Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice INTRODUCTION Par
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Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice INTRODUCTION Par capacités motrices, il faut entendre aussi bien les potentialités ou contenances potentielles des différents facteurs musculaires, bioénergétique, biomécaniques, psychologiques et morphologiques, dont l’interaction avec l’environnement détermine l’action motrice. La recherche d’un équilibre harmonieux du développement de ces facteurs correspond à la volonté d‘accéder à une «bonne capacité motrice générale », source de «bien être », qui répond aux motivations d’un grand nombre de personnes. (Cazorla G., 1984) La qualité motrice désigne des potentialités favorables à la réalisation d’une performance. Pour Zaciorsky V.M. (1977) elle constitue «les possibilités motrices indépendantes d’une spécialité technique. Ces possibilités mettent en jeu des réseaux de capacités dont elles constituent le chaînon opératoire » Les capacités motrices sont définies par Pieron H. (1968)comme «possibilité de réussite dans l’exécution d’une tâche ou d’une profession ». Elles appartiennent au domaine de savoir-faire. Famose J.P. (1988) décrit l’habileté motrice comme étant «le niveau de compétence ou de savoir-faire acquis par un pratiquant dans une tâche particulière ou dans un groupe limité de tâches ». Gropter H. et Thiess G. (1976) ont effectué une analyse sur une population de 8 à 14 ans, pour définir la structure factorielle de la capacité de prestation motrice. Ainsi, ils ont déterminé quatre facteurs qui sont à la base de la prestation motrice : Facteur 1et 2 : capacités motrices et habiletés physico-sportives (40-50%) Facteur 3 : développement et maturation physique (30-40%) Facteur 4 : aspects anthropométriques (20% ) Il paraît donc que l’aspect anthropométrique ou la composante morphologique conditionne dans une large mesure la conduite motrice et leur pertinence relative. En effet, à la fin du XIXe siècle il a été établi que le métabolisme énergétique de repos était proportionnel à la surface corporelle. Les recherches de Altman P et coll. (1968) montrent que le métabolisme de base des femmes est de 5 à 10% inférieur à celui des hommes. Cette différence est due au fait que les femmes présentent généralement une masse adipeuse relativement plus importante ; le tissu adipeux est métaboliquement moins actif que le tissu musculaire. Notons, en outre, que William M et coll. (1989) ont souligné l’effet négatif d’une surcharge, que se soit un surplus de graisse accumulée naturellement ou le poids d’un costume spécifique à un sport ou d’un gilet lesté sur le métabolisme énergétique et la performance motrice. 1 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Il est admis actuellement que la surcharge pondérale ou l'excès de graisse est un facteur de risque et conduit à certains problèmes de santé pour le traitement desquels la réduction des réserves graisseuses est très souhaitable. Ces problèmes vont de certains types de maladies cardiaques à l'hypertension, en passant par les troubles du métabolisme glucidique et lipidique, sans oublier les problèmes osseux et articulaires, les maladies de la vésicule biliaire, le diabète, l'asthme et diverses complications pulmonaires. Le fait d'être excessivement gras s'accompagne souvent aussi d'un changement de la personnalité et des comportements qui se manifeste assez souvent par de la dépression, des attitudes de retrait. (Jemmali M., 1985). L’étude menée par Doghri T et coll., (1996) sur une population de 130 sujets obèses a montré qu’une surcharge pondérale excessive contribue à certaines complications ostéoarticulaires: gonarthrose, lombarthrose, coxarthrose…, de plus, cet excès de poids semble participer à la détérioration des cartilages articulaires. Compte tenu de ces observations, nous formulons les hypothèses suivantes : La surcharge pondérale constitue un facteur qui est à la base de l’altération du développement somatique de l’enfant scolarisé. Le développement de l’aptitude motrice chez l’enfant est tributaire de ses caractéristiques morphologiques. Outre cette partie introductive, la présente étude comportera une première partie consacrée à une revue bibliographique des questions relatives aux effets de la surcharge pondérale sur les dimensions du développement moteur et les facteurs de la motricité. Cette partie renfermera de plus, les caractéristiques morphologiques et motrices relatives à la tranche d'âge de notre population d'étude. L'organisation des évaluations, la méthodologie de la recherche et la présentation de la population ont fait l'objet de la partie suivante. En effet, notre population est formée de 90 jeunes élèves garçons du cycle secondaire répartis en trois groupes selon leur degré de surcharge pondérale L'objectif de cette étude s'inscrit dans le cadre d'une évaluation intégrale de la valeur physique des jeunes scolarisés afin de cerner l'effet de l'évolution du degré de surcharge pondérale sur le développement de la motricité et la morphologie de ces jeunes âgés de 16 à 20 ans. La troisième partie à été consacrée aux résultats obtenus et leur discussion. Notre étude est récapitulée par des conclusions, par la liste des ouvrages consultés et les annexes. 1- LES COMPOSANTES DE L’EFFICIENCE MOTRICE Les capacités motrices sont les présupposés moteurs de type endogène qui permettent la formation d’habilités motrices. Elles constituent un ensemble de 2 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice prédispositions ou potentialités motrices fondamentales de l’homme, sur lesquelles se construisent les habiletés motrices apprises. Un niveau de développement suffisant ou optimal des capacités motrices permet l’acquisition de nombreuses habiletés (Manno R.. , 1989). Les capacités motrices sont conditionnées par plusieurs composantes et caractéristiques des différents mécanismes à savoir : le système nerveux, capacités bioénergétiques et biomécaniques, particularités morphologiques… Cependant, malgré la diversité de ses composantes, toutes dépendent à la fois d’aptitudes (ou potentialités initiales génétiquement déterminées) et du milieu qui a permis leur émergence et les a façonnées. Selon leur niveau de développement, elles peuvent non seulement moduler l’action motrice mais aussi infléchir le comportement global (Cazorla G., 1984). 1-1- Composante nerveuse Une commande nerveuse sollicite certaines unités contractiles dont l’action sur les leviers ostéo-articulaires engendre le mouvement. On ne peut bien sûr pas s’en tenir là. La commande nerveuse dépend soit de l’état de vigilance des récepteurs de la sensibilité intéroceptive, proprioceptive et extéroceptive, soit de l’ « image motrice » façonnée par la pensée. Cette étape n’est pas neutre. Pour devenir sensation perçue, l’excitation sensitive ou l’image mentale subit le filtre de l’histoire, de la motivation consciente ou inconsciente et de l’environnement physique, culturel et affectif du sujet. C’est donc par le jeu de l’image et de la sensation filtrée, qu’une seule réponse motrice (ou acte moteur) est donnée, lorsqu’il s’agit d’un réflexe inné ou conditionné, et qu’une infinité de réponse est possible, dés lors que le réseau cérébral est sollicité. Dans cette dernière perspective, le cerveau, ce prodigieux chef d’orchestre électro- chimique, oriente la réponse possible en fonction des capacités physiques individuelles, des apprentissages antérieurs, de l’environnement matériel et affectif, des communications interindividuelles et de la tache spécifique dans laquelle le sujet est engagé. La motricité résultante (ou conduite motrice), par rétroaction, infléchit la réponse suivante, harmonise l’ensemble et permet l’anticipation (Cazorla G., 1984). 1-2- Composante bioénergétique Pour fonctionner, le muscle a besoin d’un carburant spécifique : l’adénosine triphosphate (ATP), d’un comburant : l’oxygène, et d’un système de régulations nerveuses et hormonales. Compte tenu que les réserves de l’ATP des muscles sont très limitées, il se fait une resynthèse permanente de l’ATP par différentes voies. On distingue la production d’énergie anaérobie et aérobie (Weineck J., 1997). La synthèse de nouvelles molécules d’ATP est assurée par les petites quantités d’énergie libérée au cours de la dégradation progressive (ou catabolisme) des 3 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice glucides, des lipides et quelques fois des protéines, initialement puisés aussi dans l’environnement. Pour l’oxygène, les cellules n’étant pas en contacte directe avec l’environnement, ventilation et circulation constituent la chaîne des transporteurs du milieu extérieur jusqu’aux territoires actifs. Pour sa contraction, comme pour son relâchement, le muscle doit transformer de l'énergie potentielle chimique en énergie mécanique qui donne naissance au mouvement. Evaluer la capacité physiologique de la motricité revient principalement à mesurer directement ou à estimer indirectement les réserves énergétiques disponibles (ou potentiel bioénergétique), et leurs possibilités de mobilisation, de transport et d’utilisation au cours de l’exercice. Dans cette perspective, ventilation et circulation, comme d’ailleurs la digestion, ne constituent que les premières étapes d’un cycle dans lequel l’énergie est : puisée dans le milieu extérieur, transformée et mise en réserve dans l’organisme ou bien transportée jusqu’aux tissus actifs et notamment aux muscles et, par l’intermédiaire du système ostéo-articulaire, au milieu extérieur sous forme de mouvements simples, d’actions ou de conduites motrices. (Cazorla G., 1984). 1-3- Composante biomécanique En se contractant, le muscle fournit du travail, c’est à dire engendre des forces. Celles-ci peuvent varier sa longueur, ce qui déplace les pièces osseuses et crée le mouvement. Elles peuvent aussi déterminer l’apparition d’une tension destinée fixer les articulations. Les qualités mécaniques d’un muscle sont donc non seulement directement liées au type et nombre des fibres qui le constituent mais aussi à ses propriétés viscoélastiques et à son «support » ostéo-articulaire. En effet, selon le nombre et la nature de ses fibres, le muscle peut se contracter vite ou lentement, puissamment ou finement, brièvement ou longuement, et, par le jeu d’une sollicitation harmonieuse des différentes gammes de fibres, occuper tous les intermédiaires de ces différents extrêmes. (Edward F. et coll, 1984). 1-4- L’expérience motrice antérieure Représentée par la richesse de la variété des acquisitions et des habiletés motrices maîtrisées par l’individu. Il a été démontré que l’efficience motrice est influencée par la coordination et par la plasticité de l’écorce cérébrale. Elle se manifeste dans la propriété de combiner plusieurs stéréotypes dynamiques élémentaires pour l’élaboration d’une réponse complexe. Dans le processus de la formation de nouvelles acquisitions se forment ces mécanismes des actions motrices. Ainsi, les analyseurs moteurs se perfectionnent, aussi les processus de sélection des informations, d’analyse et 4 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice de comparaison, d’association et de généralisation, qui se reflètent favorablement sur la conduite motrice (Lassoued A., 1984). 1-5- Composante morphologique Les caractéristiques externes du système musculaire et de son «support » squelettique sont accessibles aux mesures biométriques classiques : taille, poids, longueur segmentaire, circonférence, diamètre, largeur, surface, pourcentage de graisse, masse maigre Elles participent en effet dans l’explication de l’aisance ou la difficulté du mouvement et contribuent à prédire les possibilités de restitution ou de perte excessive de l’énergie. (Cazorla G., 1984). Dans ce sens, Lassoued A., (1984) mentionne que la valeur de la prestation motrice est conditionnée de certaines possibilités morpho-fonctionnelles et psychiques, perfectibles par une préparation systématique. Le même auteur ajoute que quelques facteurs de type constitutionnels (morphologiques) : la longueur des segments, la mobilité articulaire… peuvent conditionner la valeur de la vitesse. En effet, les mouvements des segments et du corps sont possibles grâce aux articulations. La structure et le type des articulations limitent le degré de liberté des mouvements possibles à effectuer au niveau de chaque articulation. Il est connu que les articulations peuvent être mobiles ou moins mobiles et qu’une hypertrophie musculaire ou une accumulation excessive de masse grasse peut limiter l’amplitude articulaire. 2- QU'EST-CE QUE lA SURCHARGE PONDERALE ? Il semble souhaitable de faire la distinction entre les termes “surcharge pondérale” et “obésité”. La première indique un excès de poids par rapport à un “poids idéal ”, qui diffère d'un individu à un autre selon le morphotype. Il ne peut avoir aucune signification nocive. Par contre, il est admis qu'à partir d'un certain degré de surcharge pondérale (20%), un sujet est considéré comme obèse avec le risque des conséquences pathologiques. On peut définir l'obésité comme une accumulation excessive de graisse dans l'organisme. A l’état normal, la masse grasse représente 10 à 15% du poids corporel chez l’homme et 20 à 25% chez la femme. Ce pourcentage d’adiposité augmente physiologiquement avec l’âge et plus particulièrement chez la femme. Certaines personnes ont une masse grasse excessive malgré un poids normal. Cela signifie que leur masse maigre est en faible quantité. Inversement, tous les individus lourds ne sont pas forcément «gras» : si la charpente osseuse et les muscles sont volumineux, l’excès de poids n’est pas constitué de graisse. (Ksantini M., 1994) 5 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Une définition précise d'un pourcentage optimal de graisse chez un individu donné ne peut être formulée. Ce niveau optimal diffère d'une personne à l'autre et il est influencé par divers facteurs génétiques (Edward L.F. et coll., 1984). Les valeurs de jeunes adultes et d'athlètes de compétition semblent indiquer toutefois qu'il est souhaitable de maintenir le pourcentage de graisse à environ 15% du poids corporel ou moins pour les femmes. (William D., 1985) 3- DIFFERENTS TYPES D’OBESITE : Il est important pour établir le pronostic métabolique d’une obésité d’analyser la répartition du tissu adipeux. Ainsi on distingue deux types d’obésité androïde ou gynoïde en fonction de la prédominance de la charge en graisse dans la partie supérieure ou inférieure du corps (Maunand B., 1993) Obésité androïde Elle est très fréquente chez le sexe masculin. La graisse prédomine à la partie supérieure du corps, au niveau de la face, du cou et de l’abdomen supraombilical. Les complications métaboliques et cardio-vasculaires sont fréquentes et souvent précoces (Achour A., 1987). En effet, l’insulino-résistance est plus corrélée à la répartition androïde des graisses (Grimaldi A., 1992). Obésité gynoïde Dans l’obésité gynoïde, la graisse prédomine à la partie inférieure du corps au niveau des hanches, des fesses, des cuisses et de l’abdomen sous-ombilical. Dans cette forme d’obésité, les complications métaboliques sont rares mais les complications mécaniques, telles que l’arthrose par exemple et les problèmes veineux, sont fréquentes. Ainsi le préjudice esthétique est important (BorsonChazot F., 1992). 4- METHODES DE MESURE : Plusieurs méthodes et formules ont été proposées, dans le but, est d'apprécier la surcharge pondérale d'un individu, et d’établir des valeurs moyennes de la masse corporelle d'une population donnée. Parmi ces formules, nous avons utilisé les plus courantes proposées par Vandervael F., (1980). 4-1- Poids idéal Le poids idéal d’un individu est calculé selon la formule de Lorenz F., (1980). Poids idéal (Kg) = (T - 100) - (T - 150) Pour les hommes 4 Poids idéal (Kg) = (T - 100) - (T - 150) Pour les femmes T = Taille en cm 2 6 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Ainsi, un sujet est atteint d’une obésité moyenne s’il devait peser plus de 120 % de son poids idéal. L’obésité massive débute à 140 % du poids idéal. (Friker J., 1996) 4-2- Indice de Masse Corporelle Encore appelé BMI : (Body Mass Index) ou indice de Quetelet. Il est actuellement fortement recommandé et largement utilisé par la communauté internationale pour apprécier l'indice de corpulence d’une personne donnée. Poids (kg) BMI = Taille ² (m) Le BMI normal est inférieur à 25 kg/m2 chez l’homme, 23,5 kg/m2 chez la femme. L’obésité franche se définit par un BMI supérieur à 30 kg/m2.(Maunand B., 1993) 4-3- Masse grasse Une appréciation indirecte de la masse grasse peut être faite par la mesure des plis cutanés. Cette méthode est fortement utilisée en éducation physique, en nutrition et en médecine. Les plis cutanés peuvent être utilisés de deux manières : La première consiste à additionner les différentes mesures et à utiliser la somme comme indice relatif à l’adiposité. La seconde utilise des équations mathématiques destinées à estimer la densité corporelle et le pourcentage de graisse. Ces équations sont souvent utiles pour donner un ordre de grandeur à l’état d’adiposité d’un groupe de sujets ou d’individus. Parmis les formules proposées on a fait recours à celle de Womersley M., et Durnin J.V.G.A., 1977) Pourcentage de graisse = a Log Σ (4 plis) – b avec : a = 27,409 et b = 26,789 pour des sujets âgés de 17 – 19 ans. a = 27,775 et b = 27,203 pour des sujets âgés de 20 – 29 ans. Σ : somme des 4 plis : bicipital, tricipital, sous scapulaire et supra-iliaque Pour le calcul de la masse grasse, nous avons retenu l’équation de Weiner J.S., et Laurie J.A., (1981). Masse Grasse (Kg) = Poids x % de graisse 100 5- EPIDEMIOLOGIE Longtemps considérée l'apanage des pays à haut niveau de vie, l'obésité connaît une élévation importante de sa prévalence durant ces dernières décennies dans les pays en voie de développement. Ceci est dû d’une part aux changements de style de vie et à l’urbanisation et d’autre part à la surconsommation calorique. 7 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Dans la région de Tunis par exemple la fréquence globale de l’obésité est de 22%. L’obésité étant 2,5 fois plus fréquente chez le sexe féminin avec un pourcentage de 30% contre 12% chez les hommes. (Ben Khalifa F.,1980). Dans le Sahel tunisien, 20,7% de la population de Kalaa Kebira est obèse. (Ghannem H., et coll., 1993) La fréquence de l’obésité augmente avec l’âge jusqu’à environ 55ans chez l homme et 65ans chez la femme. Le travail de Ben Khalifa F., et coll.(1993) indique que l’obésité atteint un maximum entre 40 et 50 ans et que le surpoids est supérieur ou égal à 30% pour 68% des femmes et 52% des hommes. 6- FACTEURS DE RISQUE DE L’OBESITE : 6-1- Hérédité et / ou facteurs génétiques Le risque pour un enfant de devenir obèse atteint 40% si un seul parent est obèse, 80% si les deux parents le sont, mais reste inférieur à 10% si aucun parent ne l’est (Gannem H. et coll., 1993). 6-2- Facteurs socio-économiques Chez l’homme, l’augmentation du revenu s’accompagne d’une augmentation de la prévalence de l’obésité, alors que chez la femme, c’est l’inverse (Vidailhet M., 1991) 6-3- Sédentarité De nombreuses études insistent sur le rôle favorisant de la sédentarité sur l’obésité ; BenBrahim F.(1992), Jemmali M.(1985) et Ksantini M.(1994) ont trouvé une fréquence élevée d’obésité chez les jeunes dispensés d’activités sportives scolaires. Cependant, Foster D.W.(1989) estime qu’il n’est pas démontré que la baisse d’activité physique est la cause du gain du poids. Par contre, la diminution de l’activité physique sert à révéler les individus prédisposés à l’obésité. Avec la prise de poids, l’accentuation de la limitation de l’activité physique peut mener à de véritables cercles vicieux. 6-4- Alimentation Un obèse a ou a eu à un moment donné de sa vie des apports énergétiques excessifs par rapport à ses besoins vitaux et à ses dépenses quotidiennes. Ces apports excessifs se traduisent par un stockage de l’énergie excédentaire sous forme de graisse. 8 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Les troubles du comportement alimentaire (à type de boulimie, compulsions ) sont rares chez l’enfant. En revanche leur fréquence augmente à l’adolescence et plus particulièrement chez les filles (Ksantini M., 1994) 7- SYSTEME NERVEUX CENTRAL ET REGULATION PONDERALE Les lésions de l'hypothalamus ventromédian produisent très rapidement un syndrome dynamique puis statique d'obésité. Les observations de Jeanrenaud B. et Rohner F. (1994) sur des ratons normaux et pré-obèses de même poids ont montré que : des désordres centraux (hypothalamus) sont responsables d’un hyper-insulinisme, lui-même responsable de l'augmentation des dépôts adipeux, et d’un hyper-corticisme entraînant une insulino-résistance musculaire. L'obésité est ainsi clairement une pathologie endocrinienne. 7-1- Neuropeptide Y Un élément unificateur récent des observations mentionnées ci-dessus fut la découverte du neuropeptide Y. Ce neuropeptide de 36 acides aminés synthétisés principalement dans le noyau paraventriculaire se révèle être un puissant stimulateur de la prise alimentaire. Partant de l'observation que les obèses ont un taux central de neuropeptide Y augmenté, l'administration de ce dernier par voie intra-cérébroventriculaire produit une hyperphagie considérable et un gain de poids exagéré. On observe, par ailleurs, que le neuropeptide Y produit un hyperinsulinisme (peut être d'origine vagale), et un hypercorticisme (dû à une stimulation de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien) ainsi qu'une augmentation de la lipogenèse et du stockage de graisse tant au niveau hépatique qu'au niveau adipeux, alors que la masse musculaire devient insulino-résistante. (Jeanrenaud B., 1996) 7-2- La Leptine La découverte de la Leptine en 1994 est une étape très importante de l'histoire de l'obésité. Elle permet de relier tant chez l'individu normal que chez l'obèse l'hypothalamus et la " périphérie ". En effet, la leptine, puissant facteur de satiété, est sécrétée par la masse adipeuse et stimulée par l'insuline et les glucocorticoïdes. Que l'on considère la périphérie (tissu adipeux) ou le centre (l'hypothalamus et son neuropeptide Y), on retrouve les mêmes hormones de contrôle l'insuline et les glucocorticoïdes. 8- LES COMPLICATIONS DE L'OBESITE : Depuis quelques décennies, il a été établi que l'obésité influe sur l’espérance de vie. La diminution de la durée de vie serait en moyenne de 7 à 9 ans à l'âge moyen. Elle serait moins forte pour la femme que pour l'homme (Ksantini M., 1985). 9 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 8-1- Complications métaboliques L’obésité de type androïde par le biais de l’insulino-résistance qu’elle provoque, est à l’origine d’anomalies métaboliques favorisant l’athérosclérose. Ces anomalies concernent principalement : -Les altérations de la tolérance glucidique qui pourront aboutir à un diabète sucré. -Des troubles du métabolisme lipidique avec hypertriglyceridemie et, aussi hypercholestérolémie -Une élévation des chiffres de la pression artérielle. L’hypertension artérielle, diabète et hyperlipémie sont des facteurs de risque vasculaire importants. C’est pourquoi l’obésité est particulièrement exposée à ces complications : atteinte coronarienne et accident vasculaire cérébral surtout. 8-2- Complications ostéo-articulaires L’arthrose est l’affection de l’appareil locomoteur la plus liée à la surcharge pondérale, il s'agit essentiellement de gonarthrose (52%), lombarthrose (21%), coxarthrose (15%), arthrose diffuse (10%). Une certaine prédominance féminine est constatée : 66% des malades arthrosiques sont de sexe féminin (Ben Slema C. et coll., 1994) C’est au niveau du genou que la relation arthrose-surcharge pondérale est la mieux établie. Au niveau de la hanche, le surpoids n’intervient que comme facteur aggravant, favorisé en particulier par la diminution de l’activité induite par la douleur lors de l’évolution d’une coxarthrose préexistante L'obésité semble participer à la détérioration des cartilages articulaires D’autre part, Jellouli K., (1982) ajout que les complications rhumatologiques sont fréquentes et vont limiter l’activité physique des obèses. Ces complications grèvent lourdement le pronostic fonctionnel de ces sujets. IL s’agit : • De lombalgies par discarthrose L3-L4-L5 et surtout L5-S1. • De lombalgies basses par hernies graisseues trans-aponevrotiques. • De coxopathies destructives rapides. • De coxarthrose primitive ou secondaire. • D’ostéo-nécrose primitive de la tête fémorale qui atteint dans 30% des cas des sujets obèses. • D’épines calcanéennes douloureuses. 8-3- Le retentissement cardio-respiratoire Les complications cardio-vasculaires représentent la cause essentielle de la mortalité chez l’obèse. Ces complications, ajoutées aux altérations de la mécanique et de la fonction respiratoire, sont directement associées à l’obésité. (Benkhalifa F. et coll.1994). L’hypoxie est plus fréquente et plus sévère en cas d’obésité massive plutôt qu’en cas de surcharge pondérale modérée. Elle est due à une diminution de la 10 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice ventilation de certaines zones normalement perfusées : c’est le cas des lobes inférieurs qui sont moins ventilés du fait de la baisse de la capacité résiduelle fonctionnelle. Cette hypoxie est aggravée par le décubitus. Aux stades maximales, on décrit une hypoventilation alvéolaire qui, en plus de l’hypoxie, se complique par une hypercapnie. Le syndrome d’apnées du sommeil s’observe dans les obésités sévères. Il est défini par une survenue d’apnées, c’est-à-dire d’arrêts du flux aérien nasobuccal, durant au moins dix secondes. Le risque ultime en est la mort subite. Les apnées sont essentiellement obstructives et résultent d’une occlusion des voies aérienne supérieures (VAS) au niveau de l’oropharynx, alors que la contraction diaphragmatique est maintenue et même augmentée (Ben Moussa M., 1978). 9- NUTRITION ET OBESITE L'obésité est une condition caractérisée par un excès de graisse corporelle qui résulte d'un déséquilibre entre l'apport et la dépense d'énergie sur une longue période. Il est généralement accepté que l'obésité soit attribuable à des facteurs environnementaux et génétiques ainsi qu'à leur interaction. Une partie importante des effets de l'environnement sur l'accumulation des graisses corporelles s’avère tributaire des facteurs nutritionnels et du niveau de participation aux activités physiques. L'utilisation des chambres respiratoires a contribué à démontrer que l'équilibre énergétique survient lorsque la composition du mélange en substrats oxydés correspond à la composition du régime alimentaire. En d'autres termes, la stabilité du poids corporel est atteinte lorsque l'équilibre énergétique et macronutritionnel est obtenu. (Tremblay A., 1996). L'ingestion des protéines et de glucides exerce un effet inhibiteur plus grand sur la prise alimentaire que celui résultant de la prise de lipides. Les protéines et les glucides sont mieux utilisé à court terme que les lipides. De plus, en présence d'un fort excès d'apport protéique et glucidique, le métabolisme des protéines et des glucides peut ultimement compter sur la gluconéogenèse et la lipogénèse pour maintenir la stabilité de leurs réserves. Une telle possibilité n'existe pas pour les lipides, de sorte que l'excès d'énergie en cas de suralimentation est déposé en presque totalité sous forme de graisse. L'équilibre lipidique ne peut pas être régulé avec précision puisque l'équilibre protéique et glucidique est maintenu spontanément stable dans des conditions de vie normale. Ainsi, la prédisposition à l'obésité reflète probablement l'incapacité à assurer la stabilité de l'équilibre lipidique. (Tremblay A., 1996). 11 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Une activité physique d'intensité modérée augmente la dépense d'énergie et l'oxydation des lipides. Des travaux récents réalisés par Tremblay A. (1996) ont permis de démontrer l’existence d'un lien entre l'utilisation des lipides pendant l'effort et le bilan énergétique post-exercice. La capacité d'atténuer un bilan énergétique positif induit par un régime riche en graisses, par l'exercice, dépend de la capacité de cet effort à augmenter l'oxydation lipidique. Un exercice prolongé favorise davantage un bilan énergétique et lipidique postexercice négatif chez les individus présentant une utilisation lipidique accrue pendant l'effort. 10- IMPORTANCE REELLE DE LA SURCHARGE PONDERALE CHEZ L'ENFANT ET DE L'ADOLESCENT : La prévalence de l’obésité augmente progressivement avec l’âge passant de 1,7% à 6ans à 6,5% à 14ans (Borson-Chazot F., 1994). L’étude de Jemmali M., (1985) a montré que la prévalence de la surcharge pondérale dans une population citadine scolarisée âgée de 12 à 20 ans est de l’ordre de 20,3%. Cette étude a rapporté un taux d’élèves en surcharge pondérale dans la commune du Bardo qui est de l’ordre de 22,5%. Les facteurs liés au mode de vie comme le faible durée de sommeil, l’alimentation à dominante vespérale, l’activité physique réduite, la désorganisation du rythme de vie sont ceux qui favorisent une prise de poids excessive chez l’enfant. L'obésité de l'enfant et de l'adolescent est difficile à traiter. Cependant, il ne faut pas oublier qu'elle favorise presque toujours la survenue d'une obésité à caractère plus accentué chez l'adulte conduisant ainsi à des complications somatiques et psychologiques. La prévalence de l'obésité infantile augmente dans les pays occidentalisés avec une forte progression de l'obésité massive (en 10 ans augmentation de 17% de l'obésité modérée et 28% pour la grande obésité). Un temps essentiel de la consultation consiste à faire avec l'enfant et sa famille une étude minutieuse des courbes de poids et de taille (Sempé M., 1985). Le poids rapporté aux courbes de croissance permet d'observer si son évolution dans le temps est régulière. Par contre, s'il n'est pas relié à la taille, le poids seul ne permet pas de déterminer si un enfant est mince ou gros. En pratique courante, la corpulence est souvent évaluée en déviations standards à partir des courbes staturales et pondérales. L'indice de corpulence ou l'Indice de Masse Corporelle (IMC) répond mieux aux trois conditions suivantes à savoir, être lié au poids, à la masse grasse et être indépendant de la taille. Selon Dominique A. et Cassuto D. (1996), la corpulence augmente la première année de la vie puis diminue jusqu'à 6 ans, et augmente à nouveau 12 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice jusqu'à la fin de la croissance. La remontée de la courbe, appelée rebond d'adiposité, qui a lieu vers 6 ans, peut être plus précoce ou plus tardive. Il apparaît, que plus le moment de ce rebond est précoce, plus le risque de l'obésité à l'âge adulte est élevé. Dans la majorité des cas, les enfants gros à 1 ans rejoindront la moyenne après une remontée tardive de la courbe. Des enfants maigres, rejoindront aussi la moyenne après une remontée précoce et peuvent parfois même la dépasser. Ces exemples montrent qu'avant l'âge du rebond la corpulence d'un enfant est peu prédictive des mesures adultes. L'âge du rebond est utilisé comme indicateur prédictif de l'évolution de la corpulence. En effet, Rolland-Cachera M.F. (1991), propose des courbes de corpulence des enfants français (figure 1) et signal que l’âge auquel débute la seconde montée de la courbe (en moyenne vers 6 ans) semble un facteur prédictif de l’adiposité. Toutefois, les éléments influençant l'âge auquel va s'effectuer le rebond d'adiposité sont mal connus. Récemment le même chercheur a émis l'hypothèse qu'une alimentation pauvre en glucides et en graisses et plutôt riche en protéines pourrait avancer l'âge du rebond. Une prédisposition génétique lui est probablement aussi nécessaire ainsi qu'un faible niveau d'activité physique. Après cette étude au sujet de la surcharge pondérale ou l’obésité et ses complications, il nous semble intéressant de cerner les principales caractéristiques morpho-fonctionnelles de l'adolescent dans la tranche d'âge de 16 à 20 ans. 13 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Fig (1) : Courbes de corpulence des enfants français établies Par Rolland-Cachera, 1991 11- CARACTERISTIQUES MORPHOLOGIQUES ET MOTRICES DES JEUNES AGES DE 16 A 20 ANS L'adolescence est une période importante de la croissance et de la maturation humaine. Des modifications se produisent pendant cette période et de nombreux caractères adultes y sont acquis. L'adolescence commence avec la puberté, c’est-à-dire, avec les premiers signes de développement des caractères sexuels secondaires, et se poursuit jusqu’à ce que les caractéristiques morphologiques et physiologiques approchent celles de l’adulte. 14 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Toutefois, cette période se caractérise par un ralentissement de tous les paramètres de croissance et de développement. Ainsi, si pour un enfant l'augmentation annuelle du poids et de la taille atteint respectivement 10 cm et 9,5 kg, elle ne dépasse guère 1 à 2 cm et 5 kg à l'adolescence (Weineck J., 1986). La croissance staturale cesse entre 16 et 18 ans, mais peut persister jusqu'à 20 ans pour les garçons. Cependant, il se produit une dernière et légère accélération de croissance vers 17 ans. C'est la poussée de croissance postpubertaire. Ainsi la rapide augmentation de taille est remplacée par une augmentation de la carrure. Après 14 ans et jusqu'à 18 ans, le processus d'ossification connaît un rythme élevé. Ce processus se termine pour les filles de 17 à 21 ans alors que chez les garçons, il se poursuit jusqu'à 19-25 ans. (Wolansky N., 1975) Pendant la période de 18 à 19 ans, les proportions s'harmonisent et permettent d'améliorer les capacités de coordination. L'augmentation de la force et des capacités d'enregistrement des schémas moteurs créent des conditions optimales pour l'amélioration de la capacité de performance. Il est à signaler de plus, que c'est à 16 -17 ans que la différenciation des qualités motrices se fait sentir d'une façon très nette. En effet, à 16 ans, les épreuves mettant en jeu la course de vitesse, la force explosive des jambes, des bras et la force fonctionnelle se regroupent en une structure " vitesse-force " qui est séparée d'une autre structure " endurance ". Ce processus de différenciation des qualités motrices semble s’achever vers l’âge de 18 ans. (Harichaux P., et al. ,1986) Au sujet de la vitesse, il faut souligner que son développement est influencé par la croissance physiologique de l'individu. C'est ainsi que la vitesse augmente avec l'âge et est fonction de l'amélioration de la réponse motrice. Cette capacité motrice stagne vers 15 ans chez les filles et va jusqu'à 19 ans et plus chez les garçons. Selon Manno R., (1989) l’analyse de l’évolution de la rapidité gestuelle confirme les différences relevées entre les diverses formes d’expression telles que la vitesse de réaction (Figure 2) et la fréquence maximale du mouvement (Figure 3). La vitesse de réaction suit un rythme de développement propre où la phase culminante se situe autour de la 20ème année alors que la fréquence maximale des mouvements suit l'évolution typique des capacités de coordination (Manno R., 1989) 15 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Selon les données proposées par Weinck J. (1986) le temps de réaction le plus court est obtenu entre 18 et 25 ans pour ensuite augmenter progressivement. âge (années) -------- hommes Femmes Fréquence(nombre/seconde) e Temps (1/100 sec) Fig 2 : Evolution de la vitesse de réaction selon l’âge chez les deux sexes (D’après Hodgkins. ,1989) Fréquence(nombre/seconde) Age (années) Fig 3 : Evolution de la fréquence maximale de mouvement selon l’âge et le sexe (Selon Frafel. , 1989) 16 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Concernant la force, son développement est beaucoup plus marqué chez les garçons et s'achève entre 18 et 20 ans c'est à dire 2 ou 3 ans plus tard que chez les filles (Figure 4). Ce type de croissance diversifiée, dont résulte une disparité de force entre les deux sexes pouvant aller jusqu'à 40% en valeur absolue, est dû à une production différente d'androgènes qui ont un effet anabolisant et psychotrope. (Manno R., 1989) La courbe de production d'androgènes est à peu près semblable à celle du développement musculaire. Elle stimule ainsi des augmentations significatives de la force et conditionne entre autre la différenciation du développement de cette qualité entre les deux sexes. % de force âge (années) Fig 4 : Evolution de la force chez les deux sexes (Selon Hettinger. , 1989) 17 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice D'autre part, le rythme de croissance de la masse musculaire croit avec l'âge et atteint environ 12% entre 15 et 17 ans et environ 44,2 kg à l'âge de 18 ans. Cependant Szczesny. ,(1983) souligne que le pourcentage de graisse diminue progressivement de 12 à 18 ans pour n'être plus, à l'âge de18 ans, que la moitié de ce qu'il était à l'âge de12 ans (27,8% à 12 ans / 13,5% à 18 ans ). Une stabilisation générale de la conduite gestuelle se produit au cours de cette phase de développement. Une amélioration des capacités motrices de guidage, d'adaptation, de réadaptation et de combinaison est à remarquer. (Meinel C., 1976 cité par Manno R., 1989) Vers l'âge de17-19 ans l'endurance d’un individu correspond à 85% de son endurance à l’âge adulte. Cette dernière atteint son niveau maximal à l'âge de 25-30 ans. Le développement de la résistance augmente d'une façon " parallèle " chez les deux sexes jusqu'à la 12ème année pour ensuite se stabiliser en régressant légèrement, mais dans des proportions différentes. Chez les garçons, la croissance reprend en effet au bout d'un an et demi environ. (Figure 5) Résultat en course ( m ) Age (années) Fig 5 : Développement de la résistance chez les deus sexes (Selon Manno R., 1989) 18 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice La consommation maximale d’oxygène (VO2 Max) varie avec l'âge. Sa valeur augmente progressivement pendant l'enfance et l'adolescence, pour atteindre un maximum vers la 20ème année. Elle se stabilise entre 20 et 30 ans pour décroître ensuite progressivement (Mondenard J.M., 1986). Selon Cazorla G., (1984) la consommation maximale d'oxygène atteint 3,7 litres chez un garçon de 18 ans et 2,7 litres chez une fille de même âge. 11- ACTIVITE PHYSIQUE ET OBESITE Dans la pratique courante, on remarque facilement la difficulté qu'a un sujet obèse à effectuer un exercice donné en raison de son surpoids. Cometti G. et coll. (1989), soulignent qu’un kilogramme (1kg) de muscle mobilise en moyenne 2,7 kg de " poids mort ". On imagine alors, les conséquences de l'excès de poids sur l'augmentation de cette charge. Un surcroît de tissu adipeux amène le rapport à 1 pour 3. Weineck J. (1986) rapporte que la capacité de performance motrice baisse avec l'augmentation de la proportion de graisse. Ceci se remarque dans les domaines de pratique des activités physiques et sportives, sollicitant essentiellement la force musculaire, la vitesse et l'endurance générale. Bar.Or O. (1987) a montré que la consommation maximale d'oxygène chez les obèses est souvent plus faible que celle des sujets plus minces. Leur puissance maximale aérobie reste en dessous du niveau escompté et elle est inversement proportionnelle au pourcentage de graisses du corps. Cette relation est bien illustrée dans la figure N0 6. Consommation Max d’O2 ml/kg/min 19 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice D'autres composantes de l'aptitude physique sont également perturbées chez les obèses. Bar Or.O. (1987) ajoute que le développement des performances chez les sujets en surcharge pondérale est étroitement lié à leur degré d'adiposité. En effet, l'enfant obèse est désavantagé quand il s'agit d'effectuer des tâches dans lesquelles il doit soulever son poids corporel. La figure N07 illustre les faibles performances des sujets moyennement obèses (22,8% de graisse) par rapport à un groupe d'adolescents normaux-pondéraux. On remarque que dans toutes les épreuves mettant en jeu la force, la performance des obèses est nettement inférieure à celle des normaux-pondéraux. Cet excès pondéral peut devenir % de graisse encore plus préjudiciable s'il se trouve associé à une hypoactivité. Fig 6 : Relation entre la consommation maximale d’oxygène au cours d’une épreuve sur tapis roulant et la teneur en graisse. (D’après O.Bar o.,1987) Performances en % Epreuves motrices Minces Obèses Fig 7 : Performances motrices chez les sujets obèses par rapport à des sujets normaux. (D’après O.Bar O.,1987) 20 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Ainsi, l'exercice physique pourrait constituer non seulement un moyen de prévention et du traitement de l'obésité mais aussi faire partie intégrante du grand terme : la Santé. La santé ne signifie plus seulement un fonctionnement adéquat de l'appareil cardio-pulmonaire, endocrinien et nerveux, c’est aussi un état parfait de l'appareil locomoteur. Aussi peut-on dire, que le niveau de développement aussi bien anthropométrique que moteur d’un sujet pourrait représenter autant de paramètres pouvant contribuer à l’état d’excellence physique. La capacité à développer un exercice physique régulier, de fréquence continue et d'intensité modérée est à l'heure actuelle considérée comme un des meilleurs facteurs prédictifs de la prévention et du traitement de l'obésité. Toute fois, le choix de l'activité physique doit être adapté aux goûts et aux possibilités réelles des personnes. L'exercice physique agit peu sur le poids lui-même, mais il offre un grand intérêt métabolique en améliorant des facteurs de risque, en modifiant la composition corporelle et en réduisant l'insulino-résistance. L’adolescence représente encore une période où la capacité d’apprentissage moteur est bonne, mais plus marquée chez les garçons que chez les filles. 1- METHODOLOGIE 1-1 Présentation et objectif de la recherche : Le sujet en surcharge pondérale excessive "obèse" présente un certain nombre de complications clairement définis au niveau de l’appareil locomoteur et de la mécanique ventilatoire. En effet, ce mauvais retentissement de la surcharge pondérale sur ces systèmes justifie une prise en charge spécifique. Dans la pratique courante, on remarque facilement la difficulté qu'a un sujet obèse à effectuer un exercice donné et ce, en raison de la dépense énergétique plus élevée qu'il a à produire pour la réalisation d'une telle tâche. D'une façon générale, une activité donnée requiert plus d'énergie d'une personne plus lourde notamment la marche et la course et d’autres types d’activités qui impliquent le déplacement de la masse corporelle dans son ensemble. Selon ces considérations, notre recherche s'inscrit dans le cadre de l'effet de la surcharge pondérale sur l’efficience motrice et le niveau de développement morphologique. Par ailleurs, il s'agit d'une étude évaluative et comparative dans une optique de déterminer l'effet de la surcharge pondérale sur le développement anthropométrique et moteur dans sa dimension intégrale. 1-1-1 Problématique : 21 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Certains travaux, effectués sur une population tunisienne, ont touchés au problème de l’aptitude physique en relation avec la surcharge pondérale. Nous citerons : Ksantini M. (1985) part de l’hypothèse qui stipule que l’âge pré-pubère occupe une position clé et présente une période particulièrement propice à l’acquisition d’une grande habileté motrice. Sa thèse consiste en une étude comparative du niveau de développement morphologique et moteur entre deux groupes de filles âgées de 9 à 12 ans dont un groupe seulement pratique des activités sportives dans un club. Parmis ses constatations, elle souligne que la sédentarité et le manque d’entraînement, surtout pendant l’enfance et l’adolescence, peut provoquer une prise de poids au détriment de la masse active. L’étude de BenBrahim F. (1992) consiste en une évaluation multidimensionnelle de la valeur physique d'adolescents actifs et sédentaires dans le milieu scolaire afin d'apprécier leur valeur physique à différents niveaux de surcharge pondérale. En effet, les résultats des mesures anthropométriques témoignent pour une morphologie plus massive chez la population hypoactive. Il ajoute de plus que la sédentarité accompagnée d’une surcharge pondérale affecte les qualités motrices de l’individu. Ainsi, afin d'approfondir et d'étendre ces travaux de recherche il nous à semblé intéressant de considérer que : 1Les dimensions du corps en elles-mêmes influencent les performances du sujet. De plus, ces facteurs de la motricité sont liés les unes aux autres et la régression dans l’un des facteurs d’exécution entraîne un autre. Ainsi, la surcharge pondérale à différents niveaux, a un effet néfaste sur l'aptitude motrice dans sa dimension intégrale. 2Cette surcharge pondérale n'a pas le même effet sur les différentes formes de l'aptitude motrice. En effet, l’augmentation du degré de surpoids entraîne des modifications sélectives plus marquées au niveau de certaines qualités motrices. Autrement dit, la surcharge pondérale n'affecte pas d'une façon analogue les différentes aptitudes motrices. La présente recherche a comme objectif l’évaluation multidimensionnelle des paramètres morpho-fonctionnels afin d'apprécier l’effet de la surcharge pondérale sur le développement anthropométrique et l’aptitude motrice des jeunes scolarisés âgés de 16 à 20 ans. 1-1-2 Les objectifs de l’étude : 1- Evaluer le développement anthropométrique et moteur des élèves âgés de 16 à 20 ans. 22 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 2- Déterminer les caractéristiques du développement somatique et moteur des jeunes de la population d’étude en fonction de l’état de leur adiposité. 3- Procéder par une étude comparative de l’aptitude motrice des jeunes de différents degrés de surcharge pondérale afin de cerner l’effet de cette surcharge sur les paramètres de l’efficience motrice. 1-1-3 Population d'étude : Notre population d’étude est constituée de 90 élèves garçons âgés de 16 à 20 ans appartenant au cycle secondaire du lycée de Bardo. Il convient d’ajouter, que tous les sujets de notre population sont post-pubères et participent continuellement aux séances d’éducation physique disposées dans leur établissement durant toute l’année. Aucun sujet appartenant à notre expérience n’exerce une activité sportive extra-scolaire. La surveillance attentive de la croissance d’un sujet nécessite l’enregistrement précis de la date de naissance ainsi que la date où la mesure a été prise. La procédure proposée est celle qui consiste à utiliser des fractions décimales d’années pour prendre note de l’âge du sujet, à n’importe quel moment où une mesure est effectuée. Ceci grâce à une table d’âge décimal (voir annexe ). a- Répartition des sujets selon la valeur du BMI La population sollicitée est répartie en trois groupes selon la valeur de leur BMI en se référant à la table de classification proposée par l’Organisation Mondiale de la Santé : O.M.S. (Gerard E.D., 1991)(voir annexe ). Ainsi on a obtenu trois groupes : • Groupe 1 : catégorie déficit pondéral formée de 30 sujets dont la valeur respective de BMI de chaque sujet est inférieure ou égale à la valeur correspondante dans la colonne de 5th perceptible. • Groupe 2 : catégorie normaux pondéraux formée de 30 sujets dont la valeur respective de BMI de chaque sujet est supérieure à la valeur correspondante dans la colonne de 5th percentil et inférieure à celle de la colonne de 85th percentile. • Groupe 3 : catégorie en surcharge pondérale formée de 30 sujets dont la valeur respective de BMI de chaque sujet est supérieure ou égale à la valeur correspondante dans la colonne de 85th percentile. Tableau n° 1 : Répartition de notre population d’étude selon la valeur de leur BMI. 23 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Age en décimale 15,50 à 16,49 16,50 à 17,49 17,50 à 18,49 18,50 à 19,49 19,50 à 20,49 Total Déficit pondéral BMI ≤ 17,00 n = 10 BMI ≤ 17,29 N=7 BMI ≤ 17,50 n=3 BMI ≤ 17,77 n=6 BMI ≤ 18,62 n=4 Normaux pondéraux 17<BMI<24,63 n=4 17,29<BMI<25,44 n=6 17,5<BMI<26,08 n=6 17,77<BMI<26,56 n=6 18,62<BMI<27,02 n=8 Surcharge pondérale BMI ≥ 24,63 n=8 BMI ≥ 25,44 n=4 BMI ≥ 26,02 n=7 BMI ≥26,56 n=6 BMI ≥27,02 n=5 30 30 30 Total 22 17 16 18 17 90 Pour préciser l'influence de la surcharge pondérale, nous avons procédé par une sous classification au sein de la troisième catégorie. Ainsi on a obtenu deux sous-catégories : b- Répartition des sujets dans la 3ièmé catégorie Selon la classification de Fricker J. (1996) nous avons réparti les sujets ième du 3 groupe en deux sous-groupes : • Groupe SM : formé de 15 sujets considérés en surcharge modérée (SM) dont le BMI est compris entre 25 et 30. • Groupe SI : formé de 15 sujets considérés en surcharge importante (SI) dont le BMI est supérieur ou égale à 30. Tableau N0 2 : Répartition des sujets de la 3ième catégorie selon la valeur de leur BMI. Age décimal 16,01 à 16,99 17,01 à 17,99 18,01 à 18,99 19,01 à 19,99 20,01 à 20,99 Total Groupe SM 4 4 3 3 1 15 Groupe SI 4 8 0 4 4 7 3 6 4 5 15 30 Total 1-2 Déroulement de l'expérience : La passation des épreuves d'évaluation s'est déroulée au sein du Lycée Secondaire du Bardo pendant des séances d'éducation physique durant les mois d’avril et de mai de l’année 1998. 24 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Le choix des méthodes de travail ne dépend pas seulement de l'analyse de la tâche, mais aussi du secteur auquel l'évaluation s'adresse. Ce choix a été convenablement déterminé en fonction de l'objectif de notre recherche. Ainsi, afin d'apprécier (au sens profond du terme) le développement morphofonctionnel dans sa dimension intégrale, nous avons appliqué aux trois groupes des mesures anthropométriques et des épreuves d'évaluation des capacités motrices générales. 1-2-1 La méthode des tests : La méthode des tests préconisée dans notre étude est une méthode objective qui se base sur un fond de probabilité pourrant minimiser la marge d'erreur. Cette méthode aide à établir un diagnostic permettant l'élaboration d'une approche comparative entre les trois groupes des facteurs déterminant de la valeur physique des jeunes lycéens. Un test est une épreuve standardisée, sensible, fidèle et valide qui permet à l’évaluateur de mesurer une aptitude donnée. Sensible parce qu'il permet de détecter les différences les plus petites entre les sujets. Fidèle parce que si l'on administre consécutivement et tout de suite à plusieurs reprises à un même sujet, on obtient, généralement, le même résultat. Valide, enfin, parce qu'il mesure effectivement ce qu'il prétend pouvoir mesurer. (Fathalla M., 1998) En effet, pour évaluer le niveau de développement moteur, nous avons utilisé les tests de l’ EUROFIT. ,(1983) proposés par le Comité pour le Développement du Sport au près du Conseil de l’Europe. (1987). C’est une batterie Européenne standardisée comprenant 9 tests (voir annexe ) 1-2-2 Mesures anthropométriques : Pour déterminer les caractéristiques morphologiques de notre population, nous nous sommes intéressés principalement aux travaux de Vandervael F., (1964) et Olivier G., (1971). Plusieurs mesures somatiques destinées à l'exploration du développement morphologique ont été retenues et effectuées en respect des techniques biométriques recommandées par les ouvrages consultés. En effet, ces mesures permettent d'apprécier un ensemble de caractéristiques, telles que le degré de corpulence, la proportionnalité du développement en hauteur des différentes parties du corps, le développement relatif des dimensions transverses du corps les unes par rapport aux autres et le degré de massivité des membres (voir annexe ). Toutefois, la méthode des indices biométriques tels que l'indice de largeur du bassin et les quotients de massivité du bras de l’avant-bras… s'avèrent très utiles pour définir d'une manière très précise l'architecture du corps dans son ensemble. A ce sujet THOMAS R. (1989) signale que la biométrie contribue à l'étude des rapports entre les différentes dimensions du corps et à la 25 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice modification de ces rapports entre les individus ou bien chez le même individu, autrement dit, les variations intra-individuelles et interindividuelles. 1-3 Collecte et analyse des données 1-3-1 Formulaire anthropométrique Les résultats aussi bien des mesures anthropométriques que les tests de l’aptitude motrice de chaque sujet sont recueillis sur un formulaire individuel appelé : formulaire anthropométrique. 1-3-2 Paramètres calculés • Indice de développement des épaules en largeur = largeur des épaules (cm) Stature (cm) • Indice de développement du bassin en largeur = largeur du bassin (cm) Stature (cm) • Quotient de massivité du bras = circonférence du bras (cm) Stature (cm) • Quotient de massivité de l’avant-bras = circonférence de l’avant-bras (cm) Stature (cm) • Quotient de massivité de la cuisse = circonférence de la cuisse (cm) Stature (cm) • Quotient de massivité de la jambe = circonférence de la jambe (cm) Stature (cm) • Indice général de force = DMD+DMG+DML+DMI (Kg) Poids (Kg) DMD : dynamométrie main droite DML : dynamométrie lombaire DMG : dynamométrie main gauche DQ : dynamométrie quadricipitale • Pourcentage de graisse = a Log Σ (4 plis) – b (d’après Womersley M., et Durnin J.V.G.A., 1977) avec : a= 27,409 et b = 26,789 pour des sujets âgés de 17 – 19 ans. a = 27,775 et b = 27,203 pour des sujets âgés de 20 – 29 ans. Σ : somme des 4 plis : bicipital, tricipital, sous scapulaire et supra-iliaque a et b sont des constantes qui varient selon l’âge • Masse Grasse = P x % de graisse (D’après Weiner J.S., et Laurie J.A., 1981) 100 1-4 Analyse statistique D’après les travaux de Fathallah M. (1998) les outils statistiques choisis pour le traitement des données recueillis. 1-4-1 La moyenne 26 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice C'est un paramètre de tendance centrale qui nous renseigne sur le centre de la distribution, il répond à la formule suivante : Sx Moyenne : X = ---------------Sx : somme des variables N N : effectif total du groupe. 1-4-2 L'écart type C'est un paramètre de dispersion, il nous renseigne sur le degré d'homogénéité de la dispersion, il répond à la formule suivante : Ecart type : e= v Variance : V = Sx² - T² / N N-1 T = total des mesures Sx² : somme des carrés des mesures d'une variable 1-4-3 Epreuve de "t" de STUDENT. ( Pour échantillons indépendants). Pour la comparaison des moyennes des deux groupes, nous avons utilisé l'épreuve de " t " de Student comme formule de signification. Ainsi pour comparer les moyennes des différentes épreuves motrices, par exemple (une par une) des deux sous-groupes de la 3ème catégorie on appliquera le " t " de Student dont la formule est : mA - mB t = ------------------------------Vc 1 + 1 NA NB VA (NA-1) + VB (NB-1) avec Vc = ------------------------------NA + NB - 2 Sachant que : N : Effectif de la population d'étude arithmétique T : Total des valeurs de x (d'une même VD) Variance : V = Sx² - T²/N N-1 m : T/N : moyenne Vc : Variance commune 1-4-4 L'analyse de variance pour échantillons indépendants (Epreuve de "F" de SNEDECOR) : 27 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice C'est une épreuve plus rigoureuse et plus pratique qui consiste à comparer les résultats des tests physiques, des mesures anthropométrique, et des mesures des plis cutanés. Notre variable indépendante V.I étant la surcharge pondérale (déficit pondéral, normaux pondéraux, en surcharge pondérale) et notre variable dépendante étant : tests d'aptitude motrice, mesures anthropométriques, mesures des plis cutanés. L'analyse est faite suivant une seule structuration : déficit pondéral # normaux pondéraux # en surcharge pondérale. C'est le rapport : Variance intergroupe VIE Variance intragroupe VIA Le "F" que nous allons obtenir sera appelé "F" expérimental. Ce dernier sera comparé au "F" théorique qui figure sur la table de "F" de SNEDECOR. · Dans le cas où "F" expérimental est supérieur à "F" théorique, "F" est donc significatif, on poursuit l'analyse avec l'épreuve de (t) de Student pour comparer les moyennes deux par deux et pour distinguer les paires qui différent significativement de celles qui ne différent pas. · Dans le cas où "F" expérimental est inférieur à "F" théorique, "F" est donc non significatif, l'analyse est arrêtée et les moyennes ne se différent pas significativement Þ l'application de "t" de Student n'est plus utile. Tableau N0 3 : Tableau d'analyse de variance SV DDL SOMMES DES CARRES CARRES MOYENS F VIE k-1 A = S’ng (mg - m)² A’ = A / (k - 1) A’ / B’ VIA N-k B = S’S(x - mg)² B’ = B / (N - k) SIG VT N-1 S’S (x - m)² - ANAVARISMIN- Légende : SV …………………… Source de variation DDL …………………. Degrés de liberté F ……………………… Rapport de Snedecor VIE ……………………Variance intergroupes ou entre les échantillons VIA ……………………Variance intragroupes ou à l’intérieur des échantillons VT ……………………. Variance totale SIG …………………… Signification ou décision statistique (S, T.S ou N.S) en précisant P ou seuil de confiance ou de probabilité) AVARSIMIN ………… Analyse de variance simple pour des échantillons indépendants 28 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice S et S’ …………………. Symboles de sommation 1-4-5 Le coefficient de corrélation et de régression multiple : Nous proposons d'étudier la possibilité de pronostiquer une variable expliqué Y à partir de plusieurs variables explicatives Xi. On suppose ainsi qu'il existe une relation entre Y et Xi, cette relation est importante car si elle existe, elle nous permet de prévoir Y à partir des Xi et réciproquement les Xi à partir de Y ainsi on écrit : Y = Sai Xi + b ai : les coefficients de régression multiple b : constante S : somme Ainsi nous utiliserons le coefficient de régression multiple : RM. Exemple : Cherchons la relation entre l'évolution de la surcharge pondérale : Y, et les épreuves de force : 4 épreuves de dynamomètrie : X1, X2, ……. X4. Détente horizontale : X5. Y = Sai Xi + b Avec b = my – Sai mxi RM = 1- SCD (SY 2 -TY 2 / N) où N est le nombre de sujets observés et SCD est la somme des carrés des différences entre les valeurs réelles et les valeurs pronostiquées de Y. De plus une correction est nécessaire parce que le coefficient de régression (corrélation) RM a tendance à être fort surtout quand le nombre de variables est supérieur à celui des sujets. RMC = 1 - 2 (N-1) (1-RM ) (N - K) K étant le nombre de variables prédictives. I-4-6 Les graphiques quantitatifs : Ils sont utilisés pour présenter et résumer des informations numériques provenant de l'étude d'une variable. Le graphique sert à fournir une image 29 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice permettant de visualiser rapidement l'allure générale du phénomène étudié et de mettre en évidence certains faits essentiels. Formulaire anthropométrique Nom, Prénom Date de naissance Jour Mois Année Lycée, classe Date de passation Jour Poids et mesures longitudinales Poids (kg) P. Stature (cm) S.T. Taille assis (cm) T.A. Longueur membre supérieur (cm) L.M.S. Longueur membre inférieur (cm) L.M.I. Mois Année Mesures Circonférencielles Circonférence du bras étendu (cm) Circonférence de l’avant-bras (cm) Circonférence de la cuisse (cm) Circonférence de la jambe (cm) Circonférence de l’abdomen (cm) C.B.E. C.A.B. C.C. C.J. C.A. Mesures transversales Largeur biacromiale (cm) Largeur bicrétale (cm) Largeur transversale du thorax (cm) Largeur antèro-postérieur du thorax (cm) Indices Biométriques Body Mass Index ; BMI B.M.I. (kg/m²) L.B.A. L.B.C. L.T.Th. L.A.P.Th. Plis cutanés Pli cutané bicipital (mm) P.C.B. 30 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Pli cutané tricipital (mm) Pli cutané sous scapulaire (mm) Pli cutané supra iliaque (mm) P.C.S.S. Q.M.Av.B. Somme des plis (mm) S.P. Q.M.C. Pourcentage de graisse %G. Q.M.J. Masse grasse (kg) M.G. Masse maigre (kg) M.M. Indice de développement des épaules en largeur Indice de développement du bassin en largeur I.L.E. I.L.B. Quotient de massivité du bras Quotient de massivité de l’avant-bras Quotient de massivité de la cuisse Quotient de massivité de la jambe Q.M.B. P.C.T. P.C.S.I. FORMULAIRE DES EPREUVES A VISEE MOTRICE EUROPHIT Test s moteurs Facteur Equilibre flamingo (Nombre) E.F. Frappe de plaques (sec) F.P. Flexion du tronc (cm) F.T. Saut longueur sans élan (cm) S.L.S.E. Dynamométrie main droite (kg) D.M.D. Dynamométrie main gauche (kg) D.M.G. Dynamométrie lombaire (kg) D.L. Dynamométrie quaricipitale (kg) D.Q. Indice général de force I.G.F Redressement station assis (Nombre) R.S.A. Suspension à la barre fixe (bras fléchis) (sec) S.B.F. Course navette 10 x 5 m (sec) Nav. Luc leger : course sur 20 m par palier de 1 min (palier) Luc.L. VO2 Max (ml. mn-1. kg-1) VO2. Valeurs Equilibre Vitesse des membres sup Souplesse Force explosive Force statique Force du tronc Force fonctionnelle Vitesse coordination Endurance cardiopulmonaire 31 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Vitesse maximale aérobie (km/h) V.M.A. PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS : I- AU NIVEAU DES TROIS GROUPES 1- Sur le plan anthropo-biométrique : La différence de stature entre les Déficitaires " D " et les Normaux pondéraux " N " est due essentiellement à une différence de "T.A", c'est à dire, de la taille assis. Cependant, la différence de "T.A" entre les déficitaires et ceux en Surcharge pondérale" S " ne se traduit pas par une différence de stature car elle est compensée par une différence (non significative) au niveau de la longueur des membres inférieurs " L.M.I ". Ainsi les sujets du groupe en Surcharge pondérale" S " se caractérisent d'une part par une taille assis "T.A" proche de celle des normaux (qui est supérieure à la "T.A" des déficitaires) et d'autre part par une stature médiane entre celle des Déficitaires " D " et celle des Normaux " N " (Voir tableau N0 4). Tableau N0 4 : LES MESURES EN LONGUEUR Déficit pondéral : "D" Normaux pondéraux : "N" Surcharge pondérale : "S" Sign P Stature (cm) 172,5 ± 6,0 * 176,4 ± 5,2 * 174,3 ± 6,9 NS Taille Assis (cm) 87,0 ± 3,6 90,6 ± 3,2 ** 89,6 ± 3,8 ** P < .001 78,9 ± 3,5 81,0 ± 3,3 ** 81,0 ± 4,2 ** P < .05 98,4 ± 4,6 99,7 ± 3,8 97,5 ± 5,1 NS Longueur Membre Sup (cm) Longueur Membre Inf (cm) * : P < .02 32 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice ** : NS En ce qui concerne les mesures en largeur, il est à remarquer que le groupe des sujets en Surcharge pondérale "obèse" présente les mesures les plus élevées, par contre le groupe des Déficitaires présente les valeurs les plus petites (Tableau N0 5). Ceci peut être expliqué par le fait que l'épaisseur du tissu sous-cutané augmente la valeur des mesures prises sur des points osseux (exp : épine iliaque antéro-supérieur) en faveur du groupe "S". Cette même explication peut être attribuée à la différence observée dans l’indice de largeur du bassin "I.L.B" et l’indice de largeur des épaules "I.L.E" (Voir tableau N0 7). Outre, il parait que la déficience pondérale a une influence négative sur le rythme du développement osseux. Tableau N0 5 : LES MESURES EN LARGEUR Déficit pondéral : "D" Normaux pondéraux : "N" Surcharge pondérale : "S" Sign P Largeur Biacromiale (cm) 37,3 ± 1,6 * 38,6 ± 1,2 * 40,2 ± 1,8 P < .001 Largeur Bicrétale (cm) 26,8 ± 0,9 * 27,9 ± 0,9 * 30,0 ± 2,4 P < .001 27,0 ± 1,0 28,1 ± 0,5 29,6 ± 1,6 P < .001 18,3 ± 0,7 19,6 ± 0,8 21,6 ± 1,6 P < .001 Largeur Transversale du Thorax (cm) Largeur Antéro-Postérieure du Thorax (cm) * : P < .01 Pour ce qui est des mesures circonférentielles, le tableau N0 (6) montre des différences très significatives entre les 3 groupes à P <.001. En effet, les valeurs des mesures circonférencielles des sujets en Surcharge pondérale sont remarquablement supérieures à celles des Normaux à leur tour encore supérieur à celles des Déficitaires. Il est à constater donc que l'alourdissement de la charge pondérale s'accompagne d'une accumulation de graisse sous-cutanée, laquelle provoque une augmentation significative de la valeur des circonférences des membres et de l'abdomen. Ceci devient plus évident en consultant les données du tableau N0 (7) des quotients de massivité où la différence est très significative signalant une corpulence très marquée chez le groupe " S ". Tableau N0 6 : LES MESURES CIRCONFERENCIELLES Déficit pondéral : "D" Normaux pondéraux : "N" Surcharge pondérale : "S" Sign P 33 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Circonférence du Bras Etendu (cm) Circonférence de l'Avant-Bras (cm) Circonférence de la Cuisse (cm) Circonférence de la Jambe (cm) Circonférence de l'Abdomen (cm) 20,8 ± 1,0 25,3 ± 1,3 29,9 ± 3,1 P < .001 20,5 ± 1,6 24,9 ± 0,6 27,5 ± 2,2 P < .001 47,2 ± 2,1 55,4 ± 2,5 64,9 ± 3,7 P < .001 30,4 ± 1,2 36,2 ± 1,2 40,1 ± 2,0 P < .001 67,8 ± 3,3 74,6 ± 3,4 89,5 ± 11,9 P < .001 Tableau N0 7 : INDICES BIOMETRIQUES Indice de Largeur Du Bassin Indice de Largeur Des Epaules Quotient de Massivité du Bras Quotient de Massivité de l'Avant-Bras Quotient de Massivité De la Cuisse Quotient de Massivité De la Jambe * : NS Déficit pondéral : "D" Normaux pondéraux : "N" Surcharge pondérale : "S" Sign P 15,6 ± 0,7 * 15,8 ± 0,6 * 17,3 ± 1,4 P < .001 21,7 ± 1,1 * 21,9 ± 0,9 * 23,1 ± 1,3 P < .001 12,1 ± 0,7 14,3 ± 0,8 17,2 ± 2,0 P < .001 11,9 ± 0,9 14,1 ± 0,5 15,8 ± 1,5 P < .001 27,4 ± 1,4 31,38 ± 1,3 37,3 ± 2,7 P < .001 17,7 ± 0,9 20,6 ± 0,7 23,1 ± 1,5 P < .001 Ces mêmes observations sont appuyées encore par les mesures des plis cutanés du tableau N0(8) où l'épaisseur de ces derniers chez les sujets en Surcharge atteint au minimum le double de celles des Normaux et quatre fois celles des Déficitaires. De même pour la somme des plis et la masse grasse. Ainsi le groupe " S " présente un niveau d'adiposité sous cutané très avancé. Tableau N0 8 : MESURES DES PLIS CUTANES Déficit pondéral : "D" Normaux pondéraux : "N" Surcharge pondérale : "S" Sign P Pli Cutané Bicipital (mm) 3,4 ± 1,0 7,8 ± 2,0 19,2 ± 6,1 P < .001 Pli Cutané Tricipital (mm) 5,9 ± 1,7 12,7 ± 3,0 24,1 ± 7,8 P < .001 7,2 ± 1,4 12,9 ± 2,8 28,1 ± 9,4 P < .001 6,8 ± 2,2 * 12,5 ± 2,4 * 37,0 ± 17,7 P < .001 23,3 ± 5,5 45,8 ± 8,4 108,3 ± 38,0 P < .001 Pli Cutané Sous-Scapulaire (mm) Pli Cutané Supra-Iliaque (mm) Somme des Plis (mm) 34 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Pourcentage de graisse (%) 10,4 ± 2,5 18,6 ± 2,2 26,4 ± 5,8 P < .001 Masse Grasse (kg) 5,3 ± 1,4 12,8 ± 1,7 23,3 ± 6,7 P < .001 Masse Maigre (kg) 45,1 ± 3,1 56,1 ± 4,2 64,3 ± 7,0 P < .001 *: P < .05 2- Sur le plan moteur : En ce qui concerne la dynamométrie manuelle, on observe qu'il n'y a pas de différence significative entre les Normaux et ceux en Surcharge "obèse", toutefois la distinction au niveau de cette épreuve est très claire entre ces deux groupes et les Déficitaires. Il semble donc qu'une déficience pondérale altère la qualité de force manuelle. Au niveau de la dynamométrie lombaire et quadricipitale, la différence est nettement visible entre les trois groupes (Voir tableau N0 9). Tableau N0 9 : LES EPREUVES DE DYNAMOMETRIE Dynamométrie Main Droite (kg) Dynamométrie Main Gauche (kg) Dynamométrie Lombaire (kg) Dynamométrie Quadricipitale (kg) Indice Générale de Force Déficit pondéral : "D" Normaux pondéraux : "N" Surcharge pondérale : "S" Sign P 23,3 ± 5,7 31,3 ± 3,2 * 33,1 ± 6,37 * P < .001 21,5 ± 6,2 28,1 ± 3,0 * 29,1 ± 5,3 * P < .001 97,8 ± 11,4 136,5 ± 7,8 111,2 ± 10,9 P < .001 114 ± 11,3 162,7 ± 10,7 130,2 ± 14,4 P < .001 5,1 ± 0,4 * 5,2 ± 0,4 * 3,5 ± 0,5 P < .001 * : NS En effet, le groupe des Normaux se caractérise par les " scores " les plus élevés ensuite on trouve le groupe en Surcharge et enfin c'est le groupe des Déficitaires. Il semble que l'évolution de la surcharge pondérale affecte négativement la qualité de force dynamométrique mais à un degré moindre que la déficience pondérale. La différence non significative entre les Déficitaires et les Normaux au niveau de l'indice général de force "I.G.F", est dû au fait que cet indice est reporté au 35 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice poids du corps. Toutefois, l' I.G.F de chacune de ces deux catégories est nettement supérieur à celui des sujets en Surcharge. L'augmentation de la surcharge pondérale affecte non seulement la force dynamométrique mais aussi la tonicité abdominale vu que lors de l'épreuve du redressement station assis "R.S.A" le groupe en Surcharge pondérale se trouve en "troisième position" après les Déficitaires et les Normaux qui marquent les meilleures performances (Voir tableau N0 10). Tableau N0 10 : LES EPREUVES DE FORCE Redressement station Assis (nombre de fois/30secondes) Suspension à la Barre Fixe (secondes) Saut Longueur Sans Elan (cm) * : NS Déficit pondéral : "D" Normaux pondéraux : "N" Surcharge pondérale : "S" Sign P 22,4 ± 2,7 25,5 ± 1,5 19,5 ± 2,7 P < .001 44,3 ± 16,3 * 46,8 ± 10,5 * 22,6 ± 13,9 P < .001 193,6 ± 19,6 211,4 ± 20,3 168,0 ± 18,7 P < .001 Quant aux autres épreuves de force : saut longueur sans élan "S.L.S.E" et la suspension à la barre fixe "S.B.F" il est à noter, selon les données du tableau N0 (10), que le groupe des jeunes en surcharge a les résultats les plus bas par contre ceux du groupe des Normaux sont les plus hauts. Ceci peut être expliqué par la difficulté qu'affrontent les sujets en surcharge pour supporter et déplacer leurs poids et la facilité des mêmes actions pour les Déficitaires. Ces derniers marquent des scores proches de ceux du groupe des Normaux surtout dans l'épreuve du saut longueur sans élan Pour la psychomotricité : frappe de plaques "F.P" et course navette "Nav", les données du tableau N0 (11) montrent que les "obèses" sont les plus lents et les Normaux sont les plus rapides. La même observation est conçue pour l'équilibre flamingo "EF" où les Normaux sont les meilleurs et les "obèses" occupent la dernière place. Ceci est dû à l'augmentation du degré d’excès pondéral qui réduit l'efficacité de maintenir l'équilibre à un degré plus accentué qu'une déficience pondérale. Tableau N0 11 : CAPACITES PSYCHOMOTRICES ET D’EQUILIBRE Déficit pondéral : "D" Normaux pondéraux : "N" Surcharge pondérale : "S" Sign P 36 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Frappe de Plaques(sec) Course Navette(sec) Equilibre Flamingo (Nombre / 1 minute) * : P < .05 ** : P < .01 *** : P < .02 10,6 ± 1,1 ** 9,6 ± 0,6 ** 20,21 ± 0,79 *** 19,32 ± 0,69 *** 8 ± 3 * 7 ± 2 * 12,9 ± 1,8 P < .001 22,96 ± 2,31 P < .001 11 ± 3 P < .001 Néanmoins cette surcharge pondérale n'affecte pas la qualité de souplesse ce qui fait qu'il n'y a pas de différence significative entre les Normaux et les "obèses". Mais il faut noter que les Déficitaires ont les scores les plus élevés concernant cette épreuve (Voir tableau N0 12). Tableau N0 12 : LA SOUPLESSE Déficit pondéral : "D" Flexion de Tronc (cm) 16,8 ± 6,3 ¤ Normaux pondéraux : "N" Surcharge pondérale : "S" Sign P 21,2 ± 5,3 * 17,8 ± 5,9 * ¤ P < .001 * : P < .05 ¤ : NS Reste finalement la capacité aérobie à savoir la consommation maximale d'oxygène "VO2" et la vitesse maximale aérobie "VMA" où les Normaux atteignent les meilleures valeurs et les "obèses" les plus basses reflétant une altération de la capacité aérobie par l'accroissement de l'excès pondéral (Voir tableau N0 13). Tableau N0 13 : CAPACITE AEROBIE Déficit pondéral : "D" Normaux pondéraux : "N" Surcharge pondérale : "S" Sign P VO2 Max (ml min-1 kg-1) 50,7 ± 4,0 56,8 ± 4,6 43,7 ± 4,7 P < .001 Vitesse Maximale Aérobie (km/h) 12,8 ± 0,7 14,0 ± 0,8 11,7 ± 0,8 P < .001 37 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice II- AU NIVEAU DES DEUX SOUS-GROUPES 1- Sur le plan anthropo-biométrique : Selon le tableau (14), il semble que les 2 sous-catégories (S.C) se distinguent visiblement au niveau de la B.M.I. et du poids (P). Tableau N0 14 : INDICE DE CORPULENCE ET POIDS En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P B.M.I (kg/m2 ) 26,1 ± 0,9 31,6 ± 1 P< .001 Poids (kg) 80,7 ± 7,1 94,4 ± 6,1 P< .001 En dépit d'une différence non significative (N.S) entre les deux sous-groupes au niveau de la taille assis, longueur du membre supérieur et la stature, on remarque que les moyennes des deux sous-groupes au niveau de la stature sont différentes, cette différence s'individualise au niveau de la longueur du membre inférieur et devient significative à P <.01 (Voir tableau N0 15). Tableau N0 15 : LES MESURES EN LONGUEUR En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P Stature (cm) 175,7 ± 7,8 172,9 ± 5,8 NS Taille Assis (cm) 90,2 ± 4,3 98,1 ± 3,4 NS Longueur Membre Sup (cm) 81,3 ± 4,8 80,7 ± 3,6 NS Longueur Membre Inf (cm) 99,1 ± 5,6 95,8 ± 4,1 P< .01 En outre, au niveau de toutes les mesures en largeur, le groupe en surcharge importante (S.I) se caractérise par des valeurs nettement supérieures à celles du groupe en surcharge modérée (S.M). A ce niveau on observe des " t " de student très significatifs à P<.001 (Voir tableau N0 16). Tableau N0 16 : LES MESURES EN LARGEUR 38 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P Largeur Biacromiale (cm) 39,1 ± 1,8 41,3 ± 0,9 P< .001 Largeur Bicrétale (cm) 28,3 ± 1,2 31,8 ± 1,9 P< .001 28,2 ± 0,9 31,0 ± 0,5 P< .001 20,2 ± 0,9 22,9 ± 0,8 P< .001 Largeur Transversale du Thorax (cm) Largeur Antéro-Postérieure du Thorax (cm) Ce même taux de signification se répète quasiment dans toutes les mesures de circonférence en faveur du groupe (S.I) pour se traduire automatiquement par des quotients de massivité nettement différents entre les deux sous-groupes. Ces résultats reflètent une massivité plus prononcée des membres supérieurs et inférieurs chez groupe (S.I) (Voir tableau N0 17 et 18). Tableau N0 17 : LES MESURES CIRCONFERENCIELLES En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P Circonférence du Bras Etendu (cm) 27,0 ± 1,1 32,8 ± 1 P< .001 Circonférence de l'Avant-Bras (cm) 25,5 ± 0,8 29,5 ± 0,8 P< .001 Circonférence de la Cuisse (cm) 61,4 ± 1 68,4 ± 1 P< .001 Circonférence de la Jambe (cm) 38,5 ± 1,1 41,8 ± 1,1 P< .001 Circonférence de l'Abdomen (cm) 78,8 ± 3,9 100,3 ± 5,2 P< .001 Tableau N0 18 : INDICES BIOMETRIQUES En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P Indice de Largeur du Bassin 16,1 ± 0,6 18,4 ± 0,9 P< .001 Indice de Largeur des Epaules 22,3 ± 1,1 23,9 ± 0,9 P< .001 Quotient de Massivité du Bras 15,4 ± 0,8 19 ± 0,7 P< .001 Quotient de Massivité de l'AvantBras 14,6 ± 0,8 17,1 ± 0,7 P< .001 Quotient de Massivité de la Cuisse 35 ± 1,3 39,6 ± 1,5 P< .001 Quotient de Massivité de la Jambe 21,9 ± 0,8 24,2 ± 1,1 P< .001 Il semble ainsi que l'évolution du degré d’excès pondéral s'accompagne d'une augmentation proportionnelle des valeurs des quotients de massivité. Cette même constatation est confirmée par les mesures des plis cutanés où la 39 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice différence est nettement visible (Voir tableau N0 19). En effet, les valeurs moyennes des mesures des plis chez les sujets en surcharge importante sont environs 2 fois celles chez les sujets en surcharge modérée, de même évidemment pour la somme des plis et la masse grasse. 40 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Tableau N0 19 : MESURES DES PLIS CUTANES En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P Pli Cutané Bicipital (mm) 13,6 ± 2,5 24,8 ± 2,8 P< .001 Pli Cutané Tricipital (mm) 16,6 ± 2,2 31,5 ± 1,8 P< .001 Pli Cutané Sous-Scapulaire (mm) 19,6 ± 2,7 36,6 ± 4,5 P< .001 Pli Cutané Supra Iliaque (mm) 19,9 ± 2,2 54,1 ± 4,1 P< .001 Somme des Plis (mm) 69,7 ± 4,3 147 ± 9,6 P< .001 Pourcentage de graisse (%) 23,3 ± 2 29,5 ± 6,6 P < .001 Masse Grasse (kg) 18,8 ± 2,3 27,8 ± 6,6 P < .001 Masse Maigre (kg) 61,9 ± 5,7 66,6 ± 7,6 P < .10 2- Sur le plan moteur : Malgré que la différence entre les deux sous-groupes au niveau de la force dynamométrique n’apparaît que dans l'épreuve de dynamométrie quadricipitale, cette qualité de force, reportée au poids relatif de chaque sousgroupe : I.G.F, indique une différence T.S à P <.001 en faveur du premier sousgroupe (S.I) (Voir tableau N0 20). Tableau N0 20 : LES EPREUVES DE DYNAMOMETRIE En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P Dynamométrie Main Droite (kg) 32,6 ± 7 33,6 ± 6,7 NS Dynamométrie Main Gauche (kg) 29,2 ± 5,4 29,1 ± 5,3 NS Dynamométrie Lombaire (kg) 111,3 ± 10,9 111 ± 11,2 NS Dynamométrie Quadricipitale (kg) 141,3 ± 6,7 119 ± 10,7 P< .001 Indice Générale de Force 3,9 ± 0,3 3,1 ± 0,2 P< .001 Il convient de dire que le développement de la qualité de force est inversement proportionnel à l'évolution de la surcharge pondérale. L'épreuve du redressement station assis (RSA) confirme cette idée vu que le groupe (SM) réalise des scores significativement supérieurs (à P<.001) au groupe (SI). Sachant que les sujets du groupe (SI) se caractérisent par un degré de surpoids plus accentué, ces derniers affrontent alors une difficulté dans le support et le déplacement de leurs corps. 41 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Cette difficulté se manifeste lors des épreuves de suspension à la barre fixe, saut longueur sans élan et l'équilibre flamingo par des résultats médiocres chez ce même groupe (Voir tableau N0 21). Tableau N0 21 : EPREUVES DE FORCE ET D’EQUILIBRE En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P Redressement station Assis (nombre de fois/30secondes) 21,8 ± 1,6 17,1 ± 1,1 P< .001 Suspension à la Barre Fixe (sec) 32,37 ± 11,38 12,82 ± 8,13 P< .001 Saut Longueur Sans Elan (cm) 182,9 ± 12,7 153 ± 9,16 P< .001 Equilibre Flamingo (Nombre / 1 minute) 9,1 ± 1 13,3 ± 1,9 P< .001 De plus, on relève que cette même surcharge n'offre pas de faveur au développement de la psychomotricité étant donnée la supériorité des résultats du groupe (SM) par rapport à ceux du groupe (SI)lors des épreuves de frappe de plaques et de la course navette (Voir tableau N0 22). Tableau N0 22 : CAPACITES PSYCHOMOTRICES En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P Frappe de Plaques (sec) 11,3 ± 0,8 14,4 ± 0,9 P< .001 Course Navette (sec) 20,9 ± 0,8 25,1 ± 1 P< .001 Pour la souplesse, il semble selon le tableau (23) qu'un taux de Masse Grasse (M.G) élevé réduit l'amplitude des mouvements en relation avec cette qualité physique, ce qui fait que le groupe (SM) réalise des performances lors de la flexion du tronc (F.T) nettement supérieurs à celles du groupe (SI). Tableau N0 23 : LA SOUPLESSE Flexion de Tronc (cm) En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P 21,7 ± 4,7 13,8 ± 4 P< .001 42 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Enfin, vu la différence très significative à P < .001 au niveau de la vitesse maximale aérobie en faveur du sous-groupe (SM), on pense que l'évolution du degré de pondérance affecte les paramètres physiologiques. De même concernant la consommation maximale d’oxygène (VO2 Max) qui est nettement meilleur chez la première sous-catégorie (SM) (Voir tableau N0 24). Tableau N0 24 : CAPACITE AEROBIE En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P VO2 Max (ml min-1 kg-1) 47,8 ± 2 39,6 ± 0,4 P< .001 Vitesse Maximale Aérobie (km/h) 12,4 ± 0,4 11,1 ± 0,4 P< .001 43 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice III - AU NIVEAU DES INTER-CORELATIONS Au niveau de l'anthropométrie, les paramètres les plus corrélés sont le quotient de massivité du bras(Q.M.B), de la cuisse (Q.M.J), de l’avant-bras (Q.M.AvB), et le périmètre abdominal (P.A). Selon le tableau (25) les moins corrélés sont les mesures de la taille assis (T.A) et de longueur du membre supérieur (L.M.S), ceci devient plus net dans la figure (8). Par ailleurs, les plis cutanés, la masse grasse et la masse maigre se trouvent tous fortement corrélés (à un degré presque égale) avec le B.M.I (Voir tableau N026 ) Pour ce qui est des épreuves motrices et précisément la qualité de force, on note d’après le tableau (27) que les épreuves du saut longueur sans élan (S.L.S.E), du redressement station assis (R.S.A) et de la suspension à la barre fixe (S.B.F) sont négativement corrélés avec le BMI. Toutefois, la dynamométrie main droite (DMD) et main gauche (DMG) sont positivement corrélés avec le BMI. On remarque en plus que le taux de corrélation des épreuves de force avec le B.M.I est inférieur à celui de l'anthropométrie et les plis avec le même paramètre. Au niveau des autres épreuves motrices, on note selon le tableau (28) une corrélation forte mais négative entre tous les paramètres de la motricité et le BMI, à l'exception de l'épreuve de la flexion du tronc (F.T) qui n'est pas corrélée avec le BMI. Toutefois il est à noter que l'indice général de force (I.G.F) occupe la première place ensuite on trouve la vitesse maximale aérobie (VMA). Les autres épreuves sont presque au même niveau de corrélation avec le B.M.I. Les graphiques (8,9,10,11) reflètent clairement le degré de corrélation entre les différents tests d’une part et les différentes mesures d’autre part. Ainsi pour le tissu adipeux, on remarque une corrélation très forte entre tous les plis, somme des plis et la masse grasse (MG). Par contre, la masse maigre (MM) se situe à l'écart des autres mesures. Au niveau des paramètres de la motricité, toutes les épreuves se confondent et se regroupent reflétant une relation de corrélation très forte avec toute fois une exception pour l’épreuve de (F.T). Outre, on note que les épreuves de force se rassemblent deux à deux (D.M.D, D.M.G) et (D.L.G, D.L.O) et (R.S.A, S.L.S.E) exception faite pour l’épreuve de la (SBF) qui reste seule. 44 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Finalement, au niveau des données anthropométriques il est à noter que deux groupes se forment, le premier est celui des mesures en longueur surtout L.M.S et T.A qui sont très proches et le deuxième renferme l'ensemble des indices et des quotients. A titre de synthèse, il est à relever qu'une déficience pondérale altère le développement osseux en longueur et en largeur. Par contre, l'effet de l'évolution de la surcharge pondérale paraît plus visible au niveau des mesures de circonférence et les quotients de massivité qui augmentent considérablement à cause d'une accumulation de graisse sous cutanée se manifestant par des mesures de plis et une quantité de masse grasse assez élevée. De point de vue motricité, il semble que l'augmentation du degré de surcharge pondérale marque en un premier lieu la force relative ainsi que toutes les épreuves de force nécessitant un transport du poids du corps et en un second lieu, les qualités neuro-musculaires et toutes les autres composantes de la motricité générale à l'exception de la souplesse. 45 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 46 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 47 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 48 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 49 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice DISCUSSION DES DONNEES Suite à l'analyse comparative des données recueillies, nous proposons de déterminer l'influence de la surcharge pondérale sur le développement morphologique et l'aptitude motrice des jeunes élèves suivant leur degré de surcharge pondérale. I- PARAMETRES ANTHROPOMETRIQUES : 1- Masse corporelle : Les valeurs moyennes de la masse corporelle différent très nettement non seulement entre les 3 groupes, mais aussi entre les deux sous-catégories des jeunes en surcharge pondérale. Ainsi le poids évolue proportionnellement au BMI allant de 50,3 kg ± 3,5 chez les sujets en sous-charge pondérale jusqu'à 94,9 ± 6,1 chez ceux accusant une surcharge pondérale importante (Voir tableauN029 et 30) Ceci rejoint la définition de l'obésité de Fricker J. (1996) comme étant "une surcharge pondérale due à l'excès de tissu adipeux. Cet excès se manifeste habituellement par un poids élevé". Tableau N0 29 : INDICE DE CORPULENCE ET POIDS Déficit pondéral : "D" Normaux pondéraux : "N" Surcharge pondérale : "S" Sign P B.M.I (kg/m2 ) 16,9 ± 0,7 22,3 ± 0,4 28,9 ± 2,9 P < .001 Poids (kg) 50,3 ± 3,5 68,9 ± 4,9 87,6 ± 9,5 P < .001 Tableau N0 30 : : INDICE DE CORPULENCE ET POIDS En Surcharge Modérée : "SM" En Surcharge Importante : "SI" Sign P B.M.I (kg/m2 ) 26,1 ± 0,9 31,6 ± 1 P< .001 Poids (kg) 80,7 ± 7,1 94,4 ± 6,1 P< .001 Cette prise de poids est due généralement aux habitudes alimentaires et au manque de dépenses énergétiques par l'activité physique. Nos constations viennent confirmer les travaux de nombreux auteurs Hamburger J. (1981) et Creff A.F. (1988) qui considèrent que la prise de poids s'explique aisément par la réduction des dépenses énergétiques et la conservation des habitudes alimentaires excédentaires. 2- Les mesures du corps en longueur : 50 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Les données des tableaux (4) et (15) du chapitre précèdent montrent qu'il n'y a pas une différence significative relative au développement statural en fonction du degré d’excès pondéral, à l'exception de la différence très significative à P < .02 entre les sujets maigres et les normaux pondéraux. Ceci indique en quelque sorte que l'évolution de la taille n'a pas été affectée par la surcharge pondérale. Cette constatation peut être expliquer par le fait que notre population étant post-pubère. Par ailleurs un déficit pondéral peut affecter le développement ostéologique comme l'indiquent Henri D. et coll (1992) : « dans les états de déficience pondérale, il y a, à la fois altération du développement de la stature, diminution du tissu adipeux sous-cutané, de la masse musculaire, voire diminution de la masse de quelques organes viscéraux ». Cette constatation devient plus évidente au niveau des données de la taille assis du groupe des déficitaires qui sont nettement inférieures à celles des deux autres groupes (Voir figure 12 et 13). Toutefois, il ne faut pas oublier le côté somato-typologique qui peut être à l'origine des troubles fonctionnelles. Mesures en longueur Mesures en longueur ( cm) 200 "D" "N" "S" ( cm) 200 150 150 100 100 50 50 "S.M" 0 T.D T.A L.M.S L.M.I Figure 12 : Valeurs moyennes relatives aux mesures en longueur chez les 3 groupes "S.I" 0 T.D T.A L.M.S L.M.I Figure 13 : Valeurs moyennes relatives aux mesures en longueur chez les 2 sous-groupes Concernant les mesures en longueur des membres supérieurs, le groupe des sujets en sous-charge pondérale se distingue avec des membres relativement courts par rapport à ceux des deux autres groupes. Cependant, aucune différence nette n'est observée à ce niveau ni entre les deux autres groupes ni entre les deux sous-groupes qui manifestent un excès pondéral. Nous somme enclin de dire alors que la surcharge pondérale n'a aucun effet sur le développement en longueur des membres supérieurs. Néanmoins, une altération de l'appareil osseux est très probable si cette surcharge adipeuse se manifeste à un âge relativement précoce, c'est-à-dire durant l'enfance ou la période pré-pubertaire. En effet, au cours de cette tranche d'âge les structures de l'appareil moteur passif sont en voie de développement. Ainsi les os sont plus souples en raison de la plus grande proportion des matériaux organiques relativement mous, mais leur résistance à la flexion et à la pression est moindre que celle de l'adulte, ce qui limite la capacité de l'ensemble du système du squelette à supporter des charges élevées. De plus, le tissu tendineux et ligamenteux n'est pas encore assez résistant parce que le tissu 51 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice micellaire n'est pas encore assez développé, les micelles forment des structures analogues à un réseau cristallin. (Tittel C.F. 1979 cité par Weineck J., 1997). Enfin, le tissu cartilagineux ou plus exactement le cartilage de croissance non encore ossifié avec son taux de division cellulaire élevé est très vulnérable aux effets de pression. Malgré la différence non significative entre les trois groupes au niveau de la longueur des membres inférieurs (L.M.I) qui semble refléter l'indépendance de leur développement de la surcharge pondérale, l'analyse comparative entre les deux sous-groupes des jeunes en surcharge adipeuse montre une nette différence (S à P <.10) en faveur de la catégorie " surcharge modérée ". Cette différence illustre les contraintes mécaniques que peut causer le surpoids au niveau des membres inférieurs. Ceci rejoint les constatations Thoumie P.H et Duchmin M. (1989) qui signalent qu'en plus du mauvais retentissement de la surcharge pondérale sur le développement des membres inférieurs, elle est à l'origine de l'arthrose au niveau du genou et agit comme facteur favorisant la coxarthrose destructrice rapide au niveau de la hanche. Il est à noter que l'augmentation de l'adiposité avec l'âge peut être expliquée en partie par un accroissement de la déminéralisation et de la porosité des os. Ce processus réduit la densité corporelle en réduisant la densité des os. (Katch F. et coll., 1985). 3 - Les mesures du corps en largeur : En ce qui concerne le développement du corps en largeur, les écarts obtenus, au niveau des différentes mesures appréciées, d'une part entre les trois groupes et d'autre part entre les des deux sous-catégories des jeunes en surcharge adipeuse, sont très clairs : généralement TS à P<.001. Cette différence semble indiquée que le développement en largeur évolue proportionnellement avec l’évolution du surpoids (Voir figure 14 et 15). Mesures en largeur Mesures en largeur 50 50 (cm) "D" "N" "S" (cm) 40 40 30 30 20 20 10 10 "S.M" 0 L.B.A L.B.C L.T.TH L.A.P.TH Figure 14 : Valeurs moyennes relatives aux mesures en largeur chez les 3 groupes "S.I" 0 L.B.A L.B.C L.T.TH L.A.P.TH Figure 15 : Valeurs moyennes relatives aux mesures en longueur chez les 2 sous-groupes. Or ce n'est pas tout à fait la règle, car cette différence est due essentiellement à l'épaisseur de la panicule adipeuse sous cutanée qui fournit des mesures en 52 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice largeur de plus en plus élevés. C'est ainsi que les indices de largeur des épaules et du bassin sont assez élevés. Cette constatation vient confirmer celle de Thoumie P.H et Duchmin M. (1989) qui notent que les repères osseux sont enfouis sous d'épais volume de graisse fluctuant aux changements de position et au cours des mouvements. Toutefois il n'y a pas d'indications substantielles qui permettent de se prononcer clairement sur l'existence d'un effet favorable de l'excès de graisse sur l'accroissement des indices de largeur des épaules et du bassin. 4 – Les mesures circonférentielles et quotients de massivité : Au niveau des mesures circonférentielles, les différences obtenues (pour l'ensemble des périmètres mesurés) aussi bien entre les trois groupes qu'entre les deux sous-groupes des jeunes en excès pondéral sont très significatives à P < .001. Ainsi les mesures de circonférence augmentent au fur et à mesure que le BMI augmente (Voir figure 16 et 17). L'excès de graisse semble donc se répartir uniformément au niveau des cinq régions mesurées. Ceci s'explique sans doute par l'importance de la masse adipeuse qui engendre un plus grand développement au niveau des dimensions circonférentielles. Mesures circonférentielles (cm) Mesures circonférentielles 100 (cm) 80 120 100 80 60 60 40 "D" 20 "N" 0 "S" 40 20 0 C.B.E C.Av.B C.C C.J C.A Figure 16 : Valeurs moyennes relatives aux mesures circonférentielles chez les 3 groupes "S.M" "S.I" C.B.E C.Av.B C.C C.J C.A Figure 17 : Valeurs moyennes relatives aux mesures circonférentielles chez les2sous-groupes Il convient de signaler que les hormones sexuelles interviennent dans la répartition des graisses permettant de distinguer les obésités gynoïde prédominant aux hanches et aux cuisses, des obésités androïdes prédominant au cou, aux épaules et à l'abdomen (Maunand B., 1983) Ces observations vont de paire avec celles établies par Ben Brahim F. (1992) et Ksantini M. (1985) qui signalent que l'évolution de la surcharge pondérale se traduit par des mesures circonférentielles de plus en plus importantes. 53 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice D'un point de vue physiologique l'augmentation des périmètres est attribuée selon Katch F. (1985) à la multiplication et la grandeur des adipocytes qui évoluent en fonction de la masse grasse. Les données des recherches de Hirsch J. et de Knittle J, reportées par Katch F. (1985) suggèrent que la taille des adipocytes des nouveau-nés et des bébés jusqu'à l'âge d'un an représente environ un quart de celle des adipocytes des adultes. Ces données montrent que la taille des adipocytes triple jusqu'à la sixième année et que l'augmentation subséquente est minime jusqu’à l'âge de 13ans. "On dispose de peu de données sur la taille des adipocytes des adolescents. Toutefois, on peut supposer que la taille des adipocytes augmente davantage pendant cette période de croissance puisque, chez l'adulte, leur taille est significativement plus importante qu'à l'âge de 13 ans"(Katch F., 1985). De plus, après la première année, le nombre des cellules adipeuses augmente graduellement jusqu'à l'âge de 10 ans. Comme pour la taille, le nombre d'adipocytes continue à augmenter après l'âge de 13 ans, pendant la poussée de l'adolescence, jusqu'à l'âge adulte ; l'augmentation est faible par la suite. Etant donné que la différence entre les trois groupes au niveau de la stature est non significative et que les écarts des mesures périmètriques sont très nets, les quotients de massivités qui ne sont que le rapport du périmètre par la stature différent à P < .001 entre les 3 groupes et entre les deux souscatégories des jeunes en surabondance adipeuse. Il est évident donc que le surplus adipeux influence d'une façon très sensible les quotients de massivité (Voir figure 18 et 19). Indices biométriques biométriques Indices biométriques 40 40 30 30 20 "S" I.L.B I.L.E Q.M.B Q.M.Av.B Q.M.C Q.M.J Figure 18 : Valeurs moyennes relatives aux indices biométriques chez les 3 groupes "S.I" Q.M.J Q.M.C Q.M.B "S.M" 0 Q.M.Av.B "N" I.L.E 0 "D" 1 0 I.L.B 10 20 Figure 19 : Valeurs moyennes relatives aux indices biométriques chez les 2sous-groupes Il ne faut pas oublier de mentionner que la moyenne de stature des déficitaires est inférieure à celle du groupe en surcharge pondéral à son tour inférieure à celle des normaux pondéraux. Ainsi l'évolution de l'indice de corpulence est accompagnée par un accroissement remarquable des valeurs des 54 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice quotients de massivité des différents membres mesurés. Ce qui confirme la constatation précédente concernant la répartition uniforme de la masse grasse au niveau des régions mesurées. II- LE TISSU ADIPEUX : 1- Plis cutanés : En comparant les moyennes des plis cutanés entre les trois groupes, on remarque au niveau des quatre plis des différences hautement significatives à P< .001. Ces résultats montrent une augmentation régulière de l'adiposité en fonction de la surcharge pondérale (Voir figure 20 et 21). Les valeurs moyennes au niveau de tous les plis augmentent au double en passant surtout du groupe des normaux pondéraux au groupe en surcharge pondérale. Plis cutanés (mm) Plis cutanés 40 35 60 (mm) 30 "D" "N" "S" 50 25 20 40 15 20 10 5 10 30 "S.M" 0 P.C.B P.C.T P.C.SS P.C.SI Figure 20 : Valeurs moyennes relatives aux mesures des plis cutanés chez les 3 groupes "S.I" 0 P.C.B P.C.T P.C.SS P.C.SI Figure 21 : Valeurs moyennes relatives aux mesures des plis cutanés chez les 2 sous-groupes Quant aux deux sous-catégories, on note le même accroissement des mesures des plis. Tout ceci met en évidence une nette supériorité de l'adiposité à tous les niveaux chez le groupe en surcharge pondérale "S" et en particulier la sous-catégorie des jeunes en surcharge importante "SI". Ceci s'affirme encore par la valeur moyenne de la somme des plis. Cependant, il est à noter que les valeurs les plus élevées figurent au niveau du pli supra-iliaque. Ainsi l'excès d'adiposité semble se manifester au niveau du pli tricipital et sous-scapulaire mais essentiellement au niveau supra-iliaque. 2- Pourcentage de graisse et masse grasse : L'analyse de la figure (22) affirme l'accroissement proportionnel du pourcentage de graisse et de la quantité de masse grasse en fonction de la surcharge pondérale. Ceci coïncide avec la définition strictement anatomique de Laure P. (1993) qui considère obèse un sujet montrant une nette augmentation de sa masse grasse, due à une élévation en nombre et/ou en volume des adipocytes. En effet cette inflation a été évaluée par la mesure des plis cutanés déjà traitée au paragraphe précédent. 55 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice De point de vue physiologique Katch F. et coll (1985) précisent que l'augmentation du tissu adipeux se fait par hypertrophie : accroissement du contenu adipeux des adipocytes, par hyperplasie : augmentation du nombre d'adipocytes ou par combinaison de ces deux modes. Ils arrivent même à illustrer la relation étroite entre la masse adipeuse, la taille et le nombre des adipocytes. 3- Masse maigre (M.M) : D'après la consultation des mesures de la masse maigre (M.M.) figurant dans les tableaux 1 et 3, il se révèle que la quantité de masse maigre augmente en fonction de la surcharge pondérale. Cette constatation n'est pas tout à fait évidente car si l'on apporte la quantité de masse maigre de chaque catégorie à son poids relatif : (M.M/P)*100, on aperçoit que le pourcentage de masse maigre diminue considérablement de 90% chez les déficitaires à 80% chez les normaux et jusqu'à 71% chez ceux en excès pondéral. D'autre part, ce pourcentage baisse de 77% chez les sujets en surcharge modérée à 71% chez ceux en surcharge importante (Voir figure 22). Les recherches de Thoumie P.H et Duchemin M. (1989) stipulent que l'aspect "endredon" des parties molles peut dissimuler des amyotrophies réelles ou relatives aux dépens des muscles dorsaux, fessiers, abdominaux voire des quadriceps. En effet, la quantité de masse maigre évolue plus lentement tandis que l'augmentation du poids total est presque entièrement due à une accumulation de graisse. Il en découle que l'évolution du BMI s'accompagne d'une diminution progressive du pourcentage de la masse maigre (MM) dans la constitution corporelle. Masse maigre et masse Masse maigre et masse Masse maigre et masse Masse maigre et masse grasse grasse grasse grasse MG MG 10% 19% MM MM MG MG 23% 29% MM MM 77% 71% 81% 90% Groupe "D" Groupe "N" Groupe "SM" Groupe "SI" Figure 22 : Valeurs moyennes du pourcentage de masse maigre et de masse grasse respectives aux groupes "D", "N", "SM" et "SI" Pour récapituler, l'installation d'un surplus adipeux se manifeste par une nette évolution du poids du corps due essentiellement à l'augmentation de la masse grasse au détriment de la masse maigre ou encore appelée "masse active". En effet les sujets accusant un excès pondéral de plus en plus élevé, se présentent avec une morphologie constitutionnelle plus importante, illustrée par 56 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice des moyennes de mesure des périmètres et des quotients de massivité élevés (Voir figure 23 et 24). Cette adiposité hautement importante est traduite par un accroissement des mesures des plis cutanés à toutes les régions mesurées sauf au niveau supra-iliaque ou elles sont nettement supérieures. Au sujet du développement en longueur et en largeur des différents segments du corps, seule la déficience pondérale peut être à l'origine d'une altération visible. Cependant, la surcharge pondérale (à un âge précoce surtout) peut avoir des conséquences négatives sur l'appareil locomoteur, essentiellement au niveau du développement en longueur des membres inférieurs. Profil anthropométrique 2 ,50 2 ,00 1 ,50 1 ,00 0 ,50 0 ,00 -0,50 -1,00 "N" "SM" P.C.T P.C.SS C.A P.C.B C.C C.J C.B.E C.Av.B L.A.P.TH L.B.C L.T.TH L.M.I L.B.A T.A L.M.S P "SI" P.C.SI "D" T.D B.M.I -1,50 Figure 23 : Profil des paramètres anthropométriques de tous les groupes (Déficitaires "D", Normaux "N", en Surcharge Modérée "SM" et en Surcharge Importante "SI" ) Profil biométrique 57 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 2 ,50 2 ,00 1 ,50 1 ,00 0 ,50 0 ,00 -0,50 -1,00 "N" "SM" "SI" Q.M.J Q.M.C Q.M.B I.L.E I.L.B M.G M.M Q.M.Av.B "D" S.P BMI -1,50 Figure 24 : Profil des paramètres biométriques de tous les groupes (Déficitaires "D", Normaux "N", en Surcharge Modérée "SM" et en Surcharge Importante "SI" ) III- FORCE : 1- Force dynamométrique : La force manuelle (Dynamométrie) est considérée comme importante, depuis que Clarke H. (1966) a démontré qu'elle donne en général une excellente 58 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice corrélation avec les mesures de force musculaire chez les enfants. D'après lui cette simple mesure révèle les 2/3 de l'information sur cette aptitude motrice. En effet, la consultation des performances de dynamométrie manuelle chez les 3 groupes permet de relever des écarts hautement significatifs à P <.001. Ce pendant des différences non significatives sont observées entre le 2ème et le 3ème groupe ainsi qu'entre les deux sous-catégories. Cette non-signification est due sans doute à la grande dispersion des valeurs qui existent au sein des groupes. Epreuves de dynamométrie Epreuves de dynamométrie 180 160 140 (kg) (kg) 140 120 100 "D" 80 60 40 "N" 20 0 "S" D.M D D.M.G D.L D.Q Figure 25 : Valeurs moyennes relatives aux épreuves de dynamométrie chez les 3 groupes 160 120 100 80 60 40 "S.I" 20 "S.M" D.M D 0 D.M.G D.L D.Q Figure 26 : Valeurs moyennes relatives aux épreuves de dynamométrie chez les2sous-groupes Par ailleurs, l'observation des moyennes des performances de dynamométrie manuelle droite et gauche, aussi bien chez les trois groupes que chez les deux sous-catégories illustre une nette évolution de la force dynamométrique manuelle en fonction du BMI. Dans ce même contexte Mac Dougall J.D et coll (1988) affirment l'existence d'une relation étroite entre la masse corporelle et la force absolue. De plus Heyters C. (1976) a relevé chez des lycéens une dynamométrie élevée en rapport avec une masse corporelle plus importante. Au niveau des performances de dynamométrie quadricipitale, on observe un décru des performances au fur et à mesure que le degré de surpoids augmente. De même, les performances de dynamométrie lombaire s'abaissent proportionnellement à l'excès pondéral (Voir figure N025 et 26). Toutefois, des performances presque semblables, mais relativement faible de force lombaire sont réalisées par les sujets en surcharge modérée et ceux en surcharge importante. Cette régression de la force lombaire et quadricipitale nous permet de conclure que l'augmentation du volume des membres inférieurs et de la région lombaire est provoquée éventuellement par l'accroissement de la masse adipeuse et non musculaire. En effet, cette régression de la force du dos et des quadriceps nous fait penser au constatations de Thoumie P.H et Duchemin M. (1989) au sujet d'une amyotrophie réelle ou relative aux dépens des muscles dorsaux, fessiers, abdominaux, voire des quadriceps. 59 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice En ce qui concerne la force relative exprimée par l'indice générale de force (I.G.F.). Zatsiorsky (1992) stipule que la force relative (rapport force/masse du corps) diminue parallèlement au poids du corps c'est ainsi qu'on observe un décroissement très net (TS à P < .001) à tous les niveaux sauf entre les déficitaires et les normaux. Ceci peut préciser encore que l'accroissement du poids du corps est nettement provoqué par l'augmentation de la masse adipeuse qui est un handicap à la fois physiologique et moteur. Toutefois les performances relativement faibles réalisées par les déficitaires nous poussent à déduire que la déficience pondérale entrave la force musculaire. 2- Saut longueur sans élan et suspension à la barre fixe (SLSE SBF) Parallèlement à l'évolution de la surcharge pondérale, les performances réalisées au saut longueur sans élan (SLSE) et à la suspension à la barre fixe (SBF) s'abaissent clairement (Voir figure N027 et 28). Ainsi les sujets obèses sont handicapés par leur poids à chaque fois où ils doivent le supporter ou le déplacer. Saut longueur sans élan (cm) 250 50 200 40 150 30 100 20 50 10 0 S.L.S.E Saut longueur sans élan (cm) "D" "N" "S" "S.M" "S.I" Figure 27 : Valeurs moyennes relatives à l’épreuve saut longueur sans élan chez tous les groupes S.B.F 0 "D" "N" "S" "S.M" "S.I" Figure 28 : Valeurs moyennes relatives à la suspension à la barre fixe chez tous les groupes La masse corporelle a un effet néfaste, très marqué sur la dépense énergétique dans plusieurs formes d'activité physique. Généralement, une activité donnée requiert plus d'énergie d'une personne obèse vue que le tissu adipeux est métaboliquement moins actif que le tissu musculaire (Katch F., 1989). Le même auteur signal selon les travaux de Altman P.L et Dittmer D.S que la différence du métabolisme énergétique de repos entre les hommes et les femmes est due en grande partie au fait que les femmes sont généralement constituées d'une masse adipeuse plus importante que celle des hommes. Des résultats comparables ont été retenus par Ksantini M. (1985) sur trois groupes de filles sédentaires âgées respectivement de 10, 11 et 12 ans. Malgré que ces filles se trouvent dans la période de la plus grande poussée pubérale où la croissance de la taille peut influencer positivement sur les performances 60 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice motrices, elle a relevée un décroissement statistiquement significatif en fonction de l'âge et de la prise de poids. 3- Redressement station assis ( R.S.A) Les résultats recueillis en ce qui concerne l'épreuve du redressement station assis (R.S.A) montrent un effet négatif de l'importance de la surcharge pondérale sur la tonicité abdominale (Voir figure N029 ). Ceci coïncide avec les observations de Thoumie P.H et Duchemin M. (1989) qui signalent que l'excès de surpoids se manifeste par des abdominaux très distendus généralement non fonctionnels. Ils envisagent ainsi, une pratique régulière de certains exercices physiques (exercices gymniques sur tapis) afin de les renforcer. Il convient de noter que même les déficitaires réalisent des scores visiblement supérieurs à ceux des sujets ayant une surcharge importante et même modérée. Redressement station assis Nombre de fois/30s 30 25 20 15 10 5 0 R.S.A "D" "N" "S" "S.M" "S.I" Figure 29 : Valeurs moyennes relatives à l’épreuve du redressement station assis chez tous les groupes En conclusion, au fur et à mesure que la prise de poids augmente, la dynamométrie manuelle croit mais la dynamométrie lombaire et quadricipitale décroît. Cependant, la force dépend d'autres facteurs autre que la surcharge pondérale tel que : la nature des fibres musculaires, les ponts la qualité de l'innervation et le nombre des unités motrices. La période de 12-14 ans présente une particularité dans la mesure où c'est le moment ou la proportion de fibres intermédiaires [qui ne peuvent être classées clairement ni dans les fibres à secousse lente ST (=type 1), ni dans les fibres à secousse rapide FT (=type2)] s'élève jusqu'à 14% chez les garçons. Un entraînement approprié peut les transformer en fibres ST ou FT. Cette opportunité devrait être prise en compte puisque par la suite la transformation des fibres ST en FT n'est plus possible (alors que celle de fibres FT en fibres ST le reste). De plus, lors du processus de contraction, les éléments contractiles établissent entre eux des ponts qui leur permettent de coulisser les uns dans les autres de façon télescopique et par conséquent de raccourcir le muscle. 61 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Weineck J. (1986) dans l'ouvrage : " Manuel d'entraînement" reporte selon Karl (1972), que plus les ponts sont nombreux par unité de temps (ce qui est une des conditions de la rapidité de la contraction), plus la force musculaire développée est grande. D'autre part, la vitesse de contraction dépend de la rapidité de l'activation ou de la désactivation des ces ponts d'accrochage, donc de leur asynchronisme. A tout cela vient s'ajouter l'élévation du taux de testostérone, hormone sexuelle (assurant la dégradation des protéines) surtout chez l'adolescent, qui entraîne une amélioration décisive de l'entraînabilité de la force (Weineck J., 1997). IV- APTITUDE MOTRICE GENERALE : 1- Course navette (Nav) et frappe de plaques (F.P) : Les mauvaises performances aussi bien du groupe : en surcharge pondérale, que de celui de la sous-catégorie : en surcharge importante dans les tests de la course navette et de frappe de plaques reflètent le résultat néfaste de cette prise de " masse inactive " poids gras au détriment du poids " noble " (masse maigre) : telle est la conséquence de l'évolution de la surcharge pondérale sur la vitesse et la coordination motrice (Voir figure N0 30). Capacités psychomotrices (sec) 30 25 20 15 10 Nav F.P 5 0 "D" "N" "S" "S.M" "S.I" Figure 30 : Valeurs moyennes relatives aux épreuves de course navette et de frappe de plaques chez tous les groupes Généralement, au cours de cette phase de développement (l'adolescence) on observe une stabilisation générale de la conduite motrice, une amélioration des capacités motrices de guidage, d'adaptation, de réadaptation et de combinaison (Weineck J., 1997). Les nettes différences (TS à P < .001) enregistrées entre les différents groupes traduisent que l'accroissement du degré de surpoids ne plaide pas en faveur des capacités psychomotrices. Néanmoins, les déterminants physiques de la performance et les formes principales de sollicitation motrice influencent de diverses façons la capacité psychomotrice. Une certaine vitesse motrice est nécessaire pour résoudre rapidement un problème posé par un changement de situation. Il faut également qu'une certaine mobilité soit à la base des capacités psychomotrices pour avoir 62 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice dans l'organisation du champ spatial une marge de manœuvre suffisante dans les mouvements qui permettent de s'ajuster aux nouvelles exigences de la situation extérieure. En fin, l'endurance fait partie intégrante de l'adresse dans la mesure ou un état de fatigue prématuré du système de contrôle, par l'intermédiaire du système nerveux central provoque rapidement une diminution de la précision du mouvement. De plus, le répertoire moteur, c'est à dire l'expérience motrice du jeune garçon joue un rôle important pour le développement et la qualité de la capacité de coordination. En effet tout mouvement, si nouveau soit-il, s'exécute sur la base d'anciennes coordinations (Weineck J., 1986 d’après Zaciorsky 1972. Harre 1976). Par conséquent, plus le répertoire moteur est riche et plus il comporte de coordinations automatisées ; plus la charge du système nerveux central est allégé et plus le mouvement se déroule suivant le schéma automatisé. 2- L'équilibre flamingo (E.F) : La régression des performances réalisées au cours de cette épreuve démontre que plus le BMI augmente plus la notion d'équilibre est atténuée. (Voir figure N0 31). Ceci rejoint les mêmes constatations de Ben Brahim F. (1992) retenues lors d'une évaluation multidimensionnelle des élèves scolarisés. Ces constatations stipulent que la charge pondérale est un handicap pour la réalisation de performances dans les épreuves d'efficience motrice, telles que la vitesse, les sauts ou l'endurance. Equilibre flamingo Nombre de fois 15 10 5 0 E.F "D" "N" "S" "S.M" "S.I" Figure 31 : Valeurs moyennes relatives à l’épreuve de L’équilibre flamingo chez tous les groupes Il est noter que dans le maintien de l'équilibre, les capacités kinesthésiques et de force ont un rôle très important, qui s'ajoute à celui des capacités vestibulaires. Ainsi, les récepteurs de l'analyseur kinesthésique qui sont situés dans les muscles, les tendons, les ligaments et les articulations, fournissent des informations sur la position des extrémités, la position du tronc, les forces qui exercent une action sur ces éléments, la tension de nos muscles ; et que nous avons la possibilité de les moduler. De plus, les récepteurs de 63 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice l'analyseur tactile situés dans la peau fournissent des informations sur la forme et la surface des objets que nous touchons. Enfin, l'analyseur statico-dynamique situé dans le vestibule de l'oreille interne fournit des informations sur la position et le déplacement de la tête. La phase maximale d'accroissement de ces sensibilités se situe entre la 10 et la 12ème année, ce qui n'exclut pas des possibilités d'amélioration importante après l'âge de 13 ans. Cependant, Manno R. (1989) signal selon les études d’Oserov V. (1984) que ces sensibilités sont vraiment développées au niveau des segments du corps sollicités par un sport déterminé ; d'où l'importance de la pratique de l'activité physique. ème 3- Flexion du tronc (F.T) : Les résultats relevés au cours de cette épreuve montrent des différences parfois très claires à P < .001 (Voir figure N0 32). Toutefois, ces résultats sont contradictoires à celles relevées par Ben Brahim F. (1992) lors d'un même test ou aucune différence n'apparaît entre les trois différents niveaux de surcharge pondérale. Ainsi il avance que le facteur souplesse semble ne pas être touché par le surpoids. Cependant Thoumie P.H et Duchemin M. (1989) affirment que le sujet obèse est peu actif et mobilise peu ses articulations : un travail de gain d'amplitude est le plus souvent nécessaire au niveau des articulations prise en charge. On se tient donc à l'écart de toute confirmation de l'action positive ou négative de la surcharge pondérale sur la souplesse. Flexion du tronc (cm) 25 20 15 10 5 F.T 0 "D" "N" "S" "S.M" "S.I" Figure 32 : Valeurs moyennes relatives à l’épreuve de souplesse chez tous les groupes Weineck J.(1986) stipule (selon Cotta. , 1978) dans son ouvrage "Manuel d’entraînement" que les tendons, ligaments et gaines montrent, quand l'âge s'élève, une diminution du nombre des cellules, une perte en mucopolysaccharides et en eau et une réduction des fibres élastiques. • Signification du nombre des cellules : une performance mécanique optimale ne peut être fournie par les tissus que si les cellules qui s'y trouvent 64 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice fournissent en continu des synthèses considérables pour compenser la destruction parallèle des substances typiques du tissu. • Importance des muco-polysaccharides : les complexes mucopolysaccharido-protéiniques cimentent le réseau spatial de fibrilles de collagène et de faisceaux fibrillaires et, par leur pouvoir élevé de fixation de l'eau, déterminent essentiellement le comportement mécanique du tissu (Cotta. 1978). • Importance de la perte d'eau : la déshydratation qui intervient avec l'âge (-10 à 15%) et la consolidation croissante du tissu modifient les propriétés du tissu dans la mesure où la résistance à l'étirement et à la traction du tissu s’accroît tandis que l'étirabilité régresse avec l'âge. Capacité aérobie Capacité aérobie 50 60 40 50 40 30 30 20 " D" 20 " N" 10 " S" 0 10 "S.M" "S.I" VO2 Max VMA Figure 33 : Valeurs moyennes relatives aux épreuves de la capacité aérobie chez les 3 groupes VO2 (ml/mn/kg ) VMA (km/h) VO2 (ml/mn/kg ) VMA (km/h) 4- Capacité aérobie VO2 et VMA : L'analyse comparative des valeurs de consommation maximale d’oxygène (VO2Max) au niveau des différents groupes montre une baisse nette (statistiquement très significatif) de ce paramètre. Cette diminution du VO2 Max se trouve en rapport direct avec l'accroissement du degré du surpoids (Voir figure N0 33). Ceci est encore justifié par les résultats de Novak L.P et coll (1978) qui montrent une corrélation très étroite entre consommation maximale d’oxygène et masse maigre. On établit également que la consommation d’oxygène déterminée au laboratoire ou par la performance dans une course de longue durée est inversement proportionnelle au pourcentage de graisse. (Ben Brahim F., 1992). VMA 0 VO2 Max Figure 34 : Valeurs moyennes relatives aux épreuves de la capacité aérobie chez les 2 sous-groupes Le retentissement mécanique de l'obésité sur la fonction ventilatoire a été clairement analysé par (Prefaut C.H et coll 1980). A partir d'une étude portant sur 27 sujets obèses sans antécédent respiratoire, les éléments suivants ont été rapportés : *diminution du volume de réserve expiratoire, conséquence d'une diminution de la compliance thoracique (80% des cas) ; 65 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice *hypoxie en rapport avec une augmentation de la différence alvéoloartérielle (50% des cas) ; *diminution de la capacité de transfert du CO2, qui serait liée à une altération de la distribution de la ventilation (20% des cas). Ces auteurs soulignent le caractère purement mécanique de ces modifications, en rapport avec l'épaisseur du panicule adipeux thoracique et abdominal, et leur réversibilité lors de la perte de poids. En effet, jamais on n'a pu constater une dysharmonie entre la capacité de performance cardio-pulmonaire et les dimensions des organes correspondants. Ainsi que le montrent les recherches de Gauer, (1997) publiés dans le livre manuel d'entraînement, le cœur et la fibre du muscle cardiaque chez l'enfant connaissent un développement harmonieux au cours de la croissance et de l'entraînement. Le nombre des fibres du muscle cardiaque reste constant chacune d'elles s'allonge et s'épaissit. Le rythme cardiaque se ralentit au fur et à mesure que les fibres s'allongent. La cavité intérieure du cœur augmente de volume sous l'effet de la croissance combinée avec l'entraînement, ce qui augmente aussi le volume d'éjection systolique. Le travail cardiaque devient donc à la fois plus efficace et plus économique. En effet les dimensions du corps et, en étroite corrélation, avec elles la capacité d'absorption maximale d'oxygène augmente avec l'âge aussi bien chez l'enfant que chez l'adolescent. Chez les adolescents de sexe masculin, on est surtout frappé par l'augmentation simultanée de la masse musculaire : la part des muscles augmente de 27 à 40 % pendant la puberté, la testostérone provoque une élévation du taux d'enzymes produisant entre autres une amélioration de la capacité de travail musculaire anaérobie. (Israïl S., 1977 ) L'importance d'une formation orientée en priorité vers l'endurance tient également à ce que c'est précisément durant l'enfance et l'adolescence que les progrès de la capacité d'endurance se répercutent sur d'autres facteurs de la performance physique comme la vitesse, la force-vitesse, l'endurance, la force, la force-endurence et l'adresse. (Weineck J., 1986). Pour récapituler, au niveau des épreuves fonctionnelles on constate une altération générale des différentes aptitudes motrices appréciées. Ainsi les performances réalisées lors des différentes épreuves proposées baisse d'une façon significative voire même très significative parallèlement à l'augmentation du BMI (Voir figure N035 et 36). Ce qui nous amène à conclure que la surcharge pondérale entrave indéniablement presque toutes les composantes de l'aptitude motrice générale. Profil de force 66 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 1 ,50 1 ,00 0 ,50 0 ,00 -0,50 -1,00 -1,50 "SM" S.B.F I.G.F D.Q D.L "SI" S.L.S.E "N" R.S.A "D" D.M.G D.M D -2,00 Figure 35 : Profil des paramètres de forces de tous les groupes (Déficitaires "D", Normaux "N", en Surcharge Modérée "SM" et en Surcharge Importante "SI" ) Profil moteur 1 ,00 0 ,50 0 ,00 -0,50 -1,00 -1,50 -2,00 EQ "D" "N" "SM" "SI" F.T F.P Nav VO2 Max VMA Figure 36 : Profil des paramètres d’aptitude motrice de tous les groupes (Déficitaires "D", Normaux "N", en Surcharge Modérée "SM" et en Surcharge Importante "SI" ) V- ANALYSE DES INTER-CORRELATIONS : 1- Dimension anthropométrique : Au niveau des dimensions anthropométriques, les coefficients de corrélation les plus élevés sont enregistrés entre le périmètre de l'abdomen (P.A.), les quotients de massivités et le BMI. De plus on remarque que ces quotients sont très corrélés entre eux, ce qui implique que la surcharge 67 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice pondérale se manifeste par une accumulation d'un surplus de masse grasse qui se répartit d'une manière presque uniforme au niveau des régions mesurées provoquant une augmentation du volume des différents segments du corps (Voir figure N037). Ceci coïncide avec les observations retenues par Thoumie P.H et Duchemin M. (1989)selon lesquelles : « chez l'obèse l'émoussement des repères osseux rend difficile leur observation. Ainsi, l'emoussement du rachis rend difficile l'observation des déviations axiales et sagittales ». Cependant les faibles coefficients de corrélation entre le BMI et les mesures en longueur confirment la constatation déjà annoncée qui stipule que le développement en longueur du corps semble s'échapper de l'action négative de la surcharge pondérale. 2- Plis cutanés : A ce niveau, on constate que tous les plis, la masse grasse et la masse maigre sont fortement corrélés non seulement avec le BMI mais aussi entre eux. Ce qui induit que l'évolution du degré d’excès pondéral est provoquée par une augmentation de la quantité de la masse grasse (M.G). En effet, cette augmentation est due essentiellement à l'accroissement de l'épaisseur de la panicule adipeuse sous cutanée, au détriment de la masse maigre (M.M) (Voir figure N038). Une corrélation très forte est notée par Benkhalifa F. et coll (1994) lors d'une étude sur 1875 sujets obèses entre l'indice de corpulence (I.C) et la masse grasse d'une part et ce même indice et les plis cutanés d'autre part. Ce qui justifie nos résultats ainsi que nos déductions. Tableau N031 : Valeurs des intercorrélation des paramètres de l’adiposité I.C. M.G. IC 0,84*** MG 0,84*** - Pli. subscap 0,78*** 0,69*** Pli. tricip 0,71*** 0,63*** *** : p < 0,001 3- Capacités de force : L'analyse de la matrice des inter-corrélations montre que toutes les épreuves de dynamométrie sont significativement corrélées (à P < .001) entre elles. On constate de plus que la force dynamométrique de la main droite (D.M.D) et celle de la main gauche (D.M.G) sont plus corrélées avec le BMI que la dynamomètrie lombaire (D.L). (Voir figure N039). Cependant, il n'y a pas de corrélation statistiquement significative entre la dynamométrie quadricipitale 68 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice (D.Q) et le BMI. A l'issu de ces observations on peut dire que l'augmentation de la prise de poids s'accompagne d'un accroissement de la force absolue et plus particulièrement de la force des membres supérieurs. En outre, on note un coefficient de corrélation très fort (0,83) entre D.M.D et D.M.G. Il convient de relever de plus que toutes les épreuves impliquant le transport du poids du corps sont hautement corrélées entre elles, mais en même temps négativement corrélées (à P < .001) avec le B.M.I. Ceci rejoint nos constations précédentes qui stipulent que l'augmentation de la surcharge pondérale est accompagnée par un gain en force absolue surtout au niveau des bras et une baisse d'autres qualités de force surtout où il y a transport de la masse corporelle. Ceci coïncide avec les recherches de Boothby et Sandifort, publiées par Weineck J.(1997) qui signalent que le coût énergétique de plusieurs formes d'activités physiques augmente proportionnellement avec la masse corporelle, ils arrivent même à déterminer la dépense énergétique en fonction de la surface corporelle. Cette dernière est déterminée suivant un normogramme Il est à signaler qu'il existe une corrélation très significative à P < .001 entre la dynamométrie quadricipitale et l’épreuve du saut longueur sans élan, ce qui paraît évident vu que cette épreuve sollicite plus la force des membres inférieurs. Des résultats similaires ont été obtenus par Ben Brahim F. (1992) où la force explosive et la force dynamique diminuent en relation avec le surpoids. 4- Aptitude motrice générale : A l’exception de la souplesse qui paraît statistiquement non corrélée avec le BMI, toutes les autres épreuves d'aptitude motrice générale sont négativement corrélées avec le BMI. Il est tout à fait logique de voir cette corrélation négative vu que le faible résultat dans l'un des facteurs d'exécution entraîne un autre, car ces performances motrices sont liées les unes aux autres (Voir figure N040) D'ailleurs Bar.OR.O. (1987) a confirmé que pour les paramètres de l'aptitude motrice, où le poids entre en jeu, la performance diminue beaucoup plus chez les sujets fortement et moyennement obèses que chez les sujets à pourcentage de graisse normal. On signale enfin, une forte corrélation entre l'indice générale de force (I.G.F) et le VO2 Max ; ceci paraît évident vu une augmentation de la masse musculaire entraîne une meilleure consommation d'oxygène. Le rapport entre masse musculaire et le VO2 étant bien connu. ( Macek M. et coll, 1971). 69 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 70 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 71 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice CONCLUSION Cette étude traite l'effet de la surcharge pondérale et ses effets sur le développement anthropométrique et l'aptitude motrice des jeunes élèves âgés de 16 à 20 ans. Dans ce travail trois groupes ayant différents degrés de surpoids ont été étudiés. Le troisième groupe a été subdivisé en deux sous-catégories : surcharge modérée et surcharge importante. Dés le départ nous avons relevé des différences significatives entre les trois groupes ainsi qu'entre les deux souscatégories concernant surtout les mesures circonférencielles. En effet, les normaux pondéraux présentent un bon profil somatique et de meilleures prédispositions à la pratique des taches impliquées par l'évaluation des aptitudes motrices. Concernant le développement anthropométrique, à l'exception des mesures en longueur qui sont beaucoup plus sous la dépendance de la déficience pondérale, tous les autres paramètres appréciés sont globalement affectés par la surcharge pondérale. Ainsi au niveau des mesures circonférencielles effectuées, les résultats obtenus témoignent d'un accroissement des différents périmètres traduisant une morphologie de plus en plus importante en fonction du degré de surcharge pondérale. De même la morphologie de nos sujets en surcharge pondérale importante et en surcharge modérée se distingue par un accroissement pondéral dû essentiellement à la teneur en masse grasse qui croit très significativement en relation avec cette prise de poids. Concernant les mesures des plis cutanés, on enregistre une augmentation progressive (statistiquement TS à P<.001) de l'épaisseur de la panicule adipeuse parallèlement à l'évolution du BMI. En effet, l'épaisseur de la panicule adipeuse est traduite par un pourcentage de graisse de plus en plus élevé en fonction du degré de surpoids. Bien que nous connaissons que c'est lors du développement de la carrure, dans la deuxième phase de la puberté, avec augmentation très marquée de la masse musculaire, que l'entraînabilité de la force est optimale (Weineck J., 1997), nous remarquons, en outre, que les performances des différentes épreuves de force régressent parallèlement à l'évolution du BMI. En effet, la force explosive mesurée par le SLSE, la force relative traduite par l'IGF, la tonicité abdominale évaluée par le RSA et la force statique de maintien appréciée par la SBF décoraient au fur et à mesure que le degré de surcharge pondérale augmente. Ceci est attribué sans doute à l'accroissement de la masse adipeuse et au manque d'exercices musculaires. 72 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Ces mêmes facteurs sont à l'origine des faibles résultats réalisés dans les épreuves de vitesse et de coordination motrice tel que la course navette et frappe de plaques. Selon Hoffmann A. et coll (1975) la vitesse s'améliore avec l'âge et ceci est lié en première ligne à l'amélioration de la motricité générale. Israel S. (1977) admet la possibilité que le profil définitif des bases biologiques de la vitesse s'établisse très tôt ce qui revient à dire : ce qui n'a pas été développé en temps utile ne peut être rattrapé par la suite. Outre, dans le test d'équilibre la baisse des performances reflète l'effet négatif de la surcharge adipeuse qui se manifeste par une difficulté croissante de supporter ou de déplacer son poids du corps. Pour ce qui est la capacité cardiopulmonaire, on note que la consommation maximale d'oxygène est entravée par l'évolution de l'excès pondéral. En effet, Laure P. (1993) signale que chez l'obèse le VO2 max est inversement proportionnelle au pourcentage de masse grasse. Ainsi, au niveau du profil moteur, nous remarquons que la régression dans les performances motrices est généralisée pour toutes les épreuves proposées (à l'exception de la souplesse). Ici nous ne pouvons que confirmer Hollmann W. (1966), (interprété par Ksantini M., 1985) lorsqu'il souligne le rapport très étroit qui existe entre la vitesse de déplacement (course à pied), par exemple, et la vitesse de contraction musculaire, de la force de la musculature, de la coordination et de la vitesse de réaction. Cette régression est étroitement liée à la carence motrice due principalement à l'augmentation de la surcharge pondérale qui entraîne à son tour, un très faible bagage moteur. Ceci est encore affirmé par Weineck J. (1986) qui souligne : "qu'inversement, avec l'augmentation de la proportion en graisse, la capacité de performance motrice baisse, surtout dans les domaines sollicitant essentiellement la force musculaire, la vitesse et l'endurance générale". Toutefois, d'autres causes peuvent être à l'origine de ces mauvaises performances. En effet, comme le décrit Weinek J. (1986) la première phase pubérale qui commence à 11-12 ans, est marquée par des modifications impétueuses de l'existence physique telles que : l'irruption de la sexualité, la dissolution des structures infantiles, les modifications marquées des proportions, l'accroissement en taille et l'augmentation en poids ; tout ceci cause une sensible labilité psychique, largement alimentée par l'instabilité hormonale. L'intérêt pour le sport décroît, il y a un manque de motivation et l'activité sportive qui, à l'âge scolaire, était purement "vitale" subit une forte pression concurrentielle et recule dans l'échelle des valeurs. La forte augmentation de taille et de poids, qui produit parfois une détérioration du rapport poids-force, détermine le plus souvent une décrue de la capacité coordinatrice de performance. 73 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice Nous arrivons ainsi à conclure que la surcharge pondérale produit des changements bien définis aussi bien sur le plan morphologique et moteur que fonctionnel illustré par une altération de la consommation maximale d'oxygène. Toutes ces observations et conclusions nous obligent à penser au rôle et à l'action de l'activité physique scolaire quotidienne dans la prévention et le traitement des effets néfastes de la surcharge pondérale. Enfin, si l'exploration clinique et physiologique est indispensable, il ne faut pas négliger la composante physique ou motrice. Car dans l'obésité tout comme dans le sport de haut niveau, les résultats obtenus lors de la pratique d'exercices nécessitent une étroite osmose entre somatique et motricité. Dans une perspective de développer les recherches que nous avons entamés, nous suggérons de reprendre l'évaluation du développement moteur en relation avec les fractions tissulaires de la masse corporelle : [Masse Maigre/Masse Adipeuse] et cela en recourant à des investigations fonctionnelles plus approfondies touchant les adaptations hormonales, ce qui permettrait d'élucider les mécanismes les plus intimes qui sont à la base de l'adaptation de l'organisme considéré comme potentiel essentiel de l'accommodation de l'être humain aux modifications de son environnement vital. 74 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 75 Surcharge Pondérale et Aptitude Motrice 76