Revue Œnologique 197 - Union des oenologues de France
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Revue Œnologique 197 - Union des oenologues de France
Mise en place d’un jury expert en analyse sensorielle des vins LAUNAY Delphine Institut Technique du Vin , 42, rue Georges Morel, 49070 Beaucouzé. En œnologie, la dégustation a toujours été une pratique fondamentale. C’est encore le cas aujourd’hui malgré le développement des techniques d’analyses physicochimiques. Elle est réalisée, le plus souvent, par des professionnels de la filière viticole (vignerons, négociants, œnologues, techniciens…) dont les connaissances du produit sont considérées comme suffisantes pour garantir la qualité de leurs jugements. A N A LY S E S E N S O R I E L L E La dégustation “classique” de vins comporte la plupart du temps certaines limites qui peuvent affecter la fiabilité des résultats de dégustation. Tout d’abord, les jurys de dégustateurs comportent souvent un nombre trop faible de participants. De plus, les dégustateurs ne sont pas assidus, ce qui explique leur manque d’entraînement et rend impossible le contrôle de leur performance. Contrairement au nombre de participants, le nombre de vins à déguster est souvent très important (parfois une vingtaine de vins à déguster en une seule séance). 22 En ce qui concerne les fiches de dégustation, elles comportent la plupart du temps trop de descripteurs de deux natures différentes. En effet, les termes descriptifs et hédoniques sont couramment mélangés lors des dégustations de vins, ce qui crée des biais au niveau des résultats. Les dégustations se déroulent parfois dans des salles qui ne permettent pas l’isolement de chaque dégustateur et ainsi favorisent l’émergence de “leaders” qui influencent les autres membres du groupe dans leur jugement. L’expérience d’autres filières du domaine agroalimentaire a montré que l’objectivité et la justesse en dégustation n’étaient atteintes que dans un cadre normalisé et avec une organisation répondant à des méthodologies rigoureuses. Cette démarche s’appelle l’analyse sensorielle. Comme l’expliquent Martin et De Revel (1) : “Les besoins de l’œnologie ne sont pas différents des autres domaines de l’agroalimentaire, ils se prêtent évidemment à l’analyse sensorielle. L’analyse sensorielle n’a pas comme but d’uniformiser la production mais de donner les moyens de normaliser la démarche et la façon de procéder”. L’analyse sensorielle correspond à la détermination des propriétés organoleptiques des aliments. C’est un ensemble de méthodes qui permet de normaliser et ainsi d’améliorer les conditions de dégustation. Cette gestion rigoureuse des dégustations confère aux résultats une certaine validité. Le premier objectif de l’Institut Technique du Vin d’Angers est de mettre en place un jury expert en analyse sensorielle des vins d’Anjou-Saumur afin de tester de manière objective et fiable les vins issus de l’expérimentation vitivinicole. Le deuxième objectif est de tester des protocoles de dégustation afin de les améliorer. 1 Mise en place d'un jury expert 1.1- Le jury Un jury expert est un groupe de dégustateurs sélectionnés et formés aux techniques de l’analyse sensorielle. Un groupe de 22 personnes très motivées a été recruté pour s’engager bénévolement dans une formation en analyse sensorielle des vins sur plusieurs mois. Nous avons fait appel à des œnophiles, et non à des professionnels, pour des raisons de disponibilité et d’objectivité. 1.2- La formation La formation se déroule en 2 étapes : la sélection et l’entraînement. 1.2.1- La phase de sélection La sélection a pour but d’estimer la sensibilité des futurs membres du jury à divers constituants, de tester leur capacité d’apprentissage et leur aptitude à décrire et à mettre en évidence des différences entre des produits. Elle s’est déroulée sur 3 séances de 2 heures. Tout d’abord, les bases de l’analyse sensorielle ont été présentées, pour chaque dégustateur des seuils de sensibilité aux saveurs acide et amère ont été déterminés, la mémorisation et la reconnaissance de saveurs et d’odeurs ont été testées. Ensuite divers tests ont été faits avec les dégustateurs pour les familiariser aux techniques de la dégustation des vins. A l’issue de cette première étape, deux personnes ont été éliminées sur le critère de l’assiduité. Le bilan des capacités de chaque dégustateur a permis de valider la nouvelle composition du groupe. 1.2.2- La phase d’entraînement L’entraînement consiste à développer la capacité des dégustateurs à décrire, reconnaître et quantifier l’intensité de leurs perceptions. Lors des dégustations, les dégustateurs sont considérés comme des "instruments de mesure" des caractéristiques sensorielles. L’entraînement est une étape d’étalonnage indispensable pour ces “instruments de mesure”. Cette étape s’est déroulée sur 5 séances de 2 heures. Pendant ces séances, une vingtaine de critères, à évaluer pendant les dégustations, a été présentée au jury. Les descripteurs présentés sont imposés et non le fruit d’un travail préliminaire du groupe. Ils sont cependant définis et disposent d’un mode opératoire ainsi que de références. Ensuite, un échantillonnage de vins (blancs, rosés et rouges) de la région Anjou-Saumur a également été dégusté de manière à fournir au groupe des références communes. Au cours de ces séances, les vins sont évalués sur des fiches de dégustation contenant 19 à 21 critères, selon le type de vin, à renseigner sur des échelles d’intensité continues non structurées. Ces séances d’entraînement permettent de voir si tous les descripteurs ont été correctement compris et perçus et, d’apprendre aux dégustateurs à se servir des échelles continues. Les performances des dégustateurs sont évaluées en terme de répétabilité, de discrimination et de consensus de groupe. A l’issue de cet entraînement, le jury expert a été utilisé pour déguster et décrire des vins issus des expérimentations menées par l’I.T.V. d’Angers. Afin de maintenir la qualité du jury expert, les membres du groupe sont régulièrement soumis à des séances d’entraînement et de contrôle des performances. La fiabilité des résultats de dégustation a donc été améliorée par l’entraînement des dégustateurs à l’utilisation d’un vocabulaire commun avec des références communes. De plus, ce sont toujours les mêmes personnes qui participent aux dégustations, ce qui permet un suivi régulier des performances individuelles. 1.3- Les conditions de dégustation Les conditions de dégustation participent également à l’augmentation de la crédibilité des résultats. Revue Française d’Œnologie - novembre/décembre 2002 - N° 197 Toutes les dégustations réalisées avec le jury expert se déroulent dans une salle constituée de 20 cabines individuelles normalisées (isolement des personnes, éclairage uniforme type lumière du jour, présence de lumière rouge et verte pour masquer les différences de couleurs éventuelles, température contrôlée, extraction d’air pour évacuer les odeurs parasites, crachoir et passe-plat dans chaque cabine, présence d’une salle à côté permettant le travail en commun et les discussions). • dégustation de vins liquoreux issus d’essais sur l’intérêt de la filtration tangentielle au moment du mutage des vins afin de diminuer les doses de SO2, • dégustation de vins rosés issus d’un essai sur l’incidence du rapport feuille / fruit sur la qualité organoleptique des vins, • dégustation de vins rouges issus d’un essai sur l’impact de l’osmose inverse sur le goût des vins. Les descripteurs utilisés sur les fiches de dégustation sont uniquement de type descriptif et non hédonique. Il s’agit donc de dégustations objectives. Ces essais se déroulant sur plusieurs années et n’étant pas encore au terme de leur durée, nous ne pouvons pas en divulguer les résultats. Le nombre de dégustateurs est relativement important (entre 15 et 20). Il n’y a pas d’influence d’un dégustateur sur les autres. Ces personnes n’étant pas issues du milieu viticole, elles n’ont pas d’a priori sur les vins qu’elles dégustent. De plus, elles ne sont en général pas au courant de l’étude en cours, ni des enjeux économiques qui s’y rattachent. L’analyse sensorielle est un complément indispensable aux dégustations classiques et aux analyses physico-chimiques afin de mieux connaître les vins de notre région. Nous effectuons toujours une répétition, les vins sont donc dégustés deux fois, sauf quand le nombre de bouteilles ne le permet pas. La présentation des vins est comparative (les vins les uns à côté des autres) quand le nombre de vins dans une série est inférieur ou égal à 3, et monadique (les vins les uns après les autres) quand le nombre de vins est supérieur à 3. Les vins sont présentés selon un plan équilibré “carré latin” qui permet de maîtriser les effets d’ordre et les effets arrières, c’està-dire que chaque vin est présenté le même nombre de fois en première, deuxième...et en dernière position et chaque vin est dégusté après chaque autre, le même nombre de fois. Le nombre de vins dégustés au cours d’une séance n’est jamais supérieur à 12 afin de ne pas saturer les dégustateurs. 2 Exemple d’étude réalisée avec le jury expert : influence de l’ordre de présentation des vins sur les résultats de dégustation 2.1- Objectif La façon dont les échantillons sont présentés aux dégustateurs est importante. Elle doit permettre de minimiser l’influence des facteurs extérieurs au produit sur les réponses des juges. Pour cela, les dégustateurs ne connaissent jamais le sujet de l’étude avant les dégustations. Les produits sont également codés et présentés de manière homogène (température, quantité, verres…). En ce qui concerne l’ordre de présentation des vins, nous avons voulu étudier ses effets sur les résultats de dégustation. 2.2- Matériel et méthode Nous pensons que l’influence de l’ordre dans lequel le juge déguste les produits sur ses réponses peut être évitée en changeant cet ordre d’un juge à l’autre et d’une répétition à l’autre. 1.4- Conclusion A la fin de la phase d’entraînement, nous avons comparé les résultats de dégustation de 7 vins rouges d’Anjou et du Saumurois obtenus par le jury expert à ceux obtenus par un jury composé de professionnels (vignerons et techniciens) dans les mêmes conditions de dégustation. Nous avons pu constater que le jury de professionnels était plus discriminant, c’est-à-dire qu’il mettait en évidence plus de différences entre les 7 vins mais qu’il était également moins répétable que le jury expert. Le jury expert étant plus répétable, nous avons dans un premier temps amélioré la fiabilité de nos résultats. Aujourd’hui, après plus d’un an d’expérience, notre jury expert est devenu beaucoup plus discriminant. En effet, nous réalisons souvent des dégustations en doublon (jury expert et jury de professionnels) et nous avons pu constater que le jury professionnel met en évidence des tendances et que le jury expert affine le diagnostic. Par exemple, il est arrivé plusieurs fois que le jury professionnel trouve une différence significative entre plusieurs vins au niveau de “l’intensité globale des odeurs” et le jury expert précise que tel vin est plus “fruité”, tel autre plus “végétal” et tel autre plus “empyreumatique”. Les informations apportées par ces deux types de jurys sont complémentaires car le jury expert décrit objectivement les vins et le jury de professionnels donne ses préférences et juge la typicité des vins. Le jury expert correspond tout à fait à nos attentes ; il dispose de bonnes performances pour la dégustation des vins d’AnjouSaumur et nous permet d’obtenir des résultats fiables et ainsi de renforcer la validité des expérimentations. De plus, ce jury est beaucoup plus disponible que les professionnels, ce qui nous permet de faire déguster un nombre plus important de vins. Le jury expert est intervenu dans les dégustations de diverses expérimentations. Voici quelques exemples : • dégustation de vins de base dans le cadre d’un projet sur l’amélioration de la qualité des vins à bulles, Afin d’étudier l’effet de l’ordre sur les résultats de dégustation, nous faisons déguster aux juges dans un premier temps, les mêmes vins dans le même ordre pour tout le jury appelé ordre unique et dans un deuxième temps, les mêmes vins selon un plan de présentation équilibré appelé “carré latin”. Le carré latin est a priori le plan de présentation idéal car chaque produit est présenté le même nombre de fois en 1ère, 2ème, … et dernière position. Il permet également de maîtriser les effets arrières, c’est-à-dire que chaque produit est dégusté avant chaque autre produit le même nombre de fois. Un tel plan suppose un nombre de dégustateurs qui soit un multiple du nombre de produits. Nous avons donc fait déguster 5 vins de façon monadique (les vins les uns après les autres) dans un ordre unique et dans un ordre équilibré aux mêmes dégustateurs. Nous avons également fait une répétition pour chacune des modalités. Tableau 1- Plan de dégustation au cours des deux séances consacrées à cette étude Séance 1 : Série 1 : vin 1 – 2 – 3 – 4 – 5 dans le même ordre pour tous les dégustateurs Pause Série 2 : vin 1 – 2 – 3 – 4 – 5 présentés selon un carré latin Séance 2 : Série 2 : vin 1 – 2 – 3 – 4 – 5 présentés selon un carré latin Pause Série 1 : vin 1 – 2 – 3 – 4 – 5 dans le même ordre pour tous les dégustateurs En ce qui concerne le carré latin, nous avons changé les ordres de dégustation d’une répétition à l’autre pour un même juge. Revue Française d’Œnologie - novembre/décembre 2002 - N° 197 23 Cinq vins de la région Anjou-Saumur, numérotés 1, 2, 3, 4 et 5, sont dégustés. Ces vins ont été choisis parce qu’ils sont très différents les uns des autres. Les vins sont dégustés dans des verres transparents avec une présentation monadique et évalués sur les fiches de dégustation habituelles. Les dégustateurs se rincent la bouche et rincent leur verre entre chaque vin. Il y a une pause entre la première et la deuxième série pendant laquelle ils disposent de pain et d’eau pour se rincer la bouche. Les vins sont codés avec des nombres à trois chiffres différents d’une série à l’autre et d’une séance à l’autre. Le carré latin pour une série de 5 vins est le suivant : Tableau 3- Comparaison de moyenne – Groupes homogènes issus du test de Newman-Keuls pour le descripteur “astringent” Vins Carré latin Moyenne 4 2 1 5 3 6.0 5.3 5.2 4.3 3.5 Vins Ordre unique Moyenne 4 2 5 1 3 5.9 4.3 4.4 3.2 3.1 5 vins = 10 ordres différents possibles 1 2 3 4 5 5 4 3 2 1 2 3 4 5 1 4 3 2 1 5 5 1 2 3 4 1 5 4 3 2 3 4 5 1 2 3 2 1 5 4 4 5 1 2 3 2 1 5 4 3 Il existe 10 ordres possibles et nous disposons de 20 dégustateurs, chaque ordre sera répété deux fois. 2.3- Résultats Nous pouvons observer des différences dans les résultats de dégustation obtenus avec un ordre unique et un carré latin. Nous constatons des différences à deux niveaux. 2.3.1- Au niveau des descripteurs significatifs Par exemple, avec l’ordre unique, il y a une différence significative entre les vins (analyse de variance avec un risque de 5 % d’erreur), sur les descripteurs notes fruitée et fermentaire que nous ne retrouvons pas avec le carré latin. Inversement, les vins sont significativement différents sur la complexité des odeurs et l’équilibre en bouche avec l’ordre équilibré et pas avec l’ordre unique (tableau 2). Tableau 2- Descripteurs significatifs Descripteurs significatifs uniquement avec l’ordre unique Descripteurs significatifs communs aux deux ordres Descripteurs significatifs uniquement avec le carré latin intensité de la couleur intensité des odeurs note fruitée note fermentaire note empyreumatique note animale complexité des odeurs persistance des odeurs équilibre en bouche amertume astringence intensité des arômes longueur en bouche 2.3.2- Au niveau du classement des 5 vins pour un même descripteur significatif Par exemple, pour le descripteur “astringence” qui est significatif dans les deux cas, il y a une différence significative entre les vins mais les vins ne sont pas classés dans le même sens avec l’ordre équilibré et avec l’ordre unique (tableau 3). Dans le cas du carré latin, le vin n°5 se situe dans le groupe des vins les moins astringents et dans le cas de l’ordre unique, ce vin se situe dans le groupe du milieu. 24 Au cours de la dégustation avec l’ordre unique, ce vin a été dégusté juste après un vin très astringent, il est donc ressorti comme plus astringent alors qu’avec l’ordre équilibré, cet effet a été compensé par les différents ordres présentés. Carré latin Groupes homogènes (PPAS) A A B C C Ordre unique Groupes homogènes (PPAS) A B B B C C Il a déjà été démontré que la sensation d’astringence est une sensation qui s’additionne lorsque deux vins sont dégustés l’un après l’autre (2). Ce phénomène explique donc la différence de perception pour le groupe de dégustateurs entre l’ordre équilibré et l’ordre unique. Il y a également une différence de classement pour le vin n°1 qui fait partie des vins les moins astringents (moyenne = 3.2) dans le cas de l’ordre unique et des vins les plus astringents (moyenne = 5.2) avec le carré latin. Ceci peut s’expliquer par le fait que dans le cas de l’ordre unique, ce vin a été dégusté en première position, donc les dégustateurs ne savaient pas trop où le situer. En revanche, avec le carré latin, ce vin est dégusté à toutes les positions et ressort finalement comme étant l’un des plus astringent. Nous observons le même phénomène sur les descripteurs “amer” et “longueur en bouche”. Les vins ne sont pas classés dans le même sens selon les ordres de dégustation (tableau 4) Tableau 4- Comparaison de moyenne – Groupes homogènes issus du test de Newman-Keuls pour le descripteur “amer” Vins Carré latin Moyenne 5 2 4 3 1 3.4 3.1 3.1 2.7 2.4 Vins Ordre unique Moyenne 5 2 3 1 4 3.4 2.8 2.6 2.2 2.1 Carré latin Groupes homogènes (PPAS) A A B A B B B Ordre unique Groupes homogènes (PPAS) A A A B A B B Tableau 5- Comparaison de moyenne – Groupes homogènes issus du test de Newman-Keuls pour le descripteur “longueur en bouche” Vins Carré latin Moyenne 2 5 3 4 1 5.9 5.7 5.4 5.4 4.7 Vins Ordre unique Moyenne 5 3 4 1 1 6.0 6.0 5.3 5.3 4.7 Revue Française d’Œnologie - novembre/décembre 2002 - N° 197 Carré latin Groupes homogènes (PPAS) A A A A B Ordre unique Groupes homogènes (PPAS) A A B A B C B C C Pour le descripteur “amer”, le vin n°4 passe du groupe des vins les plus amers dans le cas de l’ordre équilibré au groupe des vins les moins amers dans le cas de l’ordre unique (tableau 5 page précédente) Pour le descripteur “longueur en bouche”, le vin n°2 passe du groupe des vins les plus longs en bouche dans le cas du carré latin au groupe des vins les moins longs en bouche dans le cas de l’ordre unique. FORTIN Jacinthe, DESPLANCKE Catherine, 1998. Guide d’entraînement d’un jury de dégustation. Eds : Edisem (Canada). ISSANCHOU Sylvie, LESSCHAEVE Isabelle, 1993. La formation d’un jury d’analyse sensorielle. Annales de Falsifications de l’Expertise Chimiques et Toxicologiques n°920. LENOIR J., 1998. Le nez du vin : 54 odeurs. Eds Jean Lenoir. SAUVAGEOT F., DACREMONT Catherine, 1997. L’évaluation sensorielle à la portée de tous (2ème édition). ENSBANA. CONCLUSION Un ordre de dégustation unique introduit des biais dans les résultats de dégustation qui sont dus à l’effet “vin précédent”. Ce biais renforce certaines caractéristiques d’un vin, qui ne se retrouveront pas lorsque ce vin sera dégusté dans d’autres conditions, entouré d’autres vins ou dans un ordre différent. Un ordre unique conduit à des conclusions valables uniquement pour une dégustation de vins précis dans un ordre particulier. Un ordre équilibré ou carré latin au cours d’une dégustation est indispensable pour compenser les effets “vins précédents” et pour aboutir à des conclusions généralisables. Il est donc fortement conseillé d’utiliser un ordre équilibré lors de toutes les dégustations de vins. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES (1) LA DÉGUSTATION, 1999. Journal International des Sciences de la Vigne et du Vin, Hors série. (2) GUINARD J.X., PANGBORN R.M., LEWIS M.J., 1986B. The time-course of astringency in wine upon repreated ingestion. American Journal of Enology and Viticulture n°37. BIBLIOGRAPHIE ACTIA, 1999. Evaluation sensorielle, guide de bonnes pratiques. BROCHET F., MORROT G., 1999. Influence du contexte sur la perception du vin, implications cognitives et méthodologiques. Journal International des Sciences de la Vigne et du Vin n°4 . CARDINAL M., CORNET J., QANNARI A., QANNARI E.M., 1994. Performance d’un groupe d’évaluation sensorielle : exemple de traitements statistiques de données. Sciences des Aliments n°14. SSHA, 1998. Evaluation sensorielle, Manuel méthodologique (2ème édition). Collection sciences et techniques agro-alimentaires. Eds : Lavoisier Technique et Documentation. E N R É S U M É … Dans le domaine œnologique, la dégustation a toujours tenu une place stratégique et essentielle. L’Institut Technique de la Vigne et du Vin a mis en place un jury expert en analyse sensorielle des vins afin de renforcer la validité des résultats de dégustation. En effet, l’obtention de résultats de dégustation objectifs et fiables en expérimentation est indispensable car la plupart des conclusions des différents projets sont basées sur l’examen organoleptique des vins. Des œnophiles ont donc été recrutés, sélectionnés puis formés à l’analyse sensorielle des vins pour constituer un jury expert. La sélection permet de tester les aptitudes de base des futurs dégustateurs et l’entraînement, de développer leurs capacités sur un produit précis. Les conditions de dégustation sont également très importantes pour ne pas biaiser les réponses des dégustateurs, notamment en ce qui concerne l’influence de l’ordre de présentation des échantillons sur les résultats de dégustation. Une étude a été menée sur ce thème. Elle a démontré que pour obtenir des résultats de dégustation justes, il est nécessaire de présenter les vins selon un ordre équilibré. Mots-clés : analyse sensorielle, jury expert, formation, ordre de dégustation, “carré latin”. CASAMAYOR P., 1998. L’école de la Dégustation. Eds : Hachette. 25 Revue Française d’Œnologie - novembre/décembre 2002 - N° 197