oublions pas, pour
chacun d'eux, les difficultés rencontrées tout au long de leur parcours et les personnalités qui se construisent, avec
leurs rêves, toujours, et leurs déceptions, souvent. Tout le monde ne peut pas devenir Zidane ou Thuram. Rio Mavuba
est né en mars 1984 sur un « boat people » entre l'Angola et la France. Réfugié en France, apatride jusqu'à l'âge de 20
ans, c'est en 2005 qu'il accède à la nationalité française. Sa mère, Thérèse Mavuba, était angolaise. Son père, Ricky
Mavuba était déjà footballeur, milieu défensif de la sélection zaïroise qui a participé à la Coupe de monde 1974 en
Allemagne. Comme son père, Rio est milieu de terrain. C'est Bordeaux qui l'a formé et où il a fait ses premières armes
professionnelles avant d'arriver cet été 2007 à Villareal en Espagne. Rio Mavuba est aujourd'hui un des plus talentueux
membres de l'équipe de France, apprécié pour ses qualités de récupération.
Issiar Dia est la perle de Nancy qui
compte déjà en son sein de nombreux autres diamants (voir plus loin, Chris Malonga). Son modèle est Georges Weah.
Né à Sèvres dans les Hauts-de-Seine, le jeune Issiar allait au Parc (des Princes) aussi souvent qu'il pouvait pour soutenir
le PSG. Issiar Dia est lui-même devenu aujourd'hui footballeur professionnel et témoigne d'un immense talent qu'il a
révélé à Amiens et qu'il exerce maintenant à Nancy, tout en rêvant, peut-être un jour, au grand Barça. A Amiens, il a
connu Titi Camara, la personne qui l'a le plus influencé dans sa carrière. Titi Camara lui a dit de ne jamais prendre la
grosse tête. Issiar Dia, humble, a qualifié Nancy face à Schalke en Coupe de l'UEFA. C'est son meilleur souvenir sur le
terrain. Issiar Dia reste un jeune homme simple qui a donné son premier salaire à sa mère, qui écoute Booba, le rappeur
de son quartier, et qui rêve de vacances au Sénégal, le pays de ses parents, parce que « là-bas, il fait toujours beau, et
les gens sont super-gentils ! ».
Chris Malonga (Francis Chris Malonga Ntsayi) est né à Sens en 1987. Le jeune fr
congolais (nationalité française, origine familiale congolaise) a débuté dans la campagne bourguignonne (Migennes,
dans l'Yonne). Il était benjamin à Auxerre avant de partir pour Louhans-Cuiseaux puis à Nancy où il entre au Centre de
formation en 2002. Le Congo de ses parents l'a très vite repéré et il joue en équipe nationale durant la saison 2006 2007. A Nancy, il signe son premier contrat pro en juin 2007. Il joue son premier match contre Caen deux mois plus tard
et entre pour la première fois comme titulaire au match suivant contre Nice. Entrée plus que réussie ! Avec lui, son Club
est seul leader du Championnat après cinq journées.
(photo Est Républicain, édition du 27 ao
modèle : Zizou. Mais il ne le dit pas trop, car il ne faut pas le comparer à lui. Lui, c'est lui, moi, c'est moi... Vous connaissez
le refrain. Même si comme lui, il vient des quartiers Nord de Marseille. Même si comme lui, l'OM est son club fétiche,
avant d'autres aventures qu'on lui souhaite. Comme lui, il est l'icône du monde du foot. Comme lui, il est le pivot de
l'équipe de France. Mais Nasri n'est pas Zidane. Chez les Bleus, il n'a pas mis très longtemps à se faire son propre nom.
Ladji Doucouré aurait aimé être footballeur. C'est sur les pistes d'athlétisme qu'il s'exprime. Son père est malien, sa
mère sénégalaise, lui est Français, né à Juvisy-sur-Orge en 1983. Alors qu'il jouait au foot avec le club de Morsang-surOrge, il s'est orienté plutôt vers la piste à la suite d'une double fracture tibia-péroné. Et le gamin avait du talent ! Très
complet, paré pour le décathlon, il se spécialise pourtant sur le 110 m haies. En 1998, à quinze ans, il gagne les Pointes
d'Or, le championnat d'Ile-de-France pour les jeunes. Quelques années plus tard, à l'âge de 21 ans, il est en finale aux
Jeux Olympiques d'Athènes, ratant la médaille d'argent sur une chute. Le 12 août 2005, il est champion du monde en
individuel et renouvelle la performance le lendemain la performance par équipe. Champion, Ladji !
"Dans tous les pays du monde, l'athlétisme galvanise les foules, créé la solidarité entre les individus et les peuples,
développe le sens de l'effort et de la réussite, consolide les liens entre les communautés et favorise la coexistence
pacifique. C'est le sens de l'appel que je lance ici à Bamako au milieu de cette foule qui m'a longuement applaudi. Je
retrouve en moi la chaleur du pays de mon père, le pays de mes origines. Ça me fait plaisir de voir ça. Je suis très content
de faire ma rentrée sportive à Bamako et je crois que le choix n'est pas fortuit". C'est Naman Keïta, né à Paris en 1978, qui
tient ses propos au Panafrican meeting et le Franco-Malien peut se souvenir de son maître d'école du CM2 à Paris qui a
remarqué sa pointe de vitesse. Il a commencé par défendre les couleurs de son école avant de s'inscrire aux
compétitions fédérales avec le club de Chelles. Avec quel succès ! Premiers J.O, première médaille, aux 400 m haies, à
Athènes en 2004. Lorsque la Marseillaise retentit pour lui, il ne lui déplairait pas qu'à cette Marseillaise puisse s'ajouter
aussi l'hymne du Mali.
Le quartier de Hautepierre (Strasbourg) a donné à la France Mehdi Baala. Enfan
participait à tous les cross mais de là à s'inscrire dans un club ! Il explique lui-même que « quand on est un jeune de cité, on
ne s'en sent pas capable. On entend tellement dire qu'on est des bons à rien qu'on finit par rester chez nous et entre
nous ». C'est trois copains qui l'ont fait venir un jour parce qu'il leur manquait quelqu'un pour faire une équipe de quatre.
Vite pris au jeu, il se fixe déjà des objectifs : d'abord le championnat régional avant de penser à plus. Et puis, c'est une
suite logique. Il bat des records de France, est sélectionné en international. Le grand public le découvre en 2002 aux
Championnats d'Europe où il emporte la médaille d'or avant de confirmer l'année suivante aux Championnats du
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Créé : 30 September, 2016, 11:20
monde. Pour entrer dans la légende du 1500 m, il ne lui manque plus que la médaille olympique ! Mehdi Baala n'oublie
pas son quartier qu'il n'a jamais quitté. Il a par exemple décidé de produire le dernier « maxi » des rappeurs de son
quartier, Echo. Son titre ? « Rose du bitume ». Il n'est pas rare que sur le bitume naissent des roses.
On connaît Leslie Djhone, né en Côte d'Ivoire et qui a grandi à Champigny, Oudere Kankarafou, originaire du Togo, Flor
Okori, native de Libreville ou encore Fabé Dia de Creil, Bob Tahri de Metz,.... Les franco-africains (nés en Afrique ou fils
d'Africains, du Sud comme du Nord du Sahara) sont nombreux dans l'athlétisme français. D'autres arrivent qui feront
bientôt parler d'eux comme le Belfortain Fadil Bellaabouss. Comme le dit Fadil « Voir son nom dans le journal, c'est
vraiment sympa ! » .
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