Le mil à barbes - Centre Technique Agroécologique du Sud
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Le mil à barbes - Centre Technique Agroécologique du Sud
Version 2010 QUE CONTRAIGation Fiches techniques Espace, société et agriculture en pays Antandroy Le MIL A BARBE Plus résistante à la sécheresse et aux attaques d’insectes que le sorgho, on s’attendrait à ce que la principale céréale cultivée en Androy soit le mil. Pourtant, malgré son intérêt évident pour cette région et les résultats très satisfaisants obtenus en milieu paysan, cette culture est encore peu connue. Outre son intérêt alimentaire, le mil constitue un fourrage apprécié, restructure les sols et forme des brises vents relativement efficaces quand il est planté en bordure de parcelles. La variété souna 3 a montré d’excellentes performances mais elle est très attaquée par les oiseaux. La variété aristée, dite « à barbes » est, de ce point de vu, plus intéressante. Elle a été retenue comme la graminée à vulgariser en priorité dans le grand sud. Intérêts Culture de mil à barbes au Centre de Production de Semences d’Agnarafaly. Consommation alimentaire : très bon C’est un aliment nutritif très énergétique. Il est relativement riche en amidon (63 à 71%) et contient une teneur remarquablement élevée en protéine (5,8 à 20,9%) (riche en lysine). La teneur en lipide est de 4 à 6%. Le rendement en farine est de 89%, mais elle se rancit rapidement pendant la conservation. Amélioration du sol : très bon Son système racinaire est puissant, pouvant descendre jusqu’à 3m de profondeur. Il contribue au décompactage du sol et au recyclage des éléments fertilisants lessivés. Les ramifications latérales des racines sont fortes sur les 30 premiers cm du sol, elles améliorent la structure de la couche arable. La forte potentialité de production de biomasse du mil fait qu’il constitue une source non négligeable de matière organique du sol. Il faut noter aussi que la biomasse du mil est relativement lignifiée et sa minéralisation se fait lentement dans le sol. Protection contre le vent : moyen Protection contre le vent : bon La tige du mil peut dépasser 2m de hauteur. Avec sa forte potentialité de tallage et son feuillage relativement dense, le mil exerce une protection efficace contre les vents desséchants de l’Androy. Des cultures de maïs protégés par des haies de mil peuvent ainsi arriver à maturité là où les champs non protégés n’ont pas pu résister à la sécheresse. Alimentation animale : bon Possibilité d’utilisation en fourrage. En cas d’échec, le mil peut être donné au bétail, quelque soit le stade qu’il a atteint. Pourquoi le mil à barbes ? En cas de déficit pluviométrique, souvent sévère et récurent dans l’Androy, le mil assure un minimum de récolte grâce à sa faculté de résistance à la sécheresse. Cette culture présente aussi une certaine tolérance aux attaques de foreur de tige par rapport aux autres céréales. Les chandelles aristées du mil à barbe représentent un système de défense naturelle contre les oiseaux granivores. Le mil est une culture vivrière très développée en milieu semi aride et notamment dans les régions désertiques du Sahel dont le climat est comparable à celui de l’Androy. Avec des préparations culinaires variées, le mil constitue une source alimentaire très appréciée. Aristations du mil à barbes : une défense adapatée aux attaques des passereaux. Où cultiver ? Le mil convient aux zones semi-arides chaudes car il apprécie la forte luminosité, tolère la sécheresse et les fortes températures. Il accepte une pluviométrie de 150 à 800mm repartie sur 4 à 6 mois. Bien que le mil produise mieux sur des sols légers, bien drainés, suffisamment fertiles et à pH faible, il peut pousser aussi sur des sols à faible niveau de fertilité et sur différents types de sol : limoneux, sablonneux ou lourd. du projet FASARA p 1 Agriculture et développement en pays Antandroy : Fiches techniques Agriculture et développement en pays Antandroy : l’expérience Outils de vulgarisation Espace, société et agriculture en pays Antandroy Zones semi-arides malgaches UN MILIEU BIOPHYSIQ Sol et végéta La culture du mil peut être pratiquée dans toute la région de l’Androy, aussi bien en zone sédimentaire qu’en zone cristalline. Il est plus particulièrement recommandé sur les sols de sable blanc et la zone littorale, où il présente des chances de succès plus importantes que les autres cultures, à condition qu’il ne soit pas exposé à des vents trop fort pendant son installation. Quand Cultiver ? Le mil est photopériodique, la floraison ne s’effectue que pendant les jours courts à partir de la fin du mois de mars. Le semis du mil peut se faire dès les premières pluies au mois d’octobre-novembre en zone cristalline et au mois de novembre-décembre en zone sédimentaire. Il ne devrait pas être semé après la première quinzaine de janvier. Comment le cultiver ? Système de culture Il est très intéressant de pratiquer des rotations ou d’associer le mil à barbe avec du niébé ou de la dolique. Mais il est également possible de l’associer avec du pois de terre, du cajanus ou du stylosanthès. Préparation du sol Le mil a une réponse très positive à la fumure organique et à la fumure minérale. L’apport de fumier ou compost est conseillé. On peut également apporter une dose équivalente à une capsule de bouteille de soda d’engrais 10-20-20 ou 11-22-16 pilé au poquet. Si le sol n’est pas concerné par les techniques SCV, il est conseillé de le labourer sur une profondeur de 15 à 30 cm pour favoriser les ramifications latérales des racines. Semis Les grains du mil à barbe sont très petits, le stade de germination et de levée sont les plus sensibles. Ils sont fréquemment à l’origine des échecs de semis en cas d’humidité insuffisante ou de profondeur de semis excessive. Donc, préparer soigneusement le lit de semences, semer immédiatement après des pluies suffisantes, à une profondeur de 1 à 2 cm. Le semis dans les raies de labour à la charrue est à proscrire. Semer en poquet et en ligne de 50 cm X 80 cm, avec 3 à 4 grains par poquets. La dose de semis est d’environ 3-5 kg/ha selon l’importance du resemis. Entretien Les jeunes plants de mil sont très fragiles et peu compétitifs. Le premier sarclage et le démariage (3 plants par poquets) sont à faire dans les 15 jours après la levée. Un à deux sarclages sont souhaitables. Protection phytosanitaire Un traitement insecticide (tamaron) est nécessaire en cas d’attaques par les chenilles d’Helicoverpa armigera sur les chandelles ou de sauterelles. Comment récolter et conserver ? La récolte s’effectue au bout de 4 à 6 mois. Le rendement en grain varie de 0,25 t/ha, sans apport d’aucune fumure et sans buttage, à plus de 1.5 t/ha avec apport de fumure organique ou minérale et pratique de buttage. Couper les chandelles et les sécher au soleil pendant 2-4 jours. Le stockage est à faire en épis dans des sacs et dans un endroit sec et bien aéré. Données techniques complémentaires Nom scientifique: inconnu Nom local: Bajiry ou apemba tsofa Description Graminées à port dressé, la hauteur des tiges peut atteindre 4m. Le mil a une forte capacité de tallage. Le système racinaire fasciculé peut descendre jusqu’à 3 m de profondeur. Il présente des ramifications latérales importantes et des racines advenAgriculture et développement en pays Antandroy :Fiches techniques Agriculture et développement en pays Antandroy : l’expérience Version 2010 QUE CONTRAIGation Fiches techniques Espace, société et agriculture en pays Antandroy tives. Les feuilles sont d’une longueur de 20 cm à 1m, et d’une largeur de 5mm à 5cm suivant les conditions culturales. L’inflorescence se développe en épis sous forme de chandelle à forte aristation d’où l’appellation mil à barbe, avec des fleurs complètes (mâles et femelles). Les organes femelles arrivent en maturité avant les organes mâles, la fécondation est alors de type croisé. Le taux d’allogamie est de 70%. La longueur du cycle culturale est de 120 à 180 jours. C’est une plante annuelle. Besoins en eau Le mil à barbe requiert un minimum de 150 mm, repartis sur 4 à 6 mois. Photopériodisme Le mil à barbes est photopériodique. La floraison se produit en jours courts. Mais il a été constaté dans l’Androy que le mil à barbe peut arriver au stade épiaison dès la fin du mois de février Problèmes et solutions liées à la culture du mil à barbes Culture En raison de la sensibilité au photopériodisme, le calage du cycle est important. On peut semer le mil dès les premières pluies utiles d’octobre- novembre. Dans ce cas le cycle cultural s’étendra sur 6 mois. Stockage Le stockage s’effectue de préférence en épis. Ces derniers se détériorent plus vite que ceux du maïs. L’utilisation de sac est recommandée pour la conservation afin de limiter les pertes de grains. La farine ne peut pas être conservée longtemps. Avantages et inconvénients relatifs au mil à barbes Avantages Inconvénients Céréale résistante à la sécheresse mieux que le sorgho et le maïs Semences de petite taille, la germination et la levée sont difficiles si le sol n’est pas suffisamment humide. Le mil doit être semé immédiatement après la pluie. Stockage de préférence dans des sacs pour éviter les pertes en grains La préparation alimentaire du mil est encore inconnue dans certaines communes de l’Androy. Il est donc nécessaire d’accompagner les mises en place aux champs de formations culinaires. Tolérante aux foreurs de tige Moins attaqué par les oiseaux grâce aux aristations sur les chandelles Culture efficace pour l’amélioration et la protection du sol contre les vents Culture à fort potentiel de fourrage avec des fauches répétées Fortes capacités de restructuration du sol Culture plastique pouvant être pratiquée sur différents types de sol et sur des sols à faible niveau de fertilité Augmente en volume à la cuisson (caractère apprécié en Androy où le volume du bol alimentaire est un élément important) Rendement au pilage 90% (plus élevé que celui du sorgho et du maïs) du projet FASARA p 2 Agriculture et développement en pays Antandroy : Fiches techniques Agriculture et développement en pays Antandroy : l’expérience