prologue : peut mieux faire risc group change de dimension

] Rédacteur-en-chef :
N° 143 - mercredi 4 juin 2008
Roger BUI
i-L&S
] LA
LETTRE DES STRATEGIES LOGICIELS & SERVICES
EDITORIAL
BI
Non ce n’est ce
à quoi vous
pensez. BI ou
Business Intelligence, a connu sur cette
dernière année
des bouleversements que l’on pourrait qualifier d’irréversibles. En effet,
les consolidations des principaux acteurs du marché avec
les Majors, ont ramené ce
marché au niveau d’une brique stratégique, importante
certes, mais brique quand
même. Toutefois, SAS nous
fournit la preuve que la voie
royale existe toujours et qu’il
n’est pas nécessaire d’être
super généraliste pour exister
aux côtés des plus grands.
Selon PAC, sur un marché qui
s’industrialise, le décisionnel
connaît une croissance sans
fausse note. Le marché global
devrait atteindre 1,89 milliard
d’euros en 2008. Les mouvements de concentration, loin
de déstabiliser le marché, lui
insufflent une nouvelle dynamique. Les projets décisionnels se multiplient dans tous
les secteurs de l’économie
française, avec une couverture de plus en plus transverse
dans l’entreprise. La montée
en valeur des projets de décisionnel se traduit par une
croissance globale dépassant
les 13% (dépenses logiciels et
services) en 2007 pour atteindre 1,7 milliard d’euros. Il est
clair que les croissances à
deux chiffres auxquelles le
décisionnel nous avait habitué
appartiendront bientôt au passé. Pour autant le marché devrait peser plus de 2 milliards
d’euros à l’horizon 2009. La
croissance moyenne pour la
période 2008/2011 avoisinera
les 9%. Après le CRM et la BI
quel va être le prochain marché dont la destinée passera
par les « méga éditeurs mondiaux ? » Au fond, cette question est-elle vraiment importante ? RB.
]Au Sommaire :
P691 : Edito, Prologue, Risc Group
P692 : Au fil de l'actualité
P693 : Enquête sur les indépendants
P694 : Point de vue "micro-nomade"
Cliquez : BULLETIN D'ABONNEMENT
PROLOGUE : PEUT MIEUX FAIRE
Paris le 20 mai 2008 – Prologue, a réalisé un chiffre d’affaires de 28,8 M€ en 2007, en
progression de 4% par rapport à 2006. Ce résultat rassure quant au choix de la
stratégie « libre » avec la plate-forme Use It Suite. Il lui faut encore améliorer sa
rentabilité si elle désire financer son développement et sa R&D.
Sur le plan géographique, la France a con- rable à l’an dernier, le résultat net part du
tribué à hauteur de 42 % aux ventes du groupe s’établit à -0,8 M€.
Prologue a débuté l’exercice 2008 en enregroupe, l’Espagne 55% et les Etats-Unis
3%. Par domaine d’expertise, l’activité d’In- gistrant sur le 1er trimestre un chiffre d’affaires de 7,7 M€ en progression de 7,1%
tégration de systèmes et services a représenté 61% des facturations, en progression par rapport à l’an dernier. La France a vu
de 13%. Les offres Linux, à fortes compo- son chiffre d’affaires augmenter de 8,21 %
santes technologiques, ont connu une crois- et l’Espagne de 8,16 %, pour représenter
respectivement 43,1 % et 54,6 % des vensance de 8,4% et représenté 10,4% des
tes. Les activités d’intégration de systèmes
ventes. Enfin, les activités de services traditionnels, de sécurité et communication et de et services continuent de progresser fortedématérialisation ont connu un recul de ment (+11,7%, 62,1% du CA), accompagnées par la
12%
en
vente des ofmoyenne
PROLOGUE
2007
2006
Var.
fres Linux
sur l’année Chiffre d'affaires
28,8 M€ 27,6 M€
+4,3%
(+3,1%,
et ont repré- Résultat opérationnel courant
0,4 M€
1,1 M€
-36,4%
9,8%
du
senté
au En % du chiffre d'affaires
1,4%
4,0%
-2,6 pt
CA), et des
g l o b a l Résultat opérationnel
0,3 M€ 10,7 M€*
NS
services tra28,6% du Résultat net part du groupe
- 0,8 M€ 13,8 M€
NS
ditionnel
chiffre d’af* En 2006 le résultat opérationnel avait bénéficié d'ajustements liés
(+7,0%,
faires.
au redressement judiciaire.
12% du CA).
La légère
Seules les activités de sécurité et communibaisse de 0,7 M€ du résultat opérationnel
courant par rapport à 2006 s’explique pour cation (8,9% du CA) et de dématérialisation
l’essentiel par les charges liées au litige (7,2 % du CA) sont en recul de respectiveavec les actionnaires minoritaires de la
ment -1,6% et -10,4% en raison de retards
filiale espagnole ; les efforts de communi- liés aux installations. Au cours de l’exercice
cation et de publicité réalisés sur l’exercice
2008, Prologue devrait poursuivre le dévepour soutenir le lancement des nouvelles
loppement de ses ventes en renforçant son
offres du groupe ; le recrutement de nouoffre produit et en consolidant sa présence
veaux collaborateurs destinés à préparer la
sur ses marchés. Le groupe poursuivra
croissance des prochains exercices. Le coût
également la réduction de ses coûts de
de l’endettement financier est resté pratifonctionnement en fermant les filiales qui
quement stable à -0,3M €. Les autres pro- n’ont plus d’activité opérationnelle et en
duits et charges financiers sont passés de
réduisant le nombre de ses structures juri+3,9 M€ en 2006 à -0.5 M€ en 2007 en diques. Le groupe compte 340 personnes
raison de l’actualisation de la dette liée au réparties principalement en France (Paris –
redressement judiciaire. Au final, après pri- Marseille) et en Espagne (Madrid, Albacese en compte d’un niveau d’impôts compa- te).
RISC GROUP CHANGE DE DIMENSION
Boulogne-Billancourt, le 21 mai 2008 – Risc Group est un « Global Managed Services
Provider en Europe », guichet unique pour les services de sécurité informatique et de
mobilité à destination des entreprises. Elle a changé sa date de clôture de l’exercice social
au 30 juin. Toutefois, elle a décidé de publier des comptes consolidés simplifiés arrêtés au
31 mars 2008. Sur les 12 mois, l’activité a progressé de 62,8 % à 64 M€ avec les sociétés
acquises sur la période, dont environ 25% en croissance organique. C’est un changement
de dimension.
Ces comptes consolidés simplifiés, limités au
bilan et au compte de résultat consolidés, ont
été établis selon les normes comptables IAS/
IFRS habituellement utilisées par le groupe. Ils
] N° 143 - mercredi 4 juin 2008 - Page 691
n’ont pas été audités. Les comptes consolidés
de l’exercice de 15 mois du 1er avril 2007 au 30
juin 2008 seront publiés à la mi-octobre
2008. A périmètre comparable, la croissance
AU FIL DE L'ACTUALITÉ
DES SSII ET ÉDITEURS
i-L&S
(SUITE DE LA PAGE 1)
RÉSULTATS
RISC GROUP : CHANGEMENT DE
DIMENSION
RISC GROUP
12 MOIS AU 31 MARS
Chiffre d'affaires
Résultat opérationnel
En % du chiffre d'affaires
2008
2007
31 mars 31 mars
64,0 M€
5,6 M€
39,3 M€
4,9 M€
Var.
+62,8%
-36,4%
8,7%
12,5%
-3,8 pt
7,2 M€
6,2 M€
+16,2%
En % du chiffre d'affaires
11,2%
15,8%
Résultat net part du groupe
2,6 M€
2,1 M€
RO sans IFRS2*
+23,8%
En % du chiffre d'affaires
4,0%
5,0%
-1 pt
* Le résultat opérationnel inclut au 31 mars 2008 une charge de 1,6
M€, sans effet de trésorerie, liée à l’application de la norme IFRS 2
(rémunérations en actions).
est de plus de 25%, plus
marquée à l’international
qu’en France qui a eu, notamment sur les six mois
d’octobre 2007 à mars
2008, une activité plus limitée en « reconduction » en
raison des très faibles ventes
de contrats réalisées sur la
période comparable en
2003/2004, période à laquelle la société était en
grande difficulté. L’international, tiré par les très bonnes performances de la Belgique et de l’Espagne, affiche une croissance de plus
de 50%. A noter que l’Italie
relancée en mars 2008 n’a
pas d’activité sur la période
et que la Suisse a réalisé ses
premières ventes en février
2008.
Les changements de périmètre de consolidation ont
été nombreux. Ainsi, Itemos, société acquise fin juin
2007 pour conforter le modèle de ventes indirectes du
groupe, est consolidée à
compter du 1er juillet 2007.
Backup Avenue, société acquise début juillet 2007 spécialisée dans la sauvegarde
auprès des grands comptes,
est consolidée à compter du
1er juillet 2007. Ornis et ses
filiales Externall et G3net,
acquises fin septembre
2007 pour leur activité d’infogérance des réseaux
auprès des PME, sont consolidées à compter du 1er
octobre 2007. eFLAG,
créée en octobre 2007 et
spécialisée dans la visiomobilité, est consolidée à compter du 1er octobre 2007. Risc
Security Suisse, constituée
en début d’année, est consolidée à compter du 1er janvier 2008. Risc Group a pris
une participation de 17,5%
dans Normaction le 30 janvier 2008 pour un montant
de 2,2 M€ (aucun impact
dans le compte de résultat
consolidé au 31 mars 2008).
Les activités de cette SSII
portent sur des services de
mobilité, de sauvegarde, de
protection de réseau, de vidéo surveillance, d’infogérance, de télécommunications et d’applications en
mode hébergé. Elle distribue ses services managés
en vente directe et en vente indirecte via deux pôles :
un pôle « PME-Grands
Comptes » (Ornis / Backup
Avenue / monDSI) dédié
aux sociétés disposant de
plus de 100 postes informatiques ; un pôle « TPEPME » (Risc Security / BESDI
/ Itemos) dédié aux sociétés disposant de 5 à 100
postes informatiques. Les
30 000 clients de la société
sont des TPE, des PME, des
grands comptes, des collectivités locales et des professions libérales, de tout secteur d’activité. Risc Group
emploie 480 personnes et
son réseau compte 24 bureaux répartis dans 5 pays
(France, Allemagne, Suisse,
Belgique et Espagne).
] N° 143 - mercredi 4 juin 2008 - Page 692
Courbevoie, le 13 mai 2008
- A l’issue de la fusion
d’Overlap Groupe avec IB
Group le 22 novembre
2007, il a été décidé de
conserver la date de clôture
d’exercice d’IB Group, à savoir le 31 mars (Overlap
Groupe clôturait le 30 avril).
L’exercice 2007/2008 de la
nouvelle entité a une durée
de 11 mois et prend en
compte 4 mois d’activité
des filiales d’IB Group (de
décembre à mars). Le chiffre d’affaires réalisé sur
l’exercice s’élève à 154,3
M€ en progression de 33%
par rapport à l’exercice précédent. Les 4 mois d’activité de MIBS contribuent
pour 29 M€ dans la réalisation de ce chiffre d’affaires.
A périmètre constant, et en
comparant les 12 mois de
2006-2007 aux 11 mois de
2007-2008, la performance
d’Overlap Groupe (ancien)
ressort à + 8%. La part des
services représente 26% du
chiffre d’affaires, en progression de 2 points par rapport à l’exercice précédent
d’Overlap Groupe. Le chiffre
d’affaires pro forma du nou-
veau groupe (sur 11 mois,
de mai 2007 à mars 2008)
s’élèverait à 197 M€. La société confirme une marge
opérationnelle courante de
l’ordre de 3%. Suite à la
fusion avec IB Group et afin
d’optimiser son organisation
et développer les synergies,
le groupe a rassemblé ses
activités de ventes d’infrastructures et de services associés en une société unique. En conséquence, le 31
mars 2008, les sociétés
Overlap SAS, MIBS SA,
Hexalis Groupe Overlap SAS
et la partie intégration
d’Overlap Réseaux SAS, ont
été regroupées au sein
d’une seule entité juridique,
Ovesys. Le portefeuille de
commandes début avril se
situe déjà à plus de 25 M€
pour la part infrastructures.
Confortée par ce niveau de
commandes, et par le retour
à la croissance qu’anticipe le
groupe pour MIBS, la direction générale est confiante
quant à la réalisation d’un
chiffre d’affaires prévisionnel supérieur à 230 M€ pour
l’exercice 2008-2009.
Paris, le 22 mai 2008 –
StepStone, prestataire
des services et solutions de
« Total Talent Management » (du recrutement en
ligne à la gestion du capital
humain) poursuit sa croissance sur le 1er trimestre
2008 avec ses deux divisions
StepStone Solutions et
StepStone Online. Ce qu’il
faut retenir du 1er trimestre
2008 : un chiffre d’affaires
de 29,8 M€ en augmentation de 39% (contre 21,4
M€ au 1er trimestre 2007) ;
un EBITDA de 5,7 M€ en
croissance de 19% (contre
3,3 M€ et une croissance de
15%) ; pour la division
Online un chiffre d’affaires
de 18 M€ en croissance de
45% par rapport au 1er trimestre 2007 ; pour la division Solutions un chiffre
d’affaires de 11,8 M€ soit
une augmentation de 32%
par rapport au 1er trimestre
2007 et l’arrivée de 86 nouveaux clients ; la poursuite
de son développement
avec de nouvelles acquisitions réalisées en France, en
Chine, et en Norvège. Après
le rachat en France de
Sourcea.fr, site emploi
spécialisé sur les services et
le tertiaire, la société a annoncé une acquisition en
Chine avec Level4, société
de conseil et de solutions de
gestion
des
talents.
StepStone compte déjà de
belles références clients en
Chine telles que Ford,
Intertek, KPMG et SGS.
Cette acquisition va donc lui
permettre d’accélérer son
développement sur le marché chinois de la gestion des
talents qui est en pleine
expansion. Les résultats du
1 er trimestre 2008 de
StepStone sont très encourageants, tout comme les
perspectives de développement. Le Groupe devrait
poursuivre sur cette tendance pour les prochains
mois.
i-L&S
ENQUÊTE
HITECHPROS : QUI SONT LES
INFORMATICIENS INDÉPENDANTS ?
Paris le 29 mai 2008 - Chaque mois, Hitechpros.com, la Bourse des Services Informatiques, enregistre plus de 1 000
propositions de missions différentes destinées à ses abonnés indépendants. Fort de ce constat, le site a souhaité en savoir
plus sur cette population, au cœur d’un marché en croissance, et a ainsi mené une grande enquête sur l’état du marché
auprès des informaticiens indépendants.
Qui sont-ils ? Quelles sont leurs compétences techniques ? A quelles difficultés
sont-ils confrontés ? Autant de questions
auxquelles cette enquête, menée auprès
de 150 indépendants, apportent des réponses.
73,6% factuPrincipales problématiques rencontrées par les
rent à une
%*
indépendants
SSII
et
26,4% factu1. Se faire référencer chez les clients finaux
35,40%
rent à un
2. Assurer leur propre prospection commerciale, se faire connaître
20,20%
client final di3.
Conserver
leur
niveau
de
facturation
10,10%
rectement.
4. Gérer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée
9,10%
Le marché
Les secteurs
Avant de se lancer en solo, les informatiles plus recru5. Assurer leur gestion administrative et juridique
8,10%
ciens préfèrent attendre d’acquérir de
teurs sont les
6. Savoir évaluer leurs compétences
5,10%
l’expérience. Ainsi 94,3% des indépenBanques et
7. Se former, évoluer, progresser
5,10%
dants ayant participé à l’enquête de Hiétablisse8. Etre mobile géographiquement
5,10%
techpros ont plus de 30 ans, et 86,2%
ments finand’entre eux ont déjà acquis plus de 10 ans
ciers (34,7%
9. Mettre en place un relationnel efficace avec les SSII
2%
d’expérience au cours de leur carrière.
des indépen* Calculé en fonction du nombre d’indépendants ayant placé le type de
57,5% d’entre eux évoluent en tant
dants en misdifficulté correspondant en tête de leurs préoccupations.
qu’entreprise individuelle, 39,1% en tant
sions), les
que SARL/EURL, et 3,4% travaillent par le
Services aux
Hitechpros
biais d’une société de portage. On constaentreprises (11,1% des indépendants en
Le chiffre d’affaires de l’exercice 2007
te que chacune des tranches d’âges est
missions) et les Assurances (11,1% des
s’élève à plus de 9 M€ contre 6,4 M€ en
caractérisée par une à deux spécialisaindépendants en missions).
2006, soit une hausse de 39,7 %. La
tions : Systèmes, réseaux, sécurité pour
prévision établie par les analystes lors de
Les défis
les 20-30 ans ; Nouvelles technologies
l’introduction en Bourse en novembre
Liberté et indépendance sont les principapour les 30-50 ans ; R&D, Consulting2006, à savoir 8,3 M€, a donc été largeles raisons qui motivent les informaticiens
Expertise et ERP pour 50-60 ans ; R&D,
ment dépassée. Depuis 2002, la société a
à choisir le statut d’indépendant. CepenConsulting-Expertise et Moyens systèmes
multiplié par plus de 6 son chiffre d’affaires,
dant, ceux-ci doivent faire face à de nou(minis) pour les plus de 60 ans. Les domaiconfirmant la pertinence de son modèle
veaux enjeux, afin de mettre toutes les
nes techniques les plus demandeurs du
économique. La croissance simultanée
chances de leur côté pour optimiser leur
marché, R&D, Consulting-Expertise, Noudes deux activités de la société confirme
temps d’occupation, leur expérience et
velles technologies, Systèmes, réseaux,
leur synergie.
leurs compétences. Liberté et indépensécurité, sont ceux sur lesquels les indé· Le « site de rencontres » permet aux
pendants qui ont répondu à cette enquêSSII, informaticiens indépendants, cente sont les plus spécialisés.
Tr a nc he s d’â ge Ré p a r t it io n
tres de formation et éditeurs de logiciels
2 0-30 a ns
5, 7 0%
de faire beaucoup plus d’affaires et, pour
Taux d’activité
3 0-50 a ns
7 4, 7 0%
les SSII spécifiquement, de maîtriser dans
On note que 82,8% des indépendants
une certaine mesure leur taux d’interayant participé à l’enquête sont en mission
5 0-60 a ns
1 1, 5 0%
contrats. Cette activité, facturée sur
actuellement contre 17,2% en inter-conP lus d e 60 a ns
8%
abonnement, affiche une croissance de
trat. Parmi les indépendants en mission,
20 % entre 2006 et 2007.
on note que 68,1% d’entre eux travaillent
dance sont les principales raisons qui mo· Le service d’intermédiation, objet d’une
pour des sociétés réalisant un chiffre d’aftivent les informaticiens à choisir le statut
reconnaissance grandissante par les achefaires de plus 50 M€. Par ailleurs, la durée
d’indépendant. Cependant, ceux-ci doiteurs de prestations informatiques intelmoyenne des missions est de 18 mois, et
vent faire face à de nouveaux enjeux, afin
lectuelles, propose de leur trouver rapidele temps moyen s’écoulant entre 2 misde mettre toutes les chances de leur côté
ment les ressources les mieux adaptées à
sions est compris entre 2 semaines et 2
pour optimiser leur temps d’occupation,
leurs exigences. La croissance exponenmois. Parmi ceux qui sont en mission,
leur expérience et leurs compétences.
tielle de cette activité, +
60 % par rapport à l’anTous
La
Domaine technique 20-30 ans 30-50 ans 50-60 ans > 60 ans
née dernière, et son très
réunis demande*
fort potentiel en font
R&D, Consulting-Expertise
50%
57,10% 43,70%
12,50%
40%
41,50%
l’axe de développement
principal de la société.
Nouvelles technologies
10%
14,30% 40,20%
37,60%
40%
47,70%
Evalué à 35 milliards
Systèmes, réseaux, sécurité
30%
28,60% 32,20%
16,70%
60%
30,80%
d’euros en 2007, en augClient-serveur
30%
28,60% 32,20%
7,90%
40%
32,30%
mentation de 6,5 % par
Recette, support utilisateurs
30%
0% 29,90%
4,90%
20%
33,80%
rapport à 2006 (source
Syntec Informatique), le
CRM, Décisionnel, Datamining
20%
28,60% 24,10%
6,70%
40%
23,10%
marché des logiciels et
ERP
50%
14,30% 24,10%
4,80%
0%
23,10%
services informatiques
Mainframe
40%
28,60% 21,80%
2,30%
20%
18,50%
devrait poursuivre sa
Moyens systèmes (minis)
10%
42,90% 18,40%
3%
croissance en 2008 et
0%
18,50%
continuer à offrir de belles
Télécoms
0%
14,30% 10,30%
1%
0%
12,30%
opportunités aux entreInformatique industrielle
0%
0%
8%
2,50%
0%
10,80%
prises du secteur.
] N° 143 - mercredi 4 juin 2008 - Page 693
i-L&S
POINT DE VUE
NOUS SOMMES TOUS DES
" MICRO-NOMADES "
Paris le 5 mai 2008 – Nous vous proposons cette semaine une balade à San Francisco où est installée l’antenne américaine
de l’Atelier BNP Paribas dirigé par Dominique Piotet qui nous brosse un tableau de la société numérique californienne,
toujours en pointe dans les usages des TIC. A ce propos, on peut se demander s’il est encore possible d’être simplement
heureux, en étant déconnecté… de l’informatique en particulier.
Jacques Attali l’a annoncé dans sa Brève
histoire de l’avenir : « Le monde se divisera bientôt entre les hyper-nomades,
sortes de bobo digitaux passant leur vie
connectés virtuellement mais détachés
de toute racine physique, et les sédentaires résolument attachés à leur terre, et
souvent à leur misère. Avec tous les stades intermédiaires. » Et si c’était déjà une
réalité ? Ou, si la réalité était plus complexe ? La Silicon Valley, notamment depuis la sortie de l’iPhone d’Apple, ne parle
plus que du « allways on », « connecté en
permanence », et tous les acteurs,
Google en tête, rêvent de tenir le premier
rôle de ce monde connecté.
Il suffit de se promener dans la Bay Area,
la région de San Francisco, pour le constater. Prenons par exemple le bien nommé
Nomad Café, à Oakland. Christopher Waters, son propriétaire, a créé le lieu en
2003, aux débuts du déploiement massif
du réseau sans fil WiFi dans la région. Et il
observe depuis le nombre croissant de
clients qui viennent passer quelques minutes ou quelques heures, pour boire un
café, mais surtout pour se connecter à
l’internet. Beaucoup d’entre eux sont
étudiants à l’université de Berkeley, voisine, et profitent d’un intercours pour
relever leurs courriels et préparer leurs
dissertations, qu’ils ne peuvent plus imaginer sans connexion internet, par exemple
à Wikipedia, l’encyclopédie en ligne. On les
reconnaît à leur équipement pléthorique :
un ordinateur, un iPod pour la musique, un
téléphone mobile. Parfois un iPhone, voire
même un Blackberry, l’appareil qui vous
permet de recevoir vos courriels en permanence. Regardons nos poches. Elles se
sont alourdies dans la Silicon Valley. Impossible de sortir, au minimum, sans un assistant personnel connecté et un ordinateur
portable. Et l’idée de rester une heure
sans lire ces mails, l’application la plus
basique de l’internet, est devenue un
cauchemar. Au point qu’il existe maintenant des cures de désintoxications spécialisées pour les accros du Blackberry.
Mais il faut d’abord redéfinir le nomadisme. Contrairement aux idées reçues,
ce n’est pas le voyage qui définit le nomade digital. C’est la connexion. Ces étudiants de Berkeley ne vont souvent pas
beaucoup plus loin que du campus à l’université, en passant par le Nomad café. Ils
éprouvent en revanche de plus en plus le
besoin d’être connectés en permanence,
dans leurs déplacements quotidiens, aussi
petits soient-ils. Parfois, c’est simplement
de leur chambre à leur salon…L’hyper
nomade de Jacques Attali, sorte de
« jetsetteur numérique, » n’est donc
peut être pas celui que nous croyions. Et
ce sont sûrement les jeunes qui nous
montrent la voie. Des « micro-nomades »
en quelque sorte, se déplaçant de points
de connexion à point de connexion.
D’abord parce que les appareils que nous
utilisons sont de plus en plus connectés,
et que nous les adoptons de plus en plus.
Selon la International Telecommunication
Union, il y aura en 2008 « seulement » 1,2
tion.
Sans nous en rendre compte, nous sommes donc devenus des micro-nomades.
Regardons nos usages. Nous utilisons massivement nos téléphones pour recevoir ou
envoyer des SMS. Jeunes et « exécutifs »
utilisent de plus en plus un téléphone
mobile pour lire ou envoyer des courriels.
Et avec des téléphones comme l’iPhone,
dont il y a fort à parier que les prix vont
baisser et que la concurrence va s’emparer
rapidement de ses fonctionnalités, nous
allons très vite surfer, dans de bonnes
conditions, et pour peu cher, sur
milliard d’utilisateurs de l’internet à partir
d’ordinateurs (fixes et portables), alors
qu’il y aura environ 3,3 milliards d’utilisateurs de téléphones mobiles, soit la moitié
de la population mondiale. Qui seront de
plus en plus connectés à l’internet grâce à
leur mobile. Dans la Silicon Valley, l’iPhone
a connu le succès d’abord grâce à son
navigateur internet et la capacité simple
qu’il permet d’être connecté à tout moment, dans de relativement bonnes conditions. Google indique déjà qu’il a reçu 50
fois plus de requêtes « mobiles » sur son
site venant de l’iPhone que de n’importe
quel autre téléphone mobile. Avec un tel
taux de pénétration, et des fonctionnalités qui deviennent de plus en plus « web
friendly », c’est le temps d’une connexion
permanente à l’internet qui s’annonce,
pour une partie importante de la popula-
l’internet. Alors, ce sont nos façons d’entrer en relation avec les autres qui vont
changer. De micro-nomade à micro-nomade, c’est un monde d’ultra mobilité qui
se dessine à grande vitesse. Et ce n’est
pas la Silicon Valley qui montre le chemin,
même si elle nous a donné avec l’iPhone
l’appareil qui va changer la donne, mais
l’Asie, dont les usages sont d’ores et déjà
très en avance. Et ce sont tous ces jeunes
micro-nomades qui nous montrent de
quoi demain sera fait. Moins de paillettes
et de raisonnement que de vrais usages
innovants.
Dominique Piotet,
Président de l’Atelier BNP Paribas
à San Francisco.
* Attali, Jacques, Une brève histoire de l’avenir,
Fayard, 2006
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] N° 143 - mercredi 4 juin 2008 - Page 694