à Monsieur Vladislav Palát

Transcription

à Monsieur Vladislav Palát
La Commission d’éthique a décerné un certificat de participation à la résistance contre
le communisme
à Monsieur Vladislav Palát, né le 31 mars 1929,
pour sa présence active dans le groupe de résistance « Jaromír Palát a spol. », dont les
membres ont combattu le régime communiste en Tchécoslovaquie entre autres en
rassemblant des armes, en préparant des opérations armées (de sabotage et de
destruction), d’octobre 1948 à 1950, se livrant ainsi à une forme de résistance
conformément à l’article 3, paragraphe 3 en rapport avec les dispositions de l’art. 3,
paragraphe 2, point b) de la loi n° 262/2011 Coll.
Vladislav Palát est né en 1929, dans le village de Jablůnka, dans la région de Vsetín, en
Moravie. Aujourd’hui, il vit à Nové Město en Moravie.
Le groupe de résistance dont Vladislav Palát était membre fut fondé par son frère
Jaromír Palát à l’automne 1948, après qu’il fut appelé au service militaire à la garnison de
Hranice. Jaromír et Vladislav Palát avaient participé activement à la IIe résistance pendant la
Seconde Guerre mondiale, ils avaient été membres du groupe de résistance « Jaroš Žižka 10 »
dans leur région d’origine, qui faisait partie de la première brigade partisane « Jan Žižka »
(sous les ordres de l’organisation Hory Hostýnské) ; ce groupe avait été fondé et mené par
Jaromír Palát. Vladislav Palát avait dans le groupe la fonction de pourvoyeur et d’agent de
liaison.
Dès 1946, Jaromír et Vladislav Palát avait recommencé à se procurer des armes. De
cette façon, Vladislav Palát obtint progressivement plusieurs armes (par exemple un fusilmitrailleur MP 44, deux pistolets Parabellum et Steyr, deux vieux revolvers à barillet) qu’il
cachait avec Jaromír Palát dans une chambre puis plus tard dans une grange chez leurs parents
à Jablůnka. En octobre 1948, Jaromír Palát fut appelé au service militaire à la garnison de
Hranice, où il rencontra Alois Janíček, sergent-chef de l’armée tchécoslovaque qui partageait
sa manière de voir les choses, et ensemble ils fondèrent le groupe de résistance. La tâche de ce
groupe était de trouver de nouveaux membres, de les armer, et de mener des opérations
armées (« de destruction et de terrorisme », comme indiqué dans le jugement). L’objectif
principal de Jaromír Palát et Alois Janíček était avant tout de rassembler des armes pour un
éventuel coup d’État. Alois Janíček, qui était en charge de l’entrepôt de vêtements de la
garnison de Hranice, accepta que Jaromír Palát conservât un fusil militaire qu’il avait trouvé
lors du nettoyage de l’entrepôt. En outre, Jaromír Palát, avec l’aide d’Alois Janíček et par
l’intermédiaire de l’adjudant Max Sochorek, obtint d’autres armes (un fusil-mitrailleur de
type 44-Kosa avec deux chargeurs, de nombreuses munitions pour fusil, des munitions pour
pistolet lance-grenades, et des détonateurs pour grenades). Ils s’en servirent pour armer le
groupe.
Vladislav Palát fut impliqué dans les activités de son frère en avril 1949, lorsque son
frère, pendant une permission, lui demanda de transporter et de cacher les armes acquises
dans le cadre de son service militaire à Hranice. Vladislav Palát fournit ensuite au groupe les
armes qu’il avait obtenues auparavant. Ils cachèrent ces armes d’abord chez eux à Jablůnka,
puis chez le paysan František Kotrla et son frère Ladislav Kotrla de Jablůnka (armes de
Hranice et un pistolet Parabellum de calibre 9 mm), puis également chez František Spáčil. Ils
remirent une arme à František Adámek de Pržmo (pistolet Steyr de calibre 7,65 mm).
Le dossier fait en outre apparaître que Vladislav Palát accompagna Alois Janíček chez
Florián Minařík, par l’intermédiaire duquel Alois Janíček devait passer la frontière. Vladislav
Palát a alors donc réellement agi comme un agent de liaison entre son frère Jaromír Palát,
Alois Janíček et dans ce cas, Florián Minařík.
À partir de 1950, Vladislav Palát fut employé à l’usine d’armement de Jablůnka. Au
printemps 1950, Jaromír et Vladislav Palát projetèrent de voler des armes dans le dépôt des
Milices populaires à l’usine d’armement de Jablůnka. Vladislav Palát se procura un plan de
l’usine auprès d’une de ses connaissances, Zbyněk Gabryš qui travaillait dans l’usine
d’armement comme agent technique. Ils songèrent également à impliquer dans l’opération
František Kotrla qui devait les couvrir. Ils devaient réaliser cette opération armés. L’opération
prévue n’eut cependant jamais lieu, car le dépôt d’armes, aux dires de Zbyněk Gabryš, avait
été déplacé, et Vladislav Palát ne parvint pas à déterminer où il se trouvait. Vladislav Palát
indiqua par la suite, le 6 décembre 2013, qu’en réalité la raison pour laquelle l’opération
n’avait pas eu lieu était, en fait qu’il devait partir faire son service militaire.2
Vladislav Palát fut appelé au service militaire le 1er octobre 1950 dans une unité à
Bratislava. Il fut arrêté le 28 avril 1952 dans une unité militaire à Bohuslavice.3 Les 15 et 16
octobre 1952, l’ensemble du groupe « Jaromír Palát a spol. » se retrouva devant le Tribunal
d’État de Brno. Lors du procès, 7 personnes furent condamnées, nombre d’entre eux à des
peines très lourdes (entre 6 et 19 ans d’emprisonnement ferme).4 Le jugement du Tribunal
d’État de Brno du 16 octobre 1952 reconnut Vladislav Palát coupable de crime de haute
trahison en vertu de l’art. 78, paragraphes 1c, 2a et 3d du Code pénal et le condamna à une
peine d’emprisonnement de 15 ans, à une amende pénale d’un montant de 5 000 couronnes
tchécoslovaques, à la privation de ses droits civiques et civils pour une période de 5 ans et à la
confiscation de tous ses biens. Vladislav Palát exécuta sa peine d’emprisonnement dans le
camp de travaux forcés Rovnost dans la région de Jáchymov, où il resta jusqu’à l’amnistie en
1960. Vladislav Palát fut réhabilité par la décision du Tribunal régional d’Ostrava du 8
novembre 1990.
2
3
Cf. procès-verbal d’audition de la Commission d’éthique du 6 décembre 2013. Jaromír Palát fut arrêté le 12 février 1952. 4
Jaromír Palát fut condamné à 19 ans d’emprisonnement ferme, Alois Janíček à 18 ans, František Kotrla à 10 ans, Ladislav Kotrla à 7
ans, Vladislav Kočička à 6 ans, et František Spáčil à 12 ans, à des peines pécuniaires, à la privation de leurs droits civiques et civils et à la
confiscation de (tous) leurs biens. Une autre partie du groupe subversif, en l’occurrence Karel Kopečný, Emil Kostka, Maxmilián
Sochorek et Alois Řezníček, qui étaient en contact notamment avec Alois Janíček, furent jugés dans un autre procès (dossier d’enquête de la
Sécurité d’État réf. V-2150-OV, KSMV Ostrava).
La Commission d’éthique considère donc qu’il est attesté que Vladislav Palát, en
agissant comme mentionné ci-dessus, s’est livré à une forme de résistance contre le
communisme conformément aux dispositions de l’art. 3, paragraphe 3, et aux
dispositions de l’art. 3, paragraphe 2, point b) de la loi n° 262/2011 Coll. en rapport avec
les dispositions de l’art. 2, point b) de la loi n° 262/2011 Coll., car il s’agit d’une présence
active dans une organisation ou un groupe dont les membres ont combattu le régime
communiste de manières énoncées dans cette disposition, c’est-à-dire en développant
d’autres activités clairement anti-communistes visant directement ou indirectement à
rétablir la liberté et la démocratie ou à affaiblir le régime communiste, afin d’éliminer,
affaiblir considérablement ou troubler le pouvoir totalitaire communiste en Tchécoslovaquie
ou autrement lui porter préjudice, et de rétablir la liberté et la démocratie. La Commission
d’éthique considère qu’il est attesté que Vladislav Palát était membre d’un groupe qui
constamment (systématiquement) et à long terme (1948-1950) se préparait, en
particulier rassemblait des armes, pour mener des opérations armées (de sabotage et de
destruction) dirigées contre le régime communiste, et dont les membres projetaient de
participer à la résistance contre le communisme sous la forme d’une participation à un
soulèvement armé. La Commission d’éthique constate également qu’elle n’a pas le moindre
doute sur le fait que Vladislav Palát a exercé les activités susmentionnées pour le groupe de
résistance consciemment et activement afin de (dès que l’occasion se serait présentée)
combattre le régime communiste activement armes à la main.

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