Chronique littéraire Muchachas, Katherine Pancol Durant l`été 2011

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Chronique littéraire Muchachas, Katherine Pancol Durant l`été 2011
Chronique littéraire
Muchachas, Katherine Pancol
Durant l’été 2011, j’avais lu la trilogie de Pancol débutant par « Les yeux jaunes
des crocodiles ». Et ce fut mon choix lors de notre première rencontre du cercle
de lecture en septembre. J’avais bien aimé sauf le deuxième tome « La valse lente
des tortues » qui m’avait laissée plus tiède à cause de certaines longueurs et
invraisemblances. Aussi lorsque Muchachas est sorti, je ne me suis pas ruée pour
l’acheter, ma dose de Pancol étant probablement atteinte. En octobre dernier,
quand Lynn m’a mise au courant du prochain thème, soit un auteur se
prénommant Catherine, j’ai bien cherché. Jusqu’au jour où chez Costco je tombe
sur Muchachas. Tiens, tiens, il n’y a pas de hasard et j’achète les deux premiers
romans. En lisant le tome 1, je suis retombée sous le charme de cette auteure.
Muchachas raconte l’histoire de Léonie et de sa fille Stella. Léonie est mariée à
Ray Valenti, un héros dans sa communauté. Sapeur-pompier de profession, il a
sauvé plusieurs vies souvent au péril de la sienne. Mais à la maison, c’est un
despote cruel et violent. Il bat Léonie à tour de bras, viole Stella dès
l’adolescence, bref, c’est un être ignoble. Devenue adulte, Stella tente de toutes
ses forces d’échapper à son bourreau, allant même à délaisser sa mère afin de se
protéger elle et son fils. Jusqu’au jour où Léonie arrive à l’hôpital à l’article de la
mort, battue par Ray encore plus violent que d’habitude. Stella tentera alors de la
retirer des griffes de son père.
Dans ce roman, on ne relate pas que l’histoire de Léonie et Stella. Les premières
pages nous amènent à New York en compagnie d’Hortense et de Gary, deux
protagonistes de la saga des crocodiles. Katherine Pancol a avoué en entrevue ne
pas être capable de se débarrasser de ces personnages auxquels elle s’est attachée.
L’étincelle de départ de Muchachas, Katherine Pancol l’a trouvée en juin 2010.
Elle était attablée à la table d’un café de Plaisance-du-Gers lorsqu’elle voit un
homme frapper son épouse enceinte devant leurs deux garçons. Elle suit la jeune
femme aux toilettes, mais l’homme l’intercepte et lui ordonne de dégager
menaçant de tuer son épouse si elle n’obéit pas. Pancol n’a pas eu le choix
d’obtempérer, mais elle fut sous le choc pendant des jours. Elle a donc décidé
d’inclure la violence conjugale dans son prochain roman. La journaliste en elle a
refait surface et elle a interrogé plusieurs femmes victimes de violence, cherchant
à comprendre comment on pouvait basculer de la normalité à l’horreur. En
commençant l’écriture de ce roman, elle pensait ne parler que de ses nouveaux
personnages, mais très vite la famille Cortès s’est imposée et Pancol les a laissés
revenir.
Ai-je aimé ma lecture? J’ai des sentiments partagés. Je me suis laissée attendrir
par l’histoire de Stella et j’ai hâte d’en connaître la suite (et oui, j’ai acheté le
tome II). Mais j’ai un peu de difficulté avec la façon dont les anciens personnages
reviennent dans l’histoire. Je trouve que c’est un peu tiré par les cheveux. Mais
laissons la chance au coureur.
Katherine Pancol est née en 1954 au Maroc. Elle a cinq ans quand ses parents
déménagent en France. Elle sera journaliste à Paris Match et à Cosmopolitan
lorsque Robert Laffont la rencontre et lui demande d’écrire un roman. Depuis
1979, elle a écrit dix-sept romans. En entrevue avec Michelle Ouimet du journal
La Presse, elle confie que le Paris intellectuel la boude. Le Monde a écrit au sujet
de ses livres « Facile à lire, facile à oublier ». La revue phare de la littérature en
France, le Magazine Littéraire n’a jamais parlé d’elle. Katherine Pancol conclut
l’entrevue en disant : « Je touche les gens parce que je mène la vie de tout le
monde. Je n’ai pas et ne veux pas de vie mondaine. Ce n’est pas votre chanteur,
Charlebois, qui disait que les critiques sont des ratés sympathiques? »
Sylvie Gauthier, membre du club de lecture de la Bibliothèque Annie-St-Arneault