Poire de conserve - Chambre d`Agriculture du Gard
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Poire de conserve - Chambre d`Agriculture du Gard
Fiche Technique Production Développée en Languedoc-Roussillon Filière Arboriculture Septembre 2008 Poire de conserve Rédigée par : Marie-Noëlle BERGER Chambre d’Agriculture du Gard Potentiel des marchés Production La poire destinée à l’industrie et la transformation représente environ 9 % de la production de poires française. Au niveau du bassin Sud–Est, la région Languedoc-Roussillon est la principale productrice de poires destinées à la transformation. Viennent ensuite la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur et puis la région Rhône-Alpes. sera directement dépendant des surfaces déclarées, sachant que l’enveloppe débloquée pour 2008 s’élève à 326 000 €. Synthèse La bonne organisation commerciale régionale fait toute la force de cette production. La variété WILLIAMS est la variété de référence pour les poires destinées à la transformation. Le Gard est le plus gros producteur de poires transformées au niveau du bassin Sud-Est. Dans la région Provence-Alpes-Côted’Azur, ce sont les départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône qui sont les principaux producteurs. L’Ardèche est le 4ème département producteur de poires destinées à la transformation. Organisation commerciale la commercialisation régionale s’organise principalement autour de deux OP (Conserve Gard et Sommail Fruits). L’OP centralisatrice se charge de la contractualisation avec une structure de transformation agréée par l’AUP, soit COOPEX APIFRUIT (82) ou CONSERVE FRANCE (30) qui sont les deux seules agrées pour l’année en cours. Les producteurs adhérents à une OP et possédant au minimum 30 ares en production peuvent prétendre à une aide à la transformation. Le montant de l’aide Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 1 Parte 2 : Fiche Poire de conserve Impact environnemental Impact des intrants Parmi les cultures pérennes, le verger de poiriers fait partie des cultures qui nécessitent beaucoup d’attention vis-à-vis des maladies et des ravageurs. Outre le fait de protéger les arbres pour leur assurer une durée de vie et un développement suffisant et donc une rentabilité optimale. Aussi, la protection phytosanitaire est jugée assez lourde, ne serait-ce que pour lutter contre la tavelure ou le carpocapse. Néanmoins le Poirier est moins demandeur en intrants phytosanitaires que le Pommier (récolte plus précoce). A ceci s’ajoute le désherbage du rang mais l’utilisation de désherbants est modérée puisque l’interrang est le plus souvent enherbé. Depuis une dizaine d’années, de gros efforts ont été consentis pour réduire le nombre d’interventions. Aujourd’hui, des méthodes biotechniques comme la confusion sexuelle contre le carpocapse et la surveillance des maladies par l’utilisation de modèles informatiques sont largement développées. A cela s’ajoute, depuis 2002, le retrait de nombreuses substances actives les plus dangereuses. Ces évolutions entraînent d’une part une baisse du nombre d’interventions, d’autre part, une baisse de l’impact environnemental du verger par l’emploi de produits plus « doux ». L’essentiel des interventions se fait de mars (débourrement) à juin. Les besoins du poirier adulte en fertilisants dépendent du rendement réalisé et du type de sol. Impact sur la ressource en eau Les vergers de poiriers doivent impérativement être irrigués. Un besoin de 725 mm d’eau doit être satisfait d’avril à septembre avec un pic de consommation au mois de juillet. Le pilotage de l’irrigation et les systèmes d’irrigation actuels permettent de raisonner les apports. L’irrigation pratiquée par aspersion permet également d’assurer la protection anti-gel. L’enherbement de l’inter-rang permet de limiter, avec la gestion des apports, le lessivage des nitrates dans les nappes phréatiques. Impact sur les paysages Une culture pérenne, qui plus est un verger, a un impact paysager positif indéniable. L’enherbement de l’inter-rang présente un intérêt contre l’érosion des sols. Pas de nuisibilité particulière. Impact sur la biodiversité Les fréquentes haies brise-vent ou de bordure, qui plus est si elles sont naturelles, présentent un intérêt écologique en terme de biodiversité ainsi que l’enherbement de l’inter-rang (refuges pour la faune, couloirs interstitiels). Synthèse Effet environnemental : plutôt positif en matière de paysage. Son impact en terme de pollution par les produits phytosanitaires et les nitrates, même si la culture en est consommatrice, tend à diminuer depuis plusieurs années (développement de luttes alternatives respectueuses de l’environnement, retrait de matières actives). L’impact sur la ressource en eau existe si elle ne provient pas d’un réseau d’alimentation collectif (forages, captages dans les cours d’eau,…). Toutefois, l’irrigation étant raisonnée le plus possible, cela limite l’utilisation excessive de la ressource en eau. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 2 Parte 2 : Fiche Poire de conserve Contraintes techniques agronomiques Calendrier de production et Type de sols Le poirier exprime tout son potentiel de préférence sur des sols profonds et lourds, de type argilo-limoneux mais non asphyxiants. A éviter sur des sols caillouteux, trop sableux, qui retiennent mal l’eau et à risque chlorosant. Topographie Comme la plupart des cultures fruitières, l’implantation de l’espèce est à éviter sur des terrains à forte pente. Adaptation au climat Le poirier a de façon générale de gros besoins en froid hivernal, généralement satisfaits dans notre région (excepté peutêtre dans la plaine du Roussillon). Le poirier craint les gelées de printemps de -1,5°C à -1°C (chute des pétales, petit fruit) à -2°C (fleurs). Implantation de la production Avant toute décision de plantation, le choix du système de conduite est capital. Il doit tenir compte de la variété, du portegreffe, des distances de plantation. La pollinisation est le point crucial à ne pas négliger, la réussite de la production y est étroitement liée (de manière générale il faut 1 pollinisateur pour 5 arbres). Avant l’implantation de la culture, il est préférable d’effectuer un sous-solage et un défoncement du sol l’année précédent la plantation. Les précédents culturaux (racines) doivent être retirés de la parcelle. Le repos du sol pendant au moins 1 an avec une culture annuelle intermédiaire est conseillé. Un amendement organique (compost de marc de raisin par exemple) est préconisé (quantité à adapter en fonction des analyses de sols). Automne Plantation Hiver Taille Mars à Juin Protection Avril à Sept Irrigation fin Juillet à début Août Récolte Pour la mise en place d’un verger de poiriers de haute densité et palissé, l’investissement est lourd. Non seulement en terme de plants et de matériel de palissage et d’intrants, mais aussi en terme de main d’œuvre pour la formation des arbres en axe vertical. C’est néanmoins un bon compromis en terme de rentabilité car, si l’investissement est élevé au départ, l’entrée en production est rapide et le rendement intéressant. La formation des arbres demandera une certaine technicité. Conduite de la production Le poirier adulte nécessite plusieurs postes d’opérations culturales capitales : La taille de fructification en hiver jusqu’au débourrement La protection phytosanitaire, surtout du débourrement (mars) à juin L’entretien mécanique de l’enherbement de l’inter-rang et désherbage L’apport de fertilisants L’irrigation La récolte Le poste le plus consommateur de main d’œuvre est la récolte. Irrigation Les besoins moyens en eau d’irrigation des poiriers avoisinent les 725 mm, répartis du mois d’avril à septembre avec un pic d’apports de fin juin à début août. Une irrigation régulière est indispensable, les à-coups d’irrigation ainsi qu’un sol sec sont proscrits. Plusieurs systèmes d’irrigation existent, une étude préalable du choix du système Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 3 Parte 2 : Fiche Poire de conserve d’irrigation est indispensable pour trouver le meilleur compromis entre les besoins de la plante, la ressource en eau disponible, le temps d’irrigation nécessaire selon les postes. Un bulletin d’avertissement sur la consommation en eau des vergers permet de raisonner ces apports par quinzaine en fonction de l’année. Contrainte de main d’oeuvre La main d’œuvre représente près de 55 % des charges de production. Le principal poste nécessitant de la main d’œuvre est la récolte qui représente 34 % des charges de production. Vient ensuite la taille des arbres. Cette main d’œuvre doit être formée aux différentes opérations. La taille de fructification sur verger adulte représente environ 120 h/ha et la récolte est d’environ 300 h/ha. Contrainte foncière Pas de contrainte particulière si ce n’est l’accès à l’eau. Mécanisation Aucun travail n’est mécanisable si ce n’est l’utilisation, sur certaines exploitations, de plates-formes d’assistance à la récolte. Sensibilité au précédent vigne Avant toute plantation, éliminer les précédents culturaux, notamment les racines, qui peuvent être un risque de contamination et par la suite mort de l’arbre par le champignon, le pourridié. Dispositif réglementaire auquel la production est soumise Dans le cadre de l’OCM fruits et légumes transformés, il existe des aides à la production : Jusqu’en 2007, ces aides étaient versées aux transformateurs en échange de l’obligation d’acheter toute la production (dans la limite de normes de qualité) et à un prix minimal garanti A partir de 2008, ces aides sont versées directement au producteur, et calculées sur un montant fixe à l’ha, quel que soit le niveau de production. Ces aides rentrent dans le régime de la conditionnalité. Il existe d’autres parts des aides à la plantation et éventuellement des aides à certaines actions dans le cadre du programme opérationnel de l’OP (financement à 50 % par l’Union Européenne). Ces actions concernent : investissements de l’OP ou des exploitations pour du matériel (filets paragrêles, autres,…) ou une rénovation variétale, forfaits à l’ha pour la mise en œuvre de la Production Fruitière Intégrée, organisation de l’agréage ou de la traçabilité au sein de l’OP. Ces mesures sont choisies au préalable par l’OP qui constitue alors son programme opérationnel. L’évolution de l’OCM Fruits et Légumes prévoit que toute culture sera éligible aux Droits à Paiement Unique (DPU) en découplage total à partir de 2011. Les modalités ne sont pour l’instant pas connues. Il existe d’autres parts des aides à la plantation et éventuellement des aides à certaines actions dans le cadre du programme opérationnel de l’OP (financement à 50 % par l’Union Européenne). Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 4 Parte 2 : Fiche Poire de conserve Risque financier et intérêt économique pour l’exploitant Résultats économiques et facteurs de risque Le verger palissé entre en production à partir de la 5ème feuille. Le rendement moyen possible est de 30 à 40 tonnes/ha. La récolte a lieu fin juillet-début août. Exemple de coût de production (à titre indicatif) : Le coût de production de la variété WILLIAMS pour un verger de rendement de 35 tonnes/ha, sans les charges de structure propres à chaque exploitation, est de 0.30 €/kg (amortissement de la plantation compris). Les facteurs de risques sont liés aux conditions climatiques : gel, grêle,… . Besoins de trésorerie Le coût de la plantation est non négligeable pour la mise en place de cette culture. L’exploitant doit prendre en compte : Le coût de la préparation du terrain Le coût des plants Le coût du palissage Le coût du système d’irrigation Le coût de la plantation est de l’ordre de 30 000 €/ha (matériel de palissage compris) (dont 7 000 à 8 000 €/ha de plants). Risque financier lié aux investissements Des investissements en matériel sont nécessaires et valables pour tout atelier arboricole : plates-formes d’assistance ou échelles pour la récolte, pulvérisateur. Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » 5 Parte 2 : Fiche Poire de conserve Personnes ressources Chambres d’Agriculture : Chambre d’Agriculture de l’Aude - ZA de Sautes a Trebes – 11870 Carcassonne Cedex 9 Chambre d’Agriculture du Gard - Mas de l’Agriculture - BP 80054 - 30932 Nîmes Cedex 1 Chambre d’Agriculture de l’Hérault – Maison des Agriculteurs - Mas de Saporta CS 10010 - 34875 Lattes Cedex Chambre d’Agriculture du Roussillon - 19 Av de Grande Bretagne – 66025 Perpignan Cedex Organisations professionnelles et interprofessionnelles : Monsieur SCHIAVON, directeur - Organisation de producteurs CONSERVE GARD à Nîmes - 556 chemin Mas de Cheylon - 30900 Nîmes BRM - Comité Économique Agricole du Bassin Rhône Méditerranée - Bâtiment U — MIN - 84000 Avignon - www.brmfl.com Stations d’expérimentation : CEFEL – Domaine de Capou - 82000 Montauban La Pugère – Chemin Barque -13370 Mallemort Instituts techniques : CTIFL - Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes – 22, rue Bergère 75009 Paris - Centre de Balandran - BP 32 - 30127 BELLEGARDE Bibliographie Mémento Agreste 2006 Bilan de campagne Poire BRM 2005, 2006, 2007 Références technico-économiques 2006-2007 – Chambre d’Agriculture du Vaucluse Liens Internet : Site FAO : http://faostat.fao.org/DesktopDefault.aspx?PageID=567&lang=fr Site Agreste : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/ Site BRM : http://www.brmfl.com/ Site http://www.fruits-et-legumes.net/ 6 Synthèse régionale « Alternatives Agricoles à l’arrachage de la vigne » Partie 2 : Fiche Poire de conserve