COMMENT DEVENIR UN BON EMPLOYEUR ?
Transcription
COMMENT DEVENIR UN BON EMPLOYEUR ?
COMMENT DEVENIR UN BON EMPLOYEUR ? 2 INTRODUCTION DE DANIEL KASMIR, DIRECTEUR RH et AFFAIRES GéNéRALES, MANPOWER EMEA Un personnel motivé et impliqué est l’une des clés du succès d’une entreprise mais, a contrario, la démotivation peut coûter très cher. De nos jours, aucun marché n’est plus concurrentiel pour la plupart des entreprises que celui de l’emploi. Compte tenu de l’évolution rapide du monde du travail ainsi que des tensions démographiques, être considéré comme un « Bon Employeur » sera l’un des enjeux majeurs des entreprises pour les années à venir. Face à ce constat, nous avons participé au cours des 12 derniers mois à une grande étude qualitative sur le sujet, dans le cadre d’un consortium réunissant également Unilever, Prudential, BT et Zurich Financial Services. La création de ce consortium avait pour objectif de déterminer les conditions d’emploi recherchées par les salariés et de mesurer à quel point le fait d’être considéré comme un Bon Employeur conditionnait la motivation et l’implication du personnel et, en fin de compte, la croissance de l’entreprise. Les conclusions de l’étude ont été validées par l’Organisation Mondiale du Travail. Par ailleurs, en collaboration avec MORI (www.mori.com), nous avons réalisé entre juin et août 2005 une enquête auprès de 12 000 demandeurs d’emploi en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Les données recueillies complètent les résultats de l’étude et mettent en lumière les attentes des employés par rapport à leurs employeurs, ainsi que les évolutions actuelles et futures du monde du travail en Europe. Les conclusions de l’étude sont parlantes, elles indiquent clairement ce que les salariés attendent des employeurs de demain. Les préoccupations relatives à la sécurité de l’emploi sont communes à tous les pays mais les employés font généralement peu confiance aux entreprises et, inquiets à ce propos, ils citent souvent le comportement éthique comme l’un des critères discriminants du choix de leur futur employeur. Ces résultats démontrent que tous les employeurs sont concernés et que ce n’est qu’en prenant en compte ces tendances émergentes et en créant des environnements de travail favorisant la motivation et la confiance que nous pourrons réellement être considérés comme de Bons Employeurs. Bien cordialement, Daniel Kasmir Directeur RH et Affaires Générales, Manpower EMEA 3 TENDANCES – QUELLES SONT LES ATTENTES DES SALARIES ? QUESTION : A quoi reconnaît-on un bon employeur ? Citées par la moitié des personnes interrogées parmi leurs trois premiers critères, la sécurité et la stabilité de l’emploi arrivent en tête de liste, suivies par l’attractivité des salaires et des avantages sociaux. En outre, les employeurs favorisant la flexibilité des horaires de travail, l’équilibre vie privée et vie professionnelle, ainsi que les opportunités d’évolution de carrière ont plus de chances d’attirer des candidats à l’embauche. A QUOI RECONNAÎT-ON UN BON EMPLOYEUR ? Sécurité et stabilité 47% 42% Flexibilité des horaires de travail / équilibre vie privée et professionnelle 39% 38% Consultation des employés avant décisions 30% 28% Développement de l’autonomie des collaborateurs 24% 22% Renommée de l’entreprise / de la marque 14% 13% Autres 2% 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50% La crainte du chômage dans les 12 prochains mois est un sujet d’inquiétude pour près de la moitié des personnes interrogées, particulièrement en Espagne, puis en Israël et en Italie. Les salariés belges, autrichiens et danois, ainsi que ceux des secteurs de la santé, de l’éducation, de la finance/assurance/recrutement/services administratifs et aux entreprises, du secteur public et de l’énergie ressentent moins cette crainte de perte d’emploi. CRAINTE DE PERTE D’EMPLOI DANS LES 12 PROCHAINS MOIS 80 60 70 67 70 54 53 50 43 40 45 52 51 45 42 41 39 35 30 30 27 20 10 0 RU Aut Bel Den Fin Ale Gre Isr Ita Nor S.A. Esp Sue Suiza Turq Les employés attachés à leur fonction, à leur manager et à leur entreprise sont naturellement plus stables et plus en confiance. Ils sont également très précieux pour leur employeur, car il est démontré qu’une forte motivation des salariés génère une hausse du cours de l’action supérieure de 4 10 % à la moyenne du secteur.1 Inversement, une faible implication du personnel entraîne une croissance du chiffre d’affaires annuel inférieure de 1 à 2 % à la moyenne.2 Manpower détermine le degré d’implication des employés selon trois critères : tout d’abord, la volonté d’un salarié de se consacrer à son travail, de donner de son temps et de son énergie pour accomplir sa mission. Le deuxième critère s’attache à mesurer la capacité d’action des employés ; en effet, la réussite sera plus difficile avec des employés disposés à bien faire mais ne possédant pas les connaissances et compétences nécessaires. Enfin, le troisième aspect concerne l’adéquation des aptitudes individuelles avec les fonctions, les missions et les enjeux du poste. Rien ne sert en effet de confier à des personnes compétentes et volontaires des tâches qui les ennuient profondément. L’implication d’un salarié repose à la fois sur sa volonté d’agir, ses compétences et son adéquation au poste : c’est cette association qui lui donnera l’envie de donner le meilleur de luimême pour servir au mieux les clients et assurer le succès de l’entreprise. – CHANGING DEMOGRA CONCLUSIONS DU CONSORTIUM – ÉVOLUTIONS DÉMOGRAPHIQUES • Les facteurs d’implication sont variables. • La culture d’entreprise, l’éducation et d’autres facteurs comme l’âge de la personne, conditionnent l’implication d’un salarié, davantage que son origine géographique. • Le rôle du dirigeant, au niveau de la direction générale comme du management de proximité, est primordial pour être considéré comme un Bon Employeur. • L’identification des facteurs d’implication impose de bien connaître chaque employé et c’est en cela que le rôle du dirigeant de proximité prend tout son sens. • La qualité des relations collaborateur-manager est primordiale. • Les entreprises qui adhèrent à ces principes et qui développent les compétences managériales ont davantage de chances d’être considérées comme les Bons Employeurs de demain. 1 The Enthusiastic Employee: How Companies Profit By Giving Workers What They Want; Wharton SchoolPublishing/ Pearson 2 Working today: Understanding what drives employee engagement, Towers Perrin 5 PRéOCCUPATIONS DES SALARIéS Un demandeur d’emploi sur cinq (21 %) pense qu’avoir un enfant aura un impact négatif sur sa carrière et 27 % estiment que ni eux-mêmes ni leurs conjoints ne peuvent se permettre d’interrompre leur activité professionnelle pour avoir un enfant. Les salariés de la finance/assurance/recrutement/services administratifs et aux entreprises, du secteur public et social, des services aux particuliers et aux collectivités ainsi que du commerce de gros et de détail se montrent les plus inquiets sur ce dernier point. Aux deux questions posées, les demandeurs d’emploi en Espagne et en Grèce apportent les réponses les plus pessimistes, les italiens pensant également ne pas pouvoir prendre le temps d’avoir un enfant. NE PEUVENT PAS SE PERMETTRE DE PRENDRE LE TEMPS D’AVOIR UN ENFANT PENSENT QU’AVOIR UN ENFANT AURA UN IMPACT NÉGATIF SUR LEUR CARRIÈRE 38 40 45 35 39 38 40 30 35 26 32 30 25 24 23 20 20 20 18 23 22 20 18 17 16 18 17 16 18 15 17 15 23 21 23 25 23 25 28 30 12 10 11 11 10 5 5 0 0 RU RU Aus Bél Din Fin Ale Gre Isr Ita Nor Sudáf Esp Sue Suiza Aus Bél Din Fin Ale Gre Isr Ita Nor Sudáf Esp Sue Suiza Turq Turq Par ailleurs, et indépendamment de la qualité du management d’une entreprise et du degré d’implication de son personnel, aucune ne pourra échapper à l’influence de facteurs externes. Il importe par conséquent de bien les identifier et d’en comprendre les conséquences potentielles. JE SERAIS PRÊT À TRAVAILLER PLUS LONGTEMPS SI MES CONDITIONS D’EMPLOI SONT FLEXIBLES 90 84 84 83 JE SERAI FINANCIEREMENT À L’AISE POUR PRENDRE MA RETRAITE À L’ÂGE NORMAL 70 65 80 73 60 72 68 70 69 67 69 54 64 60 59 60 52 48 50 45 52 42 50 42 41 40 38 40 34 38 40 32 30 28 30 30 20 20 17 18 10 10 0 RU Aus Bél Din Fin Ale Gre Isr Ita Nor Sudáf Esp Sue Suiza Turq 0 RU Aus Bél Din Fin Ale Gre Isr Ita Nor Sudáf Esp Sue Suiza Turq 6 Le concept de flexibilité séduit sept salariés sur dix, qui se disent prêts à travailler plus longtemps si leurs conditions d’emploi sont flexibles. Plus de la moitié seraient en outre d’accord pour augmenter leur durée hebdomadaire de travail, à condition de bénéficier d’horaires flexibles. La propension à prolonger la vie professionnelle est la plus forte chez les 55-64 ans. Par pays, c’est en Israël, en Turquie et en Afrique du Sud que les salariés sont les plus disposés à travailler plus longtemps. En revanche, cette proposition est très impopulaire en Suède et recueille peu d’adhésions en Autriche, en Grèce et en Suisse. Il est inquiétant de constater que la majorité des salariés estime ne pas disposer de ressources financières suffisantes pour partir en retraite à l’âge moyen. C’est dans la tranche d’âge 35-44 ans que ce sentiment est le plus fort, avec plus de la moitié des personnes ayant répondu à l’étude. Les demandeurs d’emploi du secteur de la santé sont les plus inquiets, alors que ceux de l’industrie minière se montrent moins pessimistes et que 20 % des personnes interrogées ne semblent pas vraiment préoccupées par leurs ressources financières. Les sud-africains, les italiens et les allemands nourrissent les plus grandes craintes quant à leur situation financière, tandis que les finlandais sont les moins inquiets, suivis par les danois, les israéliens et les espagnols. L’évolution démographique est incontestablement le facteur externe qui aura le plus d’influence sur le personnel des entreprises, car la structure de la croissance de la population mondiale évolue. Les différences démographiques ainsi que les écarts économiques croissants entre les pays plus ou moins développés attirent un flux de main d’œuvre en constante augmentation vers les régions les plus riches. Les chiffres suivants sont à cet égard très éloquents : • • • • • • • • L’Inde et la Chine regrouperont 50 % de la main d’œuvre mondiale en 2013 Environ 400 millions de personnes supplémentaires seront sur le marché du travail en 2013 Seulement 5 % d’entre elles vivront dans des pays industrialisés Entre 2000 et 2010, la population de l’Europe aura baissé de plus de 14 millions et ne s’établira qu’aux alentours de 712 millions d’habitants En 2020, le taux de natalité en Europe aura chuté à 13,7 % La population active de l’UE en 2030 sera inférieure de 20 millions aux besoins de main d’œuvre nécessaires pour soutenir la croissance et subvenir aux besoins d’une population vieillissante 80 % de la main d’œuvre européenne de 2013 est déjà sortie du système éducatif et est entrée sur le marché du travail Au Royaume-Uni, 1 salarié sur 5 sera une femme et 25 % des familles de ce pays seront monoparentales CONCLUSIONS DU CONSORTIUM – EVOLUTIONS DEMOGRAPHIQUES • Des conditions de travail plus flexibles – garderies, prise en charge des personnes âgées, temps partiel, partage de poste. • Le cycle éducation-travail-retraite devrait être remplacé par des formations tout au long de la vie et des allers-retours entre vie professionnelle et éducation. • Plus forte participation des femmes – notamment dans les pays développés. • Déséquilibre des compétences – en Europe, seules les professions intellectuelles et de santé progresseront. • Les employés jeunes seront rares – difficultés pour les attirer, les embaucher et les retenir. • La diversité géographique du personnel ira croissant – les entreprises devront adapter leur management en conséquence. 7 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Aux côtés de la rémunération et des avantages sociaux, le financement de stages et formations par l’entreprise est un critère très important pour 62 % des salariés. FINANCEMENT DE STAGES ET FORMATIONS 90 78 80 70 71 69 70 64 60 67 65 62 61 61 Nor Sudáf 63 58 51 49 50 44 40 30 20 10 0 RU Aus Bél Din Fin Ale Gre Isr Ita Esp Sue Suiza Turq La formation professionnelle est un facteur primordial de développement d’une culture de formation tout au long de la vie, qui sous-tend l’économie et la société du savoir et garantit l’égalité d’accès à la formation pour tous. La plupart des demandeurs d’emplois ont besoin d’acquérir de nouvelles compétences pour accroître leurs chances de retrouver un travail stable. Par ailleurs, les femmes et d’autres groupes de la population sont défavorisés en matière d’éducation et l’accès à la formation leur ouvrira les portes d’emplois plus nombreux et plus intéressants, tout en permettant de vaincre le syndrome de la pauvreté et de l’exclusion sociale. L’économie du savoir exige une main d’œuvre de plus en plus qualifiée et adaptable. Ce besoin de qualifications plus important que ce que peut offrir le marché de l’emploi n’est d’ailleurs pas un phénomène spécifiquement occidental : à l’heure actuelle en Asie, la demande d’employés hautement qualifiés augmente plus vite que celle de travailleurs moins formés. En Europe comme ailleurs, c’est dans l’entreprise que se construit la formation tout au long de la vie. La formation sur le lieu de travail est facilitée aujourd’hui par les nouvelles technologies d’e-learning, qui la rend plus accessible aux employés. En outre, la structure plus horizontale des entreprises exige beaucoup de « savoir-être », tels que l’animation d’équipe, la conduite de projet ou la communication, bien plus faciles à acquérir sur le terrain, souvent de façon informelle, qu’au cours de stages théoriques. CONCLUSIONS DU CONSORTIUM – EVOLUTIONS DEMOGRAPHIQUES • • • • • Les employeurs devront travailler avec des organismes spécialisés pour concevoir les programmes de formation les plus adaptés. Les entreprises devront organiser davantage de formations et de perfectionnements pour maintenir le niveau de compétences de leur personnel. Les postes devront être définis en fonction des connaissances et compétences disponibles. Les carrières seront interrompues par des périodes de formation. Les financements devront être négociés – employeur/employé/gouvernement. 8 TROUVER LA BONNE ENTREPRISE ET Y RESTER Les variables qui attirent une personne vers une entreprise ne sont pas celles qui lui donnent envie d’y rester et, encore moins, celles qui conditionnent son engagement et son implication totale dans son travail. Les salariés sont généralement attirés par une marque et un ensemble d’avantages incluant la formation et des possibilités d’évolution. INTEGRER / RESTER DANS UNE ENTREPRISE ATTENTIVE AUX QUESTIONS SOCIALES 80 74 67 70 60 50 54 58 56 57 54 49 47 40 48 37 34 31 30 30 17 20 10 0 RU Aus Bél Din Fin Ale Gre Isr Ita Nor Sudáf Esp Sue Suiza Turq Presque la moitié des personnes interrogées préféreraient intégrer et rester dans une entreprise attentive aux questions sociales. Cet aspect est particulièrement important en Suisse, en Finlande, en Allemagne, en Afrique du Sud, en Belgique, en Autriche et en Israël. Inversement, les salariés suédois, italiens, grecs, danois et espagnols valorisent moins ce critère. Une fois dans l’entreprise, leur premier niveau d’engagement dépendra de l’intérêt des avantages offerts, de la qualité de leurs relations avec la hiérarchie et des perspectives de développement et de formation. Dans ces conditions, les employés s’attacheront à réaliser correctement le travail pour lequel ils s’estiment correctement payés. Mais pour susciter une implication affective, le poste confié devra réellement les intéresser. Par ailleurs, la confiance et le respect mutuel avec les managers et les collègues sont essentiels pour leur permettre de bénéficier d’une certaine autonomie. Ainsi, les employés affectivement attachés à leur entreprise se montreront enthousiastes et ne ménageront pas leurs efforts pour satisfaire les clients et aider leurs collègues. 9 CONSéQUENCES POUR LES EMPLOYEURS Compte tenu de la morosité économique ambiante, l’importance accordée par les demandeurs d’emploi à la sécurité et la stabilité de l’emploi n’est guère étonnante, mais elle a des conséquences non négligeables sur les employeurs cherchant à attirer et à fidéliser des salariés talentueux et efficaces, pour construire des équipes réellement motivées. La responsabilité sociale d’entreprise est toujours un critère important dans le jugement que les salariés portent sur les entreprises : c’est un message clair envoyé à celles souhaitant être considérées comme « employeurs de choix ». Ce constat est renforcé par les conclusions de l'enquête complémentaire de MORI, qui montrent que les salariés conscients de l’action de leur employeur ou impliqués dans des activités relevant de la RSE se montrent d'ardents défenseurs de leur entreprise. La tendance observée dans de nombreux pays d’une Europe vieillissante – le souhait apparent des demandeurs d'emploi de travailler davantage, d'avoir des horaires plus souples, de prolonger leur activité professionnelle et (pour certains) de partir travailler dans un autre pays – est à l’avantage des employeurs : une plus grande fluidité de la main d'œuvre semble devoir devenir la norme, ce qui leur permettra de mieux satisfaire leurs besoins en personnel. Cette tendance milite en outre en faveur d’une meilleure exploitation d’un vivier élargi de talents, en Europe et dans le monde entier. Face à la forte proportion de personnes préoccupées par la crainte du chômage, les employeurs seraient bien inspirés de prendre en compte cette inquiétude, en prenant éventuellement des mesures pour rassurer, voire réembaucher leurs salariés. Au plus haut degré d’implication, les employés sont passionnés par leur travail. Ils sont de vrais ambassadeurs de leur entreprise, dont ils chantent les louanges à qui veut bien les entendre, et font tout ce qui est en leur pouvoir pour satisfaire et même devancer les attentes des clients comme de leurs collègues. Mais pour obtenir une telle implication, les entreprises doivent être exemplaires en termes de management : un employé réellement impliqué sait que ses dirigeants comprennent ce qui le fait avancer et qu’ils le prennent vraiment en considération. Il est primordial pour les entreprises de comprendre les besoins et les attentes de leurs clients pour bien choisir leur personnel et être en mesure de tout mettre en œuvre pour satisfaire leurs attentes. Quel que soit le secteur d’activité, cet effort sera récompensé par la satisfaction du client, qui conduira à la croissance de l’entreprise. Dans ce cadre, l’implication des salariés favorise la satisfaction client : cette réussite est en elle-même stimulante et renforce davantage le cercle vertueux « implication - satisfaction ». Toutefois, l’inverse est également vrai : des employés peu impliqués ont en face d’eux des clients insatisfaits, ce qui sape encore leur motivation et les entraîne dans une spirale négative évidemment désastreuse pour les résultats de toute l’entreprise. Curieusement, dans la plupart des organisations, les salariés les plus impliqués – souvent l'équipe de direction – sont ceux qui ont le moins de contacts directs avec les clients. C’est pourquoi il est essentiel de garantir l’implication du personnel à tous les niveaux de l’entreprise. Sur la base de l’étude et des conclusions du consortium, Manpower a établi les recommandations suivantes pour devenir un Bon Employeur : 10 COMMENT DEVENIR UN BON EMPLOYEUR DE DEMAIN Un Bon Employeur devra comprendre et anticiper l’avenir et se préparer à attirer, fidéliser et motiver les meilleurs employés pour garantir la satisfaction de ses clients. Un Bon Employeur devra ainsi : • Former d’excellents dirigeants à tous les niveaux, tout particulièrement les managers de proximité. • Susciter la confiance en faisant preuve d’ouverture, d’honnêteté et de transparence en permanence. • Associer réellement son personnel à la prise de décisions et assurer un retour d’information constant. • Créer de véritables équipes pour susciter un sentiment d'appartenance à l'entreprise. • Favoriser le dialogue sur le lieu de travail lorsque les objectifs sont atteints. • Définir une stratégie RH en phase avec un projet d’entreprise clair, hiérarchisé et à long terme. • Mettre en place des processus RH efficaces et à même de s’adapter à des exigences évolutives. • Traiter toutes les personnes pouvant avoir un impact sur la satisfaction client comme ses propres employés. • Chercher avant tout à comprendre et à satisfaire les attentes de ses clients. • Choisir des partenaires soucieux de préserver les valeurs de l'entreprise et sa réputation. 11 A PROPOS DE L’éTUDE Le projet « Bon employeur » s’articule autour de deux axes de recherche : une enquête quantitative menée auprès des demandeurs d’emploi de la région EMOA d’une part, et une étude menée par un groupe de grandes entreprises et l’Organisation Mondiale du Travail d’autre part, visant à déterminer les évolutions du marché du travail favorables aux entreprises et les aspects sur lesquels elles devront se concentrer pour devenir de Bons Employeurs. L’enquête quantitative sur les tendances dans la région EMOA a été menée de juin à août 2005 dans 15 pays (Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, Allemagne, Grèce, Israël, Italie, Norvège, Afrique du Sud, Espagne, Suède, Suisse, Turquie et Royaume-Uni). Cette enquête a été réalisée en ligne, grâce à un lien spécifique placé sur la page d'accueil du site Manpower des pays participants. Elle a été organisée avec l’aide de MORI, société internationale d’études et de sondages (www.mori.com). Manpower a également participé au cours des 12 derniers mois à une grande étude qualitative sur le sujet, dans le cadre d’un consortium réunissant également Unilever, Prudential, BT et Zurich Financial Services. L’objectif de cette étude était de déterminer les conditions d’emploi recherchées par les salariés et de mesurer à quel point le fait d’être considéré comme un Bon Employeur conditionnait la motivation et l’implication du personnel et, de ce fait, la croissance de l’entreprise. Les conclusions de l’étude, validées par l’Organisation Mondiale du Travail, représentent la majeure partie de l'analyse générale. L'ensemble de ces conclusions peuvent être obtenues sur demande à l'adresse suivante : [email protected] Pour en savoir plus sur Manpower : www.manpower.com