Présentation du chemin de croix de Bruno Chérier

Transcription

Présentation du chemin de croix de Bruno Chérier
L’ Association Renaissance Notre Dame des anges
a financé la restauration du chemin de croix .
Cette restauration a été gérée par la Direction des Affaires Culturelles de la Mairie
Le 13 septembre 2012, étaient présentées
les deux premieres stations restaurées
par les restauratrices : Marie-Paule BARRAT et Emilie RAMAN BEIS
Vous trouverez ci-dessous la présentation des travaux de restauration
RestauratIon- conservation
des quatorze tableaux du
Chemin de Croix
de Bruno ChérIer 1854
EGLISE NOTRE DAME DES ANGES
TOURCOING
Marie Paule BARRAT et Emilie RAMAN BEIS
Tourcoing, le 13 Septembre 2012
Bruno CHERIER
Nous empruntons beaucoup de ce qui suit à l’ouvrage que Catherine GUILLOT, conservatrice du Patrimoine lui a consacré et qui fut publié en avril 2010 aux Presses Universitaires du Septentrion , •ainsi qu’au compte rendu qu’en a publié Didier RYKNER dans la Tribune de l’art , le 2 mai 2010, •aux deux articles publiés dans In Situ, revue des patrimoines
‐ L'exemple d'un décor religieux dans le nord de la France : Bruno CHERIER (1817‐1880) et Notre‐Dame‐des‐Anges de Tourcoing (n° 1 , 2001)
‐ La peinture religieuse monumentale, une expression artistique emblématique du nord de la France au XIXe siècle ? ( n° 11 , 2009) •Et au catalogue de l’Albertina de Vienne «Joseph Fûhrich, Die Kartons zum Wiener Kreuzweg» (2/8 – 13 •/10 2005)
Bruno Chérier est un peintre du Nord, (Valenciennes 1817 – Paris 1880) qui étudie à Valenciennes puis à Paris à l’école des Beaux‐Arts sous la conduite de PERRIN, d’ORSEL et de PICOT comme pensionnaire de la ville de Valenciennes (1839‐1843). Employé par PERIN comme ouvrier décorateur, il participe au décor du grand chantier Notre Dame des Lorettes , première expérience d’ornementation d’une église pour ce peintre très pieux.
Toute sa vie il restera fidèle au milieu des artistes du Nord et plus particulièrement à
Jean Baptiste Carpeaux avec lequel il entretint une correspondance presque durant toute leur vie.
Valenciennes – Tourcoing ‐ Paris
De retour à Valenciennes en 1843, il gagne sa vie comme portraitiste jusqu’à sa nomination à
l’école de dessin de Tourcoing en 1852, sur recommandation d’Abel de Pujol. Il demeurera à
Tourcoing jusqu’en 1866‐67, date à laquelle il retourne s’installer à Paris où il mourra en 1880.
Il exposa au Salon de Paris de 1845 à 1867 et fait, en 1847,un voyage en Italie dont nous n’avons pas de détail. Toutefois sa peinture laisse à penser qu’il y a beaucoup regardé
Raphael.
A Tourcoing il est choisit, pour la décoration de la nouvelle église Notre Dame des Anges, vraisemblablement sur recommandation de l’architecte Charles MAILLART responsable de l’architecture intérieure, ami et collègue de CHERIER
A partir de là, outre sa carrière d’enseignant, Bruno CHERIER se consacrera à la peinture de grands décors religieux qui prennent véritablement leur origine dans la commande du chemin de croix de Notre Dame des Anges et à
la création de vitraux(en 2006 fut organisé au Palais des Beaux Arts de Lille l’exposition « Du dessin au vitrail : peintres et maitres verriers au Nord de la France » Plusieurs dessins de Chérier pour des vitraux, en place ou disparus, y furent présentés. Ce musée conserve d’ailleurs de nombreux dessins préparatoires de Chérier). .
1874 : L’un des nombreux portraits que Jean Baptiste CARPEAUX a fait de son ami Bruno CHERIER (huile sur toile de 40 x 33 cm) Musée des Beaux Arts de Valenciennes
LILLE 1854 et 1871 ‐ 1873
Autel de la Vierge à l’église Saint‐Martin d’Esquermes à Lille, L’Education de la Vierge, 1854
Huile sur panneau
Photo : Conseil Régional Nord‐Pas‐de‐Calais
Il a ainsi contribué à l’ornementation de plusieurs églises de la région avec des tableaux, des cartons de vitraux et des peintures murales:
Chœur de l’église Notre‐Dame de Fives à Lille
La Communion en viatique et La Cour céleste, vers 1873
Huile sur toile
Photo : Conseil Régional Nord‐Pas‐de‐Calais
LOOS 1869 – 1880 les peintures de la nef : le dernier chantier
Le Mariage de la Vierge, vers 1869‐
1880
Huile sur toile
Loos, église Notre‐Dame‐de‐Grâce
Photo : Conseil Régional Nord‐Pas‐de‐
Calais
Les Moines de l’abbaye devant la statue
primitive sous le tilleul, vers 1873
Huile sur toile
Loos, église Notre‐Dame‐de‐Grâce
Photo : Conseil Régional Nord‐Pas‐de‐Calais
TOURCOING
Charles Gaudelet (1817‐1870) (?)
d’après des cartons de Bruno Chérier (1817‐1880)
Vierge à l’enfant et Saint Joseph, vers 1857
Vitraux
Tourcoing, Hospice d’Avré
Photo : Catherine Guillot
Quelques décors de Chérier sont en place dans les églises de la communauté urbaine de Lille : • Lille, église Saint‐Maurice : un chœur d'anges musiciens. • Lille, église Notre‐Dame de Fives, les quatre peintures du chœur. • Lille, église Saint‐Martin d'Esquermes : les figures peintes de l'autel de la Vierge. • Loos, église Notre‐Dame : le décor de la nef. • Tourcoing, église Notre‐Dame‐des‐Anges : piédroits et grisaille du chœur, chemin de croix. • Tourcoing, église Saint‐Jacques : deux vitraux d'après les cartons de Bruno Chérier. • Tourcoing, église Saint‐Christophe : un élément de retable. (Catherine GUILLOT et Sylvie PATRY, in situ n°1, 2001)
Certains de ses décors ont disparu : • dans un incendie en 1896 à l’église Saint‐Sauveur de Lille
qui a détruit son chemin de croix
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pendant la Seconde guerre mondiale ,son décor de l’église Saint‐Pierre‐Saint‐Paul de Wazemmes à Lille
• soit encore à la suite du concile Vatican II comme à l’église Saint‐Christophe de Tourcoing où deux autels sculptés et peints ont été en partie détruits. (Didier RYKNER in « Tribune de l’Art » le 2 mai 2010)
TOURCOING Eglise Saint Christophe 1865 ‐ 1870
L’autel de la Vierge peint par Chérier entre 1865 et 1866
L’autel du Saint Nom de Jésus, peint par Chérier entre 1867 et 1870 Etat 2007
Etat 1900
NOTRE DAME DES ANGES DE TOURCOING
Bruno Chérier intervient dans l’église nouvellement édifiée entre 1852 et 1859 en exécutant tout d’abord les 14 toiles du Chemin de Croix, puis en 1857 les peintures des piédroits et les grisailles du chœur, enfin les cartons des trois verrières du chœur consacrés à la vie de la Vierge
1857
CHERIER à Notre Dame des Anges
1857
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Les décors monumentaux sont en place
Une des verrières fut détruite en 1869 par la tempête, les deux autres furent transférées en 1929 à l’église Saint Jacques de Tourcoing
Le chemin de Croix est en cours de restauration
Le Palais des Beaux Arts de Lille conserve deux dessins préparatoires pour les compositions peintes dans le chœur de N‐D des Anges:
Etudes pour la figure du grand prêtre et pour les figures de Joachim, Anne et la Vierge , pierre noire, craie blanche sur papier beige, Lille, Palais des Beaux‐Arts. Dimensions : hauteur : 143 cm et largeur : 62 cm. Phot. Quecq d'Henripret © R.M.N., 2000. Le chemin de croix et les gravures de Joseph FÜRICH
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En 1852 le conseil de fabrique commande à Bruno Chérier le chemin de croix, à
raison de 400F pour chaque tableau.
Ce dernier a recours, pour la composition, et sans que l’on sache s’il s’agit de son choix ou de celui de ses commanditaires, à des gravures exécutées d’après les peintures murales du peintre catholique autrichien Joseph FUHRICH pour l’église Saint Jean Népomucène de Vienne
A l’époque ces gravures circulèrent dans toute l’Europe catholique et plusieurs églises en France conservent aujourd’hui ces chemins de croix gravés à la pointe douce et parfois aquarellés
(église St Hilaire de St Vincent de Lamontjoie
(Lot et Garonne) ou prieuré St Romain de Chassors (Charente)
Le carton de la Joseph Führich conservé à l’Albertina de Vienne Vème station Joseph FÜHRICH à l’église St Jean Népomucène de Vienne
Vème station
Bruno Chérier à Notre Dame des Anges de Tourcoing
Vème station (avant restauration)
Gravure en taille douce d’Aloïs PETRAK
sur un dessin de Joseph FUHRICH (40,2 x 31,2 cm)
Bruno Chérier à Notre Dame des Anges de Tourcoing
(Vème station, avant restauration
Bruno CHERIER La 6ème station
après restauration de la couche picturale
Gravure aquarellée de Joseph FUHRICH et Aloïs PETRAK appartenant au prieuré Saint Romain de Chassors (Charente)
Le chemin de croix de Notre Dame des Anges
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Le chemin de croix de Bruno Chérier a été peint en 1854 (d’après la signature de la 6ème station) sur des toiles de lin de deux natures différentes : des toiles à armure toile et des toiles à armure sergé. Tous les tableaux sont dans leurs dimensions d’origine, tendus sur leur châssis d’origine. Les préparations sont blanches et viennent jusqu'au bord de la découpe, ce qui suppose des toiles préparées préalablement (achetées préparées ?) puis découpées à la dimension des châssis.
Les tableaux sont peints à l’huile, sans empâtement et avec des glacis au vernis pour certaines ombres. Ces glacis présentent aujourd’hui des chancis pour les toiles qui ont connu des dégâts des eaux, nettement visibles au verso. Ces tableaux furent protégés par un vernis aujourd’hui fortement oxydé et jauni.
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Ces toiles ont connu quelques restaurations anciennes, généralement pour combler des trous à l’aide de pièces apposées au verso comme pour les toiles 1, 3, 8, 11, 13 et 14.
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Enfin des manipulations ou un stockage malencontreux sont responsables d’accidents récents (enfoncements, griffures, trous et déchirures soutenus par des bandes adhésives synthétiques apposées au verso). Ces accidents s’accompagnent de pertes de matière picturale et de déformation de la toile dans certains cas.
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Si leur composition n’est pas imputable à Bruno CHERIER, le traitement de la couleur et des volumes lui sont propres : une suavité dans les volumes, un goût certain pour les oppositions rouge‐gris‐bleu et les tonalité mordorées et déjà la conviction que le peintre célèbre la foi religieuse dans la contemplation et non dans le drame.

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