VERDUN 1916-2016-MODULE 2 De la commémoration au devoir

Transcription

VERDUN 1916-2016-MODULE 2 De la commémoration au devoir
VERDUN 1916-2016-MODULE 2
De la commémoration au devoir de mémoire
« La grande défaite en tout, c'est d'oublier et surtout ce qui nous a fait crever, et de crever sans
comprendre jamais à quel point les hommes sont vaches »
Céline-Voyage au bout de la nuit
Notion de responsabilité morale = il faut oeuvrer dans le but que la guerre ne se reproduise jamais.
La guerre de 1914-1918 a bouleversé les esprits : un culte de la commémoration se met en place aujourd'hui sous la
forme de monuments aux morts dans toutes nos villes et nos villages pour se souvenir des soldats qui sont morts
au combat (la morale de la participation).
On commémore désormais pour rappeler le souvenir des souffrances endurées par les soldats (=bravoure, sens de
l'honneur, sacrifice=les soldats du front en 1917 éprouvent le sentiment d'avoir été sacrifiés pour rien).
.chanson de Craonne et critique des stratégies militaires inefficaces.
.fin du film « les sentiers de la gloire » (1957) : la guerre est le triomphe de la bêtise humaine.
.film documentaire : le soldat méconnu (le dernier tué de 1914-1918)-ZEC-partenaire officiel du centenaire.
Le 11 novembre 1918, la paix est déclarée : Augustin Trébuchon, agent de liaison, est missionné pour partager cette
bonne nouvelle au front.Il est arrêté net, foudroyé par une balle quelques minutes seulement avant le cessez-le-feu....
On utilise moins les termes de héros et de gloire depuis le début des années 2000.
Le héros n'est plus un guerrier surhumain mais une victime de la folie des hommes.
La guerre est plus associée au patriotisme actif, à un idéalisme nourri de valeurs humanistes et altruistes (=le sentiment
d'une cause juste-engagement-acte personnel-prise de conscience).
L'homme est plongé dans l'horreur et la révolte de la guerre.
L'expérience concrète de la guerre est une grande désillusion.
« Au secours, au secours, on assassine des hommes.... ! » Dorgelès-1919
Statues en l'honneur des soldats de la Grande guerre, monuments aux morts, musées (=art monumental).
Commémorer = se souvenir ensemble
QUE COMMÉMORE T-ON AVEC LE CENTENAIRE DE 14-18 ?
Rappel historique + histoire des arts
Antiquité : les aèdes chantaient le souvenir des héros morts au combat (=gloire, immortalité)
Ils ne chantaient pas pour dénoncer les horreurs de la guerre.
Chansons commémoratives.
Tragédie grecque : les conflits opposent les hommes.
Moyen Age : chanson de geste (ex : Roland au col de Roncevaux)
Le devoir de mémoire est apparu après la Seconde guerre mondiale et le génocide des Juifs (= la plus tragique
expression de la guerre).
Le 20ème siècle a aussi connu les conflits les plus meurtriers (tranchées, camps de la mort, bombes atomiques,
génocides....).
*La fin du travail réalisé dans le module 1 a déja permis d'engager une petite réflexion sur la guerre en cette période
de commémoration.
La guerre comme fléau redoutable et dévastateur (19141918)
La guerre déhumanise, désindividualise.
La guerre fait perdre aux soldats leur humanité.
La guerre transforme l'homme et le détruit.Elle met l'homme en face de ses
limites et influe sur le regard qu'il porte sur sa condition, entre surhumanité
et déshumanisation.
« Le geste de tuerie est toujours inacceptable »-Barbusse-Le feu-page 437
Pendant la guerre de 1914-1918 l'homme a disparu littéralement dans la
guerre (obus, tranchées).
Le développement de l'artillerie et la mécanisation des guerres montrent
que la puissance d'une armée dépend moins des hommes que de la qualité
des équipements.
La violence de la guerre est révoltante et insupportable, inacceptable.
-corps et cadavres (mutilations-mutants, pantins....le soldat est souvent « abominable à voir »)
.doc vidéo sur l'obusite (gueules cassées).
-horreur, peur, angoisse
« Il parlait de sa vie comme d'une chose morte »-Dorgelès-les croix de bois (1919)
-le feu (bombardement d'obus)=connotation mortifère et violente
Le thème de la mort introduit celui de la monstruosité et de la violence de l'expérience.
« La plaine est un cimetière dont on aurait enlevé le dessus » Barbusse-le feu (même le décor est défiguré par la guerre: la
campagne est devenue une nécropole).
La tranchée (cf cours)
C'est un lieu de mort (c'est le théâtre des combats meurtriers).
C'est un piège pour le soldat (boue, humidité,rats, cohue, fondrière....).
C'est une « tombe prête à l'emploi » qu'il suffit de combler pour enterrer les défunts.....
Dans la tranchée, le soldat est déja à moitié enterré.
La tranchée censée le protéger l'empiège et peut le conduire à la mort.
Elle enterre les morts....et les vivants !
« La pluie vient d'en haut, la boue vient d'en bas, l'infini est partout....ce n'est pas la fin des tempêtes et de la
souffrance.... »Barbusse-le feu.
Elle enfouit l'humanité de l'homme.
C'est l'entrée dans le royaume des morts (= la descente aux Enfers, le labyrinthe....).
C'est le dessous de la guerre, celle qu'on ne « voit pas » (différence entre vie militaire au front et la vie civile-censure,
désinformation....).
Les boyaux des tranchées montrent l'égarement de l'homme dans une guerre qu'il ne maîtrise pas.
C'est le traumatisme d'une épreuve et le voyage vers la mort (=perte, errance,mort).
La mort se fait aussi par l'expérience de la perte des proches, des camarades.
Elle est vécue comme une fatalité mais elle n'est jamais banale.
C'est une monstruosité.
La guerre est souvent représentée par les artistes comme une « grande farce sanglante »(Dorgelès).
Les négociations de paix (=mettre la guerre à distance)
L'armistice du 11 novembre 1918
.clip bonus de l'ECPAD
Idée de gouvernance mondiale (SDN ancêtre de l'ONU) et d'un monde fondé sur le droit des nations pour protéger des
conflits.
La paix reste un idéal.
Janvier 1919-Août 1920-Conférence de Paris
Fin de la guerre
Der des ders
Plus jamais ça
Plus de guerre (Barbusse)
Dorgelès parle de « machine à finir la guerre » (1919).
PROJET VERDUN 1916-2016-B.PHILIPPE 3-11-2015