Des salariés d`Altis attaquent le plan social
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Des salariés d`Altis attaquent le plan social
CORBEIL - LE COUDRAY-MONTCEAUX Des salariés d’Altis attaquent le plan social AGNÈS VIVES | 05.11.2010, 07h00 Le pot de terre contre le pot de fer. Onze salariés d’Altis, soutenus par un collectif d’une centaine de personnes, ont attaqué hier matin au conseil des prud’hommes d’Evry le plan social ouvert par la société de puces électroniques située à cheval sur Corbeil et Le CoudrayMontceaux. L’entreprise, rachetée cet été à IBM et Infinéon par Yazid Sabeg, chef d’entreprise et commissaire à l’Egalité des chances, prévoit la suppression de 402 postes sur 1300 environ. Mais avant d’ouvrir le volet des licenciements économiques, la société mise sur des départs volontaires. Et c’est là que le bât blesse pour les plaignants. Soit ils se portent volontaires et partent avec un chèque, entre 50000 € et 160000 € selon les employés, soit ils attendent le licenciement sans connaître les mesures d’accompagnement. « On se retrouve piégés, estime cet employé, âgé d’une cinquantaine d’années. A mon âge, il est très difficile de rebondir et si l’entreprise ne propose rien… » Les employés ont jusqu’au 17 décembre pour prétendre au départ. « C’est une option, pas une obligation, plaide Me Muller, défenseur d’Altis. Les salariés sont inquiets parce que la société se réorganise. Mais ils sont informés. » Et l’avocat de faire valoir que « toutes les règles sont respectées ». Les mesures de reclassement ne seront connues qu’à l’issue de la période de réflexion. « On n’a pas à le faire maintenant », assène Me Muller. « Faux », selon Me Ottan, le défenseur des plaignants qui brandit un arrêt de la Cour de cassation. Et celui qui a fait plier des poids lourds comme IBM de réclamer « la suspension de la période de réflexion » et « la communication des offres de reclassement ». Hier, à l’issue de l’audience, ces cadres, pour beaucoup des services administratifs, informatique ou achats, revenaient par petits groupes sur la plaidoirie de leur défenseur. Beaucoup regrettaient qu’il n’ait pas abordé le fait que leur catégorie professionnelle a disparu de l’organigramme. « Notre poste n’existe plus. On nous oblige à nous porter volontaires au départ », se désespère cette salariée. Un point que dénonce la CFTC, soutien du collectif. « Si la cartographie des départs nous avait été fournie avant, jamais nous n’aurions signé le plan social », ajoute un délégué syndical. A l’heure actuelle, ce sont surtout les ouvriers et techniciens de la production qui cherchent à partir. Même si tous n’obtiendront pas gain de cause. Ils sont d’autant plus nombreux que l’avenir d’Altis reste flou. Malgré les déclarations de leur nouveau patron, le fonds social d’investissement, une émanation du gouvernement pour soutenir l’industrie innovante en France, n’a toujours pas apporté les 20 M€ qui ont été promis. De quoi entretenir le doute et perturber un peu plus les salariés, épuisés après trois ans d’incertitudes. Les onze employés seront fixés sur leur sort par les prud’hommes le jeudi 18 novembre.