Armand DESAUTELS (1909-1995) Né à Fall River, Massachusetts

Armand DESAUTELS (1909-1995)
Né à Fall River, Massachusetts le 24 septembre 1909, il fait son cours
primaire à l’école Saint-Charles de Dover, New Hampshire et ses études
secondaires à l’école préparatoire de l’Assomption à Worcester,
Massachusetts. Après deux ans d’études au niveau collège, il devient
membre de la communauté des Augustins de l’Assomption.
Ayant terminé son noviciat à Québec, il passe cinq ans en Europe. Il complète deux ans de
philosophie à Saint-Gérard en Belgique (1929-1931) suivis de trois ans de théologie à Louvain
en Belgique et à Lormoy en France (1931-1934), où il est ordonné prêtre le 25 décembre 1934. Il
termine ses études de théologie à Lormoy puis réintègre son pays natal en 1935.
De retour à Worcester, il est appelé à enseigner le français, le latin, le grec et l’histoire à son
alma mater, l’école préparatoire de l’Assomption. Il y restera jusqu’en 1952, en tant que
professeur et préfet des études.
Malgré ces charges onéreuses, il parvient à obtenir deux diplômes de maîtrise ès arts, dont
l’une en langues romanes de l’Université Harvard, laquelle lui octroiera aussi un doctorat en
langues et littératures romanes en 1941. Sa magistrale thèse de doctorat porte sur les écrivains
français Paul Claudel et Charles Péguy.
De 1952 à 1956, il sera supérieur de sa communauté assomptionniste, directeur de l’école
préparatoire et président du Collège de l’Assomption dont il dirige les destinées pendant la
période la plus ardue de son histoire.
En effet, la tornade catastrophique du 9 juin 1953 cause trois morts et une affligeante
destruction de bâtiments qui remet en cause l’existence même de l’école préparatoire et du
collège. Inébranlable, optimiste, le père Desautels persuade sa communauté religieuse qu’il faut
continuer et rebâtir. Tâche énorme. D’autant plus qu’il faut séparer l’école préparatoire du
collège et repenser la mission de celui-ci.
Dès 1956, nouveau début : le collège est maintenant situé sur un vaste terrain dans le quartier
le plus huppé de Worcester. Pour atteindre pareil résultat, le père Desautels et son équipe ont dû
accomplir un travail surhumain : planification, relations publiques, collecte de fonds, tout cela ne
va pas de soi. « Campus minime », a-t-on commenté à l’époque, mais promis à un bel avenir.
Or, ce nouveau campus ne constitue qu’un seul aspect de la vision du père Desautels. Celuici tient à ce que le collège demeure un foyer de culture française, mais il voit plus haut et plus
loin. Jusqu’aux années 1950, le public perçoit l’Assomption comme « un petit collège français
pour des jeunes d’ascendance canadienne ». Il faut remanier cette perception.
On commence par agrandir le programme d’éducation des adultes en offrant des cours à
l’intention des gérants d’industries et de commerces de la région. On inaugure des cours
d’affaires internationales et de sciences sociales. On offre des cours au niveau universitaire. Ces
cours connaissent le succès et la population estudiantine augmente tant et si bien qu’il faut
construire des bâtiments où établir de nouvelles salles de classe.
En 1964, le père Desautels termine son mandat comme président du Collège de
l’Assomption, celui-ci ayant été renommé « Assumption College ». De 1964 à 1969, il est
supérieur de la province étatsunienne des assomptionnistes. En 1969, il est nommé supérieur du
Montmartre canadien, centre de prière et de retraite à Sillery, Québec. Au Québec, il devient
membre actif d’un comité œcuménique dynamique où son bilinguisme sert de trait d’union pour
animer le dialogue entre protestants anglophones et catholiques francophones. C’est pendant
cette période qu’il écrit trois livres portant sur l’importance de la prière.
Devenu aumônier des sœurs de Sainte-Jeanne-d’Arc, il consacrera du temps à préparer des
homélies à l’intention des religieuses pour enrichir spirituellement leur messe quotidienne. Ces
fonctions lui permettront de mettre en valeur ses talents d’orateur sacré et d’écrivain.
Dans cet espace restreint, il est à peine possible d’évoquer quelques faits de la vie du
dynamique et charismatique père Armand Desautels. Mais que d’actes généreux nous avons dû
passer sous silence. Un exemple : les centaines de kilomètres passés sur la route pour rendre
visite aux anciens étudiants et amis de l’Assomption afin de solliciter leur appui à l’établissement
du nouveau campus. Cette tâche ingrate, il l’a accomplie des années durant.
Chef né, religieux, professeur, écrivain, orateur doué, il se consacre complètement à l’œuvre
des Augustins de l’Assomption depuis son adolescence jusqu’à la fin d’une vie longue et
fructueuse. Sans jamais flancher.
Il s’éteint le 26 janvier 1995.
Armand CHARTIER
ŒUVRE
- « Le Sacrifice du Christ chez Paul Claudel et Charles Péguy ». Thèse de doctorat, Harvard
University, 1941.
- La Prière du Christ et de l’Église. Lac Beauport, QC : Éditions Anne Sigier, 1980, 249 p.
- Pour prier l’Apocalypse. Montréal, QC : Éditions Paulines, 1987, 214 p.
- Rencontrer Jésus chez lui. Loretteville, QC : Impressions Béru, 1994, 287 p.