L`humanisme dans la littérature - Ecole Départementale des Arts et

« Humanitatis studia : les études humaines » - Les idées lumineuses et humanistes de la Renaissance
Printemps de l’Histoire 2012 – Abbaye de Maillezais
L’humanisme dans
la littérature
Hérité du Quattrocento italien et largement diffusé grâce à l’invention de l’imprimerie en 1453, l’humanisme met en
avant la liberté et la dignité humaine. Catalysé par Erasme et Thomas More, dès la première moitié du XVIe siècle,
l’humanisme* est relayé en France par des gens de robe, nobles, moines, créateurs de nouveaux genres littéraires et
chantres de la propagation du français.
1 - L’humanisme en Europe : la pensée renouvelée d’Erasme à Thomas More
Erasme entretient une correspondance assidue avec les penseurs européens. Avec Thomas More et quelques autres
penseurs français, il concourt au renouveau de la pensée. Si More, dans l’Utopie, prône la tolérance et la discipline au
service de la liberté, son ami Erasme, critique la société, il ne fait « de concessions à personne » (Nulli concedo).
Ainsi, dans son ouvrage L’Éloge de la Folie, il satire les travers de la société et en particulier son hypocrisie et le culte
du pouvoir.
2 - La propagation de la langue française au XVIe siècle
Lorsque François Ier promulgue l’Ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, il impose le français comme langue du
droit et de l'administration française. Dès lors, Joachim du Bellay rédige un plaidoyer* du français paru en 1549. Sa
poésie s’enracine dans la gloire du passé, la nostalgie de la France, de l’Anjou et l’admiration de la Nature. En bon
humaniste et souhaitant égaler les auteurs antiques, il crée La Pléiade avec Pierre de Ronsard.
« Les Regrets » de Joachim du Bellay (191 sonnets* en alexandrins*) - 1558
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.
Didier Erasme (1469-1536) Théologien
•1499 et 1506 Rencontre Thomas More
•1509 Docteur en théologie
•1511 Ecrit L’Eloge de la Folie
•1524 Ecrit Le libre arbitre
•1529-1535 Ecrit L’Ecclésiaste
Joachim du Bellay (1522-1560)
Branche ainée des du Bellay, famille noble native de la Turmelière
(Liré en Anjou)
•1549 Ecrit Défense et illustration de la langue française
•1553-1557. Ecrit Les Regrets (191 sonnets en alexandrins)
Thomas More (1478-1535) Chancelier du royaume
d’Angleterre, écrivain, juriste, historien, philosophe,
humaniste, théologien
•1504 Membre du Parlement
•1515 Ecrit L’Utopie
•1529 Nommé Chancelier du Royaume
•1532 Relevé de sa charge et meurt en martyr pour
défendre sa foi catholique face à l’Eglise anglicane
naissante. Saint Thomas More est le saint-patron des
hommes politiques.
Pierre de Ronsard (1524-1585)
Abandonne la carrière des armes pour la
littérature
•1550-1552 Ecrit Les Odes
•1578 Ecrit les Sonnets pour Hélène
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« Humanitatis studia : les études humaines » - Les idées lumineuses et humanistes de la Renaissance
Printemps de l’Histoire 2012 – Abbaye de Maillezais
Rabelais, la propagation du français
Promoteurs de la langue française au XVIe siècle, les penseurs humanistes souhaitent rivaliser avec les auteurs
antiques. Divisés en différents courants, les humanistes français expriment leurs doutes tel Michel de Montaigne, ou
leur optimisme comme François Rabelais.
1 - François Rabelais, l’exemple de l’humaniste optimiste
Véritable érudit de la Renaissance, féru de connaissances,
Rabelais étudie le latin et le grec chez les moines cordeliers de
Fontenay-le-Comte. Son goût immodéré pour les humanités
l’amène à partir de son couvent pour Maillezais, la Sorbonne
ayant mis à l’index les livres en langue grecque. Il s’inscrit en
1530 à la faculté de médecine de Montpellier. Médecin à l’HôtelDieu de Lyon puis du Cardinal du Bellay, Rabelais n’abandonne
pas pour autant sa plume. Il aurait même introduit en Poitou, la
laitue en envoyant quelques graines dans une de ses
correspondances depuis l’Italie.
2 - Une œuvre d’un genre nouveau
A partir de la légende poitevine de Mélusine, Rabelais, crée une
généalogie à ses deux protagonistes, Gargantua et Pantagruel.
D’une légende locale, son œuvre prend des accents satiriques
avec les styles héroïques et comiques. Dans ses cinq livres de
1532 à 1564, il rapporte ses souvenirs et emprunte les traits de
l’Homme du XVIe siècle, avide de savoir, en perpétuelle quête
de la vérité.
Extrait de « La vie inestimable du grand Gargantua, père de
Pantagruel, jadis composée par l'abstracteur de quinte
essence. » François Rabelais, (Lyon)-1537 Bibliothèque
Nationale de France
François Rabelais (1483-1553) Homme d’Eglise, écrivain et médecin
• Naissance au domaine de La Devinière (Chinon)
• 1510-1520 : Rencontre Geoffroy d’Estissac au couvent de la Baumette à Angers
• 1522-1528 : Secrétaire de Geoffroy d’Estissac à Maillezais
• 1530 :
Entre à la faculté de médecine de Montpellier
• 1532 :
Ecrit Pantagruel
• 1534 :
Ecrit Gargantua
• 1545 :
Ecrit le Tiers Livre
• 1548 :
Ecrit le Quart Livre
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