Santé Naturelle et Santé Holistique

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Santé Naturelle et Santé Holistique
Santé Naturelle et Santé Holistique
On confond parfois santé naturelle et santé holistique parce qu’elles se démarquent toutes les deux de
la médecine académique et parce qu’elles sont souvent associées. En fait, ces deux termes qualifient
deux aspects différents et complémentaires : les moyens utilisés et une conception globale.
On parle généralement de santé naturelle lorsque l’on ne puise plus les remèdes dans le savoir-faire
de la chimie mais dans celui de la nature. On n’apporte ainsi à l’organisme que des solutions et des
substances déjà connues du monde vivant qui ne peuvent pas heurter le processus vital à contrecourant. On fait référence dans ce cas aux moyens utilisés pour se soigner. Mais le terme reste flou et
ne signifie probablement pas la même chose pour toutes celles et tous ceux qui l’emploient.
On parle de santé holistique dès lors qu’on ne considère plus la santé et la maladie comme une
chance ou une malchance qu’on essaye alors de rectifier, mais comme l’expression par le corps d’une
situation globale de l’être face à son environnement. On entre alors dans une considération générale de
la santé et de la maladie dans laquelle le symptôme n’est plus seulement une gêne à combattre et à
éliminer. Il est surtout et avant tout le révélateur d’un conflit dont les racines sont bien souvent au-delà
de la dimension corporelle et qui conduit à un enchaînement de dysfonctionnements dont le symptôme
est l’expression finale.
La santé holistique intègre et respecte la totalité du courant de la vie. Elle puise donc ses outils dans la
santé naturelle. Mais la santé naturelle n’est pas toujours holistique : on peut grâce aux plantes, aux
huiles essentielles et à diverses techniques manuelles mettre fin à des symptômes sans se préoccuper ni
de leur cause ni de la globalité de l’être.
Holistique ne signifie pas, comme on l’entend parfois, intégrant toutes les parties. Ce serait une vision
horizontale de la globalité qui ne peut pas prendre en compte les liens de causalité. Une conception
holistique implique la reconnaissance de plusieurs plans hiérarchisés, du centre de l’être (qui reste un
mystère) à ce qui s’exprime dans chaque partie de son corps, en passant par son histoire personnelle
consignée dans une mémoire, son système de croyances, ses émotions et la manière dont circule son
énergie. Chaque partie est reliée au tout et le tout s’exprime dans chacune des parties.
Il est bien évident qu’en pratique thérapeutique quotidienne, on peut difficilement entrer dans une
démarche holistique totale, mais on sait aujourd’hui que le fait de considérer un être humain dans sa
globalité et son unicité plutôt que la maladie qu’il porte est le début d’une démarche globale. La prise en
compte de cette globalité est le premier pas vers une médecine plus humaine et plus efficace dans la
durée.
Jacques Benjamin Boislève
La lettre aux praticiens de Synphonat n°3 - Octobre 2006
www.sante-vivante.fr