Accroître la participation politique des femmes

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Accroître la participation politique des femmes
Programme des Nations Unies pour le développement
Accroître la participation
politique des femmes
« Ce mois-ci, nous célébrons le mois de la Femme. Alors pour épanouir ta féminité, je vais te
marier ! » Cette réflexion, saluée par des éclats de rires, souligne bien la question de la place de
la Femme dans la société congolaise. Elle est tirée d’une scénette entre un père et sa fille jouée
à l’ouverture du Forum sur le leadership politique féminin des 3 et 4 mars derniers, organisé par
le PNUD. La pièce met en évidence les défis auxquels celle-ci fait face au quotidien, et les rires
soulignent les répliques les plus culottées : « Les quatre rôles fondamentaux de la Femme sont
le ménage et la cuisine, l’église et la maternité ! ». L’audience s’amuse de bon cœur, mais
comprend bien l’ironie qui se cache derrière ces propos. La salle est remplie d’experts et
d’expertes sur le Genre, réunis pour discuter des difficultés que rencontrent les Congolaises à
s’intégrer dans la sphère politique.
Inclure les femmes politiquement
« Ce forum sur le leadership féminin invite à une profonde réflexion » explique Mushitu Kat
Bijou, Ministre National du Genre, Famille et Enfant, qui rappelle que « la femme congolaise se
prépare à prendre part en tant qu’électrice et candidate » aux élections prévues
prochainement. Il est donc nécessaire de la sensibiliser et d’assurer son autonomisation sur les
plans politique, économique et social pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle de
citoyenne.
Les experts présents (chercheurs, politiciens, fonctionnaires internationaux et membres de la
Société Civile, hommes comme femmes) ont tenté de formuler et de vérifier un certain
nombre d’hypothèses sur le statut politique des femmes congolaises. Ils ont ensuite proposé
des solutions encourageant leur participation civique. La question centrale du développement
du pays, qui ne se fera pas sans la population féminine, était particulièrement présente dans le
débat. « Nous savons que lorsque les femmes décident, toute la population en bénéficie »
souligne Priya Gajraj, Directeur Pays du PNUD, démontrant que ces dernières investissent
davantage dans l’assainissement, l’accès à l’eau et dans l’éducation de leurs enfants.
Site du PNUD-RDC : www.cd.undp.org
Immeuble Losonia, Blvd. du 30 Juin- B.P. 7248- Kinshasa - R.D. Congo | Tél.: +243 (0) 815 553 300. Email: [email protected]
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Seulement 5% de Sénatrices
Toutefois, les femmes congolaises restent malheureusement sous-représentées dans les
instances publiques et cette situation les pénalise. Elles continuent de subir l’autorité
patriarcale en vigueur. Aujourd’hui encore, peu de femmes sont élues au Parlement : « En RDC,
les femmes députées nationales représentent environ 8% de l’effectif de la chambre basse et
5% du Sénat » explique Priya Gajraj. « Il faut renforcer les voies et les moyens pour accroître la
voix et la participation des femmes dans la prise de décision (car) les progrès pour les femmes
ne seront accélérés que lorsqu’il y aura une masse critique de femmes qui prendront les
décisions », renchérit Mme Gajraj, avant d’assurer que, dans cette optique, le PNUD assistera le
pays tout au long du cycle électoral à venir.
Le Directeur Général du CERED-GL*, M. Bernard Lututala, regrette lui aussi que les femmes ne
soient pas plus présentes dans les institutions nationales : « Comment expliquer que la
participation politique de la Femme en soit à des niveaux résiduels ? Il faut réfléchir aux facteurs
qui freinent sa participation active ». Pour ce faire, il invite à mettre en place une forme de
pédagogie, qui inciterait les Congolaises à faire entendre leur voix non seulement en tant
qu’électrices, mais également en tant que politiciennes.
Les discussions en plénière et les travaux de groupe du Forum sur le leadership politique
féminin avaient pour objectif de dégager des pistes de réflexion pour appuyer leur
autonomisation politique, y compris en regardant ce qui se fait à l’étranger et dans le reste de
l’Afrique. Plusieurs perspectives ont ainsi été dégagées à l’issue du Forum, et les conclusions
invitent particulièrement les Congolaises à faire preuve d’éthique et de solidarité dans leur
combat pour une meilleure reconnaissance politique. Les participants ont également demandé
au CERED-GL d’élaborer un projet de Stratégie Nationale pour l’Emergence d’un Leadership
Politique Féminin, qui sera présenté lors d’un prochain forum financé par le PNUD.
Louise ANDRE
*Centre Régional de Recherche et de Documentation sur les Femmes, le Genre et la Construction
de la Paix dans la Région des Grands Lacs
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