Michel Sardou ne fait pas ses adieux pour autant. Mais les
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Michel Sardou ne fait pas ses adieux pour autant. Mais les
C'est sa dernière tournée ! - le 01/02/2007 @ 19:08 Michel Sardou ne fait pas ses adieux pour autant. Mais les marathons, c'est fini ! PARIS Sous les ors du salon Marie-Antoinette de l'hôtel Plazza Athénée, l'organisation de la conférence de presse de Michel Sardou est digne de celle d'un chef d'État. Les journalistes, installés collésserrés, attendent sagement l'arrivée de la star et, pour patienter, découvrent Allons danser , son nouveau clip. Quand l'artiste débarque (enfin), c'est accompagné de Jean-Claude Camus, son complice de longue date et pape de ses mégaconcerts. Pas de chance pour lui, Michel a une mauvaise nouvelle à annoncer : "C'est ma dernière tournée" , lance-t-il d'emblée. Brouhaha d'incrédulité dans la salle. "C'est marrant comme personne ne me croit. Et pourtant, c'est vrai. Attention, ce ne sont pas des adieux. Mais cela fait 40 ans que je suis sur la route et j'ai plein d'autres projets, multiples et variés. " Dont il prétend ne pas vouloir parler. "Je continuerai de chanter, d'enregistrer des disques, de faire de la scène, sûrement. Mais les grandes tournées qu'organise Monsieur Camus pour s'enrichir horriblement, c'est fini." Point de lassitude, pourtant, pour Sardou, qui aime toujours autant le contact avec le public -- qu'il ira aussi chercher au théâtre --, mais l'envie de finir sur "un souvenir formidable. Parce qu'elle va être grandiose, celle-là" . On n'en saura guère plus... Comme il nous l'avait confié en novembre dernier, au moment de la sortie de Hors Format (400.000 exemplaires vendus), ce dernier passage sur scène sera l'occasion, outre de plonger dans son énorme répertoire, de faire découvrir des chansons plus difficiles tirées de ce dernier opus, donc. "Je n'ai pas pensé la tournée Hors Format", précise-t-il. "Vous savez, c'est toujours un homme, qui entre sur une scène et, qu'il parle ou qu'il chante, c'est toujours la même chose. Donc, je vais essayer de faire le maximum pour que les gens qui m'ont vu souvent soient encore surpris. On est en train de fabriquer un décor, pour l'instant... Vous savez qu'à titre personnel, je suis contre les écrans sur scène. Ce n'est pas que je n'aime pas ça mais j'ai vu Madonna et je n'ai pas les moyens de faire la même chose ! Si c'est pour faire deux trois effets, ça ne m'intéresse pas. Je préfère mettre l'accent sur la qualité sonore, celle de la lumière, sur l'humour aussi. Ce que les gens ne savent pas, c'est que mes concerts sont aussi drôles. On me juge un peu hiératique sur scène, quand on ne m'a jamais vu : c'est faux." Il ne nie pas, par contre, un petit tirage de tronche sur la pochette de Hors Format . Clin d'oeil incompris, dit-il, à l'un de ses héros. "On me dit ça depuis l'école. Sur les photos de groupe, je tirais la tête. Parce que je n'aime pas ça et que je ne cache pas ce que je ressens. Quand je souris, je me trouve l'air con. Ce qui ne veut pas dire que, dans la vie, je suis quelqu'un de triste. Et puis, je voulais faire un petit clin d'oeil à un homme que j'ai admiré toute ma vie et qui est Johnny Cash. On ne peut pas dire qu'il était franchement rigolard sur ses pochettes. L'autre grande question du jour, qui préoccupait beaucoup nos voisins français tout à leur campagne électorale en cours, était le discours engagé de Sardou, notamment dans son nouveau single, Allons danser , dont le texte était reproduit en quatrième de couverture du Parisien , voici quelques jours et dans lequel il fustige ses compatriotes en leur lançant "on a le pays qu'on mérite" . "De temps en temps, je me laisse aller à des prises de position. Mais Allons danser n'a pas de rapport avec l'actualité d'aujourd'hui" , assure-t-il à ceux qui y voient un soutien direct à Sarkozy. "La chanson a été écrite il y a un an et demi. J'ai juste voulu montrer le côté répétitif de tout ça, que ça fait trente ans que ça dure. C'est vrai qu'à une époque j'écrivais des chansons qui étaient des bâtons pour me faire battre. J'étais beaucoup plus jeune, plus brut de décoffrage." Sardou, pourtant, jure qu'aujour-d'hui encore il écrirait Le temps des colonies . "C'était du deuxième degré, mais en chanson, ça n'existe pas. Vous savez comme moi que je ne suis pas colonialiste, au contraire, je me foutais de la gueule des gens qui le sont... Ça m'a valu une tournée un peu compliquée, mais n'exagérons rien, ce n'était pas un fléau. Dans les années 70, j'étais catalogué chanteur de droite et donc la cible idéale pour me faire casser la gueule. Je suis pour était une chanson engagée, qui est tombée au mauvais moment et qui portait un mauvais titre. Ça aurait dû s'appeler La loi du talion. On m'avait prévenu, mais, têtu comme je suis, je n'ai rien écouté... C'est d'autant plus ridicule que je suis convaincu aujourd'hui que la peine de mort n'est pas dissuasive." À Forest National les 19, 20 et 21 avril. Supplémentaire le 16 novembre.Rés. : 0900.00.456 et www.cclive.be. I. M. © La Dernière Heure 2007 "La décision de Johnny me fait marrer" PARIS Lorsqu'un collègue suisse lève la main et avant même qu'il pose sa question, Sardou embraye. "Vous savez, ce n'est pas moi qui suis parti là-bas ! Non, moi, dans un avenir proche, je ne compte pas m'installer à Gstaad. Je connais Gstaad et je m'y emmerde ! J'y suis allé pour skier et aussi pour d'autres soirées un peu spéciales, je peux vous le dire, on est entre nous mais ça ne sortira pas du Net ! Non, déjà Genève il faut avoir l'estomac, mais alors Gstaad, franchement. Et puis, ils sont quand même allemands." Il se marre, content de son effet. "Non, j'aime beaucoup la Suisse, c'est un pays magnifique, mais m'y installer, non ! Et puis, comme mes revenus sont essentiellement français, il faudrait que j'y passe. Si j'avais du succès en Australie ou ailleurs, qui sait... Mais je ne juge pas la décision de Johnny, ça le regarde. Disons simplement que ça me fait marrer. Parce que je sais où il habite et ça me fait franchement marrer. " Et Jean-Claude Camus de souligner : "Vous voyez, c'est facile de s'occuper des deux" ... "Y en a un qui t'empêche de dormir et l'autre qui te réveille" , ajoute Sardou, hilare. Plus tard, dans le même registre mais plus sérieusement, il poursuit : "Quand je vois à la télévision ou dans les médias une entreprise qui fait des bénéfices et qui part s'installer à l'étranger pour en faire de plus gros encore, ça me met en colère. Si c'était moi le chef, la délocalisation, elle serait à Fleury-Mérogis... Et, d'un autre côté, il y a aussi ceux qui profitent bien du système. C'est le cas de certains artistes, qui sont sans cesse à demander des aides d'un ministère ou l'autre. Le hasard m'a fait naître en France, j'ai eu le métier que j'ai voulu, la vie que j'ai voulue. Des emmerdes, comme tout le monde. Une réussite magnifique. Je ne vais quand même pas me barrer en prenant l'oseille et en disant merci les mecs. Mais c'est vrai qu'ils en prennent beaucoup -- Johnny n'a pas tout à fait tort -- mais il en reste. Je serais sans doute plus inquiet si je n'étais pas imposable. "