Soci86 frarqaise de medecine du sport
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Soci86 frarqaise de medecine du sport
Science & Sports 2000 ; 15 : 47 0 2000 fiditions scientifiques et mtdicales Elsevier SAS. Tous droits rCserv& Soci86 Attitude et responsabilitk Positions de la Socie’te’ frarqaise de mkdecine du sport, du Syndicat national des mddecins du sport, de 1’Union nationale des m&decins f&d&raux et du CNOSE adopt&es lors du congrh de Rennes le 1” octobre 1999. 1. La medecine du sport, en general, et la protection de la sante des sportifs ne doivent pas &tre reduits a la settle lutte contre le dopage. 2. Cependant, le role des medecins est incontoumable pour lutter contre le dopage. L’histoire du sport dtmontre qu’ils ont CtC des pionniers dans cette voie. Souvent isoles, ils ont constamment alert6 le monde sportif et les pouvoirs publics, longtemps reticents, sur les risques du dopage. Aussi est-il profondtment injuste qu’a cause de quelques pratiques devoytes dans la mouvance du sport spectacle, quand ce ne sont pas des pratiques de charlatans, l’honneur de toute une profession soit mis en cause. Le medecin risque d’etre le commode bout Cmissaire d’un systeme mediatico-politique qui lui tchappe totalement et qui est le vrai responsable de la situation. La gravite de celle-ci Ctait dtnoncee par les medecins bien avant que la justice intervienne et que les medias y puisent leur inspiration. 3. Les medecins peuvent contribuer tres eflicacement aux conditions d’un sport propre. Encore faudrait-il qu’ils se sentent soutenus dans cette mission. Au contraire, ils ont recemment fait l’objet d’une defiance injustifiee, habilement entretenue par ceux-la memes qui tiennent a garder les mains libres atin de poursuivre leur entreprise dont le caractere mafieux s’affirme de jour en jour. 4. Le statut du medecin federal doit garantir son independance. Sa mission &ant de coordonner toutes les activites a frarqaise de medecine du sport du mCdecin face au dopage caractere medical de sa federation, il doit Ctre en rapport avec l’ensemble des praticiens medicaux et paramedicaux, dependant de sa federation, intervenant aupres des sportifs aflilies. En effet, il ne peut y avoir de responsabilite sans autorite. Or celle-ci n’est pas suffisamment soutenue par les institutions regissant le monde sportif. 5.11 est indispensable que toutes les principales composantes de la medecine du sport, fed&ale, scientitique et syndicale, soient desormais systematiquement representees officiellement dans les commissions chargees d’elaborer des projets de textes legislatifs et reglementaires concernant la protection de la Sante des sportifs en general et le dopage en particulier. 6. La loi 99/223 du 23 mars 1999 concernant la protection de la Sante des sportifs et la lutte contre le dopage a ete votee a l’unanimite du Parlement. Elle est la loi de la Republique. Les medecins n’ont pas l’intention d’adopter un comportement de contestation. Cependant ses modalites d’application soul&vent de nombreuses difficult&s. Des contradictions risquent de survenir, pour les medecins, entre le respect de la loi et la tidelite au serment qu’ils ont prononce en entrant dans une profession fondamentalement soumise a des rbgles deontologiques. En ce sens, plusieurs cas de figures sont rencontres : - lorsque le dopage est cliniquement et biologiquement avere, le mensonge flagrant et la Sante en danger, la loi doit etre appliquee ; - lorsque la faute est legere, occasionnelle, medicalement inoffensive, le bon sens doit prevaloir assorti de consignes fermes ; - lorsque la prise de produits interdits est avouee ou decouverte au hasard d’une consultation qui en Ctablit l’usage et que la Sante est en jeu, le medecin doit avant tout tvaluer l’etendue d’eventuels effets iatrogenes et s’attacher a convaincre le sportif de renoncer au dopage. Si l’athlbte le souhaite et si le mddecin traitant s’en juge capable, ce demier pourra assumer la prise en charge d’une rehabilitation en aidant le sportif a sortir d’une pratique illegale et nocive dont il est devenu prisonnier. Si le medecin se juge incompetent et/au si le sportif refuse de s’amender, celui-ci devra Ctre adresst, conformement a la loi, a la consultation d’une antenne medicalement appropriee, sous le couvert du secret medical. 7. Les circonstances ont pu amener parfois certains medecins a s’eloigner de leur mission qui est de favoriser et de proteger la Sante des sportifs, en s’assurant que la recherche de la performance ne se fait pas au detriment de la Sante. Les medecins ont les moyens, au sein de leurs instances professionnelles, de veiller au strict respect des regles deontologiques, notamment dans le cadre du sport de competition. Pour y parvenir, deux conditions restent neanmoins necessaires : d’une part, une Claire de& nition statutaire de l’encadrement medical des sportifs et, d’autre part, une actualisation permanente des connaissances des medecins. En effet, conscients des difficult& de mise a jour reguliere de leurs connaissances d’ensemble, et notamment en physiopathologie de l’effort, les medetins r&lament un enseignement approfondi en medecine du sport dans le cadre de leur formation initiale ou continue ainsi que dans celui d’une authentique specialisation. Ces legitimes demandes n’ont jamais CtC satisfaites par les pouvoirs publics, non plus que l’adoption d’un statut definissant leur role, leur place et leurs droits, garant d’independance.