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Tout Sémio La sémiotique PDF générés en utilisant les outils open source mwlib. Voir http://code.pediapress.com/ pour plus d’informations. PDF generated at: Wed, 26 Aug 2009 15:47:17 UTC Contenu Articles Sémiotique 1 Sémiotique visuelle 7 Algirdas Julien Greimas 8 Carré sémiotique 11 Schéma actantiel 12 Schéma quinaire 14 Signe 15 Sémiologie 17 Narratologie 21 Diégèse 26 Références Sources et contributeurs de l'article 28 Source des images, licences et contributeurs 29 Licence des articles Licence 30 Sémiotique 1 Sémiotique Linguistique Disciplines : • Phonétique • Phonologie • Morphologie • Syntaxe • Lexicologie • Sémantique • Pragmatique • Dialectologie • Ethnolinguistique • Sociolinguistique • Psycholinguistique • → Sémiologie Théories : • Structuralisme • Glossématique • Fonctionnalisme • Guillaumisme • Tesnièrisme • Distributionalisme • Grammaire générative • Théories de l'énonciation La sémiotique est l'étude des signes et de leur signification. En français, le terme → sémiologie est souvent utilisé, avec la même signification. (voir l'article → sémiologie). A tort puisque le principe sémiotique se différencie de la sémiologie à partir de Charles Sanders Peirce. En effet celui-ci élabore un principe sémiotique fonctionnant sur un système triadique, quand la sémiologie fonctionne, elle, selon un système binaire. La sémiotique étudie le processus de signification c'est-à-dire la production, la codification et la communication de signes. Elle concerne tous les types de → signes ou de symboles, et non seulement les mots, contrairement à la sémantique. Même un geste ou un son sont considérés comme des signes. Même des images, des concepts, des idées ou des pensées peuvent être des symboles. La sémiotique fournit les outils nécessaires à l'examen critique des symboles et des informations, dans des domaines divers. La faculté de manipuler des symboles est une caractéristique de l'être humain et permet à celui-ci d'utiliser bien mieux les relations entre idées, choses, concepts et qualités que les autres espèces vivantes. Actuellement, depuis Charles W. Morris[1] , on distingue trois "dimensions" de la sémiotique : Sémiotique • la sémantique : la relation entre les signes et ce qu'ils signifient (relations internes entre signifiant et signifié ou relation externe entre le signe global et le référent). Travaux du logicien Alfred Tarski, de Roland Barthes. • la syntaxe : les relations entre signes. Travaux des philosophes Gottlob Frege, Bertrand Russell, Rudolf Carnap, Richard Montague. • la pragmatique : la relation entre les signes et leurs utilisateurs. Travaux de Charles Peirce, William James, George Herbert Mead, John Dewey, Charles W. Morris. La sémiotique, qui plonge ses racines dans l'épistémologie, la philosophie des sciences, la logique formelle, et, pour Saussure, dans la psychologie, prend de plus en plus d'importance au regard des sciences et de la technologie. Histoire Les origines de la sémiotique — ou sémiologie — remontent à la plus haute antiquité, et se confondent avec la naissance de la philosophie du langage. En 1690, le philosophe John Locke dans An essay concerning human understanding, fut le premier à utiliser le terme semeiotike à partir du mot grec ancien σῆμα / sẽma qui signifie signe. Ferdinand de Saussure (1857-1913), le père de la linguistique moderne, donna le nom de → sémiologie à "la science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale". Selon Saussure, les signes établissent la relation entre un signifiant et un signifié. Après lui, toute une ligne de sémioticiens européens se détache, parmi lesquels Louis Hjelmslev et → Algirdas Julien Greimas, sémioticiens qui insistent beaucoup sur le principe de l'immanence dans la description des systèmes de signes. Pendant longtemps, la linguistique offrit ses patrons méthodologiques à la jeune discipline (comme en témoignent les travaux de Roland Barthes). En Amérique, un courant ouvert par Peirce dès 1896 oriente la discipline dans une direction pragmatique. Charles W. Morris (1901-1979) fut reconnu pour sa Foundations of the Theory of Signs. Charles Morris[2] distingue dans la sémiotique trois aspects, dimensions. 1) L'aspect syntaxique porte sur les propriétés formelles des symboles, les relations des symboles entre eux. 2) L'aspect sémantique porte sur les relations entre les symboles et les objets auxquels ils s'appliquent, sur la désignation. 3) L'aspect pragmatique porte sur l'utilisation et la fonction effective des symboles, sur les relations entre les symboles et leurs utilisateurs ou interprètes : règles de l'utilisation par le sujet, motivations de l'interprète, réactions du public, efficacité de la communication, contexte factuel, usages des signes (information, évaluation, stimulation, systématisation)[3] , etc. Comme discipline, la sémiotique s'institutionnalise dans les années 60 du XXe siècle, et une Association internationale de sémiotique (International Association for Semiotic Studies), avec sa revue Semiotica, voit le jour. Cette association tient son premier congrès mondial à Milan en 1974. La discipline sémiotique se diversifie en sous-champs — sémiotique du droit, → sémiotique visuelle, sémiotique de la littérature (voir les rubriques poétique et rhétorique), sémiotique de l'espace, etc., certains de ces champs disciplinaires ayant également leur association (comme l'Association internationale de sémiotique visuelle, International Association for Visual Semiotics.). Umberto Eco fit mieux connaître la sémiotique à l'aide de plusieurs publications, notamment Le Signe (1973 ; 1988 pour la version française, remaniement important de Segno par Jean-Marie Klinkenberg) et Trattato di semiotica generale (Traité de sémiotique 2 Sémiotique générale), 1975. Eco reconnaît explicitement l'importance des travaux de Peirce. Depuis ces auteurs qui ont fait date, la sémiotique, nébuleuse en bouillonnement depuis le début du 20eme siècle, a donné naissance à de nombreux chercheurs dans des traditions diverses. Robert Marty a prolongé les études de Peirce en produisant au début des années 1990 une modélisation mathématique de la sémiotique triadique [4] dans son essai de sémiotique scientifique intitulé "l'algèbre des signes", texte fondateur du courant sémiotique moderne (R. Marty, 1990, « L'algèbre des signes, Essai de sémiotique scientifique d'après C.S. Peirce », Amsterdam John Benjamins.) qui définit plus particulièrement l'architechtonique du signe de laquelle le treillis des classes de signes est tiré. Dans son sillage les chercheurs du groupe Semiocom de l'Université de Perpignan (France) ont produit plusieurs thèses jusqu'au années 2005. Ce courant moderne de la sémiotique s'est fondé sur la phénoménologie ordonnée allant jusqu'à proposer les modes opératoires de l'analyse sémio-cognitive (Patrick Benazet , Approche sémiotique des processus cognitifs du multimédia éducatif : évaluation et préconisations, Thèse en Sciences de l'Information et Communication, Université de Perpignan, sept. 2004). Principes La sémiotique se fonde sur le concept de signe,, qui se distingue selon différents niveaux de perception du plus vague au plus distingué, Priméité, Secondéité, Tercéité respectivement nommés Représentamen, Objet, et Interprétant. Chacun de ses niveaux de perceptions du signe sont eux-mêmes divisés en trois modes, nommés : -Représentamen : qualisigne, sinsigne, legisigne -Objet : icône, indice, symbole -Interprétant : rhème, dicisigne, Argument (ce dernier est l'aboutissement d'un déroulement inférentiel, défini par le treillis des classes de signes, qui peut emprunter 5 chemins d'accès à la signification [5] : hypotético-déductif, hypotético-inductif, empirico-déductif, empirico-inductif ou abductif)). La différence entre les concepts de signe et d'indice. Aussi la fumée est-elle l'indice du feu, et non un signe. Elle n'est que la conséquence naturelle du feu, et ne répondant à aucune volonté établie de signifier, elle ne s'inscrit dans aucun code. (sauf chez les indiens d'Amérique!) Mis à part l'indice (ou "index"), Charles Sanders Peirce définissait deux types de signe : • l' icône renvoie à l'objet signifié au moyen d'une ressemblance avec celui-ci. Ainsi, en photographie ou en peinture, le portrait (icône) renvoie au sujet (objet). Évoquer une couleur au moyen d'un objet (rubis, émeraude, saphir) est également un processus iconique; • le symbole renvoie à l'objet au moyen d'une convention d'ordre culturel qui repose sur une association d'idées ou de valeurs. La balance et le glaive sont ainsi deux symboles différents de la justice, reliés l'un et l'autre à des valeurs culturelles très fortes: l'équité pour la balance, et la rigueur pour le glaive. Il est très problématique de distinguer dans chaque observation ce qui reviendrait, de la part d'un sujet agissant, à l'index, à l'icone ou au symbole. Ces trois catégories imprègnent dans des proportions assez peu quantifiables, tout phénomène humain. On a pu prétendre que toute forme d'action comporte une tentative de se mettre en scène comme individu, de se présenter de manière inchoative. Il s'agirait d'une forme d'auto-portrait [6] non nécessairement inconscient au sens freudien, plutôt infra-conscient, subconscient, tout 3 Sémiotique simplement non conscient. La sémiotique a acquis un renom certain avec Roland Barthes, qui fut en quête du langage des signes dans la publicité, la mode, et l'écriture romanesque et poétique. Toutefois, peut-être faut-il considérer que tout ne soit pas nécessairement signe. Si tel élément architectural peut être indubitablement considéré comme un signe, on pourrait cependant être tenté de penser avec le linguiste Frédéric François que « la construction des maisons n'est pas d'abord une pratique signifiante ». Si cela peut paraître à l'homme d'aujourd'hui incontestable, néanmoins, chaque pas franchi depuis les cavernes a certainement participé en son temps d'une pratique signifiante essentielle. La psychanalyse et la sémiotique ont parfois réussi à se rencontrer, voire à se féconder mutuellement : la métasémiotique est un essai de sémiotique psychanalytique... Branches La sémiotique est divisée en plusieurs branches, étudiant chacune un aspect ou domaine particulier des signes, parmi lesquels ont peut citer : • la biosémiotique, aussi appelé la sémiotique du vivant, qui étudie tous les aspects des signes biologiques, dont il existe deux branches dédiées à l'étude des animaux : • la zoosémiotique, qui étudie les signes des animaux (à l'exception de l'Homme) et notamment la communication animale • l'anthroposémiotique est quant à elle la branche qui étudie la communication humaine • la → sémiotique visuelle Quelques sémioticiens importants • Charles Sanders Peirce (1839–1914), fondateur de l'école philosophique du pragmatisme et logicien notoire. • Ferdinand de Saussure (1857–1913), le "père" de la linguistique moderne. • Louis Trolle Hjelmslev (1899 - 1965). • Charles W. Morris (1901–1979). • Umberto Eco. • Pierre Sadoulet. • Vladimir Propp • Algirdas Julien Greimas. • Thomas A. Sebeok. • Juri Lotman 1922 - 1993. • Jean-Marie Floch, premier praticien de la sémiotique Greimassienne appliquée au marketing. • Robert Marty, fondateur du treillis des classes de signes. • Claude Lévi-Strauss • Jean Baudrillard • Jakob Johann von Uexküll • Roland Barthes • Groupe µ • Johannes Heinrichs • Mikhaïl Bakhtine • Lotman, Jurij 4 Sémiotique • • • • • • • • • • • • • • • Boris Uspenskij Julia Kristeva Christian Metz Raphaël Lellouche Eliseo Verón Denis Bertrand Eric Landowski Jean-Marie Klinkenberg Gianfranco Bettetini Jacques Fontanille Paolo Fabbri Pim M. Anne-Marie Houdebine Luis Jorge Prieto Eric Buyssens Précurseurs : • Diogenes von Babylon • • • • John Locke Giordano Bruno Wilhelm von Occam Platon Bibliographie • Denis Bertrand, Précis de sémiotique littéraire, Paris, Nathan, coll. « Fac. Linguistique », 2000, 272 pages. Trad. italien, G. Marrone et A. Perri, Basi di semiotica letteraria, Roma, Meltemi, 271 p., 2002. Trad. portugais, Sao Paulo, 2003. • Denis Bertrand, Parler pour convaincre. Rhétorique et discours, Paris, Gallimard, 1999, coll. « Le Forum ». • Denis Bertrand, Alexandre Dézé, Jean-Louis Missika, Parler pour gagner. Sémiotique des discours de la campagne présidentielle 2007, Paris, Presses de Sciences-po, 2007. • Umberto Eco, Le signe, adaptation française de Jean-Marie Klinkenberg; Bruxelles, Labor, 1988 (= Médias); repris en collection Livre de poche, n° 4159, Paris, Librairie générale française, 1992. • Umberto Eco, Traité de sémiotique générale, 1975. • Nicole Everaert-Desmedt, Le processus interprétatif, introduction à la sémiotique de Ch.S. Peirce, Liège, Pierre Mardaga éditeur, 1990. • → Algirdas Julien Greimas et Joseph Courtès, 1979 et 1986, Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage, Paris, Hachette (= Hachette université, Série Langage, Linguistique, Communication), deux tomes. • Anne Hénault, Les enjeux de la sémiotique. Vol. 1, Introduction à la sémiotique générale, Paris, P.U.F., 1979; vol. 2, Narratologie, sémiotique générale, Paris, P.U.F., 1983. • Jean-Marie Klinkenberg, Précis de sémiotique générale, Louvain-la-Neuve, De Boeck, 1996 ( = Culture et Communication); repris en collection de poche, Paris, Le Seuil, coll. Points, n° 411, 2000. • C. et R. Marty, 99 réponses sur la sémiotique, Réseau académique de Montpellier, CRDP/CDDP, 1992. 5 Sémiotique 6 • R. Marty, 1990, « L'algèbre des signes, Essai de sémiotique scientifique d'après C.S. Peirce », Amsterdam John Benjamins. • Alain Rey (dir.), Théories du signe et du sens. Lectures, Paris, Klincksieck, (= Initiation à la linguistique), 2 vol., 1973 et 1976. • Thomas A. Sebeok (éd.), 1994, Encyclopedic Dictionary of Semiotics, seconde édition révisée et mise à jour. Tome 1 : A-M; tome 2 : N-Z; tome 3 : bibliographie (première édition : 1986), Mouton, De Gruyter. Voir aussi Articles connexes • → Signe (homonymes) | signe | Symbole • Symbologie • → Sémiologie Liens externes • (fr)(en) www.signosemio.com - Signo [7] - Site de présentation et de vulgarisation des principales notions de sémiotique • (en) Critical Semiotics [8] - Manuel en ligne d'introduction à la sémiotique de Scott Simpkins • (fr) Nouveaux Actes Sémiotiques [9] - Revue de sémiotique de l'Université de Limoges [10] • (fr) Site de l'association Horizon Sémiologie [11] - Actualité et articles de sémiologie • (fr) Exemples illustrés d'analyses sémiologiques marketing [12] - Analyse sémiologique et étude Références [1] Charles W. Morris, Foundations of the Theory of Signs, article dans l' International Encyclopedia of Unified Science, 1938. Trad. fr. par J.-P. Paillet, Langages, n° 35, sept. 1974, Larousse. [2] Charles Morris, Foundations of the Theory of Signs, article pour l'International Encyclopedia of United Science, 1938. [3] Charles W. Morris, Signs, Language and Behavior, 1946. [4] http:/ / robert. marty. perso. cegetel. net/ semiotique/ marty. htm [5] http:/ / robert. marty. perso. cegetel. net/ semiotique/ vrai-treillis. htm [6] http:/ / auriol. free. fr/ psychanalyse/ autoport. htm [7] http:/ / www. signosemio. com [8] http:/ / www. chass. utoronto. ca/ epc/ srb/ cyber/ sim1. html [9] http:/ / revues. unilim. fr/ nas/ [10] http:/ / www. unilim. fr [11] http:/ / semiologie. net/ [12] http:/ / testconso. typepad. com/ semiologie/ Sémiotique visuelle Sémiotique visuelle La sémiotique visuelle est une branche de la → sémiotique. Elle étudie des objets de signification se manifestant sur le canal visuel, et au premier rang de ceux-ci, l'image, ou, en termes plus techniques, l'icône visuelle. Elle étudie ces phénomènes comme autant de langages. Dans une société des images, il y a certes urgence à ce qu'existe une telle théorie de la communication visuelle. Or, alors que depuis l'Antiquité, on a beaucoup spéculé sur le langage, les débuts d'une réflexion scientifique sur l'image ne datent guère que du XVIIIe siècle. Naissance de la sémiotique visuelle À proprement parler, on ne peut parler de sémiotique visuelle, une sémiotique ne se définissant pas par une sensorialité (à ce compte là, il y aurait une « sémiotique auditive » qui étudierait à la fois la musique et le langage). Mais la sémiotique visuelle a eu pour tâche de se pencher sur des phénomènes qui n'avaient été approchés jusque là que par la critique d'art ou l'esthétique. Au début de son existence, dans les années 1960, la sémiotique visuelle a d'ailleurs peiné à se dégager du domaine de la critique et de la spéculation esthétique, même si elle a connu quelques avancées avec la sémiologie graphique. Différentes écoles Dans les années 1980, elle s'est développée spectaculairement, avec les travaux de l'école de Montréal (Fernande Saint-Martin), de l'école sémiotique de Paris (Jacques Fontanille) et surtout ceux de l'école de Liège (Groupe µ), ou encore avec les travaux de Göran Sonesson. La sémiotique visuelle a été particulièrement développée dans les travaux du Groupe µ, et spécialement dans l'ouvrage fondamental qu'est Traité du signe visuel (1992). Cet ouvrage part des fondements physiologiques de la vision, pour observer comment le sens investit peu à peu les objets visuels. Il distingue d'une part les signes iconiques (ou icônes), qui renvoient aux objets du monde, et les signes plastiques, qui produisent des significations dans ses trois types de manifestation que sont la couleur, la texture et la forme. Il montre comment le langage visuel organise ses unités en une véritable grammaire. Une telle grammaire permet de voir comment fonctionne une rhétorique visuelle, au sein d'une rhétorique générale. Développement de la discipline La sémiotique visuelle a donc pu contribuer à aborder de grands thèmes de la sémiotique tout court, comme celui de l'icône, déjà abordé par Umberto Eco, ou celui de la valeur des signes plastiques comme la couleur. La discipline qu'est la sémiotique visuelle est surtout pratiquée dans les Départements de communication, d'histoire de l'art, de design et d'architecture ; elle est stimulée par l'existence d'une Association internationale de sémiotique visuelle, dont la revue officielle s'intitule Visio. 7 Algirdas Julien Greimas Algirdas Julien Greimas Algirdas Julien Greimas né en 1917 à Toula, en Russie et mort en 1992 à Paris, France est un linguiste et → sémioticien d'origine lituanienne et d'expression française, fondateur de la sémiotique structurale d'inspiration saussuro-hjelmslévienne et animateur du « Groupe de recherche sémio-linguistique » (EHESS/CNRS) et de l'École sémiotique de Paris. Ses principaux ouvrages sont Sémantique structurale (1966), Du sens (1970) et Du sens II (1983). Biographie et parcours Greimas naît le 9 mars 1917 à Tula en Russie (de parents lituaniens. Ses études le mènent jusqu'au baccalauréat en 1934. Il étudie alors le droit à Kaunas (Lituanie). De 1936 à 1939, Greimas est en France à Grenoble où il obtient une licence de Lettres. Il marque un goût prononcé pour le Moyen Age et se tourne vers des études de dialectologie franco-provençale sous la direction d'Antonin Duraffour. Il mène une enquête dans le Grésivaudan à la recherche d'un substrat ligure pré-celtique. Greimas repart en Lituanie en 1939 pour son service militaire, alors que le pays est successivement envahi par les Soviétiques (1940) et par les Allemands (1941). Son premier article est une métaphore de la résistance anti-nazie publié en lituanien : "Cervantes et son Don Quichotte", Varpai, Almanach littéraire. En 1944, alors que la Lituanie est de nouveau envahie par les Soviétiques, il revient en France. Greimas inscrit à la Sorbonne une thèse de doctorat d'université avec Ch. Bruneau sur le vocabulaire de la mode. Elle est transformée en thèse d'État et soutenue en 1948 : La Mode en 1830. Essai de description du vocabulaire vestimentaire d'après les journaux de mode de l'époque, Thèse de doctorat ès lettres, Paris, (431 pages) ; Quelques reflets de la vie sociale en 1830, Thèse secondaire, Paris (147 pages). Ces travaux sont inspirés par l'analyse lexicologique synchronique (ou statique) de Georges Matoré, avec lequel il publie la même année "La Méthode en lexicologie. A propos de quelques thèses récentes", Romanische Forschungen, LX et en 1950 "La Méthode en lexicologie, II", Romanische Forschungen, LXII. Après avoir été stagiaire de recherche au CNRS il est depuis 1949 Maître de conférence à la faculté des Lettres d'Alexandrie, en Égypte, où il enseigne l'histoire de la langue française. Il y rencontre Roland Barthes et Charles Singevin, et abandonne progressivement la lexicologie qu'il juge impropre à structurer les champs sémantiques. Inspiré par les travaux de Merleau-Ponty et de Lévi-Strauss, il publie "L'Actualité du saussurisme", Le Français moderne, 3, 1956 et postule, d'après Saussure un monde structuré et saisissable dans ses significations. L'objectif est d'élaborer une méthodologie unifiée des sciences sociales. En 1958, il est nommé en Turquie, à Ankara, où il occupe la chaire de Langue et grammaire française. A partir de 1960, il enseigne aussi à l'université d'Istanbul et crée avec J. Dubois, J.C. Chevalier, H. Mitterand la Société d'étude de la langue française. Il est nommé en 1962 professeur de linguistique française à l'université de Poitiers. Il publie en 1963 Comment définir les indéfinis ? (Essai de description sémantique), Études de linguistique appliquée, 2, en référence aux travaux de Viggo Brøndal (da) ; puis La Description de la signification et la mythologie comparée, L'Homme, sept-déc. 1963, rédigé 8 Algirdas Julien Greimas après une rencontre avec Georges Dumézil. De 1963 à 1964 il donne un cours de sémantique structurale au Centre de linguistique quantitative de Paris (Institut Poincaré) qui sera diffusé en partie par l'École normale supérieure de Saint-Cloud l'année suivante. En 1965, il est élu directeur d'études à la VIe section de l'École pratique des hautes études. En 1966, Greimas fonde avec Roland Barthes, Jean Dubois, Bernard Pottier et Bernard Quemada la revue Langages visant "l'ensemble des systèmes de signifiants, du moment qu'ils se présentent comme des structures relationnelles hiérarchisées" (Présentation). Roman Jakobson organise à Kazimierz un colloque de sémiotique. On y crée l'Association internationale de sémiotique (International Association for Semiotic Studies) dont Greimas est le secrétaire général. Il fonde le « Groupe de recherche sémio-linguistique » (GRSL) au sein du laboratoire d'anthropologie sociale de L'École pratique des hautes études et du Collège de France avec l'appui de Claude Lévi-Strauss et la participation de Roland Barthes. Les principaux membres du groupe sont : Jean-Claude Coquet, Oswald Ducrot, Gérard Genette, Julia Kristeva, Christian Metz, François Rastier et Tzvetan Todorov. Il publie Sémantique structurale - Recherche de méthode chez Larousse, qui sera traduit en italien (1969), en espagnol (1971), en allemand (1971), en portugais (1973), en danois (1974), en finlandais (1980) et en anglais (1983). C'est le texte fondateur de ce qui allait devenir l'École sémiotique de Paris. En 1968, dans l'article « The interaction of semiotic constraints », Yale French Studies, 41 (avec François Rastier), il met en place pour la première fois le « modèle constitutionnel » qui deviendra le → carré sémiotique. Le premier exemple d'investissement sémantique du modèle porte sur le système des relations sexuelles. Il publie en 1969 un Dictionnaire de l'ancien français chez Larousse. En 1970, Greimas est directeur scientifique du Centre international de sémiotique et de linguistique (Centro Internazionale di Semiotica e di Linguistica) d'Urbino (Italie) qui vient d'être créé. Il publie Du Sens au Seuil. Dans l'Introduction, inédite, il constate : « L'homme vit dans un monde signifiant. Pour lui , le problème du sens ne se pose pas, le sens est posé, il s'impose comme une évidence, comme un "sentiment de comprendre" tout naturel. » et ajoute : « Déterminer les formes multiples de la présence du sens et les modes de son existence, les interpréter comme des instances horizontales et des niveaux verticaux de la signification, décrire les parcours des transpositions et transformations de contenus, ce sont autant de tâches qui, aujourd'hui, ne paraissent plus utopiques. Seule une telle sémiotique des formes pourra apparaître, dans un avenir prévisible, comme le langage permettant de parler du sens. Car, justement, la forme sémiotique n'est autre chose que le sens du sens. » L'ouvrage comporte quatorze articles publiés avant 1970. En 1971, il participe au premier Congrès international d'ethnologie européenne où il propose des "Réflexions sur les objets ethno-sémiotiques". En 1974, il rédige l'article "Sémiotique" pour la Grande Encyclopédie Larousse. En 1977 est créé le Bulletin de du Groupe de recherche sémio-linguistique, publiant quatre numéros thématiques par ans, sous la direction d'Anne Hénault, suivi en 1979 des Documents, pré-publications ou documents de travail signés par des sémioticiens d'horizons géographiques ou d'inspirations théoriques divers, sous la direction d'Eric 9 Algirdas Julien Greimas 10 Landowski. Ils deviendront rapidement Actes sémiotiques Bulletin et Actes sémiotiques Documents. Greimas a appliqué sa sémiotique à un conte de Maupassant et publié avec Joseph Courtés un Dictionnaire raisonné de la théorie du langage (1979). Les domaines d'application s'élargiront aux discours social esthétique et ethique. Il meurt à Paris en 1992 après avoir souhaité constituer ses méthodes sémiotiques en école : l'École sémiotique de Paris[1] . Publications • • • • • Sémantique structurale : recherche et méthode, Larousse, 1966 Dictionnaire de l'ancien français jusqu'au milieu du XIVe siècle, Larousse, 1968 Du sens, essais sémiotiques, Éditions du Seuil, 1970 Maupassant : la sémiotique du texte, exercices pratiques, Éditions du Seuil, 1975 Sémiotique et sciences sociales, Éditions du Seuil, 1976 • Sémiotique : dictionnaire raisonné de la théorie du langage (avec Joseph Courtés), Hachette, 1979 • Du sens. 2, Éditions du Seuil, 1983 • Des dieux et des hommes : études de mythologie lithuanienne, PUF, 1985 • De l'imperfection, P. Fanlac, 1987 • Sémiotique des passions : des états de choses aux états d'âme (avec Jacques Fontanille), Éditions du Seuil, 1991 • Dictionnaire du moyen français (avec Teresa Mary Keane), Paris : Larousse, 1992 Voir aussi Articles connexes • le → carré sémiotique • le schéma actanciel Liens externes • La sémiotique narrative de A-J Greimas par Dirk de Geest [2] • Signo - Explications et mises en application des théories sémiotiques de Greimas [3] Références [1] Cette biographie est pour l'essentiel rédigée à partir des informations fournies par Jean-Claude Coquet (Université Paris VIII) pour le recueil d'hommage "Exigences et perspectives de la sémiotique", John Benjamins Publishing Company, 1985. [2] http:/ / www. imageandnarrative. be/ uncanny/ dirkdegeest. htm [3] http:/ / www. signosemio. com/ greimas/ greimas. asp Carré sémiotique Carré sémiotique Le Carré sémiotique - connu également sous l'appellation de rectangle de Greimas ou bien de rectangle sémantique) - consiste dans une manière de classifier les concepts qui se rapportent à une paire de concepts opposés, tels que féminin-masculin, beau-laid, etc. et d'étendre ainsi l'ontologie correspondante. Le carré sémiotique a été créé par le linguiste et sémioticien lithuanien → Algirdas Julien Greimas, à partir du carré logique d'Aristote. À partir d'une opposition donnée de deux concepts S1 et S2, le carré sémiotique permet d'obtenir tout d'abord l'existence de deux Le carré sémiotique autres concepts, soit ~S1 et ~S2. Les relations entre les quatre concepts ainsi obtenus sont les suivantes: • S1 et S2: opposition • S1 et ~S1, S2 et ~S2: contradiction • S1 et ~S2, S2 et ~S1: complémentarité Le carré sémiotique permet également d'obtenir, dans un deuxième mouvement, un certain nombre de méta-concepts, qui sont composés à partir des quatre premiers. Parmi ces méta-concepts, les plus importants sont: • S1 et S2 • ni S1 ni S2 Par exemple, à partir de la paire de concepts opposés masculin/féminin, on obtient: • S1: masculin • • • • • S2: féminin ~S1: non-masculin ~S2: non-féminin S1 et S2: à la fois masculin et féminin, c'est-à-dire hermaphrodite, bisexué ni S1 ni S2: ni masculin ni féminin, c'est-à-dire asexué Des alternatives au carré sémiotique ont été proposées. Il s'agit par exemple des graphes conceptuels ou des matrices de concepts. 11 Carré sémiotique 12 Références • Louis Hébert (2006), “ Le carré sémiotique ”, dans Louis Hébert (dir.), Signo on-line, Rimouski (Quebec) [1] • Joseph Courtés (1991), Analyse sémiotique du discours. De l'énoncé à l'énonciation, Paris, Hachette • → Algirdas Julien Greimas (1966). Sémantique structurale. Paris: Larousse Liens externes • Sémantique textuelle - Le carré sémiotique, Michel Ballabriga (2003), texto ! [2] Voir aussi • → Algirdas Julien Greimas • Analyse paradigmatique Références [1] http:/ / www. signosemio. com/ greimas/ a_carresemiotique. asp [2] http:/ / www. revue-texto. net/ Reperes/ Reperes. html Schéma actantiel Le schéma actanciel rassemble l'ensemble des rôles (les actants) et des relations qui ont pour fonction la narration d'un récit, par acte. Un personnage, le héros, poursuit la quête d'un objet. Les personnages, événements, ou objets positifs qui l'aident dans sa quête sont nommés adjuvants. Les personnages, événements ou objets négatifs qui cherchent à empêcher sa quête sont nommés opposants. La quête est commanditée par un émetteur (ou destinateur), à destination d'un destinataire. D'une façon générale, tous les personnages qui tirent profit de la quête sont les bénéficiaires. Des rôles peuvent être cumulés par un personnage, un objet ou un événement ; ou répartis entre plusieurs personnages, objets ou événements. Il est à noter que plus d'un schéma actanciel peut s'appliquer à une seule histoire. Schéma actantiel Exemples : • Un roi (émetteur) demande à un chevalier (héros) d'aller chercher une fleur magique (objet de la quête), et la lui remettre (l'émetteur est ici le destinataire). Sur son chemin, il devra se protéger d'un orage (opposant) dans une grotte (adjuvant ou objet magique), puis combattre un dragon (opposant) qu'il tuera grâce à une épée magique (objet magique adjuvant) donnée par un lutin (adjuvant). • Plus moderne : Le commissaire Dupont charge de l'enquête notre héroïne Martine, afin de découvrir le meurtrier de Hans. Des indicateurs fourniront des indices, des preuves seront trouvées, un suspect se croyant inculpé tentera de tuer Martine. Le coupable sera confondu, s'ensuivra une course poursuite et des échanges de coups de feu avant l'arrestation et la remise du coupable au juge d'instruction Voir aussi • Conte 13 Schéma quinaire Schéma quinaire Le schéma quinaire est un type de → schéma narratif, c'est-à-dire de construction du récit, décrit par Paul Larivaille dans L'Analyse morphologique du récit. Il a été utilisé d'abord pour décrire la structure élémentaire des contes. 1. 2. 3. 4. 5. Situation initiale : le décor est planté, le lieu et les personnages introduits et décrits Complication : perturbation de la situation initiale Action : moyens utilisés par les personnages pour résoudre la perturbation Résolution : conséquence de l'action Situation finale : résultante de la résolution, équilibre final Par la suite, le schéma quinaire a été adopté par la linguistique textuelle (cf. Adam 1997) pour décrire un type de séquence prototypique organisant la textualité, à côté d'autre séquences telles que la description, l'argumentation, l'explication et le dialogue. La narratologie post-classique (cf. Baroni 2007) est venue critiquer ce schéma en insistant sur le fait qu'il décrit davantage les différentes étapes de l'actualisation du récit par un interprète que la structure immanente du texte narratif lui-même. Selon cette approche, la complication agit comme un inducteur d'incertitude qui pousse l'interprète à se demander comment la situation narrative sera résolue, ce qui amène la production d'une tension narrative prenant la forme du suspense (dans le cas d'un récit chronologique), ou de la curiosité (quand la complication s'apparente à la difficulté de comprendre la nature exacte d'un événement présent ou passé, situation type du roman policier à énigme). Voir aussi sur Wikipédia • • • • • Conte Suspense Intrigue Tension narrative → Narratologie Bibliographie • Paul Larivaille, "L'analyse (morpho)logique du récit", Poétique, n° 19, 1974, pp. 368-388. • Vincent Jouve, La Poétique du roman, Paris, SEDES, 1997 • Jean-Michel Adam, Les Textes, types et prototypes. Récit, description, argumentation, explication et dialogue, Paris, Nathan, 1997 • Raphaël Baroni, La Tension narrative, Paris, Seuil, coll. "Poétique", 2007 14 Signe 15 Signe Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom. Communications • • • • Signe, Signe, Signe, Signe, concept général en sémiologie. chez les sourds : composant de base de la langue des signes en linguistique : réunion d'un signifiant et d'un signifié en écriture : synonyme de « graphème », ou de « caractère » Religions et croyances • Signe : présage (bon ou mauvais signe) • Signe, dans la religion chrétienne : synonyme de « miracle » • Signe, en astrologie : signe du zodiaque ou signe astral Divers • • • • Signe : acronyme de « service d'intérêt général non économique » Signe, en médecine : indice objectif d'un processus pathologique déterminé Signe, en mathématiques : symbole d'une opération mathématique Signe : astéroïde N°459, découvert par Max Wolf en 1900 Voir aussi Communications • Signe ostentatoire : objet matériel mis en évidence pour transmettre un message (par exemple, une voiture de luxe, pour la richesse) • Signes Cinéma • Le Signe de la croix (« The Sign of the cross ») : film américain réalisé par Cecil B. De Mille, sorti en 1932 • Le Signe du lion : film français d'Éric Rohmer (1959) • Le Signe du païen (« Sign of the Pagan ») : film américain réalisé par Douglas Sirk en 1954 • Signé Arsène Lupin : film français de Yves Robert sorti en 1959 • Signé Cat's Eyes : anime japonaise créée d'après le manga éponyme de Tsukasa Hojo, diffusée entre 1983 et 1985 sur le réseau NTV • Signé Dumas : film français réalisé par Safy Nebbou en 2009 • Signé Renart : film suisse réalisé par Michel Soutter et sorti en 1986 • Sous le signe de Monte-Cristo : film français d'André Hunebelle, adaptation moderne du roman d’Alexandre Dumas (1968) • Sous le signe du taureau : film français réalisé par Gilles Grangier en 1968 Signe Littérature • Le Lombard - Signé : collection de bandes dessinées publiée par les éditions Le Lombard • Le Signe des Ténèbres : premier tome des Chroniques de la Lune Noire, bande dessinée médiéval-fantastique réalisée par Olivier Ledroit (dessin) et François Froideval (scénario), édité chez Zenda en 1989 • Signe de Piste : collection de romans pour la jeunesse créée en 1937 au sein des éditions Alsatia • Signe suspect (« Trace ») : roman policier américain de Patricia Cornwell, publié en 2004 Musique • Signe Anderson : chanteuse américaine, principalement connue pour avoir été la première chanteuse de Jefferson Airplane • Signe de vie, signe d'amour : chanson d'Alain Chamfort sortie en 1972 Autres modes d'expression • Le Signe de Zorro • Signé Furax • Sous le signe du lion : feuilleton télévisé québécois en 30 épisodes de 30 minutes, diffusé en 1961 Religions et croyances • Signe appris, dans la religion bouddhique : notion de méditation • Signe de la croix, dans la religion chrétienne : geste figurant la croix de Jésus-Christ • Signe réfléchi, dans la religion bouddhique : notion de méditation Divers • René-Pierre Signé : homme politique français, membre du Parti Socialiste (né en 1930) • Signe algébrique, en mathématiques : un des deux symboles, + (plus) ou - (moins), servant à préciser si un nombre est positif ou négatif 16 Sémiologie 17 Sémiologie Linguistique Disciplines : • Phonétique • Phonologie • Morphologie • Syntaxe • Lexicologie • Sémantique • Pragmatique • Dialectologie • Ethnolinguistique • Sociolinguistique • Psycholinguistique • → Sémiologie Théories : • Structuralisme • Glossématique • Fonctionnalisme • Guillaumisme • Tesnièrisme • Distributionalisme • Grammaire générative • Théories de l'énonciation La sémiologie ou séméiologie est la science des signes. Le terme sémiologie a été créé par Emile Littré et pour lui, il se rapportait à la médecine[1] . Il a ensuite été repris et élargi par Ferdinand de Saussure, pour qui la sémiologie est « la science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale » (Cours de linguistique générale, p. 33). Le terme → sémiotique, inventé par Charles Sanders Peirce quelques années auparavant, recouvre la même idée et est utilisé le plus fréquemment en dehors de France. Toute science étudiant des signes est une sémiologie. Le terme est donc utilisé dans plusieurs disciplines. Sémiologie Sémiologie en linguistique La sémiologie (du grec « séméion », le → signe, et logos, "discours", "raison", "étude") apparaît être une discipline récente. En linguistique, la théorie générale des signes n'est pas nouvelle puisqu'on la rencontre chez des auteurs comme Court de Gébelin ou Joseph-Marie de Gérando. Tombée presqu'un siècle dans l'oubli, la publication du Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure propose d'en renouveler la définition, ou plutôt d'en circonscrire le champ d’étude : « On peut donc concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ; elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale ; nous la nommerons sémiologie. Elle nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent. Puisqu’elle n’existe pas encore, on ne peut dire ce qu’elle sera ; mais elle a droit à l’existence, sa place est déterminée d’avance. La linguistique n’est qu’une partie de cette science générale… » (de Saussure, 1972 [1916], p. 33). On assiste alors à un regain d'intérêt pour l'étude des signes, et la sémiologie devient une nouvelle discipline dans les Sciences sociales avec des auteurs comme Greimas, Barthes, Jean Baudrillard, Mounin ou Umberto Eco. Cette définition sera progressivement étendue à d'autres champs que la philologie pour devenir une science générale de la communication. Ainsi, Buyssens s’est proposé de définir la sémiologie comme « la science qui étudie les procédés auxquels nous recourons en vue de communiquer nos états de conscience et ceux par lesquels nous interprétons la communication qui nous est faite » (Buyssens, 1943, p. 5). Cette définition, très emprunte d'individualisme méthodologique, sera vite dépassée par la conception de Greimas qui envisage la sémiologie dans toute sa dimension culturelle et comme un fait social total. Aujourd'hui, le second sémiotique prédomine. Il fallait donc que le premier se cantonne dans un sens plus spécialisé ; ce fut celui de la description spécifique de systèmes de signes particuliers. Pour Hjelmslev, la sémiologie est une sémiotique dont le plan du contenu est lui-même une sémiotique. Cette distinction est d'une certaine manière reflétée ici. D'une démarche plus consciente, nous avons voulu, dans l'expression « système sémiologique » par exemple, introduire entre sémiotique et sémiologique la même nuance que celle qui existe entre phonétique et phonologique : une nuance entre la science de la substance et celle de la forme. "DEUX ÉCOLES EN SÉMIOLOGIE. Sémiologie de la Communication et Sémiologie de la signification. 1) La sémiologie de la Communication étudie uniquement le monde des signes, par exemple l'étude des systèmes de vêtements de deuil ou de la canne blanche de l'aveugle (système à un seul signe ou signe isolé). Représentants éminents : Georges MOUNIN, Éric BUYSSENS, Louis PRIETO. La sémiologie de la Communication a étudié : le code de la route, les signaux ferroviaires maritimes et aériens, le morse, les sonneries militaires, les insignes, les langages machine, la notation musicale, le langage de la chimie, des ordinateurs, les langues parlées, sifflées, le tam-tam... 2) La sémiologie de la Signification n'a pas d'a priori, elle étudie signes et indices, sans se préoccuper de la distinction. Représentant : Roland BARTHES créateur du courant. Elle s'intéresse à tout ce qui signifie quelque chose sans se préoccuper si cela est volontaire ou pas. Interprétation de phénomènes de société, elle cherche si les choses n'ont pas un sens caché, des valeurs symboliques par exemple le combat bien/mal chez les catcheurs. Le combat à un rôle de catharsis. Elle s'est occupé d'analyse de pubs, des notions impliquées dans le langage. - 18 Sémiologie Conscient, conventionnel, précis : sémiologie de la communication. Univers du sens caché, sans rigueur, non conventionnel : sémiologie de la Signification. - D'après le cours de C. Maury-Rouan, Langage et Communication." Sémiologie médicale C'est pour la médecine que ce terme a été inventé par Emile Littré. La sémiologie médicale est la partie de la médecine qui étudie les symptômes et signes et la façon de les relever et de les présenter afin de poser un diagnostic. Sémiologie en géographie On parle également de sémiologie en géographie. Elle y est utilisée comme "technique" d’interprétation ou de traduction. En particulier, la géographie s’intéresse non seulement à la sémiologie générale, mais aussi à la sémiologie graphique : par exemple, l’étude de la pertinence des représentations de l’espace (notamment cartographiques) et des groupes sociaux qui les peuplent (représentations paysagères, processus de construction de l’identité, etc.) utilise le cadre conceptuel de la sémiologie graphique. Sémiologie visuelle La sémiologie visuelle ou → sémiotique visuelle a été particulièrement développée dans les travaux du Groupe µ, et spécialement dans l'ouvrage fondamental qu'est Traité du signe visuel (1992). Cet ouvrage part des fondements physiologiques de la vision, pour observer comment le sens investit peu à peu les objets visuels. Il distingue d'une part les signes iconiques (ou icônes), qui renvoient aux objets du monde, et les signes plastiques, qui produisent des significations dans ses trois types de manifestation que sont la couleur, la texture et la forme. Il montre comment le langage visuel organise ses unités en une véritable grammaire. Une telle grammmaire permet de voir comment fonctionne une rhétorique visuelle, au sein d'une rhétorique générale. Sémiologie de la photographie Pol Corvez (sémiologue à l'université d'Angers) travaille sur la sémiologie de la photographie. Au lieu de se fonder sur les référents, comme le font les typologies traditionnelles, il se fonde sur le repérage et l'analyse des signifiants propres à la photographie et aux arts graphiques et propose une typologie des œuvres photographiques. Il appelle cette nouvelle discipline la «photologie ». Cette typologie comprend quatre classes : le Clinique, le Mythique, le Déixique et le Morphique. Sa thèse La photologie : pour une sémiologie de la photographie, est consultable dans les bibliothèques universitaires. 19 Sémiologie Sémiologie du cinéma La sémiologie du cinéma a notamment été développée par Christian Metz. Sémiologie de la musique Dans les années 1970 Jean-Jacques Nattiez et Jean Molino publient les textes de base de la sémiologie de la musique « Fondements d´une sémiologie de la musique » et « Fait musical et sémiologie de la musique ». La sémiologie de Molino et Nattiez se base sur deux triades : • la notion de tripartition des formes symboliques et • la conception triadique du signe développée par Charles Sanders Peirce. La tripartition de Molino et Nattiez soutient que toute oeuvre musicale peut être abordée de trois points de vue : • le niveau poïétique (point de vue de la production), • le niveau esthésique (point de vue de celui qui reçoit le message musical) et • le niveau immanent de l´œuvre (niveau neutre, l´ensemble des configurations du texte musical). L´originalité de la tripartition de Molino et Nattiez est l´affirmation de la non-convergence des ces trois niveaux. Voir aussi Articles connexes • • • • • • → Sémiotique Sémiologie graphique Sémiologie de la musique Sémiologie de la photographie Sémiologie du cinéma Bibliographie en sémiologie de l'art • • • • • • • Bibliographie de logique et de philosophie du langage Signe | Symbole Langage Information Techniques d'écriture Photographie Image Notes, références [1] Terme de médecine. Partie de la médecine qui traite des signes des maladies. in Dictionnaire de Médecine, 1855 20 Narratologie Narratologie La narratologie (science de la narration) est la discipline qui étudie les techniques et les structures narratives mises en œuvre dans les textes littéraires. Histoire de la narratologie Les premiers travaux en narratologie des études littéraires modernes proviennent du formalisme russe et tout particulièrement des travaux de Victor Chklovski et de Boris Eichenbaum. En Allemagne la narratologie s'est développée sous l'impulsion de Franz Karl Stanzel et de Käte Hamburger. Comme la → sémiologie, la narratologie s'est développée en France à la fin des années 1960, grâce aux acquis du structuralisme. En 1969, Tzvetan Todorov, forgeait le terme dans grammaire du Décaméron, et en 1972, Gérard Genette définissait certains de ses concepts fondamentaux dans Figures III. Le personnage Un récit est composé de plusieurs éléments essentiels, notamment un personnage, c’est-à-dire celui qui participe à l’histoire, le narrateur, celui qui raconte l’histoire et, enfin, un auteur, celui qui l’écrit. Il ne faut donc pas confondre le narrateur et l’auteur, puisque le narrateur n’est, en fait, qu’un rôle joué et inventé par l’auteur. Donc, le narrateur narre l’histoire et l’écrivain l’écrit. De même, tout comme une œuvre contient un auteur implicite, il existe aussi un lecteur et une personne construite à qui on destine le récit, c’est-à-dire le destinataire : « Le texte, objet de communication, ne se conçoit pas sans destinataire implicite. »[1] Le destinataire se définit comme le lecteur implicite à qui s’adressent les « effets de lecture programmés par le texte » [2] , soit celui à qui s’adresse la narration. Selon Vincent Jouve, à la suite de l’analyse du destinataire on peut théoriquement mettre au jour les réactions du « lecteur réel », c’est-à-dire le sujet bio-psychologique qui tient le livre entre ses mains, lors de sa lecture du texte. En narratologie, on nomme le destinateur « narrateur », par définition celui qui émet le message, et le destinataire « narrataire », celui à qui s’adresse le discours énoncé. Le narrataire n’a pas plus une existence réelle que le narrateur : ils n’existent que sous la forme textuelle. Le narrataire existe sous trois formes : narrataire intradiégétique (qui a toutes les caractéristiques d'un personnage), narrataire invoqué (qui n'a de caractéristique fictionnelle que l'apostrophe du narrataire intradiégétique[3] ), narrataire extradiégétique (qui correspond à une figure de lecteur postulée par le texte lui-même et à laquelle tout lecteur s'identifie en lisant l'histoire)[4] . 21 Narratologie Les différents modèles d'interprétation des œuvres Le modèle sémiotique De prime abord, la → sémiotique est la science dont l'objet est l'ensemble des processus de signification. Comme la sociologie ou la psychologie, la sémiotique n'a pas d'objet propre, mais elle constitue une grille d'analyse des phénomènes affectant le vivant et donc, elle représente un lieu où peuvent converger de nombreuses sciences comme la linguistique, l'anthropologie, la sociologie, la philosophie, l'épistémologie, etc. Peu importe son objet d'étude, elle approche les différents phénomènes qui le constituent en se demandant quel en est leur SENS. La sémiotique narrative, voire la sémiotique greimassienne, s'intéresse aux structures de l'histoire qui compose le récit, soit au "contenu". Sur ce plan, l'histoire peut se définir comme un enchaînement d'actions prises en charge par des acteurs. Par définition, l'acteur est l'instance chargée d'assumer les actions qui font fonctionner le récit. En effet, il ne peut y avoir de récit sans actions. En ce qui concerne les actants, on se réfère surtout au schéma actanciel tel qu'établit par A.J. Greimas. Selon lui, les rôles actantiels (ou actants) sont au nombre de six: • • • • • • le sujet l'objet l'opposant l'adjuvant le destinateur le destinataire Finalement, le rôle thématique désigne l'acteur qui est porteur de sens, notamment au niveau figuratif. Il renvoie donc à des catégories (psychologiques, sociales) permettant d'identifier le personnage sur le plan du contenu. Selon Vincent Jouve [5] "si le rôle actantiel assure le fonctionnement du récit, le rôle thématique lui permet de véhiculer du sens et des valeurs. De fait, la signification d'un texte tient en grande partie aux combinaisons entre rôles actantiels et rôles thématiques". Le modèle sémiologique Une approche est qualifiée de → sémiologique lorsqu'elle choisit d'étudier un aspect (par exemple le personnage) sur le modèle du signe linguistique. Ainsi, le personnage devient le "signe" du récit et se prête à la même qualification que les signes de la langue. De ce fait, on peut classer les personnages d'un récit en trois catégories: • les personnages référentiels : ils reflètent la réalité (personnages historiques, mythologiques, personnages types); • les personnages embrayeurs : ils dessinent la place de l'auteur ou du lecteur dans la fiction (narrateur-témoin, observateur); • les personnages anaphores : ils rappellent des données importantes ou préparent la suite du récit (historien, enquêteur, biographe, devin, prophète). Philippe Hamon retient aussi trois champs d'analyse :[6] • l'être (le nom, le portrait physique, la psychologie, etc.); • le faire (les rôles thématiques et les rôles actantiels); • l'importance hiérarchique (statut et valeur). 22 Narratologie Le modèle sémio-pragmatique Dans la lignée des travaux effectués par Umberto Eco dans Lector in fabula (1985), une approche sémio-pragmatique étudie le personnage comme "effet de lecture". En d'autres termes, la narration (la manière dont le narrateur effectue sa présentation, sa mise en scène) influence l'image que retient le lecteur d'un personnage et les sentiments qu'il lui inspire. Selon Vincent Jouve les personnages peuvent induire trois types différents de lecture :[7] "Un personnage peut se présenter comme un instrument textuel (au service du projet que s’est fixé l’auteur dans un roman particulier), une illusion de personne (suscitant, chez le lecteur, des réactions affectives), ou un prétexte à l’apparition de telle ou telle scène (qui, sollicitant l’inconscient, autorise un investissement fantasmatique). On nomme respectivement ces trois lectures : l’effet-personnel, l’effet-personne et l’effet-prétexte." Les actions et l'intrigue Selon Paul Larivaille[8] , l'intrigue (l'histoire) se résume dans toute œuvre selon un schéma quinaire: 1. 2. 3. 4. 5. Avant - État initial - Équilibre Provocation - Détonateur - Déclencheur Action Sanction - Conséquence Après - État final - Équilibre Bref, selon ce schéma, le récit se définit comme le passage d'un état à un autre par la transformation (étapes 2, 3 et 4): "Un récit idéal commence par une situation stable qu'une force quelconque vient perturber. Il en résulte un état de déséquilibre; par l'action d'une force dirigée en sens inverse, l'équilibre est rétabli; le second équilibre est bien semblable au premier, mais les deux ne sont jamais identiques. Il y a par conséquent deux types d'épisode dans un récit; ceux qui décrivent un état (d'équilibre ou de déséquilibre) et ceux qui décrivent le passage d'un état à l'autre." (Tzvetan Todorov, Qu'est-ce que le structuralisme?, tome 2, "Poétique", Paris, Éd. du Seuil, 1968, p. 82) La narratologie post-classique (Baroni 2007) est venue redéfinir les notions de schéma narratif et d'intrigue en insistant sur l'actualisation du récit par un interprète et sur les émotions (suspense, curiosité, surprise) générées par la "mise en intrigue" des événements. La séquence narrative repose dès lors sur l'alternance entre un noeud textuel qui agit comme un inducteur d'incertitude chez l'interprète, un retard qui entretien la tension narrative par une narration réticente, et enfin un dénouement textuel qui viendra éventuellement répondre aux questions engendrées par le noeud. Cette conception de la séquence narrative fait ressortir deux modalités alternatives de l'intrigue suivant le type de noeud textuel: l'interrogation peut porter soit sur le développement ultérieur d'un événement sous-déterminé (alors les pronostics de l'interprète accompagnent un sentiment de suspense), soit sur la nature d'un événement mystérieux actuel ou passé (alors les diagnostics de l'interprète accompagnent un sentiment de curiosité) (Baroni 2007: 110-152). Cette approche renouvelée permet de définir l'intrigue non seulement en tant que logique de l'action ou structure immamente de l'histoire, mais également en tant que 23 Narratologie dispositif textuel et fonctionnel dont dépend en partie l'intérêt anthropologique de la narrativité et ses effets passionnels ou "thymiques" sur un auditoire (cf. catharsis). Il devient en outre possible de tisser des liens entre narratologie thématique (Bremond, Larivaille, etc.) et narratologie modale (Genette) en insistant sur la nécessaire interdépendance entre histoire (fabula) et discours (sujet). "les éléments textuels qui sont susceptibles de nouer une intrigue - c'est-à-dire les "complications" actionnelles ou les obscurités provisoires du texte - ne peuvent être ressentis et perçus comme des "événements" dans le procès narratif qu'en fonction de leur caractère "tensif", qui est plus ou moins marqué ou diffus. (...) Tension et intrigue se trouvent dès lors indissociablement liés, ce sont deux dimensions du récit qui se définissent réciproquement à partir d'un point de vue thymique et compositionnel." (Raphaël Baroni, La Tension narrative, "Poétique", Paris, Éd. du Seuil, 2007, p. 54) L'analyse de Genette Le temps narratif Il est important de toujours bien distinguer ce qui relève ou non de la narratologie, c'est-à-dire ici, le temps de l'univers représenté et les temps du discours. La narratologie peut analyser le temps du récit. Il en existe plusieurs : l'ordre, la durée, la fréquence, etc. L'ordre du récit est l'ordre des faits. Il peut y avoir rétrospection ou anticipation, l'ordre peut aussi être linéaire mais aussi anachronique. La durée quant à elle est le temps que dure les faits, le rythme de la narration. Aussi, la fréquence est le nombre de fois qu'un événement s'est passé. On peut distinguer : 1. l'ellipse : Certains événements dans la narration sont passés sous silence et à ce moment on utilise une ellipse temporelle pour que le lecteur puisse se situer dans le texte. Exemple : « Le jour J (ellipse temporelle) arriva ». On peut supposer que les jours précédents n'ont pas été narrés. 2. le sommaire : on résume en quelques lignes des événements de longue durée, le récit va plus vite que l'histoire. 3. la scène : le temps de narration est égal au temps du récit. On raconte les événements tels qu'ils se sont passés. Exemple : dans un dialogue. 4. la pause : le récit avance, mais l'histoire est suspendue, on omet une période de l'histoire. Exemple : lors d'une description. Les moments de la narration On distingue au moins quatre moments différents dans la narration : 1. 2. 3. 4. ultérieur : on raconte après ce qui s'est passé avant; antérieur : on raconte avant ce qui va se passer; simultané : on raconte directement ce qui se passe; intercalé : on mélange présent et passé. 24 Narratologie Les modes narratifs et les points de vue • Focalisation externe L’histoire est racontée à travers le regard d’un narrateur extérieur à l’histoire qui n’y participe pas. • Focalisation interne L’histoire est racontée à travers le regard d’un personnage • Focalisation zéro (point de vue omniscient) Le narrateur sait tout et en sait même plus que les personnages (surtout dans le roman, permet de donner des informations en très peu de lignes) Dans la majorité des romans, les 3 points de vue coexistent en alternance et s’inscrivent donc dans la focalisation variable (zéro) : la focalisation se déplace d’un personnage à un autre ou est indéterminable. Lorsque le narrateur se confond avec l'un des personnages qui raconte l'histoire de son point de vue, il s'agit d'un récit à la première personne. Cette technique est différente de la focalisation interne. En effet, le narrateur peut prendre une distance avec le regard du personnage tout en utilisant la focalisation interne. Il peut pour cela utiliser l'ironie, à la manière de Flaubert. Voir aussi Bibliographie • Umberto Eco, Lector in fabula : Le rôle du lecteur ou la Coopération interprétative dans les textes narratifs, Paris, Grasset biblio essais, 1985 • Gérard Genette, Figures III, Paris, Seuil Poétique, 1972 • Raphaël Baroni, La Tension narrative, Paris, Seuil Poétique, 2007 Articles connexes • → Diégèse • • • • • • Intrigue Mimésis Schéma actanciel Schéma narratif → Schéma quinaire Tension narrative Auteurs • • • • • • • Jean-michel Adam, qui a repris dans ses travaux le schéma quinaire de Larivaille. Raphaël Baroni Umberto Eco Gérard Genette A.J. Greimas Philippe Hamon Vincent Jouve • Tzvetan Todorov 25 Narratologie 26 Liens externes • site Vox Poetica [9] • Site des Cahiers de la narratologie [10] • Site d'E. Simonnet, présentant les principaux concepts narratologiques [11] Références [1] Vincent Jouve, L’effet-personnage dans le roman, coll. « Écriture », Paris, PUF, 1992, p. 18 [2] JOUVE, Vincent. L’effet-personnage dans le roman, coll. « Écriture », Paris, PUF, 1992, p.21 [3] WAGNER, Frank. "Analogons (de quelques figures de lecteurs/lectrices dans le texte et de leurs implications pragmatiques)", in Revue d'études cuturelles (Lecteurs et lectrices, théories et fictions), Dijon, Association bourguignonne d'Etudes Linguistiques et Littéraires, n°3, automne 2007, pp. 11 à 33. [4] JOUVE, Vincent. La Lecture, Hachette, coll. "Contours littéraires", 1993. [5] La poétique du récit, Éd. Armand Colin, 1997, p.53 [6] Pour un statut sémiologique du personnage Seuil, coll. Point, 1977 [7] L'effet-personnage dans le roman PUF, coll. Écriture, 1992 [8] L'analyse morpho-logique du récit, in Poétique n°19, 1974 [9] http:/ / www. vox-poetica. org [10] http:/ / revel. unice. fr/ cnarra/ [11] http:/ / emile. simonnet. free. fr/ sitfen/ narrat/ narr0001. htm Diégèse Le nom diégèse, du grec διήγησις (diêgêsis), a deux acceptions : • dans les → mécanismes de narration, la diégèse est le fait de raconter les choses, et s'oppose au principe de mimesis qui consiste à montrer les choses ; • c'est l'univers d'une œuvre, le monde qu'elle évoque et dont elle représente une partie. En narratologie Dans une œuvre, on peut souvent distinguer plusieurs niveaux diégétiques : • le niveau extradiégétique : c'est le niveau du narrateur lorsque celui-ci ne fait pas partie de la fiction (par exemple narrateur omniscient), sait tout ce qui est extérieur à la fiction ; • le niveau diégétique ou intradiégétique : c'est le niveau des personnages, de leurs pensées, de leurs actions ; • le niveau métadiégétique ou hypodiégétique : c'est lorsque la diègèse contient elle-même une diégèse, par exemple un personnage-narrateur ; le cas typique est Shéhérazade dans les Mille et une nuits, ou encore les nombreuses digressions de Jacques dans Jacques le fataliste et son maître de Denis Diderot. Au niveau métadiégétique, lorsque le personnage-narrateur prend lui-même part aux éléments du récit qu'il raconte, il est dit « homodiégétique » ; lorsqu'il raconte des histoires dont il est absent, il est dit « hétérodiégétique ». Diégèse 27 Univers interne d'une œuvre Ce terme est apparu pour la première fois en 1951 sous la plume d'Étienne Souriau dans un article intitulé La structure de l'univers filmique et le vocabulaire de la filmologie dans la Revue internationale de filmologie n°7-8 ; selon son Vocabulaire d'esthétique, il a été inventé en 1950 par Anne Souriau.[1] Mais cette notion s'applique à tout art représentatif et pas seulement au cinéma. Étienne Souriau nous offre cette définition du terme diégèse : « tout ce qui est censé se passer, selon la fiction que présente le film ; tout ce que cette fiction impliquerait si on la supposait vraie. » — Etienne Souriau, Vocabulaire d'esthétique, p. 240 Par exemple, un lieu représenté, fictif, fait partie de l'univers et de la réalité diégétique, tandis que le lieu réel qui a permis d'offrir le cadre lors du tournage appartient à la réalité « filmophanique ». Il s'agit donc du monde fictif, de sa cohérence et des lois qui le régissent, à l'intérieur duquel l'histoire racontée prendra place. Cependant, ce terme ne s'applique pas à la réalité extérieure à l'œuvre : cette notion ne s'embarrasse pas des frontières entre fiction et réalité. Gérard Genette a développé la notion de diégèse pour l'appliquer à la littérature, l'empruntant aux théoriciens du récit cinématographique. Elle signifie pour lui l'ensemble des évènements relatés par le discours narratif qu'il définit, dans Discours du récit, en tant que « récit comme histoire ». Par la suite, dans Figures II (1972), la diégèse représente tout « l'univers spatio-temporel désigné par le récit » autrement toutes les parties temporelle et spatiale concernant le récit. Dans les œuvres de représentation (pièce radiophonique, théâtre, cinéma, séries télévisées…), la frontière entre ce qui est diégétique et extradiégétique est parfois floue. Par exemple, au cinéma, la frontière entre un son diégétique — audible par les personnages — et un son extradiégétique — comme la musique d'ambiance, ou un bruitage ponctuant un événement — n'est pas toujours claire, et le réalisateur joue parfois sur cette ambiguïté. Dans le cas des œuvres lyriques, comme les opéra, les opérettes et les comédies musicales, les chansons sont à la fois diégétiques — ce sont des dialogues entre personnages, ou des monologues — et extradiégétiques, puisque les personnages n'ont pas « conscience » de chanter ; pour le spectateur, cela nécessite une suspension consentie de l'incrédulité. Toutefois, certaines chansons peuvent être diégétiques, le personnage interprétant un air dans l'histoire (par exemple le chant d'Olympia dans Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach). Voir aussi Articles connexes • Son diégétique et extradiégétique Références [1] Etienne Souriau: Vocabulaire d'esthétique, Presses universitaires 1990, p. 581 Sources et contributeurs de l'article Sources et contributeurs de l'article Sémiotique Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=44220410 Contributeurs: 16@r, Alchimist, AntonyB, Aurelien Langlois, Auriol, Bertrand Bellet, Bourrichon, David Berardan, Dhatier, DocteurCosmos, Dujo, Epommate, Erasmus, Fluti, Gene.arboit, Goliadkine, HYUK3, Herbythyme, Horizon Sémiologie, Ikan, Irønie, JLM, Jastrow, Jef-Infojef, JonMor, Julianedm, Jérome Bru, Kelson, Lachaume, Le gorille, Litlok, Lmaltier, Looxix, Loreleil, Lucronde, Moumousse13, Muselaar, Nicolas1981, Pautard, Phe, Ryo, Sanao, Semio, Sherbrooke, SisypheHeureux, Smily, Solilokace, Solveig, UGhz, Vincent Ramos, Wikig, Windreaver, Zewan, 58 modifications anonymes Sémiotique visuelle Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=44153697 Contributeurs: Bregalad1959, Chtfn, JLM, Jean-Louis Lascoux, Lucius Esox, Mister Cola, Ollamh, Petit Djul, 3 modifications anonymes Algirdas Julien Greimas Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=42789229 Contributeurs: 2514, Alchimist, Badmood, Bourrichon, Chouchoubidou, DocteurCosmos, Eölen, HYUK3, Hectoralos, JLM, Jeje54sp, Jibi44, Kilom691, Meodudlye, Olivier Hammam, Semio, Surréalatino, Thierry Caro, Tournachon, Xavier M., 23 modifications anonymes Carré sémiotique Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=41867781 Contributeurs: Ange Gabriel, Kilom691, Semio, SuperHeron, 9 modifications anonymes Schéma actantiel Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=40505998 Contributeurs: 2052645, A3 nm, Anisite, Anne97432, Archeos, BekiLambert, Huster, JB, Joachim, Ludovic89, Maurilbert, Mitrius, Nastassia5452, O2, Patatosaure, Piaf, Ryo, Yuzuru, 29 modifications anonymes Schéma quinaire Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=41625134 Contributeurs: Cnarbel, Howard Drake, Jastrow, Neuceu, O2, Rbaroni, 1 modifications anonymes Signe Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=42280384 Contributeurs: (anonyme), 16@r, Alno, Chandres, Cépey, Dimitridf, Gemme, Goliadkine, Holycharly, Ingried, Jérome Bru, Ollamh, Orthogaffe, Pio, Puff, Sebleouf, Soig, Staatenloser, VIGNERON, Vincent Ramos, YolanC, Yves30, 9 modifications anonymes Sémiologie Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=44153775 Contributeurs: 2mots, Alno, Anymora, Arnaud.Serander, Bertrand Bellet, Bourrichon, Deep silence, Dhatier, Epommate, Erasmus, Francis Vérillon, Goliadkine, Harmonia Amanda, Heurtelions, Highlander, JLM, Jerome66, Jloriaux, Jusjih, Jérome Bru, Kelson, Lilian, Louis-garden, Lucronde, Léon66, Marc Girod, Max perret, Med, Mehdi7687, Moussu Miroul, Nguyenld, Ollamh, Orthogaffe, Padawane, Peter17, Piero, Rhizome, Saki3, Solveig, Thedreamstree, UGhz, Verdy p, Vincent Ramos, Windreaver, Zertrin, 40 modifications anonymes Narratologie Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=44189044 Contributeurs: 2514, Alno, B-noa, Boretti, Bourrichon, Cdang, Curry, Eölen, HYUK3, Immonde, Israfel, J55555555555555ttfhujdt, Jastrow, Jef-Infojef, Jloriaux, Le gorille, Lefort, Murr, Nataraja, Neuceu, Orthogaffe, Poulpy, R, Rbaroni, Rhizome, Sam Hocevar, Surréalatino, TroisiemeLigne, TwoWings, UGhz, Wanderer999, Wart Dark, Zexen, script de conversion, 44 modifications anonymes Diégèse Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=41400133 Contributeurs: Ahbon?, Badmood, COKPAT, Cdang, Fabos, Fimac, Gribouille48, Harrieta171, Lmaltier, Mattisan, Methexis, Mlouf, Ormolu Niblick, Oxo, Patapiou, Piku, Rogojine, Solveig, Weft, 16 modifications anonymes 28 Source des images, licences et contributeurs Source des images, licences et contributeurs Image:Dialog ballons icon.svg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Dialog_ballons_icon.svg Licence: Public Domain Contributeurs: User:Felix.leg Image:Semiotic square1.svg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Semiotic_square1.svg Licence: GNU Free Documentation License Contributeurs: Pline, Semio Image:Schema actanciel.png Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Schema_actanciel.png Licence: inconnu Contributeurs: Joachim, Symac Image:Disambig colour.svg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Disambig_colour.svg Licence: Public Domain Contributeurs: User:Bub's 29 Licence Licence Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported http:/ / creativecommons. org/ licenses/ by-sa/ 3. 0/ 30