Michel Sardou, artiste «Hors format» ‐ le 03/12/2006 @ 10:10 Un

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Michel Sardou, artiste «Hors format» ‐ le 03/12/2006 @ 10:10 Un
Michel
Sardou,
artiste
«Hors
format»
‐
le
03/12/2006
@
10:10
Un
premier
double
album
marque
les
40
ans
de
carrière
du
chanteur.
Lionel
chiuch
Publié
le
02
décembre
2006
dans
"La
tibune
de
Genève"
Michel
Sardou.
Une
nouvelle
aventure
discographique
mais
toujours
la
même
mine
de
chien
battu
‐
LDD
Faites
le
test.
Déclarez
à
la
ronde
que
vous
aimez
Michel
Sardou.
Observez
ensuite
les
regards
désolés,
les
mines
embarrassées,
les
sourires
en
coin.
Il
y
a
40
ans
que
ça
dure.
Depuis
Les
Ricains,
très
exactement,
un
titre
qui
valut
à
l'artiste
les
foudres
de
De
Gaulle.
Ça
ne
s'est
pas
arrangé
dans
les
années
septante,
avec
Les
villes
de
solitude,
Je
suis
pour
ou
Le
bon
temps
des
colonies.
Récemment
encore,
évoquant
les
25
ans
de
la
suppression
de
la
peine
de
mort
en
France
par
Badinter,
le
magazine
Les
Inrockuptibles
demandait:
«Est‐ce
que
Sardou
est
toujours
pour?»
C'est
ce
qu'on
appelle
avoir
une
réputation
qui
colle
à
la
peau.
A
ses
détracteurs,
le
chanteur
oppose
la
même
moue
obstinée.
«Si
je
tire
la
gueule,
c'est
aussi
par
superstition»,
explique‐t‐il.
Sur
Français,
en
2000,
il
esquissait
un
sourire.
Mauvaise
pioche.
Le
disque
n'a
pas
fait
un
carton.
Hommage
au
père
On
n'est
donc
pas
très
étonné
de
découvrir
un
Sardou
franchement
renfrogné
sur
la
pochette
de
Hors
Format,
son…
premier
double
album.
En
rabat
de
couverture,
il
donne
même
l'impression
de
vouloir
mordre
sa
guitare.
La
soixantaine
lumineuse,
visiblement,
n'est
pas
sa
tasse
de
thé.
Pourtant,
Sardou
l'a
assez
répété,
il
n'est
«pas
l'homme
de
ses
chansons».
Pas
même
sur
ce
nouveau
disque
où
il
revisite
ses
thèmes
favoris:
l'amour,
le
temps
qui
passe,
la
filiation.
Des
repères
autobiographiques,
il
y
en
a
néanmoins
quelques‐uns,
tels
Les
yeux
de
mon
père,
en
hommage
à
Fernand
Sardou,
qu'il
avait
déjà
salué
dans
le
superbe
Il
était
là,
ou
encore
Un
Motel
à
Keeseeme,
évocation
d'une
escapade
américaine
avec
Babette,
son
ex‐femme.
Non,
ce
qui
a
le
plus
changé,
c'est
la
présence
de
Daran
aux
côtés
du
chanteur
bougon.
Depuis
sa
séparation
d'avec
Jacques
Revaux,
Sardou
a
fricoté
avec
Fugain,
comme
à
ses
touts
débuts,
Jacques
Veneruso
ou
encore
Robert
Goldman
(frère
de
qui
vous
savez).
Daran,
c'est
le
petit
dernier.
Un
rocker.
Ça
peut
surprendre
mais
la
surprise
s'arrêtera
là.
Il
y
a
bien
quelques
guitares
bluesy
en
sus
(Concorde),
une
batterie
plus
appuyée
parfois
(Je
ne
suis
pas
ce
que
je
suis),
mais
on
n'est
pas
chez
Johnny.
Voix
superbe
D'ailleurs,
les
arrangements
baroques
‐
violons
crescendo,
clavier
tragique
et
chœurs
de
houris
frénétiques
‐
reprennent
vite
du
service.
On
ne
change
pas
un
«épique»
qui
gagne.
Et
là
dessus,
la
voix,
avec
son
vibrato
imparable,
superbe
de
maîtrise,
même
si
l'on
observe
désormais
une
prononciation
parfois
plus
humide
sur
certaines
syllabes.
Une
fois
qu'on
a
toutes
ces
données
en
poche,
qu'on
assume
son
faible
pour
le
répertoire
du
gaillard,
on
classe
sans
réticence
Hors
Format
parmi
les
très
bons
Sardou.
Fatalement,
avec
vingt‐trois
titres,
il
y
a
quelques
baisses
de
régime,
mais
des
chansons
comme
Les
jours
avec
et
les
jours
sans
(«J'ai
moins
d'avenir
que
de
passé»),
La
dernière
danse
ou
40
ans
sont
simplement
magnifiques.
Alors,
vraiment,
ce
n’était
pas
la
peine
de
faire
la
gueule…
Michel
Sardou,
«Hors
Format»,
CD
dist.
Disques
Office.


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