AIR FRANCE ET SON COEUR DE MÉTIER

Transcription

AIR FRANCE ET SON COEUR DE MÉTIER
ANALYSE VESPASIENNE
AIR FRANCE ET SON COEUR DE MÉTIER
Dans les années 2000, Air France était fière et dominante. Son réseau long-courrier
fonctionnait à merveille, sa situation de quasi monopole sur un certain nombre de lignes
lui permettait de fixer les prix, son endettement était tout ce qu'il y avait de plus
raisonnable et sa trésorerie pléthorique.
FRÉNÉSIE D'ACHAT :
La compagnie tricolore, forte de sa trésorerie abondante, a décidé de procéder à des achats
à bon compte, un peu comme au monopoly quand vous avez du cash et que vous ne savez
trop quoi en faire, vous décidez d'acheter des hôtels pour les mettre sur les cartes « rue de
Vaugirard » et « rue de Courcelle », on ne sait jamais ! AF a donc acheté Cityjet, Vlm,
Régional Airlines, Proteus/Flandre Air, Britair et plus récemment Airliner. L'objectif de ces
achats frénétiques n'est pas clair, soucis d'éviter qu'ils partent à la concurrence, volonté
d'utiliser ces compagnies pour une utilisation de « niche », nécessité d'occuper le terrain...
Quelques années plus tard :
⇨ CityJet est à vendre.
⇨ Vlm vivote on ne sait trop où ni comment.
⇨ Régional, Proteus/Flandre Air, Britair et Airliner sont regroupées en dessous du pavillon
Hop.
LES TEMPS ONT CHANGÉS :
Depuis bientôt dix ans, AF n'a rien vu venir, n'a rien anticipé, la planète aéronautique a
bougé et l'octogénaire est restée spectatrice du changement. Les lowcosts se sont
tranquillement installées dans l’hexagone, sans réaction du cacochyme de l'aéronautique,
persuadée que le seul concurrent digne d'intérêt était le ...TGV ! La réaction tardive d'AF a
été la création des bases provinces avec le succès que l'on connaît ! La bataille contre les
lowcost est d'ors et déjà perdue, trop tard !
Mais il y a encore plus inquiétant ! Le long courrier, machine à cash d'un temps maintenant
révolu, ne rapporte plus autant qu'autrefois. L'arrivée des compagnies du moyen orient, des
compagnies asiatiques, a bouleversé le paysage aux odeurs d'antimite de la compagnie
Française ; là aussi la vieille dame n'a rien vu venir ! Heureusement que les compagnies
comme Emirates n'obtiennent pas tous les créneaux aériens qu'elles souhaitent en France
sinon la déculottée serait autrement sévère !
Devant ce constat, AF va devoir se concentrer sur son cœur de métier. Le long courrier et
son alimentation via les hubs est une priorité pour le pachyderme de l'aéronautique, le
reste n'est plus essentiel ; pire le court courrier est devenu un boulet sur lequel tous les
maux sont reportés. Les pertes sur ce secteur ne sont largement plus compensées par les
faibles gains sur le long-courrier, l'heure de la mutation semble venu...enfin au rythme du
gastéropode de l'aérien !
La vérité existe. On n'invente que le mensonge.
REDISTRIBUTION DES CARTES :
Transavia à Orly et en province pour les vols dit « loisirs », à vocation touristique, avec une
forte connotation « lowcost » ; la compagnie verte sera le fer de lance d'AF pour occuper les
précieux « slots » à Orly, empêchant par la même occasion aux autres compagnies de venir
s'y implanter.
La stratégie face aux lowcost n'existe pas vraiment, les bases province n'ont pas montré leur
efficacité, elles vont d'ailleurs être fortement réduites ; d'autre part, AF a mis en place sur
son propre réseau les « prix mini » qui s’approchent des tarifs lowcost. Pour le reste, il n'y a
pas vraiment de stratégie face aux lowcost, à l'instar des autres majors Européennes
traditionnelles qui ont créé (ou acheté) des compagnies lowcost dans leur groupe, AF n'a
pas franchi le pas, ou avance masquée avec la compagnie Transavia.
AF est engluée dans ses propres problèmes, effectifs au sol pléthorique, réseau domestique
en attrition, concurrence lowcost, long-courrier, endettement important, obligations qui
arrivent à terme, participation dans Alitalia. Dans la tourmente, il s'agit de se concentrer
sur l'essentiel ; pour AF, il s'agit du long-courrier et de son alimentation.
FUCWRITER
La vérité existe. On n'invente que le mensonge.