Miroir Social - Rythme de travail en folie chez Altis Semiconductor

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Décryptage
Rythme de travail en folie chez Altis Semiconductor, productivité
en baisse
mai 14 2012
Thèmes: Santé & conditions de travail, Temps de travail
Les salariés d'Altis Semiconductor enchaînent des temps de travail de 12 heures, en
journée comme de nuit depuis juillet 2011. Un rythme en 4*12 qui pousse très loin la
flexibilité et qui se traduit par une productivité en baisse.
Auparavant propriété de l’américain IBM et de l’allemand Infineon, Altis
Semiconductor, implantée à Corbeil Essonnes, a été rachetée en 2010 par Yazid
Sabeg, président de la SSII CS Communication & systèmes et invisible commissaire à la diversité et à
l’égalité des chances. Avec à la clef un PSE de 400 emplois et une nouvelle organisation du travail en
horaires postés, se traduisant par la suppression d’une équipe et le passage à 4 équipes. « Nous
travaillons dorénavant en 4*12 depuis juillet 2011 », explique Hervé Judith, délégué syndical CFTC.
La majorité des salariés enchaîne (attention, accrochez-vous) donc : 2 jours de travail en journée (de
6h45 à 19h00), 2 jours de repos, 3 jours en journée, 2 jours de repos, 2 jours en journée, 3 jours de
repos, 2 jours de nuit (de 18h45 à 7h00), 2 jours de repos, 3 jours de nuits, 2 jours de repos, 2 jours
de nuits, 3 jours de repos. On suit ? Et ce, 7 jours sur 7, y compris les jours fériés.
Pour compenser cette nouvelle organisation, ratifiée uniquement par la CFDT et la CGC, les salariés ont
reçu une indemnisation forfaitaire de 7 000 euros. Ceux qui refusaient pouvaient bénéficier des mesures
de volontariat définies dans le PSE dans la limite des suppressions de postes par catégories socioprofessionnelles.
Productivité en baisse
Aujourd’hui, les objectifs en termes de productivité ne sont pas à la hauteur des espérances. Hervé Judith
observe : « La direction a fait appel à un expert extérieur spécialisé dans l’amélioration de la productivité,
ils chronomètrent les salariés pour comprendre pourquoi la productivité a baissé. On enchaîne 12 heures
au lieu de 8 auparavant, il y a une baisse de vigilance au bout d’un moment. Les gens sont fatigués, les
arrêts de travail sont en hausse. Et puis surtout, les incertitudes qui pèsent sur l’avenir de la société ont
fini par démotiver tout le monde ».
Chômage partiel
Altis Semiconductor ne voit pas le bout du tunnel. Après avoir fermé son usine pendant 10 jours en mars
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dernier, la société spécialisée dans la microélectronique impose une seconde période de chômage partiel
du 23 avril au 17 juin, soit pour les quelque 984 salariés, de 6 à 13 jours de chômage (selon les horaires
effectués). Le personnel est aussi obligé de prendre ses congés et ses RTT disponibles, dans le cadre
d’une activité partielle de longue durée (APLD), un dispositif qui permet aux salariés d’être indemnisés à
hauteur de 75 % de leur salaire brut.
À propos de l'auteur
Sarah Delattre
Journaliste
Nombres d'articles : 7
Inscrit le 3 nov., 2011
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