Les gemmepaumes chapitre 18: Blizzard Bizarre Le vaisseau arrima

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Les gemmepaumes chapitre 18: Blizzard Bizarre Le vaisseau arrima
Les gemmepaumes
chapitre 18:
Blizzard Bizarre
Le vaisseau arrima sur la l'eau de la rivière. Au ras du sol, le vent était moins violent mais restait difficilement supportable. À bord, l'alerte avait été donné, chacun guettait les alentours espérant retrouver une trace de Conor.
À 600 pieds de là, Conor avait atterri sur une neige encore molle, Il s'estimait heureux de ne pas être retombé dans l'eau où il aurait été gelé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. À présent, il devait agir vite, s'il voulait espérer pouvoir retrouver le navire. Il ne pouvait sauté, le vent aurait dévié sa trajectoire et l'aurait désorienté davantage. Heureusement, lorsqu'il était à bord, il avait eu le soin de bien étudié le sens du vent par rapport à leur direction. Il savait donc dans quelle direction il pouvait espérer rejoindre le navire, s'il en était encore temps. Il courut tant qu'il put, luttant contre le vent et la neige. Ses pieds avaient de la peine à prendre un appui stable sur ce sol mou et irrégulier. Il sentit le goût du sang dans sa bouche. Exposé au froid, la respiration devenait difficile. Il aperçut enfin une ombre à travers les brumes. Enfin, le navire. Il voulait crier pour se faire remarquer mais il était à bout de souffle et la tempête aurait davantage étouffé la moindre de ses paroles. Il avança encore un peu, puis à bout de force, il se laissa choir au sol. Il sentait la fraîcheur du duvet de neige. Il n'y croyait plus, il ne pourra jamais le rattraper, et quand bien même il le ferait, maintenant qu'il est à l'eau il ne pourrait remonter à bord. Non, ce n'est pas dans son habitude d'abandonner. Il n'avait pas parcouru tout ce chemin pour rien. Sa volonté était si forte. Dans un cri censé lui redonner courage, il vida ses poumons et insulta le vent. Puis, un événement inattendu se produisit. Comme par enchantement, le vent tomba brusquement, laissant la vision libre entre lui et le vaisseau. « Là bas! Je le vois! » entendit­on depuis celui­ci. Mais le vent commençait à se manifester derechef, Conor aperçut une corde qui arriva dans sa direction. C'était sa seule chance, s'il ne la saisissait pas avant que la tempête reprenne, il n'aurait plus d'autres opportunités. Dans un effort qui lui fit couler des larmes aux yeux, il se leva et bondit pour l'attraper au vol. Le vent revint rapidement. Atterri au sol, il se hâta de nouer un nœud autour de sa taille. La tempête avait à présent retrouver toute son énergie, elle ne laissait apparaître le bateau que sous la forme d'une ombre diffuse et Conor fut à nouveau soumis à un souffle glacial qui le transperça de part en part. Il en avait fait trop, il s'évanouit.
Quand Conor reprit connaissance, il se trouvait dans les cales du Brise des Plumes. Avogadro était assis à côté de lui et le regardait fixement.
– Tu as encore voulu jouer les héros, n'est­ce pas? taquina­t­il dès son réveil
– Que s'est­il passé? Je peux à peine bouger. Je ne sens plus mes bras ni mes jambes.
– Après le retour de la tempête, quand nous t'avons reperdu de vue, nous avons tiré la corde, la résistance de celle­ci nous a laissé supposé que tu t'étais attaché, nous avons donc continué. Par contre, pour revenir sur le navire, tu as fait un tour dans l'eau, enfin si on peut encore appeler ça de l'eau. Plutôt de la glace pilée, tu sais, comme on en trouve au port de la Rose marine.
– Attends, tu veux dire que je me suis retrouvé dans l'eau de cette rivière.
– Je crois que tu as bien compris et tu dois encore le sentir. Mon pauvre ami, j'ai mal pour toi.
– Combien de temps suis­je resté?
– Oh, cela, je n'en sais que trop peu pour le dire, quand nous t'avons enfin amené jusqu'au pont, ta peau était aussi bleu que celle de Takit, heureusement, par reflèxe, tu as rejeté l'eau et vomi toutes les saletés que tu avais dues ramasser. Mais nous avions peur que tes gelures aient raison de toi, et tu es le soigneur du groupe normalement.
– C'est donc pour ça que je ne sens plus mes membres.
– Nous t'avons placé immédiatement près du feu, après t'avoir changé pour t'enfiler des vêtements secs et chauds.
– Je vous dois beaucoup, merci.
– Comment aurais­je pu te laisser ainsi? Tu comptes trop pour moi et pour les autres. Taches de bien de reposer et de vite regagner la forme. Nous avons encore besoin de temps.
– C'est promis. Quel temps fait­il dehors?
– Toujours le même bordel. Allez, repose­toi maintenant.
L'ami d'enfance de Conor se leva, rejeta quelques bûches au feu, avant de souffler dessus pour le raviver un peu, puis il s'éloigna. Conor leva avec difficulté un bras, il était emmailloté dans des écharpes de tissus. « Non, ce n'est pas bon, pensa­t­il, Y a­t­il quelqu'un? J'ai besoin d'un coup de main! » A ce moment passa Jeska dans la salle.
– Que veux­tu encore? demanda­t­elle.
– S'il­te­plaît, aide moi, dit­il. Il me faut un bassin d'eau chaude et je dois libérer mes membres de ces soins de fortune plus qu'inappropriés.
– Je vais chercher quelque chose, garçon, bouge pas.

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