SUR LA MéTALLERIE ET LES GARAGES AUTOMObILES
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SUR LA MéTALLERIE ET LES GARAGES AUTOMObILES
Prévention mission PRÉVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS CAISSE GÉNÉRALE DE SÉCURITÉ SOCIALE DE LA RÉUNION Revue trimestrielle - Éditée par la CGSS de La Réunion - septembre 2010 - Numéro 50 ACTIONS RÉGIONALES, MÉTALLERIE ET GARAGES AUTOMOBILES GUIDE D'ÉVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS DANS LES MÉTIERS DE GUIDE D DES RISQ'ÉVALUATION UES PROF DANS LE ESSI S MÉT IERS DE ONNELS L'automobile La mét allerie CGSS LA RÉUNION - 2010 P2 / CHSCT CMM. La sécurité, c'est l'engagement de tous P3 / Nos Droits P4 - 5 / Dossier : Actions régionales sur la métallerie et les garages automobiles CGSS LA RÉUNION - 2010 P6 / Entreprise FMP-La Forge : La sécurité est un élément essentiel Garage Pilote : Une mise aux normes pour tous P7 / Partenaire L’avis de quatre partenaires P8 / BLOC NOTES C.G.S.S. Réunion LA LIGNE PRÉVENTION éditorial Les actions de prévention réalisées par branche professionnelle ont montré, par le passé, leur efficacité et leur portée : tel employeur ne se sent pas « particulièrement visé » par les organismes de conseil ou de contrôle, sait que ses collègues/concurrents sont concernés comme lui, et est entraîné par la dynamique collective de prévention. Le Mot du CHSCT cmm LA SECURITE, C’EST L’ENGAGEMENT DE TOUS Entretien avec Eric Brodelle – Directeur logistique et qualité de CMM En 2008, la grande distribution avait été la cible pour une telle action : des statistiques inquiétantes, notamment en matière de maladies professionnelles et de TMS, avaient conduit la Direction de la Prévention des Risques Professionnels de la CGSS à y réaliser une action d’envergure. Avec son prolongement en 2009, c’est 100 % des établissements qui auront ainsi été « bénéficiaires » d’un audit prévention. En 2009, toujours guidés par les résultats du risque, la CGSS et ses partenaires avaient orienté l’action vers les artisans du bois. Un tissu de micro-entreprises très dispersées empêchait a priori d’être aussi présents sur le terrain que nous l’avions été dans la grande distribution. Mais la troupe des auditeurs a été plus importante : avec ses partenaires, qui ont pris une part importante dans les audits, la CGSS a pu couvrir plus de 25 % du secteur. Les partenaires sociaux ont adopté, à La Réunion, un plan régional d’actions pour la période 2009-2012. Les institutions engagées dans l’action de prévention ont choisi deux actions de ce plan pour rééditer des actions partenariales comme celle de 2008 et 2009. Ce sont les secteurs de la réparation automobile et de la métallerie qui ont été choisis. Ce numéro de Mission Prévention est consacré à l’action dans ces deux secteurs. Les objectifs y seront décrits, en termes de couverture du secteur (donc d’audits réalisés), et en termes d’aides et de production d’outils au bénéfice des professionnels. Un technicien en plein travail de réparation sur le site de Saint-Denis Mission Prévention : Comment est constitué votre CHSCT ? Créée en 1898, la CMM est aujourd’hui spécialisée dans la distribution automobile, la réparation et la vente de pièces de rechange. Elle emploie près de 200 salariés répartis sur huit établissements dont quatre sites principaux : trois concessions et un nouveau centre logistique basé au Port depuis janvier 2010. Son CHSCT compte un salarié sur ces trois concessions principales et un salarié basé au siège. Nous avons opté pour des personnes particulièrement sensibilisées à la sécurité. Les trois membres des concessions travaillent au service après-vente, car c’est dans ce secteur de notre activité que les risques sont les plus importants. Notre activité de réparation automobile n’est cependant pas considérée comme une activité à haut risque. Alain IGLIKI MP : Comment fonctionne-t-il ? Mission Prévention vous ouvre une page ! Vous avez des questions, des suggestions, des remarques à nous faire partager… n’hésitez pas à nous écrire… CGSS - Prévention Rubrique Courrier des lecteurs 4 Bd Doret - 97704 Saint-Denis CEDEX 09 Mail : [email protected] LA LIGNE PRÉVENTION 2 Le CHSCT se réunit une fois par trimestre. Nous essayons de nous retrouver chaque fois sur un site différent ; ainsi en un an, avonsnous fait un tour d’horizon complet de nos installations. Les salariés ont à leur disposition un cahier qui permet de faire part à leur directeur de toute anomalie ou revendication en terme de sécurité. Ce dernier est un relais auprès du CHSCT. En tant que directeur logistique et sécurité, je suis animateur de la sécurité au quotidien. Je suis souvent sur site. Aujourd’hui, le message de la direction vis-à-vis des membres du CHSCT c’est : « appropriez-vous votre mission, agissez… Nous vous donnons carte blanche et les moyens nécessaires en temps et en budget pour optimiser la sécurité dans l’entreprise. » MP : Quelle est l’implication de la direction ? La sécurité est vraiment une priorité pour la direction, c’est un véritable engagement. Nous y veillons au quotidien et réagissons immédiatement. Nous mettons tout en œuvre pour résoudre au plus vite et au mieux tout éventuel incident. Nous réalisons une évaluation complète des risques tous les ans. Chaque responsable de site a la responsabilité de la mise en œuvre des moyens de sécurité. J’organise en central, la mise en place de l’ensemble des contrats (entretien, contrôles annuels obligatoires…). Par exemple, nous devons effectuer un contrôle annuel de l’ensemble des installations électriques, or, nous avons instauré un contrôle trimestriel. C’est énormément de travail et d’informations, mais cela nous aide à travailler pour l’avenir, à prévoir, à prévenir. Nous sommes extrêmement vigilants et souhaitons être encore plus dans la prévention. Nous avons choisi de mettre le salarié au cœur de notre démarche qualité, et cela ne peut se faire sans un réel engagement. Au-delà de tous ces risques, il ne faut pas négliger le risque routier qui est, à La Réunion comme en métropole, la première cause d’accidents mortels du travail. Aussi notre nos droits Jurisprudence PORTÉE DE L’AVIS D’INAPTITUDE DU MÉDECIN DU TRAVAIL COUR DE CASSATION (chambre sociale)- 10 novembre 2009 – Pourvoi N°08-42674 (Arrêt consultable sur le site http://www.legifrance.gouv.fr) Un salarié avait été engagé en qualité d’agent de production, fonction comportant de multiples tâches manuelles. Après une période de suspension de son contrat de travail, le salarié a fait l’objet de deux examens médicaux de reprise. À l’issue de ces visites, le médecin du travail a déclaré le salarié apte avec certaines restrictions, notamment l’interdiction de manutentions difficiles, de travaux bras en l’air ou de ponçage, et orientation vers des travaux légers et divers de lustrage ou de retouche. Sur le fondement de cet avis médical, l’employeur a procédé au licenciement du salarié pour inaptitude professionnelle. Ce dernier a alors saisi le tribunal aux fins de voir condamner son employeur au paiement d’une somme à titre de dommages et intérêts pour licenciement abusif. entreprise est fortement impliquée aux côtés de la CGSS et l’ASSER : Association entreprendre pour la sécurité routière au travail. MP : Quels sont les principaux risques dans votre activité ? Ils concernent principalement la manipulation de certains produits, l’utilisation de moyens de levage (des ponts élévateurs), le port de charges, les chutes, l’utilisation ponctuelle de presse pour des réparations mécaniques… Chaque salarié dispose bien entendu de son kit EPI complet. Nous avons investi dans de nombreux matériels permettant de limiter au maximum les risques de TMS : chariots, girafes pour soulever des équipements lourds… Nous avons aussi intégré la démarche sur le risque électrique des véhicules hybrides (haute tension), nécessitant des habilitations spécifiques pour la mise en sécurité de ces véhicules. Leader sur le marché, nous avons mis en circulation plus de 400 Prius Toyota à La Réunion. Deux salariés sont donc partis en formation en Métropole afin d’obtenir les habilitations. Une seconde phase de formation s’est déroulée récemment en interne afin d’attribuer de nouvelles habilitations. Et cette démarche dépasse largement les frontières de l’entreprise : notre référent technique réalise une campagne d’information auprès du SDIS et de toutes les casernes de pompiers. Nous avons préparé des livrets et une présentation Powerpoint pour indiquer les bonnes manipulations afin qu’ils puissent intervenir en toute sécurité lors d’un accident impliquant un véhicule hybride. La cour d’appel a rejeté la demande du salarié aux motifs que les restrictions posées par le médecin du travail rendaient bien impossible le maintien du salarié dans son emploi, ou dans un autre emploi, sans modification de son contrat de travail. Elle en avait déduit que sous couvert d’aptitude avec restrictions, ce salarié avait été déclaré par le médecin du travail, inapte à son emploi. En d’autres termes, la cour d’appel avait requalifié l’avis d’aptitude avec réserves, en cas d’inaptitude et avait estimé que le licenciement du salarié était justifié. Le salarié forme alors un pourvoi en cassation. La Cour de cassation accueille la demande du salarié et censure la cour d’appel. Elle expose que l’employeur ne peut procéder au licenciement pour inaptitude et impossibilité de reclassement que lorsqu’il a été déclaré inapte par le médecin du travail, seul qualifié pour déterminer si le salarié doit être, compte tenu des conditions d’exécution de son travail et des possibilités ou impossibilités d’aménagement de son poste, considéré comme définitivement inapte à son emploi. Le juge judiciaire ne peut pas substituer son appréciation à celle du médecin du travail. 3 DOSSIER action régionale sur la métallerie et les garages automobiles Pour la troisième année consécutive, la CGSS mène une grande campagne de sensibilisation aux risques professionnels à l’échelle d’une branche d’activité. Après la grande distribution il y a deux ans et les métiers de la 2e transformation du bois ciblés l’an dernier, ce plan d’actions s’adresse cette année aux garages automobiles et aux entreprises de métallerie. et ne peuvent donc pas toujours mettre en place une organisation efficace dans le domaine de la prévention. Or, les risques sont nombreux et très variés, aussi en résulte-t-il un taux de fréquence des accidents supérieur à la moyenne nationale. De plus au-delà des réglementations qui s’imposent aux employeurs, le « combat » pour l’amélioration de la sécurité et des conditions de travail des salariés rejoint et renforce celui de la qualité du travail et de la productivité », complète Mathieu. Un important partenariat Romain Defrance Réalisation d'un audit métallerie Cette opération s’inscrit dans les orientations de prévention des Comités Techniques Nationaux de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie qui s’engagent sur des cibles prioritaires. En effet pour les années à venir, la CAT-MP a demandé que les actions de prévention soient concentrées sur des cibles prioritaires. Cette stratégie, qui sera déployée jusqu’en 2012, vise à obtenir des résultats tangibles de réduction des risques professionnels. Le Plan national d’actions coordonnées (PNAC) 2009-2012 qui cible quatre risques et trois secteurs d’activités définit un socle d’actions à conduire dans toutes les régions. Il est complété par des Plans d’actions régionaux (PAR), élaborés à partir des priorités de prévention définies par les Comités techniques nationaux (CTN), en tenant compte des spécificités du tissu économique de chaque région. C’est ainsi que la CGSS de La Réunion a notamment retenu d’une part les entreprises de métallerie et d’autre part, celles de réparation automobile. Elle entend sensibiliser les premières sur la prévention des risques, en particulier les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) et les fumées de soudage, et les accompagner, y compris par des aides financières simplifiées, dans leurs actions de prévention. Dans le domaine de la réparation automobile, elle souhaite, par des visites sur site et des incitations financières, amener ces entreprises LA LIGNE PRÉVENTION 4 à analyser leurs risques, à mettre en œuvre des mesures de prévention des TMS et à réduire l’exposition aux agents Cancérigènes, Mutagènes et Reprotoxiques (CMR) dus en partie aux gaz d’échappement et aux poussières. 200 entreprises auditées Tout comme l’an dernier, la CGSS de La Réunion a fait appel à des étudiants du Groupe ISA de Lille pour coordonner cette étude. Romain Defrance et Mathieu Staebler, actuellement en Master I environnementaliste consacrent donc leurs cinq mois de stage à cette démarche de prévention des risques professionnels. « Les orientations générales ciblaient principalement la chaudronnerie et plus particulièrement les fumées de soudage, mais nous avons élargi notre étude à tout le secteur de la métallerie. Cela va de la serrurerie à la charpente métallique en passant par la menuiserie et la ferronnerie. Nous avons ciblé les petites et très petites entreprises (moins de 50 salariés). Sur les 330 entreprises du secteur ayant au moins un salarié, nous en avons audité une centaine », explique Romain. « Nous avons également audité 100 des 370 entreprises de réparation automobile ayant des salariés (versus artisan seul). Le secteur de la réparation automobile est constitué de très nombreuses TPE. Les responsables doivent assurer seuls de très nombreuses fonctions L’étude a impliqué cette année un grand nombre de partenaires : la Chambre de Métiers et de l’Artisanat dont la plupart de ces entreprises sont des ressortissantes, les deux services de santé au travail (SISTBI et Intermétra) et le Centre de gestion (qui intervient au sein des collectivités territoriales réunionnaises). Chacun de ces partenaires a réalisé un certain nombre d’entretiens sur le terrain grâce à une grille d’audit réalisée par Romain et Mathieu. L’Éducation Nationale s’est elle aussi associée à cette opération en vue d’intégrer dans ses programmes, les modules d’enseignement permettant de sensibiliser au mieux jeunes et adultes en formation à la sécurité. « Pour ce qui est de la méthodologie, nous avons tout d’abord envoyé un courrier d’information à toutes les entreprises concernées. Nous avons ensuite préparé en concertation avec tous les partenaires de l’étude, une grille d’audit composée de trois parties, une série de questions en tête à tête avec le chef d’entreprise et deux séries de questions-observations réalisées in-situ dans les ateliers », expliquent Mathieu et Romain. À l’issue de la visite l’auditeur rapportait la grille d’audit aux deux stagiaires qui se chargeaient d’analyser les résultats. Un compte-rendu était alors envoyé à l’entreprise. Elle pouvait ainsi d’ores et déjà bénéficier d’un premier état des lieux en matière de prévention des risques et de préconisations générales. Des livrets de prévention très pratiques GUIDE D'ÉVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS GUIDE D'ÉVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS DANS LES MÉTIERS DE DANS LES MÉTIERS DE L'automobile La métallerie CGSS LA RÉUNION - 2010 CGSS LA RÉUNION - 2010 Particulièrement didactique, chaque livret d’une trentaine de pages, comporte quatre parties. Test de résonance Mathieu Staebler Vers une démarche de prévention autonome S’il est difficile à l’heure où nous rédigeons ces lignes, l’étude n’étant pas terminée, de donner des premières tendances, quelques points ont toutefois déjà été mis en évidence. Parmi eux, la méconnaissance de risques importants, comme l’utilisation de certains produits chimiques (peinture, solvant ou résine) ou les dangers liés aux poussières de ponçage dans les garages. Dans la métallerie, on note l’absence dans beaucoup d’entreprises de dispositif de captage des fumées de soudage qui sont pourtant irritantes et toxiques, voire à potentialité cancérigène… De façon générale, on note le manque d’information et de formation. Cette étude a pour but, certes de faire un état des lieux de ces deux secteurs en matière de sécurité et de santé, mais aussi de mettre en place des outils pour que les entreprises puissent avoir une démarche de prévention autonome. Ainsi le 26 août et le 2 septembre, des matinées de restitution permettront d’accueillir les entreprises de métallerie, puis les garages. À cette occasion, seront présentés les résultats de l’audit, les statistiques, mais aussi et surtout les améliorations possibles et les documents de sortie élaborés par Romain et Mathieu. De vrais outils de prévention Les deux élèves de l’ISA ont voulu faciliter la vie des chefs d’entreprises en leur proposant des outils vraiment pratiques. Ils ont donc créé un livret par secteur. « Ce document s’adresse au chef d’entreprise en tant qu’outil pour la mise en place d’une organisation efficace dans le domaine de la prévention des risques professionnels. Au-delà du respect de la réglementation qui s’impose aux employeurs, l’enjeu d’une démarche pour l’amélioration de la sécurité et des conditions de travail des salariés rejoint et renforce celui de la qualité du travail et de la productivité » précisent-ils. Ils ajoutent d’ailleurs en préambule de ces documents : « Vous trouverez dans cette brochure les questions auxquelles vous devez répondre pour satisfaire aux exigences en matière de sécurité santé pour vos salariés. Ce document vous aidera également à réaliser une évaluation de vos risques professionnels imposée par l’article L4121-1 du code de travail. Il vous aidera en outre à réaliser votre Document Unique et à faire en sorte que celui-ci devienne un document de gestion pour la sécurité de vos salariés. » En plus du livret, Romain et Mathieu ont mis au point un support excel, véritable outil d’aide et de suivi accompagnant le guide. Il permet au chef d’entreprise d’effectuer un suivi des vérifications périodiques et des formations du personnel, et de réaliser des fiches risques pour les produits chimiques ainsi que l’évaluation simple et rapide grâce à ce support informatique des risques dans son atelier. Ce qui permettra alors de constituer le Document Unique de l’entreprise. u I. Repérer, identifier et évaluer les risques Aide à identifier les situations de dangers et les phénomènes dangereux auxquels peuvent être confrontés les salariés. Une fois l’identification faite, elle permet de les évaluer et de les coter selon les critères de gravité, de protection, de temps d’exposition, d’environnement et de compétences. u II. Classer les risques Cette étape permet de prioriser certaines situations par rapport à d’autres en fonction de la note obtenue précédemment. Donner un numéro de risque croissant en allant de la situation ayant obtenu la note la plus importante à la plus petite. Classement qui permet de mettre en avant les actions prioritaires et donc de développer son programme d’actions. u III. Planifier sa démarche de prévention À l’aide de la notation des risques identifiés, on fait ressortir les actions préventives prioritaires à mener. On planifie des actions pour traiter les situations de dangers en commençant par le risque n°1. u IV. Documents Pratiques Des fiches pratiques et informations utiles pour aider le chef d’entreprise dans sa démarche de prévention, afin d’améliorer la sécurité et les conditions de travail au sein de l’établissement. Exemples de fiches pour la métallerie : La prévention des risques des fumées de soudage ; Les bonnes pratiques du soudeur ; Les bonnes pratiques de manipulation ; Les aides financières de la CGSS ; Les principales formations sécurité… Exemples de fiches pour les garages : La prévention des risques chimiques en carrosserie et mécanique ; Conseils pratiques pour limiter les nuisances liées aux bruits ; Les aides financières de la CGSS ; Les principales formations sécurité… 5 Entreprise FMP-La Forge La sécurité est un élément essentiel Fort de 35 ans d’expérience en soudure/métallerie/chaudronnerie, André Peux a créé une entreprise de chaudronnerie, La Forge, et une de métallerie, FMP (Ferronnerie Métallerie Production). Homme de rigueur, il met un point d’honneur à ce que ses collaborateurs œuvrent en toute sécurité. Equipe de la métallerie LaForge « La Forge a été créée en 1989. Ses 8 salariés réalisent des travaux de chaudronnerie : coffrages et moules béton en acier et pièces de 500 kg à 3 tonnes. Les 4 salariés de FMP effectuent des travaux plus légers : portillons, portails, clôtures… En 2001, La Forge s’est installée dans un atelier plus vaste et mieux adapté à la réalisation de grosses pièces, pour laquelle nous nous sommes équipés d’un pont roulant de 5 t. Ce bâtiment posait un problème d’écho. En faisant appel à la CGSS, j’ai pu obtenir une solution adaptée et une participation financière de 20 % pour réaliser les installations nécessaires. La sécurité individuelle et collective est une de mes priorités. Mon expérience professionnelle de 15 ans en Métropole, dans une entreprise très « carrée » en matière de sécurité, m’a encouragé à appliquer les règles de sécurité. J’ai été administrateur à l’Arvise et les cas de salariés victimes de TMS ont souvent été abordés. Je me sentirais responsable s’il arrivait un accident à un de mes salariés. L’atelier dispose de zones bien déterminées (passage, rangement, stockage…), une signalétique sécurité et chaque salarié possède son kit EPI. Dans notre métier, le danger est omniprésent. Aussi des stages de sensibilisation et de formation sur la sécurité sont régulièrement dispensés aux salariés. J’essaie d’appliquer au fur et à mesure les normes de sécurité. Il m’est difficile de mettre en place toutes ces règles, car les investissements sont coûteux et la conjoncture économique me ralentit dans mes projets. J’ai réalisé le Document Unique avec la Chambre de Métiers. J’ai aussi réuni le Groupement des métalliers pour les sensibiliser notamment aux risques liés aux fumées de soudure. Je compte me rapprocher de la CGSS afin d’obtenir une participation financière pour l’achat de masques de protection adaptés. Nous avons tous un seuil de rentabilité, un rapport prix/sécurité. Quoi qu’il en soit avant de choisir le matériel pour les soudeurs, j’irai à un salon en Métropole pour récolter les informations à la source. » Garage Pilote Une mise aux normes pour tous Le garage Pilote dispose d’une équipe de quinze personnes réparties sur deux sites. Suite à d’importants investissements, il est aujourd’hui aux normes européennes en matière de sécurité et d’environnement dans tous ses domaines d’intervention : mécanique, sablage, peinture industrielle, métallisation… Rencontre avec Charles Alagama, son gérant « Auparavant nous réalisions les travaux de peinture et métallerie à l’air libre. Nous nous sommes équipés à Sainte-Clotilde d’une cabine de peinture pour les véhicules courants et avons investi à Saint-Benoît dans une unité de métallisation, sablage et peinture pour les gros engins de chantier et les poids lourds. Nous avons également fait l’acquisition d’un gros engin de levage, installé un poste privé EDF et réalisé d’importants travaux pour répondre aux exigences que nous imposaient les autorités en termes de sécurité et de protection de l’environnement. Au total nous avons investi plus d’1,6 million d’euros. Mais malgré une aide de LA LIGNE PRÉVENTION 6 200 000 € de la CGSS et un prêt à taux zéro accordé par la Région Réunion, cet investissement reste très lourd et notre souci c’est que tous nos concurrents qui ne sont pas aux normes bradent les prix. Nous voudrions donc un label de qualité CGSS ou autre. Régulièrement formées nos équipes travaillent en toute sécurité. Les cabines de peinture sont équipées de filtres spéciaux et de tous les dispositifs nécessaires pour optimiser les conditions de travail de l’opérateur. Chacun dispose d’un masque climatisé de dernière génération. Grâce aux pistolets hydrostatiques les pertes de peinture (20 à 30 % en moins) et donc la toxicité sont moindres. Peintres et sableurs sont équipés de chaussures spéciales, de gants, etc. Toutes nos machines sont contrôlées tous les six mois, l’élingue vérifiée une fois par an… Nos cabines sont dotées de systèmes de recyclage des déchets. Nous stockons ensuite ces déchets dans des bennes que récupère la Star. Nous travaillons également avec des sociétés spécialisées pour le recyclage des huiles, des batteries, des carcasses de voitures… Nous avons fait de gros efforts pour répondre aux normes les plus draconiennes en matière de sécurité et de protection de l’environnement et espérons que ces efforts seront distingués par les instances concernées. » PARTENAIRE L’avis de quatre partenaires Les audits « garage » et « métallerie » ont fait l’objet d’un partenariat entre la CGSS, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, le Centre de Gestion et les deux services de santé au travail, SISTBI et Intermétra. sur les domaines traités et de faire connaître plus en profondeur aux auditeurs la richesse du secteur public. Grâce aux résultats des audits, nous pourrons en tant que conseiller en santé et sécurité au travail assister les collectivités auditées à définir un plan d'actions en vue de lever leurs observations et pourquoi pas étendre cette campagne à d'autres entités intéressées. Au vu de cette expérience très enrichissante et profitable pour nous tous, nous sommes sans aucun doute prêts à reconduire cette démarche. » Intermétra M. Louguet - Directeur général La métallerie, un métier exaltant mais qui nécessite des protections particulières. Chambre de métiers et de l’artisanat Corine Dubois – Responsable Qualité Sécurité « Nous participons à ce type d’étude initiée par la CGSS pour la deuxième année consécutive. Le sujet retenu nous concerne à 200 %, car les 804 garagistes locaux sont des ressortissants de notre chambre consulaire. Nous sommes également concernés par la métallerie, nous avons en effet 696 ressortissants dans ce domaine. Quinze de nos conseillers d’entreprises ont été sensibilisés et bien préparés par les deux stagiaires de la CGSS avec lesquels nous avons eu un vrai dialogue. Ils ont audité 30 garagistes et 30 métalleries. Cette étude nous permet de faire un état des lieux du secteur et de savoir où en sont les artisans en matière de prévention. Grâce à la check-list, nous allons pouvoir réaliser des outils utiles et pratiques pour eux. Nous pourrons aussi les orienter et les conseiller pour obtenir les fonds que la CGSS va accorder à leur secteur. Nous allons pouvoir leur dire : "Nous faisons un diagnostic pour cerner vos besoins et nous vous accompagnons avec la CGSS. C’est vraiment un partenariat gagnant/gagnant/gagnant entre l’artisan, la Chambre de métiers et de l’Artisanat et la CGSS. Et tout ça au service de la diminution des risques." Les stagiaires ont innové avec la clé USB et des outils pratiques d’aide à la décision pour l’artisan. Nous pouvons dire aux artisans : "Vous nous avez consacré du temps, mais à la fin, nous vous donnons des outils pratiques." Ca correspond à ce que nous souhaitions. » Centre de gestion Claude Dupont - Directeur de la direction prévention hygiène et sécurité « C’est la première fois que le Centre de Gestion de La Réunion mène une telle démarche avec la CGSS, avec laquelle nous avons signé une convention partenariale l’an dernier. Cette convention est un rapprochement de nos deux institutions, une volonté commune de mener des actions de prévention générales ou thématiques au sein des collectivités territoriales réunionnaises. Nous poursuivons en effet avec l'ensemble des acteurs du Pôle Prévention des Risques Professionnels du CDG des objectifs communs. Dans le cas présent deux conseillers en prévention ont participé à cette campagne dès l’élaboration des outils d’audit et se sont investis avec les auditeurs de la CGSS auprès d'un échantillonnage imposé à savoir 4 collectivités dans le secteur Nord et 4 dans le secteur Sud. Le bilan est extrêmement positif. Cette expérience, nous a permis d'amplifier notre démarche de prévention, de partager avec les agents de la CGSS « L’évolution de la santé au travail va dans le sens collectif et préventif. Nous privilégions la prévention généralisée, plutôt que le suivi individuel du salarié. Nous envoyons plus d’ingénieurs en entreprise pour mener des actions de prévention. Il y a à La Réunion, un partenariat unique en France en matière de prévention qui réunit : la CGSS, les deux services de santé au travail, la DTEFP, le médecin inspecteur, le rectorat et l’Arvise. Nous menons des actions en concertation. La difficulté pour Intermétra, c’est que nous sommes avant tout tenu d’offrir un service à nos adhérents ; nous réalisons ce type d’audit parallèlement à nos activités courantes. Nos cinq IPRP gèrent ça en plus des demandes émanant de leur médecin. Nous formons donc actuellement des assistantes en santé au travail qui pourront faire de la métrologie pour analyser les risques. » Antoine Hoquette – IRPP coordinateur de l’action « Nous avons ciblé dix garages et dix entreprises de métallerie. Les secrétaires médicales suivant une formation d’assistante en santé au travail ont profité de cet audit pour s’aguerrir. Au sein d’Intermétra, notre idée c’est de toucher un maximum d’adhérents qui sont en demande d’informations. Ce type d’actions partenariales nous permet de travailler tous ensembles autour d’un objectif commun : réduire les ATMP (Accidents du travail et des maladies professionnelles). En multipliant le nombre de partenaires, on augmente le nombre d’entreprises visitées et on obtient ainsi des statistiques plus représentatives. » 7 BLOC-NOTES Publications de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) GARAGES ET AUTOMOBILES Véhicules fonctionnant au gaz naturel (Référence INRS ED 6003) Intervenir en sécurité - Les énergies alternatives devraient représenter, d'ici 2020, 20 % de la consommation de carburant dont la moitié impliquant le gaz naturel pour véhicules (GNV). Ce document, après avoir décrit les caractéristiques fondamentales du GNV, préconise les principales précautions et recommandations à suivre pour intervenir en sécurité sur les véhicules fonctionnant au GNV. Réparation et entretien des véhicules automobiles (Référence INRS ED 755) Ce livret aide les employeurs et les responsables d'ateliers à prendre des mesures préventives, afin d'améliorer la sécurité dans leur établissement. Le taux de fréquence des accidents de travail dans le secteur de la réparation automobile est supérieur à la moyenne nationale, tous secteurs confondus de la métallurgie. Cette activité comporte des risques très variés. Les responsables doivent assurer, le plus souvent seuls, les diverses fonctions de l'entreprise et notamment l'organisation de la prévention. Opérations d’entretien et de remplacement des pneumatiques (Référence INRS ED 961) L'entretien et la réparation des pneumatiques pour véhicules légers et véhicules industriels présentent des risques sur le plan professionnel. Cette brochure a été conçue pour servir de base à la mise en place d'une politique de prévention dans l'entreprise et d’outil de promotion des bonnes pratiques. Réparation des radiateurs automobiles (Référence INRS ED 752) Ce livret s'adresse aux PME-PMI ayant une activité de réparation de radiateurs soudés. Il a été établi par un groupe de travail constitué sous l'égide de la Caisse nationale de l'assurance-maladie (CNAM). Au sommaire : réparation des radiateurs automobiles (description et risques) ; aspects règlementaires ; techniques générales de ventilation ; solutions techniques ; hygiène… Véhicules au GPL (Référence INRS ED 111) Après avoir décrit les caractéristiques fondamentales des GPL, cette fiche pratique préconise les principales précautions et recommandations à suivre pour éviter ou limiter les risques liés à leur présence lors d'interventions sur des véhicules équipés au GPL. Toutes les interventions sur les réservoirs GPL doivent être réalisées par des personnes qualifiées ayant reçu une formation spécifique. Le commerce de pneumatiques « Ca roule… sans douleur » (Référence INRS ED 6062) Cette brochure est destinée à sensibiliser dirigeants et personnels des entreprises de ce secteur. Elle fait le point sur les risques physiques et les contraintes organisationnelles liés à cette activité, et expose les solutions existantes. MÉTALLERIE Fonderie aluminium, risques et prévention (Référence INRS ED 830) Cette brochure présente les principaux risques rencontrés dans les fonderies aluminium et les mesures de prévention adaptées. Il porte sur les risques majeurs spécifiques à ce type d'établissement, risques principalement liés à la manipulation de l'aluminium liquide, pouvant conduire à des brûlures graves et à des explosions aux conséquences catastrophiques. Presses pour le travail à froid des métaux (Référence INRS ED 783) Amélioration de la sécurité sur les presses en service dans le cadre de leur rénovation Ce guide (ED 783) aide les utilisateurs et les préventeurs à réaliser le diagnostic des presses, du point de vue de la sécurité, à définir les points sur lesquels elle peut être améliorée tout en prenant en compte les contraintes de la production. Il traite séparément du cas des presses à clavette, de celui des presses à embrayage à friction et de celui des presses hydrauliques. Il rappelle, en particulier, les principes de sécurité applicables à chacune de ces catégories ainsi que les protections correspondantes. La mise en œuvre des solutions ainsi retenues est traitée dans la brochure ED 782. Presses mécaniques pour le travail à froid des métaux (Référence INRS ED 782) Amélioration de la sécurité sur les presses en service dans le cadre de leur rénovation - Cette brochure (ED 782) propose des solutions techniques à mettre en œuvre pour améliorer la sécurité sur les presses lorsqu'elles ont été sélectionnées préalablement, grâce à l'utilisation du guide ED 783. Elle traite en particulier des prescriptions techniques communes applicables aux presses, quelle que soit leur technologie, ainsi que de celles qui concernent plus particulièrement les presses à clavette et les presses à embrayage à friction. Le béryllium (Référence INRS ED 5020) Les nombreuses propriétés du béryllium en font un matériau de choix dans de très nombreux domaines industriels. Bien qu'il soit généralement utilisé en faible quantité c'est un composant toxique à manier avec précaution. Cette fiche fait le point sur les risques liés à ses différentes utilisations ainsi que sur les possibles mesures de prévention à mettre en place. Le cobalt (Référence INRS ED 5011) Cette fiche synthétique rappelle les utilisations du cobalt, ses effets possibles sur l'homme ainsi que la réglementation en vigueur concernant la prévention de ces risques. Le soudage manuel à l’arc avec électrodes enrobées (Référence INRS ED 83) Cette fiche pratique donne une vision synthétique du principe de ce procédé, des risques associés, des mesures de sécurité et des moyens de prévention associés. Pour vos commandes de documentation, contactez la Direction de la Prévention des Risques Professionnels au 02 62 90 47 00 ou la Chargée de Mission au 02 62 90 47 09 ou par email en nous indiquant vos coordonnées [email protected] Mission Prévention est une publication de la CGSS Directeur de la publication : Jean Paul Phélippeau Rédacteur en chef : Alain Iglicki Photos : Service Prévention Rédaction : Fabienne Jonca - Coordination : Évelyne Rassi Mise en page et impression : Design System DL : n° 419