EXPO REVOLUTIONS MAGNUM PHOTOS

Transcription

EXPO REVOLUTIONS MAGNUM PHOTOS
dossier de presse
Abbas
Rene Burri
Burt Glinn
Jonas Bendiksen
Robert Capa
Jean Gaumy
Guy le Querrec
Josef Koudelka
Susan Meiselas
EXPO
REVOLUTIONS
MAGNUM PHOTOS
Cuba 1958
Portugal 1974
Espagne 1936
Prague 1968
Iran 1979
Népal 2007
Nicaragua 1981
Photographies
films & publications
4 mars / 8 avril 2009
Relations Presse
Ushanga Elébé
+41 (0) 22 989 34 00
[email protected]
Vernissage
mercredi 4 mars à 18h30
www.forum-meyrin / rubrique exposition
Théâtre partenaire
Cette exposition intègre notre théma Changer la vie.
« Magnum est une communauté de pensée
une qualité humaine en partage,
une curiosité de ce qui se passe dans le monde, un
respect de ce qui s’y passe et
le désir de le transcrire visuellement.»
Henri Cartier-Bresson
L’agence Magnum Photos
Magnum Photos est fondée en 1947 par Henri Cartier-Bresson, Robert Capa, George Rodger et David Seymour, 4 photographes convaincus de la force du médium
photographique pour témoigner des soubresauts du monde et provoquer une prise
de conscience.
En créant Magnum, ils se donnent les moyens d’une totale indépendance, corollaire
indispensable de leur engagement. Choix des reportages, de leur durée, sélection
des photographies, propriété des négatifs, maîtrise du copyright et contrôle de la
diffusion : tous les attributs du statut d’auteur s’imposent. Séduits par cette énergie
et partageant la même éthique, d’autres photographes les rejoignent, donnant naissance à l’un des collectifs de créateurs les plus originaux et prestigieux.
Présents sur tous les fronts, sur tous les continents, leurs regards se portent sur les
épisodes marquants de notre époque, des conflits aux révolutions, mais aussi sur la
vie quotidienne, et les personnalités du monde artistique. Ils produisent ainsi autant
d’icônes, largement diffusées dans la presse internationale, fragments de notre mémoire collective.
À la fois témoins et artistes, ils revendiquent cette double identité, transcendant les
clivages et les codes propres aux mondes de la presse et de l’art contemporain.
Magnum Photos rassemble aujourd’hui 60 plus de photographes, toujours membres
à parts égales de la coopérative, seuls maîtres de leur destin individuel et collectif.
expo
À l’occasion de notre théma Changer la vie, nous avons choisi de parcourir – en
suivant la perspective de quelques grands reporters de l’agence – les révolutions
sociales, économiques et morales qui ébranlèrent le monde. Une rétrospective composée de tirages photographiques, de films et de publications.
Vernissage Mercredi 4 mars à 18h30
Ouverture Du mercredi 4 mars au mercredi 8 avril 2009
Horaire
Entrée libre !
Les mercredis et samedis de 10h à 12h et de 14h à 18h
ainsi que les soirs de spectacle une heure avant les représentations. Egalement sur rendez-vous.
Les photographes exposés
Robert Capa, Espagne 1936
Robert Capa
Espagne 1936
Robert Capa (né le 22 octobre 1913 à Budapest et décédé le 25 mai 1954 en Indochine), de son vrai nom Friedmann Endre Ernő, était un photographe d’origine
hongroise.
Il fut peut-être l’un des photographes de guerre les plus célèbres et a couvert les
plus grands conflits contemporains.
Pour qu’une photographie ait le style Capa, il faut qu’elle soit prise au plus près de
l’Homme et de l’action. Il s’intéresse à l’éphémère de la vie, aux instants fragiles
d’une existence. Dans toutes ses photographies, Robert Capa tenta de prendre
l’instant où l’Homme fait face au danger et parfois à la mort, à la vérité. Il disait
même : « Si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’étais pas assez près ». C’est
pour cette raison que ses plus célèbres photographies sont mal cadrées et bien
souvent floues. Il les a prises la plupart du temps debout ou allongé, la stabilisation de la prise n’est bien souvent pas possible.
Robert Capa n’avait que 22 ans lorsque la guerre d’Espagne éclata le 17 juillet
1936. Il se passionna immédiatement pour la guerre civile espagnole. Tout l’y
incitait. Dès sa jeunesse, il s’était intéressé à la politique. S’il est devenu un illustre reporter grâce à ses clichés de la guerre d’Espagne, c’est qu’il a mieux que
tous les autres, fait connaître cette aventure humaine extraordinaire, celle des
Brigades internationales, celle de 35 000 volontaires venus combattre le fascisme
dans un pays qui n’était pas le leur, eux qui étaient souvent des intellectuels non
préparés aux opérations militaires.
Dès son premier voyage, Capa prit sur le front de Cordoue la fameuse photographie du milicien espagnol frappé par une balle. Cette photographie publiée
pour la première fois par la revue française Vu fit le tour du monde, suscitant des
commentaires enthousiastes. Bien qu’elle soit hautement controversée, elle est
à l’origine du mythe Capa.
Les photographes exposés
René Burri
Burt Glinn
Cuba 1958
Burt Glinn et René Burri, retracent pour cette exposition la révolution cubaine. Si le
premier fut le grand témoin de l’arrivée à La Havane de Fidel Castro en 1958, les
images d’Ernesto Che Guevara réalisées par le photographe René Burri vont faire le
tour du monde et feront de lui une icône de toutes les révolutions.
Burri publie de nombreux reportages notamment en Amérique latine où il réalise une
série sur les gauchos de la pampa pour l’agence Du en 1959. C’est aussi pour cette
revue suisse qu’il photographie des artistes comme Picasso, Giacometti et Le Corbusier. C’est en 1963 qu’il photographie Ernesto Che Guevara lors d’une rencontre.
René Burri, Cuba 1963
Burt Glinn, Cuba 1959
René Burri (né le 9 avril 1933 à Zurich) considère la photo comme un moyen d’expression personnel, un outil
lui permettant de montrer des images qui reflètent avant tout ses propres préoccupations. Contrairement à son
mentor Henri Cartier-Bresson qui capte « l’instant décisif », René Burri travaille d’avantage sur le long terme.
Dans les années 50, Burri photographie alors presque tous les grands évènements de l’époque : les guerres de Corée, du Viet-Nam, la crise de Cuba et d’Amérique latine (où il photographie notamment Che
Guevara et Fidel Castro), etc. C’est un témoin de l’histoire qui veut restituer sa propre vision du monde.
Il n’y a pas de cadavres sur ses photos de guerre. Le photographe est surtout célèbre pour ses images fortes, qui renvoient aux évènements les plus tragiques, mais également pour ses compositions graphiques.
Burt Glinn (né le 23 juillet 1925 en Pennsylvanie et décédé le 9 avril 2008 à New York) laisse des images qui
racontent le monde en couleur et noir et blanc. Entre événements phares de l’Histoire (prise de pouvoir de Castro à Cuba, débarquement américain à Beyrouth, construction du mur de Berlin, élections américaines, …), et
portraits de société et de civilisations dans les années 60 notamment (Russie, Italie, îles du Pacific Sud, etc), Il
s’est attaché à témoigner de ce qui fait “the essential truth of the situation”, comme autant de points de vue sur
la vie.
Joseph Koudelka
Prague 1968
Les photos de Josef Koudelka (né à Boskovice en Moravie le 10 janvier 1938) reflètent les déchirements, les révoltes et les tourmentes de son pays : des images
où les individus semblent en décalage dans un monde inquiétant qu’ils subissent
plus qu’ils ne maîtrisent. Ses premières images témoignent d’une vie de bohème,
menée en parallèle à sa vie d’ingénieur aéronautique.
En août 1968, Josef Koudelka, est dans la capitale tchécoslovaque lors du Printemps de Prague; ses clichés, d’une grande valeur historique et iconographique,
témoignent de la fin des espoirs de démocratisation du pays, noyés par la sanglante répression des troupes soviétiques. «L’invasion de la Tchécoslovaquie par
la Russie touchait directement ma vie. C’était mon pays. J’ai pris ces photos pour
moi, pas pour un magazine. C’est pur hasard si elles ont été publiées. Je n’étais
pas reporter (…) Je savais que c’était important que je fasse des photos, alors j’en
ai fait. Sans trop y penser». La publication de ses photographies se fait sous le
sigle PP (Prague Photographer) par crainte de représailles contre lui et sa famille.
En 1969, il reçoit le prix Robert Capa pour ces images, mais il attendra la mort de
son père en 1984, pour en revendiquer la paternité.
Jonas Bendiksen
Népal 2007
Jonas Bendiksen (né en Norvège en 1977) décide de se consacrer au photojournalisme et se rend en Russie où il séjourne plusieurs années. Il y photographie
des communautés isolées ou enclavées, situées sur les marges de l’ancien Empire soviétique. Derrière son objectif, il a immortalisé les conditions de vie dans
les quartiers pauvres. Jonas Bendiksen donne à ces personnes non seulement
un visage, mais aussi une voix.
Des rebelles maoïstes mènent, en 1996, une «guerre populaire» contre le royaume
du Népal. Jonas Bendiksen les rejoint en 2005 et réalise un reportage sur les conséquences de l’insurrection maoïste dans le royaume himalayen : appauvrissement
de l’économie, terreur de la population, manque de moyens médicaux, enrôlement
des femmes dans les rangs maoïstes. En lutte contre la monarchie népalaise, les
rebelles issus des laissés-pour-compte contrôlent la vie des villageois.
Jonas Bendiksen, Népal 2007
Les photographes exposés
Guy Le Querrec
Jean Gaumy
Portugal 1974
Au Portugal, la révolution des oeillets, largement soutenue par la population,
met fin à une dictature de plus de quarante ans, le 25 avril 1974. Le photographe Guy Le Querrec se rend au Portugal juste après, à la rencontre des
gens (ouvriers, paysans, pêcheurs) qui ont espéré et préparé cette révolution
provoquée par le Mouvement des forces armées. Il y retourne en 1975 pour
les premières élections législatives depuis cinquante ans dans ce pays.
De son côté, Jean Gaumy entreprend son premier voyage au Portugal en
avril 1975 et y retournera quelques semaines plus tard, impressionné par les
événements dont il avait été témoin. «Ce pays m’a frappé (…) par le mélange
d’idées en avance sur leur temps». Sous l’influence de Cartier-Bresson, les
images de Le Querrec traitent comme de rencontres, de moments de reconnaissance.
Guy Le Querrec (né en 1941 en Bretagne) fait partie de
ces photographes de tempérament pour qui la relation
avec le sujet est primordiale. Se réclamant du photoreportage avec une approche caractéristique pour se river
à son sujet, Guy Le Querrec sublime la banalité.
Son point de vue politique de la société et sa formation
dans le jazz sont à la source de ses photos. Il voit les
scènes quotidiennes comme des morceaux de musique,
joués ou activés par des forces naturelles. Les rayons de
soleil dans un café pourraient être un cri ou un son de
trompette et des ouvriers espagnols se reposant sur le
bord d’une carrière de pierre à chaux pourraient être des
notes musicales dans un solo.
Jean Gaumy, Portugal 1973
Jean Gaumy (né à Royanen 1948) est l’une des « figures » françaises du photojournalisme. En 1975, il obtient
la permission d’enquêter sur le quotidien des médecins
et des patients dans un hôpital – le constat sera rude
pour le système de santé français. En 1976, il est le premier photojournaliste autorisé à pénétrer dans une prison française. De cette investigation naît un livre, Les
Incarcérés, paru en 1983.
Gaumy exécute différentes missions en Europe, en Afrique, en Amérique centrale et au Moyen-Orient. De 1986
à 1994, il se rend fréquemment en Iran. Sa photographie
de femmes iraniennes s’exerçant à tirer, durant la guerre
Iran-Irak, lui vaut la célébrité.
Régulièrement, Gaumy revient à ses origines maritimes.
À plusieurs reprises entre 1984 et 1998 il voyage à bord
de bateaux de pêche. À partir des années 1980, Gaumy
écrit et réalise plusieurs documentaires remarqués et récompensés.
Susan Meiselas, Nicaragua 1978
Susan Meiselas
Nicaragua 1981
Susan Meiselas (née en 1948 aux Etats-Unis) n’avait jamais entendu parler du Nicaragua. Elle s’y intéresse pour la première fois en janvier 1978,
après l’assassinat du directeur de la publication d’un quotidien opposé
au régime du dictateur Somoza. Elle décide de s’y rendre, sans aucune
garantie financière de la presse : le Nicaragua n’est pas dans l’actualité.
Jusqu’au 26 août, date de l’insurrection populaire, elle couvre alors pendant un an cette guerre civile qui va faire plus de 40 000 morts.
«Le photojournalisme doit être envisagé dans le contexte social d’une
époque», affirme la photographe. «Il devrait être possible, à travers la
photographie, d’entrer en interaction avec le monde, d’être le témoin des
problèmes de la société et d’agir sur eux, et ceci présentait une forme de
logique quand je suis devenue photographe à la fin des années 60. Cela
ne signifiait pas que la photo mettait fin aux guerres, mais elle engageait
le débat. Elle faisait partie du dialogue social».
Susan Meiselas retourne au Nicaragua en 1991 pour tourner Pictures from
a Revolution qui retrace les vies de ceux ou celles qu’elle avait photographiés lors son premier séjour et pour mieux comprendre ce qui les avaient
poussés à l’époque. Elle revient, elle aussi, sur la manière dont elle a vécu
les événements, analyse certaines photos et en livre le contexte.
Les images de la révolution du Nicaragua par Susan Meiselas montrent le
rythme de cette révolution et l’âme cachée de ses révolutionnaires.
Résolument de leur côté, du moins dans son positionnement de photographe, elle donne à voir leur engagement, depuis leurs entraînements
jusqu’aux cris lorsqu’ils lancent leurs cocktails Molotov contre les chars
des soldats de Somoza.
Abbas
Iran 1979
Abbas (né en 1944) est un photographe iranien vivant à Paris. De 1970 à 1978,
il publie dans les magazines internationaux, les conflits politiques et sociaux
des pays du Sud, dont le Biafra, le Bangladesh, le Viêt Nam, le Moyen Orient,
le Chili, l’Afrique du Sud avec un essai remarqué sur l’apartheid. Il couvrira la
révolution iranienne au cours des deux années suivantes.
A propos de sa photographie Abbas écrit : « Aujourd’hui, ma photo est une
réflexion qui se concrétise dans l’action et aboutit à une méditation. La spontanéité — le moment suspendu — intervient pendant l’action, à la prise de vue.
Une réflexion sur le propos la précède. Une méditation sur la finalité la suit.
C’est là, pendant ce moment exaltant et fragile, que s’élabore la véritable écriture photographique : la mise en séquence des photos.»
Abbas, Iran 1979
Iran, janvier 1979, le chah est obligé de s’exiler, après des mois de manifestations massives dues au mécontentement croissant de la population. Le 1er
février, l’ayatollah Khomeyni, exilé en France, rentre à Téhéran : débuts tragiques de la révolution islamique khomeyniste.
Pour de nombreux jeunes photographes, dont Abbas, il y a effectivement urgence à montrer au reste du monde ce qui se passe. Abbas, exilé pendant 17
ans après avoir publié Iran, la révolution confisquée, écrit être «non seulement
concerné» comme lors de ses autres reportages, «mais impliqué : c’est mon
pays, mon peuple, ma révolution».

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