42. Améliorer la viabilité financière de VIA Rail pour augmenter les
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42. Améliorer la viabilité financière de VIA Rail pour augmenter les
42. Améliorer la viabilité financière de VIA Rail pour augmenter les services ferroviaires voyageurs au Canada Question VIA Rail perd de l’argent, et ce, depuis qu’elle est devenue une société de la Couronne en 1977. Ce déclin dans les secteurs de l’infrastructure, du renouvellement de l’équipement et des emprises réservées au transport ferroviaire pour voyageurs doit être abordé. Si le service dans le corridor le plus achalandé (Québec-Windsor) était amélioré, la profitabilité de la société VIA Rail s’améliorerait, permettant à cette dernière de mieux servir les Canadiens tout en stimulant la croissance économique. Contexte VIA Rail fournit des services de transport interurbain partout au pays, de Prince-Rupert à Halifax. Depuis 1977, elle a subi des compressions financières répétées qui ont entraîné des déficits budgétaires, des réductions de service, une ponctualité déclinante et des compressions dans les services partout au Canada, particulièrement dans les régions moins peuplées éloignées du centre. L’achalandage moyen dans les années 80 s’élevait à 6,8 millions de passagers. Après les réductions des services, du personnel et des dépenses mandatées par le gouvernement en 1989, l’achalandage a chuté de 45 % 1 l’année suivante et est resté faible depuis lors. En 2015, VIA Rail a transporté seulement 3,8 millions de passagers et a enregistré une perte d’exploitation de 280 millions de dollars 2. La circulation des marchandises et des personnes, qu’il s’agisse de travailleurs, d’étudiants, de touristes ou d’aînés, est essentielle à une économie en croissance, mais chaque année les embouteillages coûtent à notre économie un montant estimatif de 8 milliards de dollars 3. En augmentant les investissements publics et privés dans un corridor ferroviaire dédié aux services passagers et dans un service à fréquence élevée, VIA réduirait les embouteillages causés par les navetteurs dans les corridors les plus chargés. Des investissements dans VIA Rail et son infrastructure créeraient également plus d’options pour les connexions avec d’autres modes de transport comme les trains légers et les chemins de fer d’intérêt local. Ils augmenteraient les connexions avec les petites collectivités éloignées et permettraient aux trains de rouler plus rapidement et fréquemment. L’achalandage et le tourisme augmenteraient et des emplois seraient créés dans les secteurs de la fabrication, de l’ingénierie et de la construction. Des voies réservées au transport des passagers faciliteraient également la circulation du trafic de marchandises. Le modèle actuel de partage des voies n’est plus pratique pour les deux parties à cause de l’augmentation considérable du transport de marchandises au Canada au cours des dernières décennies. Si le trafic de marchandises continue d’augmenter comme prévu, le service de VIA deviendra moins efficace et moins profitable. Cependant, des voies réservées aux services voyageurs permettraient à VIA de contrôler la fréquence et la fiabilité de ses trains et d’attirer plus de clients. « VIA Rail Canada Inc. et l’avenir du transport ferroviaire de voyageurs au Canada », Jean Dupuis, Division de l’industrie, de l’infrastructure et des ressources, Division de l’information et des ressources parlementaires, 2011 1 2 Rapport annuel de 2015 de VIA Rail “Modernizing Passenger Rail: A Generational Imperative”, Yves Desjardins-Siciliano, Canadian Politics and Public Policy, Policy Magazine, mai-juin 2016 3 L’augmentation des services voyageurs interurbains entraînerait également une diminution marquée des émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, car il y aurait moins de voitures sur les routes et des flottes modernes généreraient moins d’émissions. Dans le corridor Montréal-Toronto, des services voyageurs à fréquence élevée multiplieraient l’achalandage par 3,5, diminuant considérablement les 87 % de déplacements effectués en voiture 4. La National Association of Railroad Passengers signale que le train est le moyen de transport le plus écoénergétique pour les distances supérieures à 100 km. Sa consommation énergétique est de 22,7 % inférieure à celle de l’automobile et il économise 4,2 milliards de gallons d’essence. Le budget fédéral de 2016 a abordé certaines de ces considérations en engageant 3,4 milliards de dollars dans les réseaux de transport collectif du Canada. Cette somme inclut 44 millions de dollars pour appuyer des activités préalables à l’achat prévues pour le renouvellement de la flotte de VIA Rail, des améliorations à la sécurité, des améliorations à ses gares et à ses centres d’entretien et l’évaluation du besoin de service à fréquence élevée. Étant donné l’engagement du gouvernement à l’égard de la circulation des personnes et des marchandises, et sa décision en 2015 de diminuer les fonds de fonctionnement de VIA Rail de 37,1 millions de dollars, les services ferroviaires voyageurs requièrent encore plus de financement. En focalisant ses investissements initiaux sur le corridor le plus chargé et profitable (Québec-Windsor), la société pourrait augmenter ses profits, devenir économiquement viable et être mieux à même de servir d’autres régions du Canada. En obtenant un financement public et privé, VIA pourrait élargir ses services partout au Canada, tout en contribuant (et non en nuisant) à la croissance économique et en minimisant le recours à l’argent des contribuables. Recommandations Que le gouvernement fédéral : 1. Autorise VIA Rail à recueillir le capital financier nécessaire pour améliorer ses services et les offrir à un plus grand nombre de collectivités, et pour ce faire : a. Appuie le plan de VIA Rail d’acheter des emprises dédiées et d’investir dans des services ferroviaires à fréquence élevée dans son corridor de service le plus profitable, le corridor Québec-Windsor. b. Autorise VIA Rail à obtenir un investissement privé dans des voies dédiées et à établir des partenariats entre les secteurs privé et public pour l’exploitation des gares. PRÉSENTÉE PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE DE SARNIA LAMBTON LE COMITÉ DES TRANSPORTS ET DE L’INFRASTRUCTURE APPUIE CETTE RÉSOLUTION. 4 « VIA Rail looks to private investment for $3-billion dedicated track plan », The Globe and Mail, 4 juin 2015