Feu vert au centre de rétention

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Feu vert au centre de rétention
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NATIONAL
mercredi 11 juillet 2007
Chambre des députés / Etrangers en situation irrégulière
Feu vert au centre de rétention
Les députés ont adopté hier à
une écrasante majorité le projet de construction d'un centre de rétention. Il est destiné
aux clandestins ou demandeurs d'asile déboutés que le
gouvernement veut renvoyer
dans leur pays d'origine. Pour
l'instant ils sont retenus dans
l'enceinte de la prison de
Schrassig, situation constamment dénoncée par les défenseurs des droits de l'Homme,
le Collectif réfugiés, entre autres.
■ «Les étrangers en situation irrégulière, ce ne sont pas des criminels. Il n'est pas sain de les
placer dans l'enceinte du centre
pénitentiaire», a notamment déclaré hier Marcel Sauber, le député chrétien-social rapporteur
du projet de loi autorisant le
gouvernement à construire un
centre de rétention à leur intention. Cette procédure est nécessaire car le projet coûtera quelque 11,2 millions d'euros.
Pour l'instant, ces «sans-papier» ou demandeurs d'asile déboutés que le gouvernement
veut renvoyer dans leur pays
sont placés à la prison de Schrassig qui leur est réservée. Ils sont
entre 50 et 60, en instance
«d'éloignement», pour reprendre
la terminologie technocratique,
dans une aile du centre pénitentiaire qui lui-même déborde déjà.
On y comptait 687 détenus au 15
novembre 2006, soit bien plus
que ce que la prison peut logiquement accueillir.
Le nouveau centre pourra accueillir quelque 100 personnes
Il s'agit du pourcentage de la
consommation d'électricité que
l'on retrouve dans l'éclairage public sur les voiries de l'Etat et des
communes. C'est dire que les
efforts de réduction de la
consommation n'auront que peu
d'impact sur la consommation
globale nationale. Mais comme il
n'y a pas de petites économies, il
faut relever que la commune de
Beckerich a, en collaboration
avec les Ponts et Chaussées, installé un système de réduction de
puissance pour diminuer la
consommation en réglant le niveau d'éclairage par plages horaires tenant compte de la densité
du trafic. Une évaluation de ce
projet-pilote en vue d'une éventuelle généralisation n'est pas exclue, annonce le ministre des
Travaux publics, Claude Wiseler,
en réponse au député Ben Fayot.
En bref
Coopération
frontalière
Il sera construit près du Findel sur le territoire de Sandweiler
dans 92 chambres. Si tous les
députés sont d'accord avec cette
réalisation, certains parlementaires trouvent l'infrastructure surdimensionnée. A quoi le ministre des Travaux publics répond
qu'il vaut mieux voir plus grand
lorsque l'on connaît les lenteurs
de la réalisation de tels projets.
Voilà plus de quinze ans que le
Luxembourg se trouve dans le
collimateur des organismes de
contrôle internationaux même
pour cette promiscuité entre
clandestins et criminels.
(Photo: Guy Jallay)
Autre critique ou réserve: le
gouvernement se permet grâce à
cette loi de faire l'impasse sur
certaines procédures comme le
plan d'aménagement particulier.
Explication ministérielle: il y a
véritablement urgence, comme
l'a de plus montré l'incendie
mortel de fin janvier 2006. Qui
plus est, ce projet est unique. On
ne peut donc pas parler de précédent.
Autre remarque: la minceur de
l'encadrement et l'absence de psychologue. Le Conseil d'Etat lui
même, dans son avis, doutait
qu'un effectif de seize agents suffirait, mais aussi qu'un infirmier et
trois éducateurs puissent assurer
l'encadrement psychologique et
social de 50 à 60 personnes aux
origines géographiques et ethniques très hétéroclites. «Il est évident qu'un accompagnement psychologique est une nécessité», fait
remarquer le ministre délégué à
l'Immigration, Nicolas Schmit,
qui pourrait même voir un psychologue diriger le centre.
■ Jean-Marie Denninger
Statut unique ouvriers / employés
La Cour européenne de Strasbourg l'affirme
Les syndicats sont d'accord,
le patronat l'est presque
La législation sur la chasse
contraire aux droits de l'Homme
Gouvernement, syndicats et patronat sont tout près d'un accord
dans les difficiles négociations
du statut unique ouvriers / employés du secteur privé.
Dans les rangs syndicaux, l'accord est fait sur les propositions
gouvernementales. Au LCGB,
une large majorité du comité
central a donné son accord lundi
soir. Sur le dossier des heures
supplémentaires, il accepte un
paiement de ces heures supplémentaires avec un supplément
de 40 % non imposable et non
soumis aux charges sociales. La
formule est dans l'intérêt à la fois
des ouvriers et des employés, argumente le syndicat chrétien
puisque les 50 % jusque là accordés aux employés privés étaient
imposables et soumis à cotisations. «Le LCGB accompagnera
de près l'élaboration du projet de
loi sur le statut unique car bien
des questions de détails méritent
une analyse plus fine», affirme le
syndicat dans un communiqué.
Le même soir, le comité national de l'OGB-L partageait la
même analyse avec un point de
vue bien arrêté sur la question
des heures supplémentaires. Elles sont un danger pour la santé
et la sécurité, inconciliables avec
0,54
une politique de plein emploi.
«Voilà pourquoi l'OGB-L estime
que les autorisations ministérielles pour les heures supplémentaires doivent être accordées de façon restrictive. Favorable à
une indemnisation financière à
40 %, le syndicat estime que
cette compensation doit représenter une heure et demie si elle
est prise en temps.
Du côté patronal, on avance
également. A la Confédération
luxembourgeoise du commerce,
on parle d'un «oui mais». L'organisation patronale est prête à entériner les propositions sous réserve
de confirmation de quelques détails comme la question du
contrôle de l'absentéisme abusif.
La Fédération des artisans par
contre reste plus figée sur la question de ce fameux contrôle de
l'absentéisme et sur le paiement
de l'indemnité de maladie. On y
plaide toujours pour une indemnisation à 90, voire 80 %. Réponse du LCGB: «Une indemnité
de maladie réduite ou un jour de
carence sont inacceptables» alors
que l'OGB-L ne dit pas autre chose
lorsqu'il affirme que de nouvelles
concessions au patronat «ne seraient rien que des faveurs.»
■ JMD
Le parti Déi Gréng jubile. Dans une
affaire concernant la chasse, la
Cour européenne des droits de
l’Homme a jugé la législation
luxembourgeoise contraire aux
droits de l'Homme lorsqu'elle impose aux propriétaires de terrains
de faire partie d'un syndicat de
chasse. Le parti vert avait vivement protesté contre une telle
adhésion obligatoire lors du récent débat d'orientation.
«Nous nous félicitons de ce
jugement clair, sans équivoque»,
affirme Déi Gréng. «Avec cet arrêt,
la stratégie de la majorité socialiste/chrétienne-sociale de classer la
chasse d'intérêt général s'effondre comme un château de cartes», analyse le député Camille
Gira. Le ministre Lucien Lux n'a
pas tardé à réagir. A la suite des
discussions et de la motion adoptée par la Chambre des députés
lors du débat d’orientation du 21
juin invitant le gouvernement à
modifier la législation sur la
chasse, le gouvernement entend
élaborer «un projet de loi
conforme aux principes retenus
par la Chambre en plaçant notamment la réforme de la chasse
dans le cadre de l’intérêt général», maintient le ministre. Mais
il se voit toutefois obligé de prendre en considération l'arrêt de
Strasbourg dans sa réforme «tout
en garantissant que la chasse
puisse assurer, à l’avenir, son rôle
de régulateur efficace de certaines
espèces de gibier».
■ JMD
Congé pour raison familiale
L'AHL dénonce la discrimination
des parents non-gardiens
L'association des hommes au
Luxembourg (AHL), si elle salue
l'introduction d'un congé pour
raisons familiales prévu pour les
parents d'un enfant malade de
moins de quinze ans, regrette que
le législateur n'ait prévu ce droit
que pour le parent salarié ayant la
garde, discriminant le deuxième
parent, souvent le père.
Le Parlement a adopté hier à
l'unanimité une loi approuvant
un accord qui formalise la coopération entre les régions frontalières française, belge et allemandes avec le Luxembourg. Il
concerne la Sarre, la RhénaniePalatinat, la Lorraine, et la Wallonie et implique les gouvernements nationaux de ces régions.
Cet accord de coopération crée
une commission intergouvernementale et une commission régionale pour examiner et développer des initiatives communes. Cet ensemble géographique, baptisé Grande Région
compte 11,2 millions d'habitants.
Pression socialiste sur
le ministre Halsdorf
Alors que le projet de loi sur la
libéralisation de l'électricité doit
passer ce mercredi à la Chambre
des députés, Déi Gréng et le DP
attendent des responsables socialistes qu'ils fassent pression sur le
ministre de l'Intérieur, Jean-Marie Halsdorf, pour qu'il accorde
aux communes, dont certaines
actuellement sont des distributeurs de courant, les moyens légaux de poursuivre leurs activités
«dans l'esprit d'un approvisionnement de qualité pour les citoyens». Il faut en effet savoir
que Déi Gréng et le DP ont déposé
une proposition de loi commune
dans ce sens et que les socialistes,
membres de la majorité, ont reconnu l'importance d'un relais
communal. On attend la réaction du ministre aujourd'hui.
Notaires: à quand
l'ouverture?
La Commission européenne a récemment envoyé un avis motivé
au Luxembourg dans lequel elle
demande au gouvernement de
modifier les dispositions de la
législation qui autorisent uniquement
les
ressortissants
luxembourgeois à devenir notaires. Dans une question au ministre de la Justice, Luc Frieden, le
député Jean-Pierre Klein souhaite connaître la position du
gouvernement sur cette question
et s'il compte ou non modifier la
législation nationale.